AVIS Journal de FAlliance libérale cFYpres et de F Arrondissement. Dimanche, 4 Septembre 1910, 70e année. 56. fT-A PRIX DE L'A 80 X M E M E NT podr la ville Par an -4 franc-v pr la province Par an -4 fr .50 pr létranïer Par an <3 fr. 60 aux Electeurs libéraux. Les électeurs libéraux de l'ar rondissement d'Ypres, qui re çoivent de la part de l'adminis tration communale notification de la radiation de leur nom de la liste électorale ou de la diminu tion des votes avec lesquels ils ont été inscrits la liste, sont priés de s'adresser, sans retard, munis de leurs pièces, au bureau de l'Association libérale, rue du Séminaire, de 5 6 heures du soir. Deuxième manifeste du Bureau permanent de Propagande révisionniste. Electeurs, Dans notre premier manifeste, nous avons prouvé, par des chiffres authen tiques (4), que les cléricaux ne sont pas en possession de la majorité vraie du corps électoral, malgré la fraude et la pression ouvertement pratiquées et tolérées par eux et qu'ainsi ils abu saient iniquement d'un pouvoir usurpé par une minorité d'électeurs disposant contre toute justice et équité de la majorité des suffrages. Nous allons maintenant montrer d'une façon détaillée l'emploi qu'ils ont fait des deniers publics depuis leur avènement au pouvoir. En 1884, la dette de la Belgique s'élevait 1 milliard 766 millions de francs, et la rente était 99 francs. En 1910, la dette est de plus de S milliards et demi, et la rente est 93 francs. Par suite, vous, électeurs-contribua bles, qui en 1884 avez payé 82 millions pour les intérêts de la dette publique, vous payez aujourd'hui la somme énorme de 178 millions, c'est-à-dire plus du double, et vous payeriez en core davantage si, par des conversions successives, l'Etat n'avait réduit le taux de l'intérêt et dépouilllé la petite épargne et les caisses des institutions de bienfaisance d'une partie de leurs revenus. Les dépenses de l'Etat en 1884 déduction faite de celles relatives aux chemins de fer, postes, télégraphes, etc.,s'élevaient 181 millions, et en 1910 ces dépenses s'élèvent 230 millions, soit une augmentation de 49 millions, c'est-à-dire de 33 p. c., alors que la population n'a augmenté que de 28 p. c. Les impôts directs en 1880 étaient de 28 francs par tète. Et en 1905-1906, ils étaient montés 38 francs par tète, et cette augmentation n'a pas cessé de s'accroître. Elle serait encore beaucoup plus forte, si pour la masquer les cléricaux n'avaient augmenté les impôts indi rects qui portent sur les denrées, les vêtements, etc., et que tout le monde paie, mais qui ne figurent pas sur les feuilles des contributions. Cependant, ce sont ces impôts qui pèsent le plus sur la classe ouvrière et sur la classe moyenne. Alors qu'en 1884 l'impôt in direct ne représentait que 36 p. c. du total des impôts, il représente aujour d'hui 48 p. c. Ainsi l'augmentation énorme de la dette publique (augmentation de près de 2 milliards) n'est compensée par aucune diminution des charges pesant sur toutes les classes de la nation. Dans ces chiffres ne sont pas com prises la part de l'enseignement con- gréganiste- dans les frais généraux de direction, d'administration et d'inspec tion de l'enseignement, dans les trai tements des instituteurs qui rempla cent les instituteurs adoptés malades, les dépenses pour l'inspection de l'en seignement religieux, etc., et qui se chiffrent pour cette part et pour la période 1884-4909 au moins 30 35 millions En tout, ils ont reçu, de 1884 4909, plus de 170 millions de francs. En 1910, le gouvérnemeht a fait voter quatre millions de subsides pour les écoles adoptées trois millions poul ies écoles adoptables deux millions pour les écoles gardiennes ou norma les et pour l'inspection ecclésiastique un million pour les couvents. Total dix millions pour renseignement clérical. Donc, depuis 1884, l'enseignement congréganiste, c'est-à-dire les couvents, ont reçu des pouvoirs publics plus de 180 millions. Et tandis qu'on gorge ainsi les con grégations de millions, aux dépens des contribuables, qu'ont-ils fait de l'en seignement officiel Ils l'ont désorga nisé et ruiné. Sur les 27 écoles normales existant en 1883, ils en ont supprimé 14, mais, par contre, ils ont créé et subsidié 41 écoles normales libres, c'est-à-dire confessionnelles. Il y avait en 1880 4,787 écoles pri maires officielles et 10 adoptées. En 11X15 il n'y avait plus que 4,533 écoles primaires, mais par contre il y avait 2,611 écoles adoptées congréganistes. Donc 254 écoles primaires officielles en moins et 2,601 écoles primaires confessionnelles en plus. En résumé, les cléricaux abusent de leur pouvoir frauduleux pour endosser au trésor public, c'est-à-dire vous, électeurs-contribuables, leurs écoles particulières. 