Chronique de la ville, Des Devenants. Extrait de la dernière séance du Conseil communal. Ecoles et instruction. Produit des marchés. Encore l'affaire Ferrer. fêtes de l'Assomption et amèneront dans la Capitale de nombreux gymnas tes étrangers. Des projets très importants sont déjà l'étude il est question notam ment d'un grand cortège aux lumière» et d'une grande démonstration de gymnastique. Il y a quelque cinq ans, notre As sociation libérale fut l'objet «d'une dénonciation anonyme la rédaction du journal Le Ralliementqui s'en fit le confiant écho. D'après la teneur de cette délation, l'Association locale ne fesait rien pour la défense et le triomphe des idées libérales dans notre arrondis sement. On l'accusait d'indifférence; de mollesse d'abstention de propa gande elle sommeillait, dormait même poings fermés. Un des rédac teurs du journal susnommé, trompé par la plainte, écrivit un article viru lent sous le titre Assez dormi envoyant, aux membres de notre Association et, plus spécialement aux membres du Comité, ce qu'on appelle une volée de bois vert. L'Association s'en émut, et, après avoir riposté, sur l'heure, par une cinglante circulaire sous la rubri que Assez blagué le Comité invita l'auteur, ou pour mieux dire, le re producteur de l'attaque, venir sur les lieux, au bureau même, vérifier le travail auquel on s'était livré et constater ainsi, de visu, tout ce qu'il y avait eu de faux, d'injuste et de malveillant dans la délation dont il avait été la dupe. Le reproducteur, homme loyal, lui, comme il convient de l'être, ar riva et, après avoir entendu toutes explications, et, mieux encore, eu sous les yeux toutes les preuves l'appui, il n'hésita pas reconnaître qu'il avait été induit en erreur, et se rétracter dans un nouvel article de son journal, non moins long que le premier, dont la conclusion fut que l'Association de céans avait rem pli tout son devoir. Aujourd'hui, et après un silence d'un lustre, les mêmes délateurs sont revenus leur honteuse besogne, et c'est, cette fois, au Volksbelang qu'ils ont adressé leurs hypocrites doléances, auxquelles il sera encore répondu. En attendant, nous leur deman derons encore, comme en 1904, ce qu'ils ont fait, eux, dans l'intérêt du parti libéral Quelles œuvres ils ont créées Quelle propagande utile ils ont faite Quelle obole ils ont jamais versée, si petite qu'elle soit, dans la caisse pour le service de la cause libérale Des critiques dans l'ombre, oui; des coups de canif dans le dos des dénonciations de derrière les coulis ses des bâtons subrepticement jetés dans les roues oui encore, et toutes ces vilénies qui ne coûtent rien, satiété Et pourquoi au fond Pour satisfaire de mesquins ressen timents ou assouvir de basses rancu nes Par besoin, peut-être, de con spirer toujours contre quelqu'un ou contre quelque chose Contre ceux, notamment, qui ont assumé la tâche ingrate et ardue de servir les idées vraiment libérales dans l'arrondisse ment de veiller aux destinées du parti de diriger sa propagande et de présider ses luttes dans les con ditions possibles. Nous laisserons ces prétendus libéraux, qui ne font pas partie de notre Association, toute la responsa bilité de leur étrange attitude car c'est singulièrement servir la cause libérale que d'aller, avec une insigne mauvaise foi, proclamer partout, notamment dans toutes les commu nes de notre arrondissement, que le triomphe complet des cléricaux est assuré non seulement Ypres, mais dans tous les arrondissements de notre province où il y aura lutte en 1910 Ostende, Roulers et Courtrai alors que, dans tout le pays, notre presse et nos propagandistes s'efforcent de soutenir la confiance de nos électeurs, peut-être ébranlée chez quelques-uns après 25 années de régime clérical. Ceux qui se sont livrés cette triste besogne, (elle peut être aussi la besogne d'un seul) ressemblent bien plus des adversaires, pour ne pas dire plus, qu'à des soldats de notre cause. Encore que la critique soit tou jours chose aisée, surtout chez ceux qui ne s'occupent que de cela, nous voulons bien l'admettre. Mais il faut, entre gens qui prétendent appartenir un même parti, qu'elle soit loyale et visière levée. On peut s'expliquer dans ces conditions de franchise et de sincérité. Mais que penser de ceux qui se cachent et se dérobent Et que leur dire si ce n'est ce que nous leur disons Quoi qu'il en soit, nous acceptons la déclaration de guerre qui nous est adressée. Nous espérons, toutefois, que nous n'aurons pas nous défendre plus longtemps contre des fantômes, et que ceux qui nous attaquent auront le courage d'abandonner l'anonymat, derrière lequel ils se sont réfugiés jusqu'ici. Le