d'Extension
Universitaire
Dimanche, 15 Février 1910.
70e année. 7.
Le PROGRES
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
l'union paît la porce. i'tit ainsfihi ie iJimmicfie. Vires acquirit eundo.
On s'uh>nne au bureau du journal, rue db Oixmude, ol, Yi'RBs. Les annonces, les fans
divers et les réclames sont reçus pour l'a r >ndissem;iu d'Y.ires et'es 1 eux Fi m 1res au bureau
du Progrès. Pour la pu bl ici lé en deliurs les deux Fi.uilres. s'ilesser exclusivement au
Comptoir de Publicité JlG^QSi miUSSlii') l i. Piiee le iLouokère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
PRIX DE L'ABONNEMENT
poor la ville Par an 4 francs
p' la province Par an -4 fr îSO
r' l'étranger Par an 6 fr. GO
CEKCLE D'ÉTUDES
ET
Y P R E S.
Dimanche i3 Février 19i0,
15 heures,
Salle des Anciens Pompiers,
rue du séminaire,
3e LEÇON
du Cours de M. PERGAMENI,
sujet
Le Voyage «In t'oiiimaiidaiil (le
t.crlaclic an Pôle SikI,
illustrée de nombreuses projections
lumineuses.
Au début de la leçon Projection
des Vues du Voyage de Nansen au
Pôle Nord.
Persécution.
La grande majorité de la droite
demeure irréductiblement hostile
la loi militaire et continue défendre
le remplacement. M. Schollaert vient
de faire rejeter l'unification de nos
lois électorales la queue de l'ordre
du jour.
C'est assez dire que tout projet de
loi qui tend l'égalité des droits des
citoyens trouve droite un veto
absolu.
A défaut de programme, les cléri
caux s'apprêtent faire glisser la
lutte électorale sur le terrain reli
gieux.
A la faveur de la guerre scolaire
allumée en France, les colonnes des
feuilles pieuses s'emplissent des évé
nements de là-bas, grossis souhait.
C'est un mot d'ordre de rappeler
les péripéties de notre guerre scolaire
de 1879 et de peindre les libéraux
sous les couleurs les plus noires,
s'évertuant d'arracher aux âmes tout
sentiment religieux.
Les libéraux, tueurs de croyan
ces est devenu le cri de ralliement
et l'on pense ainsi cacher le néant du
programme catholique.
Nous n'en sommes pas autrement
étonnés. N'avons-nous pas vu en
1906 un ministre d'Etat catholique,
afficher la grille de sa villa Blan-
kenberghe des cartes postales illus
trées, échos des événements religieux
en France et représentant des cou
vents mis sac, des Nonnettes jetées
brutalement sur le pavé
C'est le même thème d'alors
effrayer les populations par la menace
de la persécution religieuse. Comme
parti politique, ils n'attaquent pas
les dogmes. Ils se défendent contre
les prêtres politiciens, commandés
par des évèques combatifs, qui acca
parent notre gouvernement et notre
budget.
Les neuf dixièmes de nospartisans
ont des convictions religieuses, mais
ils ont horreur d'être sous la férule
d'un clergé omnipotent.
Ostende, cette ville de mécréants,
où la bourgeoisie fait bloc autour du
drapeau bleu, reçoit du gouverne
ment 5 millions titre de secours
la suite de la suppression des jeux.
Qu'en fait-elle Les 3 4 en sont em
ployés pour reconstruire l'église St
Pierre et Paul. Est-ce de la persécu
tion religieuse cela
Bruxelles, Anvers, Liège, Gand et
quantité de communes flamandes et
wallonnes sont anticléricales dans
l'âme. Y a-t-U eu, de la part des au
torités locales, un seul acte qui pût
ressembler de loin de la persécu
tion
Mais diantre, nous sommes au 20me
siècle et nous n'aimerions pas reve
nir ce bon vieux temps d'avant la
Révolution française de 89, lorsque
le clergé était d'ordre dominant.
Du reste, le clergé ne redoute pas
la mauvaise volonté du futur gouver
nement de gauche mais il ne peut se
faire l'idée d'être précipité du pou
voir comme d'un trône et d'être tout
simplement confiné exercer les
devoirs inhérents sa fonction.
Que ces messieurs agitent l'épou-
vantail de la religion en danger, c'est
une preuve qu'ils brûlent leurs der
nières cartouches.
