Avis aux électeurs.
Electeurs Libéraux.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
I 'XI
Dimanche, 26 Septembre 1909.
69e année. 39.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pocr la ville Par an -A francs,
p' la province Par an -A fr 50
r' létranger Par an O fr. 60
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Les listes électorales, arrêtées
provisoirement le 31 Août der
nier, sont actuellement, et dans
chaque commune, soumises
l'inspection du public.
Nous prions instamment les
libéraux de veiller leur inscrip
tion et celle de leurs amis et ce
avec le nombre de voix auquel ils
ont droit.
Ceux qui se croiraient lésés
dans leurs droits électoraux,
sont priés de s'adresser le plus
tôt possible au Secrétariat de
l'Association libérale, rue du
Séminaire, en cette vilie, où l'on
fera gratuitement les réclama-
mations nécessaires.
Marasme.
Un journal clérical vantait ces
jours-ci avec enthousiasme l'action
bienfaisante exercée par les cléricaux
pendant leur vingt-cinq années de
pouvoir. A quoi la Gazette de Charle-
roi répondit avec infiniment d'à pro
pos, que le gouvernement avait fait
banqueroute toutes ses promesses
et qu'il achevait dans le marasme
son quart de siècle d'existence
Tout votre enthousiasme factice,
dit-elle, ne pourra jamais faire ou
blier dans quelles proportions ef
frayantes les cléricaux ont augmenté
la dette publique vous ne pourrez
jamais mer qu'un nouvel emprunt est
en voie de réalisation vous ne pour
rez jamais contester que les millions
pris dans la caisse de remplacement
constituent un truc grossier qui ne
parviendra pas masquer le déficit
du budget vous n'expliquerez pas
pourquoi on dépasse chaque année la
dotation accordée pour le paiement
des pensions de vieillesse, sans de
mander aux Chambres le supplément
de crédit nécessaire vous ne nous
direz pas quoi servent les quelque
150 millions de Bons du Trésor qui
demeurent en circulation vous ne
soutiendrez pas que la baisse formi
dable du cours de notre rente dé
préciation qui frappe surtout la petite
épargne vous ne soutiendrez pas,
dis-je, que cette baisse est un indice
de la confiance qu'inspire, sur le
marché, notre situation financière
vous ne nierez pas non plus que les
impôts indirects toujours iniques
et jésuitiques écrasent la classe
laborieuse et sont quand même in
suffisants pour boucler un budget
qu'on équilibre grands frais de
trucs et de subterfuges misérables.
Marasme militaire,ai-je dit: N'est-
il pas inutile d'en demander des
preuves Nous avons entendu le
Ministre de la Guerre désavouer,
dénigrer énergiquement notre systè
me actuel de recrutement et diviser
ainsi la Droite en deux camps les
Woeste et les Hellebaut. Ballotté
entre ces deux tendances contraires,
le chef du cabinet accoucha d'un pro
jet ridicule qui fut repoussé par tous.
Que va-t-il faire maintenant Qu'al
lez-vous faire, vous, cléricaux, et au
prix de quels marchandages essaie-
rez-vous, mais en vain, de cacher vos
profonds désaccords
Marasme électoral. Oui, certes. La
loi qui règle actuellement notre sys
tème électoral est un monument de
chinoiseries que comprennent peine
ceux qui les ont trouvées suppri-
mez-là, accordez chaque citoyen la
complète égalité devant l'urne, re
connaissez qu'un homme vaut un
autre homme et que le riche n'a pas
d'autres droits que le pauvre, et votre
parti aura vécu. Le cléricalisme, en
Belgique, est l'expression de la mi
norité des citoyens, et les quelques
voix majoritaires que le gouverne
ment possède, il ne les acquiert qu'au
prix de partialités, d'injustices et de
fraudes.
Marasme économique et social, ai-
je affirmé. Mais vous qui me deman
dez des preuves, me citeriez-vous
une seule loi économique complète
due l'initiative du parti clérical r
Les mesures qu'il a prises ne l'ont
été que sous la poussée des partis de
l'opposition et les cléricaux ont com
battu pied pied pour réduire le plus
possible les heureux effets démocra
tiques des propositions faites par les
libéraux et les socialistes.