produit de la vente des noix a atteint cette année 865 francs contre 430 francs obtenus en 1908. M. Colaert aurait pu également nous faire connaître le produit de la vente des sorbiers croissant sur les jardins des remparts. C'est la pre mière année, croyons-nous, que la ville laisse vendre et couper les grappes de corail rouge que Ces ar bustes d'ornement produisent et qui servent d'appât aux grives et aux autres oiseaux chanteurs. Le Conseil communal a donné son approbation une délibération du Bureau de Bienfaisance fixant 8 francs par élève, sa part contributive dans les frais d'instruction des en fants nécessiteux pendant 1''exercice 1908-1909. Cette part s'élève la somme de 11,616 francs pour 1452 élèves. Outre cela, le Bureau de Bienfai sance accorde enc*re annuellement une somme de 1000 francs l'insti tut de la Ste Famille pour être distri buée en soupe aux enfants fréquen tant ses écoles gardiennes et dont les enfants des écoles gardiennes de la ville sont systématiquement exclus. Cela fait un total de 12,616 francs! Rappelons, en l'occurrence, que c'est grâce l'énorme donation faite par M. Jules Capron, que ce partial établissement hospitalier depuis 1908, intervient si largement dans les frais de l'instruction des enfants pauvres décharge de l'administra tion communale. A cette époque, le subside alloué s'élevait seulement 8000 francs. Depuis lors, la ville a, indépendam ment des écoles primaires commu nales gratuites, adopté et subsidié successivement toutes les écoles pri vées dirigées par des prêtres et des religieuses. Parmi les écoles que le Bureau de Bienfaisance contribue subsidier, nous remarquons celles de S' Michel, N. D. de Tuine et S' Jo seph, où les parents doivent payer un minerval. Nous nous demandons s'il existe réellement 1452 élèves qu'on fait passer pour enfants pauvres et si ces listes sont dressées d'une manière sincère et véritable Nous en doutons. Au-dessus de l'entrée de l'école communale de la rue de Lille, nous remarquons en lettres d'or Ecole gratuite pour filles. Eh bien dans cette même école, il existe une divi sion où les élèves sont admises moyennant une rétribution scolaire mensuelle de fr. 1-50. Cela n'est ni juste ni logique, d'autant plus que ces gamines appartiennent des pa rents soutenus, pour la plupart, par cette riche administration charitable et des ouvriers qui doivent pour voir, par leur maigre salaire, l'en tretien de leur ménage. C'est ainsi et dans de telles condi tions, que notre odieuse administra tion communale et ses partisans lais sent la liberté aux parents d'envoyer leurs enfants aux écoles de leur choix Oh quels Tartufes De l'aveu du public intelligent, il n'y a au Conseil communal que MM. D'Huvettere, Sobry, Begerem et Biebuyck, qui s'occupent tant soit peu sérieusement des intérêts de la ville et qui, l'occasion, présentent des observations justes et sensées. Les autres conseillers sont pour la plupart des nullités bons voter sans examen ni réflexion tout ce qu'on leur propose. Si parmi ceux-ci il y en a parfois un qui ouvre la bouche, c'est pour dire des bêtises qui font la risée de la galerie. Les fameuses commissions ou sec tions qui ont examiner les affaires communales, si leurs membres font acte de présence, ce qui arrive rare ment, n'étudient aucun objet qui leur est soumis. M. Colaert, lui, de son côté, occu pé comme il l'est avec ses sociétés de Trusts et de chemins vicinaux, se fie aux rapports qu'on lui fait, et croit que tous ses subordonnés en qui il a une aveugle confiance, ac complissent avec zèle leurs devoirs et que tout se passe régulièrement et comme dans la meilleure des ad ministrations possibles. C'est en quoi, ce qu'il paraît, notre Maïeur se trompe. Ainsi dans la dernière séance- du Conseil de régence, M. Sobry, un peu plus clairvoyant que ses collè gues, a signalé que toutes les recet tes des marchés sont en diminution et que celles sur le marché au beurre seul se trouvent réduites de 1302 fr. A cela, M. Colaert a fait observer que les laiteries établies dans toutes les communes sont la cause de la di minution de la recette du marché au beurre, et que le contrôle des mar chés aux poissons, des œufs et des poulets, se fait comme jadis et est très sévère Toutefois il a promis d'examiner s'il y a des causes spécia les de ces moins-values, mais que pour le marché au beurre il n'y a rien faire. N'en déplaise notre Maïeur, est- il bien sûr qu'il n'y a rien faire Ses affirmations ne sont-elles pas téméraires Nous croyons, au contraire, qu'il y a beaucoup faire pour découvrir les causes de ce6 diminutions de re cettes. M. Colaert s'est-il jamais rendu compte par