Les fables éditées en 1906, toute
la polémique acharnée d'alors a fait
perdre quelques voix M. Nolf... et
quelques sièges aux cléricaux.
A l'heure présente M. Nolf est
solidement assis, mais quelques dé
putés cléricaux risquen t d'être débou
lonnés.
Le gâchis Droite.
Les catholiques ne sont pas inquiets
au sujet du résultat de la prochaine
consultation électorale. Ils sont assu
rés de conserver la pitoyable majorité
dont ils disposent encore aujourd'hui,
et ils espèrent même gagner de ci de là
quelques sièges.
Tel est le thème que développent
l'envi les feuilles ministérielles et par
ticulièrement le torchon Het Ypersch
Voile rédigé par des prêtres, en se gaus
sant des espoirs caressés par les anti
cléricaux. espoirs basés sur des chif
fres et sur des constatations cependant
décisifs.
Mais n'insistons pas toutes ces hâ
bleries qui précèdent la bataille sont
de style, et en somme n'ont pour but
que d influencer plus ou moins la masse
électorale. On ne concevrait pas un
parti politique qui irait au scrutin sans
afficher hautement la certitude qu'il en
sortira triomphant.
C'est donc entendu, nos adversaires
seront vainqueurs. Et ce sera un triom
phe d'autant plus éclatant qu'ils n'ont
pas précisément tout les atouts dans
leur jeu.
Eux qui jusqu'à présent avaientdonné
l'exemple de la plus rigoureuse disci
pline, qui la scission était une
chose inconnue, au point que pour
qualifier leur union, on avait adopté ce
vocable spécial et peu usité indéfecti
ble, ils sont aujourd'hui en proie
des tiraillements précurseurs du la dé
composition finale.
Dans plusieurs arrondissements im
portants, îles dissidences couvent et
menacent la réélection des mandataires
sortants.
Nos lecteurs savent qu'à Bruxelles
011 prépare,sous le manteau, laprésen-
tation d'une liste antimilitariste. Ap
puyée par le Patriote, cette liste aurait
des chances d'aboutir assurer l'é
lection d'un libéral de plus.
A Anvers, M. Delbeke, un minis
tre, s. v. p. -est furieusement battu en
brèche par trois ou quatre groupe
ments cléricaux et par deux organes
importants de Droite.
A Nivelles, un vent de fronde gronde
contre M. de Lalieux qui a voté la loi
militaire, et qui est menacé de payer
.de son siège cet acte d'indépendance.
Il sera mis eu pénitence parmi les
vagues suppléants de la liste catho
lique.
A Dînant, M. Cousot, éliminé par les
ultramontains pointus de sou parti,
réserve sa décision. Mais l'incident
agite énormément l'association catho
lique, où partisans et adversaires du
député sortant se chamaillent ferme.
L'animosité est si grave entre Les deux
fractions, qu'elle a eu pour conséquen
ce d'amener une crise communale, le
catholique bourgmestre, M. Leboulen-
gé, ayant donné sa démission.
A Natnur, nous l'avons déjà dit, il y
a une petite chapelle de démocrates
chrétiens qui reprochent M. Mélotde
n'avoir pas voté la loi militaire. Sous
la conduite du juge de paix de Getîl-
bloux, ils font bande part et ne
rêvent que plaies et bosses. Ils vont
présenter une liste complète de cinq
candidats en opposition aux catholi
ques sortants.
Enfin, il y a encore Alost tme nous
avons conservé pour la bonne. bouche.
11 nu suffit pas aux cléricaux de comp
ter dans leurs rangs des démocrates
chrétiens ils se scindent maintenant
en militaristes et antimilitaristes. Ces
derniers ont fondé une association que
M. VVoeste ne voit pas d'un mauvais
œil, et ils vont présenter une liste,
histoire de faire échec ce pauvre M.
De Sadeleer, qui a commis l'impardon
nable faute de voter le service per
sonnel.
Gomme 011 voit, c'est une débandade
générale, un gâchis contagieux, qui
règne au sein du grand parti conserva
teur.
Il parait que cela n'altère en rien
sa belle confiance dans l'issue des élec
tions do Mai. C'est du moins ce que
ressassent quotidiennement les journa
listes chargés de donner le la l'opi
nion et d'entretenir chez les électeurs
la confiance dans la longévité du minis
tère.
