Chronique delà ville. Le bouquet d'orties. Un lâchage en règle. Les élections de 1910. Le nouveau carillon. V l'œil droit do Journal d'Y près. L11 comble. Chronique Théâtrale Toujours pour les pelils oiseaux. Toute la presse cléricale s'évertue aussi vanter les charmes de l'entente. Et cependant, tandis que M. Verhaegen et M. Woesfe crient également, chacun leur manière. Vive l'union Vive l'union que de haines féroces distil lées sourdement, que de rancunes amoacelées... Aussi, le moment est venu. Prenons nos places pour assister au cataclysme qui infailliblement va se produira. Vous êtes le représentant des idées d'un autre âge vous ne compre nez plus le présent a crié quelqu'un M. Woeste. Ceux qui disent cela, a riposté le vieux ministre d'Etat, sont des ambi tieux en mal de portefeuille... Je vais leur dire leur fait Pour couvrir le bruit de la querelle le cardinal Mercier a eu beau faire en tonner un Te Deum populaire sur la Grand'Place de Malines, M. Woeste attendit simplement que les chants eussent cessé pour reprendre la... con versation. il l'a fait avec une vigueur peu com mune. Si physiquement, M. Woeste n'a rien de l'athlète, ce n'en est pas moins un lutteur redoutable. Les coups qu'il porte sont assénés de maîtresse façon. Son dernier article de la Revue générale Vieille droite et jeune droite est bien le bouquet d'orties annoncé par le Journal de Bruxelles. Ceu* qui il est adressé vont pousser des cris de rage et de douleur. Puis ils riposteront. Et nous compterons les coups Et c'eat ainsi que... le jubilé conti nue Sous le titre Vieille droite et Jeune droite, M Ch. Woeste publie, dans la Revice générale, un article montrant sur le vif le désarroi qui règne au sein du parti catholique. Il suffit, dit-il, de prêter l'oreille des propos qui ne réclament pas le mystère pour s'affirmer, et l'on se convaincra de l'existence de graves fer ments de discorde au sein de la droite Et il insiste A quoi bon crier que l'union existe, alors que tout le monde s'aperçoit qu'elle n'existe pas Cela dit, il explique que les fau teurs de divisions sont ceux qui se parent du titre de jeune droite un groupe où les questions personnelles jouent un plus grand rôle que les questions de principe et où l'évoca tion vague d'une politique meilleure ne dissimule guère qu'une ambition de portefeuille Ce groupe, déclare M. Woeste, n'a pas d'œuvres son programme ne mé rite pas des encouragements. Puis, après cette exécution, il ter mine par un aigre couplet l'adresse de M. Schollaert qui, oublieux de ses déclarations anciennes, s'il avait cherché son appui dans les convie- tioas du pays catholique aurait évité les dissensions qui ont éclaté cette occasion et depuis lors. Le XXe Siècle commente en ces ter mes dédaigneux l'article de M. Woeste: Jérémie continue prédire l'af faiblissement et la chute du parti catholique belge ce n'est pas la pre mière fois, ni la dernière la majorité des abonnés de 1?. Revue générale fe- ront, croyons-nous, non sans soupirer un peu, cette réflexion-là. en lisant, dans 1* numéro qui vient de paraître, l'article où M. Woeste essaie de dé montrer, pour la centième fois depuis 1884, que le parti catholique court aux abimes. Quand le Congrès de Malines n'aurait servi qu'à mettre en pleine lumière l'erreur de cet éminent mais trop sombre prophète, ainsi que le scepticisme, la fois tranquille et respectueux, avec lequel la majorité des catholiques écoute ces prédic tions lugubres, il y aurait lieu de considérer le Congrès comme une bénédiction du ciel. Dans son article de la Revue gé nérale, M. Woeste attaque avec vi gueur ceux de ses collègues qu'il ap pelle les membres de la Jeune droi te i anathématise le fractionne ment accompli dans certains arron dissements, c'est-à-dire l'organisation fraternelle qui, Soignies, Mons. Charleroi, Gand, Bruxelles, unit tous les catholiques dans un effort com mun égratigne M Schollaert et plusieurs de ses collègues, espadonne le général Hellebaut, caresse M. Beernaert a l'endroit même où il le larda jadis de tant de traits acérés arrose de quelques larmes le cabinet défunt excommnnie, sans les nom mer, deux ou trois journaux catholi ques, et nommément la Revue Sociale catholique, qu'il dénonce benoîtement au bras séculier d'une haute intervention attribue la franc-ma çonnerie la paternité de la suppres sion du tirage au sort proclame enfin son admiration pour les lois scolaires de 1884 et 1895, ses œuvres personnelles, les enfants de son esprit et de