Chronique de la ville.
V
et dont il est et reste le plus grand
ennemi.
Afin de pouvoir plus facilement
encore combattre l'enseignement of
ficiel, nos bons cléricaux ont imaginé
l'institution d'un comité, sous la dé
nomination de Comité scolaire ca
tholique
D.ins son mandementde Décembre
19091'évêquede Namur, Monseigneur
Thomas-Louis, donne le but et l'uti
lité de ce comité Ecoutez
Sans écoles catholiques, plus de
famille catholique, les prières né-
gligées et oubliées, l'église sans
ouailles, les séminaires sans élèves,
les disciples introuvables et par
cela même la disparition de tous les
bons catholiques que l'église peut
soulever contre les innombrables
attaques des libéraux.
Pour quelqu'un qui sait lire entre
les lignes, c'est avouer que l'école
catholique est destinée a défendre les
intérêts électoraux, l'enseignement
n'est que secondaire, le grand point
est de former de bons catholiques
pour combattre les libéraux.
Et voulez-vous c6nn<iitre les prin
cipes fondamentaux de ce comité
MonseigneurThomas-Louis l'explique
dans son mandement.
Les Evêques belges composeront
ce comité d'hommes éclairés et ex-
périmentés. Nous avons dans cha-
cune de nosprovinces(nos provinces,
disent nos bons monseigneurs en
vrais propriétaires et maîtres) insti-
tué une commission provinciale et
sous sa direction des commissions
cantonales. Les commissions can-
tonales sont chargées de la popula-
tion et de la fréquentation des écoles
libres et adoptées. Seuls peuvent
être appelés aux fonctions d'institu-
teurs ou d'institutrices ceux qui
sont porteurs de diplômes de con-
grégation, en cas de besoin des non
diplômés, mais ayant toute la con-
fiance du clergé.
Et, en effet, quoi bon d'avoir des
instituteurs instruits et intelligents,
puisqu'ils ne doivent former que des
électeurs ignorants, de toute obéis
sance et facile dominer. N'avons-
nous pas entendu M. Kurth soutenir
au congrès de Malines que le caté
chisme est la seule chose que les
enfants doivent savoir.
Monseigneur Thomas-Louis ne veut
pas des élèves sortant des écoles
normales de l'Etat, quoique le gou-
vernementclérical les ait cléricalisées
jusqu'au dernier degré 11 n'est même
pas satisfait des instituteurs formés
aux écoles épiscopales, il espère les
remplacer un peu plus tard par des
capucins et des bonnes sœurs. I lélas
nous en trouvons déjà en masse dans
nos communes et même dans nos
villes. D'après le mandement les
commissions cantonales doivent en
core instituer des écoles libres partout
où il y a des écoles officielles, car, dit
Monseigneur, l'enseignement catho
lique est unique donner 1 assurance
de vertu et de moralité. Hélas
croit-il bien ce qu'il dit, le pauvre
homme
Par tout moyen les représentants
du comité scolaire doivent encore
tâcher de faire adopter le plus d'éco
les possible, suivant la loi et pour avoir
les plus grands subsides.
En un mot, et en résumé, le comité
scolaire catholique doit détruire l'en
seignement officiel, national, scienti
fique, et le remplacer par un ensei
gnement profondément clérical, fana
tique, confessionnel.
Heureusement l'heure de la défaite
est proche. La trompette victorieuse
va sonner bientôt pour nos amis et
nous nedoutons pas que les nouveaux
gouvernants prendront cœur, de
changer, dès leur avènement, tout ce
système d'enseignement et d'assurer
tout et chacun une liberté complète
d'idées qui fera loi, même pour les
évêques et leurs acolytes.
I,e (iouvernemeut
l»i*o<*lmin asHurera aux tra-
Ynilleiii*»* invulideti el \1eux
11114* poiinioii <1«* -tfranc»
|wn' an.
Chez les
cléricaux gaulois.