2" Au culte catholique environ 8 millions par an depuis 1881 (,9 millions en 1909 3° Aux. fabriques d'églises plus de 21 millions depuis 1884. Et ces 21 millions, alloués aux fabri ques d'église depuis 1884, ne forment qu'une partie des sommes versées dans le gouffre clérical. Ce total doit être augmenté considérablement par les subsides accordés par les provinces et les communes. 4° Aux travaux de luxe, des entre prises somptuaires de nul rapport b. A la reconstruction de la façade du palais de Bruxelles 13 millions Etc., etc. A présent la caisse est vide... et la dette publique a plus que doublé. Et dans ce pays que l'on dit si riche la classe ouvrière est misérable les diri geants n'ont fait pour elle que des lois de façade, instruments de corruption aux mains de leurs agents électoraux. Et, de tout cet or arraché aux contri buables, ils ont donné dix-huit centimes par jour aux vieux ouvriers et pas un sou pour l'assurance contre le chômage et la maladie. Pas un sou pour l'amé lioration du sort des petits agents de nos administrations publiques. Ces Messieurs s'enorgueillissent de la prospérité inouïe du pays, et la cé lèbrent comme un résultat de leur gestion. Or, il y a en Flandre, des milliers de travailleurs qui gagnent des salaires de famine. Il y a des enfants de cinq ans qui fournissent douze heures de travail dans les corderies. Il y a des arrondissements où la mortalité infantile est effrayante, cause de l-a misère qui sévit au sein des classes laborieuses. La petite bourgeoisie, si vaillante et si industrieuse, voit sa situation deve nir chaque jour plus dure et plus pré caire. Et pendant ce temps les couvents et les fabriques d'églises se gorgent de nos millions taudis que la camarilla cléricale s'engraisse dans les fromages financiers. Il est temps de sauver nos finances. Il est temps d'arrêter ces gaspillages insensés. La ruine est nos portes Electeurs la laisserez-vous consommer Pour le Bureau de Propagande révisionniste Le Président, (S.) D U P O N T. Les anciens officiers el le ministre de la guerre La Société des officiers pensionnés de l'armée s'est réunie, Vendredi, en assemblée extraordinaire pour enten dre la relation des incidents qui ont provoqué la mesure prise son égard par le général Hellebaut, et pour exa miner les mesures prendre en vue de parer la nouvelle situation. On sait que, sous le prétexte que cette société s'était occupée de politique ac tive, le ministre de la guerre qui en était membre, a envoyé sa démission qu'il a interdit aux officiers en activité de service d'en faire partie et qu'il a adressé au Roi un rapport le détermi nant retirer son haut patronage cette association d'anciens officiers. Les officiers pensionnés étaient par ticulièrement nombreux la réunion. Parmi eux, on remarquait une dizaine de généraux, au premier rang desquels se trouvait le général Ghapelié, ancien aide de camp du Roi Léopold II, qui avait tenu, a-t-il dit, rendre hommage la Société, applaudir son attitude et féliciter les généreux donateurs qui ont décidé de suppléer au déficit provoqué par la démission d'un cer tain nombre d'officiers en activité de service. ANNONCES Annonces: 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1. fr. la lu Au nom du comité, le général Gôucke a excusé de son absence le président, le vénérable lieutenant général O. Le Maire, que les incidents récents ont vivement impressionné, et qui est souffrant. Il a 82 ans. Le général Goucke a commencé par une affirmation de royalisme et de loyalisme qui a été chaleureusement acclamée. Le Roi n'est pas responsa