Citer des faits, prouver Mais,
malheureusement, pour vous, le choix
est vraiment trop facile. Et vous qui
vantez notre situation économique
dans le monde, vous n'ignorez pas
que celle-ci est due, non pas au
grand savoir du gouvernement, mais
bien la merveilleuse activité de nos
nationaux, l'intelligence de nos
travailleurs, aux efforts de nos indus
triels, la richesse naturelle de notre
sol.
Il est excessif enfin de venir parler
de l'influence bienfaisante de la
morale religieuse
La morale religieuse, c'est une
morale dépourvue de tout idéal sain,
noble et généreux c'est une morale
qui prépare la mort et qui oublie
d'embellir la vie par un enseignement
vraiment élevé et fraternel la mo
rale religieuse, elle est nuisible parce
qu'elle est antiscientifique, parce
qu'elle est basée sur l'erreur dont ses
adeptes vivent et qu'ils essaient évi
demment de perpétuer dans les cer
veaux.
La question militaire.
La presse ministérielle semble des
siner un mouvement de concentration
propos de la réforme militaire. Elle
sacrifierait le remplacement et le tira
ge au sort, si elle était assurée de se
N oir concéder en échange une large ré
duction de la durée du service. Le
Bien Public déclare que toutes les
difficultés soulevées par la question
militaire se résoudraient facilement si,
l'instar de la Hollande, nous adop
tions carrément le service réduit, et si
la loi instituait, eu outre, une catégorie
de volontaires d'un an
Le XX" Siècle donne la même note.
Seul le groupe que dirige le Patriote
demande le maintien du régime ac
tuel, voire son accentuation dans le
sens d'une réduction de l'armée.
Il est certain, dit La Chronique que
si la durée du service la caserne était
diminuée la perspective de l'incor
poration ne pèserait plus sur les famil
les comme une menace de misère 011
ne reprocherait plus la caserne de
compromettre l'apprentissage ou les
études
Ainsi seraient vaincues les dernières
résistances plus ou inoins justiliées.
A nos amis libéraux d'apprécier ce
qu'ils peuvent taire dans cet ordre d'i
dées sans compromettre la solidité de
l'armée, ils est certain que dix-huit
mois de service, coupés par de lon
gues périodes de congé, 11e paraissent
pas valoir mieux que douze mois de
service continuel avec enseignement
intensif.
C'est une impression si l'on veut
mais elle est éprouvée par le public
elle esL naturelle, et il faudrait de soli
des raisons pour démontrer qu'elle est
fausse.
Nous sommes prêts les examiner
et les discuter impartialement, selon
notre habitude.
Il y a donc entre les deux une diffé-
rence essentielle. La ressemblance
qu'on croit y trouver n'est qu'une pure
apparence. De plus chose considérer
avant tout, le projet du gouvernement
peut nous faire perdre notre majorité
l'an prochain inoins qu'il ne soit tel
lement amendé qu'il n'en résulte au
cune augmentation de charges ni dans
le présent ni dans l'avenir.
Il est vrai que pour les militaristes
ce côté de la question est secondaire.
Ils préfèrent risquer la ruine morale et
matérielle du pays par le régime com-
biste que renoncer avoir une armée
plus ou inoins capable plutôt inoins
certes de faire face une agression
dont la vraisemblance disparait déplus
en plus chaque jour. Cette éventualité
n'est qu'un épouvantai! inventé par le
militarisme, comme le dit avec nous
notre confrère le Bien PubliG.
En somme, le projet du gouverne
ment ne renferme qu'une bonne dispo
sition il réduit un lils par famille la
prestation militaire. Ce système est
plus juste que le tirage au sort qui
peut atteindre plusieurs lîis des famil
les nombreuses. Pour corriger sur ce
point la loi actuelle, il suffirait d'y ajou
ter une disposition exemptant du ser
vice militaire les frères de celui qui
est ou a été l'armée.
Vantardises cléricales.
De Y Indépendance
En attendant le congrès de Malines,
c'est Tongres que les cléricaux ont
jubilé Dimanche dernier.