II y a quelques jours le correspon
dant gantois du Patriote écrivait ce
journal
On sait que l'ancien collège libéral
s'entendait merveille avec la commis
sion des hospices pour conserver
celle-ci son caractère homogène libéral.
Malgré les réclamations des groupes
catholique et socialiste la commission
11e proposait que des libéraux et le
collège choisissait les mêmes candidats
que la commission.
Ijî nouveau collège a rompu avec
ces errements dernièrement, un so
cialiste, M. Teelman, a été nommé
membre de la commission en rempla
cement de M. Boddaert, libéral, décé
dé. Une nouvelle place est vacante, le
mandat de M. De Hast étant expiré.
On dit que ce sera un catholique,
M. Steyaert, réminent président du
tribuoal de lre instance,qui sera appelé
lui succéder.
Jadis les membres de la commis
sion menaçaient de démissionner en
bloc, si atteinte était portée l'homo
généité libérale de leur corps, il parait
qu'ils 11e font plus semblant de rien.
Leur démission n'aurait d'autre
elfet que de rendre possible l'applica
tion complète de la R. P. la commis
sion. Si les libéraux refusaient, comme
au collège échevinal, tout mandat, on
les écarterait purement et simple
ment.
M. Steyaert a donc été nommé en
remplacement de M. De Bast.
Que pense 1 e Journal d'Y près de l'at
titude de ses amis de Gand
Ici nos cléricaux ont la R. P. en hor
reur et ferment hermétiquement les
portes de l'Hôtel de Ville, de la Com
mission des Hospices et du Bureau de
bienfaisance, aux libéraux.
Et cependant avant 1891 nos cléri
caux de céans n'avaient-ils pas vanté
les bienfaits de la R. P. et la nécessité
d'avoir des contrôleurs dans toutes les
administrations.
La (.humilie.
Séance du Mercredi 10 Février 1910.
Suite du débat sur la politique sco
laire du gouvernement et discours'^dé
M. Vérhaegen.
Partisan de l'instruction obligatoire
il ne la veut qu'à la condition for
melle de la liberté laissée au père de
famille de choisir l'école qu'il lui plj.lt.
Il a soutenu ensuite la thèse que la neu
tralité de l'école officielle n'existait pas.
Les instituteurs sont les adversaires
du parti catholique récemment ils ont
glorifié Ferrer dans les écoles.
Cette neutralité est impossible, les
libéraux ne poursuivent qu'un but
Dieu hors de l'Ecole I
M. Verhaegeo, souvent interrompu
par la Gauche, a reproché l'opposi
tion d'empêcher les pauvres de se ren
dre dans les écoles privées.
A quoi .1/. Massons, riposté Nous
ne vous imitons pas, nous respectons
la liberté de l'enseignement et défen
dons la liberté de conscience.
Comme on l'avait annoncé la veille,
011 a procédé au vole du budget du
Congo belge vers 3 heures, interrom
pant le débat scolaire. Il a été adopté
par 79 voix contre 40 et 13 abstentions.
M. Van Marche a motivé son absten
tion on disant sa méfiance de la politi
que coloniale et M. Lorund a déclaré
qu'il s'abstenait n'ayant aucune con
fiance dans le confident de Léopold II,
dans le ministre Renkin.
Le budget métropolitain du ministè
re des colonies a été adopté par 71
voix contre 31 et 8 abstentions et le
budget des recettes et dépenses pour
ordre du Congo, par 74 voix contre 526
et 4 abstentions. Les crédits supplé
mentaires ont été également votés.
A la fin de la séance, la Chambre
s'occupaot du projet d'amnistie, a en
tendu le général Hellebaut se rallier
aux amendements de la commission.
A l'unanimité elle l'a adopté.
Avant la discussion sur la politique
scolaire du gouvernement, le prési
dent avait lu deux lettres, l'une éma
nant du ministre des allaires étrangè
res delà République française. L'autre
du président de la Chambre des dépu
tés. toutes deux remerciant la Cham
bre pour les sympathies manifestées
aux inondés de France.