lui-même comment son fameux contrôle des marchés, dont il s'est tant vanté, est exercé, et qui n'a donné des résultats que pendant les premières années de sa mise en vigueur. Il ne suffit pas de faire des règle ments, mais il faut surtout veiller ce qu'ils soient observés. N'y a-t-il pas de la négligence ou du relâchement dans le service des marchés, comme dans ceux de la surveillance de nos jardins publics, des travaux communaux et de l'hy giène des rues et enclos, services qui tous laissent énormément désirer. En présence de la situation con statée par l'honorable M. Sobry, une enquête sérieuse s'impose, car voir le mouvement de nos marchés les Samedis, on ne saurait admettre qu'ils vont en décadence. Le service administratif de l'Hôtel de Ville paraît non moins désorganisé que les autres, puisque M. D'Hu vettere a exprimé son étonnement de ce qu'un compte aussi important que celui des marchés n'eut pas été soumis la commission spéciale pour examen. M. Colaert, qui a réponse tout, en a rejeté la faute sur le secrétaire. Un des beaux côtés de notre Con seil communal homogène et partial est qu'il n'existe parmi ses mem bres aucune émulation, que tout se fait sans direction, ni contrôle et qu'en tout et pour tout il y a trop de laisser faire et de laisser dire dans l'intérêt du parti clérical. Malgré tous les régimes, lorsque maître héron Dédaigna sa pitance ordinaire de goujon, l n'aurait pas remis son repas plus tard 'il avait U croquer l'EXQUIS DE BEI KEALER. Nous avons regu, sous la signature d'un Libéral tout court la lettre qui suit Monsieur l'Editeur du Progrès. A une question qui vous a été adressée par un de vos abonnés Socialiste de con viction vous demandant votre avis au sujet de l'Affaire Ferrer, vous avez répondu en reproduisant et en faisant vôtre une ap préciation du Journal des Débats. Cette appréciation a donné lieu des interprétations diverses. Je comprends que les avis puissent être partagés au sujet du fond de l'affaire, mais il ne faut pas que le Progrès, qui se dit l'organe des libéraux d'Ypres puisse être soupçonné d'approuver la procédure sommaire qui a été pratiquée Barcelone, conformément aux lois du pays, je le veux bien, mais contre laquelle tous les hommes de cœur, appartenant tous les partis ont protesté. Sans sortir de notre pays, je ne veux invo quer pour preuve que l'attitude prise par M. Lejeune, ancien ministre catholique de la Justice et le vote unanime de la Fédéra tion des Avocats de Belgique. C'est pour cela que j'estime qu'une mise au point est nécessaire et j'espère que le Progrès voudra bien donner cette satisi«o tion un de ses vieux abonnés qui se dit Libéral tout court. Il semble que notre vieil abonné, et d'autres sans doute comme lui, n'ont pas bien lu l'article du Journal des Dé bats que nous avons reproduit en nous y ralliant. Cet article porte entre autres que si l'accusé de Montjuich a été con- damné sans preuve, sou exécution est un crime inexcusable #t qu'aucune considération n'empêchera de flétrir ses exécuteurs... Mais, ajoute l'au- teur, pourquoi condamner les juges avant de connaître leurs raisons Et pourquoi cette brusque explosion de colère, de menaces de la part de per- sonnes chez qui le sentiment de 1» Justice sommeillait quand n'étaient pas en cause des victimes affiliées certaines sectes C'était le langage de la «aine raison, de la Justice même. Eh, bien n'en déplaise notre honorable correspon dant, nous ne sachons pas que, au lendemain de l'exécution, la preuve de l'innocence du condamné, et, partant, de l'injustice de sa condamnation fût faite. Elle ne l'est pas encore aujour d'hui, et il semble même, d'après les explications et les protestations qui sont venues de l'Espagne et de soc gouvernement, que Ferrerait été trouvé réellement coupable et légitimement condamné suivant la procédure et les lois de son pays. Aussi bien, est-ce que le nouveau gouvernement qui a rem placé celui de Maura et qui représente le parti libéral de la Péninsule, a pro clamé l'innocence de l'anarchiste et reproché,au ministère déchu, l'injusti ce de son exécution Bien au contraire Dans une inter view d'un rédacteur du Figarole nouveau ministre de la guerre, le gé néral Luque, a déclaré que l'instruc tion et la condamnation avaient eu lieu en vertu de la loi des juridictions dont il était lui-même l'auteur. En toute hypothèse, était-il raison nable, au lendemain de celle-ci, d'éla- ver les clameurs que nous avons en tendues, et, pis que cela, de provoquer aux représailles de faire appel la vengeance d'exciter des crimes même,et de crier, par dessus les toits,

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 2