son cœur. Telles sont les varia tions développées par réminent minis tre d'Etat sur son sempiternel leit motiv affaiblissement, usure, voire décrépitude du parti catholique. De son côté, le Bien Public se résout un bien pénible aveu Il suffit de parcourir les princi paux organes de l'opposition pour observer avec quelle ardeur ceux-ci s'efforcent de provoquer ou de stimu ler parmi la majorité des antagonis mes personnels et de grossir de sim ples et réductibles divergences de vues au point de les transformer en scissions déclarées et la veille de devenir définitives. N'est-il pas clair, dans de pareil les conditions, que ce que la majorité parlementaire a de mieux faire, c'est d'opposer aux commentaires en nemis la démonstration victorieuse de l'entente de ses membres et de leur pleine confiance dans le gouver nement qui les représente au pou voir Nous avons l'amer regret de devoir constater que ce n'est point précisé ment là que nous en sommes. Les dis sentiments s'accentuent parmi les dé putés de la droite, et de pénibles polé miques, de récents incidents, soit par lementaires, soit extra-parlementaires font entrevoir tantôt la défaiteel la chute du ministère, tantôt la dislocation de la majorité, ou enfin les deux éventua lités réunies. Et dire que huit jours peine se sont écoulés depuis le grand Congrès de Malines Le discours prononcé Malines par M. Woeste, n'a pas une bonne presse., cléricale. Le XXe Siècle lâche carrément le vieux chef clérical et dans les grands prix Les idées de M. Woeste, écrit-il, sur la question et la législation socia les, la démocratie chrétienne, l'union du parti catholique, l'orientation de no tre politique générale, ces idées sont manifestement abandonnées par la très grande majorité des catholiques bel ges. Et l'organe de M. Schollaert de dé plorer que M. Woeste n'ait pas compris ce qu'il appelle pompeusement les temps nouveaux Le XXe Siècle annonce sans grand ménagement le crépuscule du vieil homme d'Etat C'est lini, écrit-il, bien fini. Les temps nouveaux sont venus. Et il n'est au pouvoir de personne de faire retourner le parti catholique belge en arrière. Il est bien vrai que l'oraison funèbre est suivie de quelques fleurs jetées sur la tombe politique du député d'Alost, donton vante le courage malheureux, la vaillance Mais les parents et amis qui reviennent du cimetière, ont l'air tout soulagé, guilleret, presque joyeux, l'air de se dire bon débarras Il ne nous embêtera plus, le vieux Est-ce bien sur Le Journal de Bru xelles n'a pas tant de confiance, et il redoute de nouvelles incartades de l'homme d'Alost Il se raconte, dit-il, que la livraison d'octobre de la Revue générale contien dra un article de l'éminent ministre d'Etat qui jurerait fort avec le> appels l'union de VAmi de l'Ordre et ceux de M. Woeste lui même dans son dis cours de Malines. On se rappelle que l'an dernier pareille époque M. Woeste offrit, dans la Revue général un joli bouquet d'orties une partie de ses amis de la droite et au gouvernement. En aurait-il de nouveau cueilli un leur intention pendant le séjour qu'il a fait, l'époque des vacances, dans sa campagne d'Uc- cle Alors ce serait pour lui une occu pation de vacances traditionnelle, son œuvre de grand air Cet échange d'aménités ne peut qu'amuser la galerie... anticléricale. Les démocrates-chrétiens ont dési gné leurs candidats dans l'arrondisse ment de Thielt-Roulers. Ce sont MM. Paul Robbrecht, négociant Thielt, 1er candidat et M. Gérard Buysschaert, voyageur de commerce et imprimeur Thielt, 2"'e candidat. De nouveaux essais ont été faits Jeudi dernier et l'on a pu constater une fois de plus que lorsqu'on se trouve quelques centaines de mè tres de la Grand'Place, on n'entend plus que très imparfaitement le jeu nouveau. C'est la réflexion que se faisaient les tireurs la perche de St Sébastien. Et dire que cette fantaisie de nos maîtres nous coûtera de 40.000 75.000 francs Encore si tout était parfait, mais les cloches continuent sonner faux. Quand donc se décidera-t-onàfaire enlever celles qui devraient être rem placées L'entrepreneur ferait-il la sourde oreille Serait-il par hasard payé ou peu près On sait que malgré la loi de sépa ration, M. Briand, Président du Con seil en France, a voulu assister au service funèbre célébré en la cathé drale de Versailles pour les victimes de l'accident du République L'attitude si correcte du Chef du Cabinet français inspire au journal Le Temps de Paris, les réflexions suivantes, reproduites