Le Sénat
Séance du Mercredi 10 Février 1910.
Le Sénat continue l'examen de la loi
sur les prud'hommes.
Un incident du plus haut comique
se produit propos du paragaphe de
l'article 103, concernant l'obligation
de connaître le flamand pour les gref
fiers, même en pays wallon,-qui est
repoussé par parité de voix.
M. te Président. Le paragraphe
est adopté par parité de voix. Hilarité
générale)
M. Sélys. Mais non, le paragra
phe est rejeté.
M. te Président. Ah oui, je me
trompe. Le paragraphe est rejeté. {On
rit.)
M. Hubert. Il est donc bien établi
que le paragraphe 4 est rejeté (Oui.
oui de toutes parts
M. te Préside'ni. Oui, oui, c'est le
même cas que l'autre jour (Sic).
Une discussion s'engage. Tous les
sénateurs parlent la fois. Le prési
dent perd littéralement la tète. Le mi
nistre se rend auprèsdèlui, au bureau,
pour lui expliquer la chose.
M. te Président. Je maintiens que
le texte est maintenu. (Bruit).
M. Hubert. Mais non, le texte
n'ayant pas été voté par le Sénat, doit
tomber.
.V/. le Président. On n'est pas d'ac
cord. (Bruit).
M. Sélys. Je demande la parole
pour 1111 rappel au règlement
M. Houzcàu. Il n'est pas possible
que le Sénat de Belgique continue
discuter sur Ce point. C'est une vérita
ble folie 1
M. le Président. C'est ce que je
dis...
Tous les sénateurs sont debout et
gesticulent La confusion est son
comble. Enfin, le président déclare
nouveau que le paragraphe est repous
sé et peu peu l'assemblée revient au
calme.
On adopte de nombreux articles
sans débat.
Utie fli final ion lanlaisisle
de noire Maïeur.
N'en déplaise au Journal d'Ypres
et sans vouloir grossir cet incident
outre mesure, nous ne pouvons que
confirmer ce que nous avons écrit
c'est-à-dire que notre Maïeur avait
fait montre d'un bel aplomb en affir
mant en séance du Conseil que le
toit des Halles s'était effondré jadis
sous le poids des tuiles plates qui le
recouvraient.
Nous avons ajouté que ni les Ar
chives, ni les Ypriana n'autorisaient
notre Maïeur lancer pareille affir
mation.
Les Ypriana se bornent, en effet,
dire ceci
Vers 1377, on remplaça l'ancien-
ne toiture en tuiles de tous les bâti-
ments l'Ouest du beffroi, par une
toiture en ardoises et l'on fit le
même travail l'aile orientale en
1393 cette partie du toit s'est,
paraît-il, effondrée sous le poids
des lourdes tuiles qui la couvraient.»
Nous soulignons les mots pa
rait-il parce qu'ils nous paraissent
avoir échappé l'attention de M.
Colaert.
Nous avons donc raison de dire que
l'affirmation de notre Maïeur était
hasardée et fantaisiste.
Les Archives pas plus que les
Ypriana, d'ailleurs, ne permettent de
dire que l'effondrement, affirmé com
me certain par notre Maïeur, ait ja
mais eu lieu.
Et si le Journal d'Ypres a cru nous
en imposer en mettant au bas de son
article l'initiale D., comme s'il vou
lait faire accroire que son auteur est
M. Desaegher, notre archiviste com
munal, nous ne pouvons que lui dire,
qu'il s'est trompé.
Le Nieuwsblad emboite naturelle
ment le pas au Journal d'Ypres. Son
article aussi est signé D. il est
conçu dans un langage poissard, que
nous ne relèverons pas autrement.
Les gros mots ne sont pas des argu
ments.
Lu campagne électorale.
La campagne électorale bat déjà son
plein dans l'arrondissement d'Ypres.