M. Schollaert y a fait allusion la
question militaire Dans quelques
semaines, a-t-il dit, nous aurons ré
soudre la question qui est l'ordre du
jour «t elle sera résolue comme toutes
celles dont nous avons enrichi notre
Code. Nous citons textuellement,
d'après la Gazette de Liège, et nous
nous demandons ce que cela veut dire.
Le chef du cabinet semble n'avoir mê
me pas osé poser nettement la ques
tion militaire, Quant la promesse de
résoudre cette question comme toutes
celles dont le gouvernement a enrichi
notre Code, cela n'est guère rassurant
pour la défense nationale la solution
catholique constituerait donc une nou
velle solution de façade n'ayant d'autre
but que de sauvegarder les intérêts
cléricaux au détriment des intérêts du
pays.
M. lielleputte, qui est l'élu de Ton
gres, a joué de la inème guitare. Il a
soutenu qu'il n'est pas sérieux de pré
tendre que le gouvernement catholique
a terminé son rôle. «Mous avons le
pouvoir en mains, s'est-il écrié, et nous
le garderons Que peut valoir une
telle assurance donnée par M. lielle
putte contre la volonté nettement ex
primée du corps électoral Nous sa
vons parfaitement que M. Heileputte et
ses amis sont prêts faire toutes les
concessions pour rester au pouvoir,
mais on est en droit de se demander si
le pays ne manifestera pas l'année pro
chaine sou écœurement pour ces mi
nistres d'une souplesse et d'une docili
té excessives. D'ailleurs, M. Heileputte
a la vantardise malheureuse. Depuis
1884, a-t-il constaté, nous avons eu
douze réélections et chaque fois nos
adversaires croyaient l'emporter.
Il est très vrai que le petit système
électoral inventé par les cléricaux leur
a permis depuis de longues années de
fausser leur prolit l'expression de la
volonté nationale, mais il faut noter
que malgré ce petit système, la majori
té catholique a dégringolé d'étape en
étape et qu'elle se trouve réduite au
jourd'hui huit voix...
Et, de ces huit voix de majorité,
combien eu restera-t-il au parti catholi
que après l'épreuve de 1910 Nous
verrons dans quelques mois les résul
tats des appels désespérés l'union
lancés par M. Schollaert et l'effet pra
tique des vantardises auxquelles se
complaît M. Heileputte.
G" -C 3
Elle se dépeuple
Le garde civique se dépeuple la
statistique du ministère de l'intérieur
nous apprend que, de 47,230 unités en
1906, l'effectif de la milice citoyenne
est tombé en 1008 46,480 hommes.
Pauvre Belgique Plus d'armée,
plus même de garde civique Que de
venir
Le canal
de la Lys f Yperlée.
Va-t-on décidément l'achever
C'est Samedi matin, 10 heures,
qu'a eu lieu, la direction des Ponts et
Chaussées de la Flandre Occidentale,
Bruges, l'ouverture des soumissions
présentées l'adjudication de l'entre
prise des travaux d'achèvement du
canal, la traversée de la crête de par
tage des bassins de la Lys et de l'Yser.
On sait que ce fameux canal, concé
dé une société par arrêté royal du 31
Janvier 1803, devait franchir cette
tranchée par un souterrain, mais cette
société abandonna les travaux, très
difficiles du reste, en 1870. L'Etat reprit
la concession en 1886, et trois ans plus
tard, fit commencer la construction
l uni on pait la porce
t*arai*#anl le jUimanche.
Vires acquihit eundl
Oq s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 33, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JâCQUSS rHIBS3âitl). 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 3230. Pour les annonces on traite a forfait.
Si vous avez reçu une lettre re-
rout ma aidée «lu collège «les lîourg-
uiestre et l'ielievius, pour vous
notifier que vous n'avez pas été
luainieiiu sur les listes électora
les, veuillez la faire parvenir sans
retard au bureau aie L'Association
Libérale,établi ruedu séminaire,
et v joindre les documents qui
vous pai>aisseut utiles pouc sau
vegarder vos droits.
Le Patriote note que le projet mi
litaire du gouvernement a pour résul
tat une nouvelle augmentation de l'ar
mée, tandis que ce que l'organe cléri
cal proposait jadis la diminuait