Au fond, cependant, nos adversaires
ne doivent pas être très tranquilles, et
nous ne serions pas étonné si l'on fai
sait appel, un de ces jours, la toute
puissante autorité de l'Eglise. Le cardi
nal Mercier, qui pond des mandements
la douzaine, sans être autrement in
commodé, nous servira incessamment
une nouvelle et copieuse tartine, conte
nant de redoutables avertissements
contre ceux qui ruent dans les rangs, et
surtout contre ceux qui s'apprêtent
ruer avec eux.
Le Litre du document pastoral est
déjà trouvé, il s'appellera De Unione
iudefeclibile, et menacera des peines
éternelles l'électeur bien-pensant qui
n'apportera pas son vote aux candidats
officiels.
En attendant la publication de ce
manifeste, nous continuerons signaler
les symptômes de désagrégation qui
se peuvent observer de plus en plus
chez nos adversaires.
MM. Golaert et Van Merris,
représentants catholiques d'Ypres et de
l'arrondissement ont vot contre
la suppression du tirage au sort,
l'abolition du remplacement,
la réduction du- temps de service.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Un ministre catholique
exécuté par ses électeurs.
Il s'agit de M. Delbeke, député d'An
vers. L'Association catholique d'An
vers s'est réunie la semaine dernière
en vue des prochaines élections.
M. Delbeke n'a pas osé assister la
séance et atl'ronter les reproches que
ses atnis projetaient de lui adressêr,
cause du vole affirrnatif qu'il a émis
sur la loi militaire.
Un membre, M. Criquillion, a coura
geusement essayé de prendre sa dé
fense.
Métropole et Presse sont d'accord
une fois n'est pas coutume pour
dire que de nombreuses marques de
désapprobation ont. accueilli îe dis
cours de M. Criquillion, cet essai de
sauvetage du ministre.
La Presse ajoute que des coups de
sifflet cl des huées retentissent. Tout
cela M. L. Criquillion le reçoit par pro
curation de M. Delbeke auquel vont
tout droit ces huées et ces coups de
sifflet.
Ce n'est pas fini. M. Delbeke n'a pas
encore son compte il pourrait n'avoir
pas encore, compris. On se charge de
lui parler un langage plus clair, plus
net, plus impératif.
M. YVelters propose de voter un
ordre du jour de confiance aux séna
teurs et aux députés qui ont voté con
tre la réforme militaire et sont restés
fidèles au programme du Meeting.
Je demande aussi si M. Delbeke est
resté fidèle son programme, ses
devoirs; voilà ce qu'il s'agit de savoir
Et la salle lui répond Non Non
Des applaudissements partent les
amis du ministre sont consternés de
vant leur impuissance.
Et M. Welters continue
Si la discipline est nécessaire dans
un parti, l'exemple doit être donné par
ceux qui sont la tête de ce parti.
Le mieux aurait été que nous eus
sions pu nous trouver en tête-à-tête
avec M. Delbeke, pour lui dire ce que
nous avons sur le cœur, mais M. Del
beke ne nous a jamais procuré cette
occasion
Et de nouveau, la salle applaudit,
marquant ainsi sa désapprobation en
vers ce ministre, cet élu qui n'ose pas
venir s'expliquer devant ses mandants.
La Chambre.
Adjudication publique.
Question posée par M. NOLF ;i M. le
ministre de la justice, le 27 Décembre
1909
M. le ministre ne voudrait-il pas nous
dire quelle suite il compte donner aux
nombreuses requêtes qui lui ont été
adressées par des négociants et four
nisseurs d'Ypres et de Poperinghe qui
demandent que les fournitures faire
aux hospices civils et bureaux de bien
faisance de ces deux villes soient mises
en adjudication publique, comme le
veut le décret du 16 Messidor an Vil
Iti'|ii)nsi' du ministre.
Le bureau de bienfaisance de Pope
ringhe a fait connaître qu'il mettrait
désormais en adjudication publique la
fourniture des pains nécessaires aux
indigents. Cette administration a été
invitée procéder de même pour la
fourniture de tous aliments ou autres
objets nécessaires aux indigents.
J'ai fait adresser des instructions
dans le même sens aux établissements
de bienfaisance d'Ypres.