(Je sont les cléricaux qui ont commen
cé la lutte, par la distribution consécu
tive de trois feuilles intitulées Op Tijd
en Stond, Voor AUemans Voordeel et
Het Ypersch Volk, qui selon la louable
habitude de nos bons catholiques, ne
contiennent que des tissus de menson
ges et démontrent leur mauvaise foi,
beaucoup mieux que le parti libéral ne
saurait le faire lui-même.
Les feuilles cléricales portent aux
nues MM. Colaert et Fraevs, les amis
inséparables, affirmant que c'est grâce
leurs efforts, qu'est due la mise en
exécution des travaux de construction
du canal de la Lys l'Yperlée, travaux
abandonnés depuis 1893. Les Yprois
savent quoi s'en tenir cet égard et
n'ignorent pas que c'est la crainte des
élections prochaines qui a décidé le
parti clérical, s'exécuter.
L'histoire des inventaires religieux
français qui, aux dernières élections, a
fait de nombreuses dupes parmi nos
braves campagnards, dans les contrées
frontières, est usée néanmoins les
cléricaux ne se découragent pas et y
vont comme toujours de leur éternelle
chanson, représentant les libéraux,
comme les ennemis jurés de la religion
et menaçant des foudres papales, tout
électeur qui osera leur donner sa voix.
Comme nous l'avons dit plus haut,
les feuilles cléricales glorifient MM
Colaert et Fraeys, mais aucune d'elles
11e souille mot de l'illustre collègue du
premier. Aurait-on oublié le brave M.
Van Merris et celui-ci continuera-t-il
tolérer qu'on le considère comme une
quantité négligeable
Dans leur premier manifeste, les
cléricaux combattent la loi sur la mili
ce dans le second ils se résignent et
dans le dernier, ils vantent cette loi,
au point de vue de la réduction du
temps de service, faisant valoir que ce
bienfait est dû MM. Van Merris et
Colaert, qui ont voté contre.
Le parti libéral vient de répandre le -
premier numéro d'un manifeste intitulé
La Bonne Parole distribué des mil
liers d'exemplaires et dans lequel sont
réfutées, point par point, par des rai
sonnements et des arguments serrés,
toutes les al lestalions mensongères des
cléricaux. Ce numéro a reçu partout
un accueil des plus sympathiques, ce
qui est d'excellent augure.
L'audition Beethoveti.
Lundi dernier, se donnait en notre
Salle de spectacle, une audition sym-
phonique des œuvres de Ludwig von
Beethoven, sous l'initiative du Cercle
symphonique, dirigé par notre con
citoyen M. Albert Van Egroo.
Un nombreux public, exclusivement
composé d'amateurs de belle musi
que, s'était donné rendez-vous cette
soirée.
Le Quatuor n° 3, pour cordes et
piano, a été exécuté avec un bel
ensemble par MM. A. et G. Van
Egroo, F. Harteel et L. Vanhoutte.
Cette œuvre, composée par Beetho
ven, l'âge de 15 ans, est très mélo
dieuse.
Le Quatuor pour cordes, par MM.
A. et G. Van Egroo, A. Valcke et F.
Harteel, quoique d'une difficulté de
beaucoup supérieure au premier nu
méro, a été non moins bien rendu.
La Sonate n° 7 a donné l'occasion
l'auditoire d'applaudir chaleureu
sement le violoniste de talent qu'est
M. Albert Van Egroo. Il y avait déjà
quelque temps qu'il ne s'était plus
produit .en public, nous l'avons revu
avec un réel plaisir.
L'excellent pianiste, M. Lous Van
houtte, a cueilli aussi une ample
moisson d'applaudissements. Sa vir
tuosité et son sentiment musical ont
été fort goûtés. Il nous a semblé,
toutefois, que la sonorité de son ma
gistral piano queue écrasait, par
moments, le jeu délicat et sentimen
tal du violoniste.
La deuxième symphonie, le clou
de la soirée quoique légèrement