ble. Les anciens officiers lui resteront fidèles jusqu'à la mort. On a entendu d'abord une déclaration du Gomité exposant les faits. Le général Van de Weyer s'est atta ché démontrer que le général Helle baut s'était fourvoyé, et que la mesure prise l'égard des officiers pensionnés non seulement est une injure eux adressée, mais est blâmable au plus haut point, parce qu'elle mêle ces incidents la personne du Roi. Aussi, dès le début de la séance, le lieutenant-général Theunis a-t-il tenu faire cette déclaration Quelque douloureuse qu'ait été pour nous, a-t-il dit, l'émotion produite par la décision de nous retirer, son grand regret, son haut patronage, sé parons la personne royale de la per sonnalité du ministre de la guerre, seul responsable. Et le nom du Roi a été chaleureuse ment acclamé. Le général Theunis a fait ensuite l'historiquedeederniers incidents. lia montré que le général Hellebaut avait obéi des préoccupations politiques. 11 faut, a-t-il dit, l'entêtement et le désir de vengeance du ministre de la Guerre pour affirmer que lors des élections législatives de Mai dernier, notre Société s'est un instant départie du programme tracé par ses créateurs, en recommandant ses membres les candidatures des personnalités s'enga- geant défendre les intérêts de l'ar mée. Et l'orateur a rappelé alors l'origine du conflit, qui remonte 1908. Mais, malgré la pression exercée dans cer tains corps sur les officiers, le nombre des membres adhérents démissionnai res n'est que de soixante-et-un, y com pris le ministre, son entourage immé diat et les officiers du ministère. La plupart des démissionnaires, a démontré le général Theunis, sont par tis regret, tenus par la discipline. Tous désirent être attachés indirecte ment la Société, soit par abonne ment au bulletin mensuel, soit par les donsà la caisse philanthropique, soiten- iin par la création de membres prolec teurs. Finalement, l'assemblée-, l'unani mité des membres présents, a décidé l'envoi tous les officiers pensionnés, aux officiers en activité et aux prési dents des Sociétés d'anciens militaires, d'une lettre ouverte rétablissant les faits sous leur vrai jour et protestant contre l'attitude du ministre qui a pro fité d'une équivoque. Un ordre du jour de blâme au géné ral Hellebaut a été adopté également. L'union indéfectible. Le Recht un des plus anciens des journaux catholiques flamands, pu blie contre M. Delbeke un article d'une violence inouïe. Il le compare un in secte malfaisant 1 qu'il écrase avec un coup de pouce (de vingerknip waarmee vvij een insektje verjagen dat ons in een tuin op de mouw komt Cat ien). Enfin, 1 eBecht bénit Dieu que l'hono rable M. Delbeke soit tombé du pou- l ux 10.1 pait i.a force. farainsuM le Éïim/utchc. Vires acqcirit hjndo. On s'abonne au bureau du journal, hue de Uixmijde, Si, Yprbs. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour IVnnJisseai oit l'Y »res et es leux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'alresscr exclusivement au Comptoir de Publicité JACQCJ33 rif333AtO, 1 Place le Brou-Itère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. (i) Il s'est glissé dans les chiffres du pre mier manifeste, par des fautes de copie et de typographie, de légères erreurs que nos lecteurs auront aisément découvertes et qui n'affaiblissent en rien la force de notre ar gumentation. Toutefois nous nous faisons un devoir de conscience de les rectifier ici Pour l'ensemble du pays, les cléricaux ont obtenu 1,211,690 voix' (et non 1,208,990). Donc la majorité anticléricale est de ijjj au lieu de 4,ojj ,213.047 suffrages anticléricaux i ,211,690 suffrages cléricaux '.357 Electeurs, où va donc tout cet argent, puisé dans votre bourse 1° Aux écoles congréganistes 180 millions depuis 1884, a. Au tunnel de Laeken 6 millions c. A l'école militaire 12 millions pour abriter 200 élèves d. Au port de Zeebrugge, qui s'en sable déjà 44 millions les dragages Exécutés s'élèvent actuellement 2 millions e. A la caserne de cavalerie de Ghar- leroi 5 millions pour y loger quelques gendarmes De ce régime-là, nous en avons assez. <±3ETJ>

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 1