par le Bien Public de Gand, qui les fait sien nes On n'a pas faire de manifes- tation derrière un char funèbre. On n'a ni corroborer, ni encore moins désavouer les volontés des défunts et de leurs familles, mais les res- pecter simplement. Tout homme de tact qui prend part des obsèques suit le cercueil partout où le mènent ceux qui il appartient de fixer l'or- dre du cortège, que ce soit l'église, au temple, la synagogue ou direc- ternent au cimetière Le Journal d'Ypres, qui ne peut laisser passer un enterrement civil sans aboyer après, nous semble rece voir de son pieux confrère un camou flet assez bien appliqué Il ne suffisait pas aux gamins de cueillir les noix aux yeux et la bar be de ceux qui les ont achetées, il fallait encore que les ouvriers de la ville s'en mêlassent. Ces braves gens sont occupés, au Kalfvaart, faire des réparations aux égouts et aux trottoirs. Pas plus tard que Vendredi clfernier, quelques-uns de ces ouvriers ont quitté leur travail et au moyen d'une échelle et d'une perche, ils se sont mis abattre les noix. Nous ne croyons cependant pas que l'acquéreur de ces noix se soit enten du avec eux il a suffisamment de personnel pour faire ce travail. Alors pourquoi donnent-ils le mau vais exemple X'est-ce pas un comble S'il y avait de la surveillance, les ouvriers de la ville n'abandonneraient pas leur travail pour aller abîmer les arbres. Et si la police se montrait un peu plus en ces endroits, il y a bien des dégâts qui ne se commettraient pas Ah la police, elle a d'autres chats fouetter Roulbosse le Saltimbanque. Le 27 du mois dernier eut lieu l'ouverture de la saison théâtrale de notre ville. C'est la Tournée de Gramont qui a ouvert le feu.le feu de la rampe, par la représentation de Roulbosse le Saltimbanque une fort belle pièce où Charles Esquier a l'originale et ingénieuse idée de grouper la fois tous les genres, de la tragédie poignante aux bouffes mirobolants, y intercalant même des numéros d'acro bates, de gladiateurs et d'excen- trics de certain music-hall. Roulbosse le Saltimbanque est une pièce thèse, foncièrement mo rale, qui revendique bon droit le titre de spectacle de famille. Son auteur y expose, très spirituel lement d'ailleurs, le danger de don ner aux enfants une éducation, une instruction dépassant les moyens pé cuniaires des parents. Dans l'espèce, c'est l'histoire d'un Bohémien dont l'ambition consiste faire de son fils un homme du monde. Jacques, qui a su conquérir le grade de docteur en droit, fréquente natu rellement une société laquelle il a bien soin de cacher une origine dont il aurait rougir. Il ne revoit donc la roulotte de ses vieux parents que pour faire des appels pressants et fréquents la bourse paternelle. Mais le père, désabusé, finit par couper les vivres l'enfant prodigue qui se voit obligé de réintégrer le cirque Roulbosse et d'y faire le boniment sous les ori peaux du saltimbanque. Excellente interprétation devant une salle quasi vide.... Les rares spectateurs ont chaleureusement ap plaudi les artistes qui, tous, ont bien tenu leur rôle, particulièrement Roul bosse qui a fait montre d'un courage peu commnn en osant venir.... rouler sa bosse dans les ruines séculaires d'un théâtre antédiluvien. Thalie. On lit dans la Gazette Les tendeurs ont fait leur réappa rition, hélas aux environs de la plaine de Berkendael. C'est pour eux que les jardins des environs nourris sent leurs oiseaux chanteurs. Les habitants doivent assister avec résignation ce massacre stupide et cruel qui dépeuple annuellement leurs bosquets et qui continue être auto risé, on se demande pourquoi Serait-ce trop de demander, de prier l'autorité compétente de faire visiter, de temps en temps, l'impro- viste, les sacs où ils engouffrent et as phyxient pèle-mèle leurs victimes, et de vérifier si les oiseaux utiles et pro tégés par la loi ne s'y rencontrent pas avec ceux dont elle permet la destruc tion Les tendeurs opèrent sans aucune surveillance. Tous les passants peu vent constater qu'ils cachent avec grand soin le produit de leur chasse et que l'on est mal reçu quand on leur demande voir ce qu'ils ont pris ou même acheter quelques-uns de leurs prisonniers encore vivants pour leur rendre la liberté. La police ne ferait peut-être pas mal d'aller un peu voir par là. C'est bien Mais ici Ailleurs Dans tout le pays La police sera- t-elle mise en éveil et en mouve ment Pauvres oiseaux Hommes stu- pides et odieux

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 2