AVIS Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, il Septembre 1910. 70° année. 57. PRIX DE L'A BON ME MENT poca la ville Par an -4 franc*. pr la province Par an 4 fr 50 pr létranger Par an 0 fr. 0(> ANNONCES: Annonces: 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. aux Electeurs libéraux Procès lîcliics. n Le Journal de Genève publie cet in téressant article Le gouvernement catholique belge de M. Schollaerl poursuit une carrière malaisée. Sa majorité est réduite presque rien par les dernières élec tions. Plusieurs ministres l'ont quitté, sentant la malemparée, et son destin dépend cette heure d'une série de gros procès très incommodes.' Gelui que le gouvernement anglais intente la Belgique pour l'incendie de la section britannique l'Exposition universelle vise un simple accident. II soulève de grosses questions de droit il porte sur des sommes considérables, mais sa perte causerait une simple plaie d'argent, qui, suivant la sagesse des nations, n'est pas mortelle. Il n'en est pas de même pour deux autres procès. Ainsi celui qui vise la succession de Léopold II. Les tentatives de concilia tion ont échoué et la procédure est ouverte. Le rôle du gouvernement est extrêmement délicat. Il a couvert tous les actes du défunt roi et lésa défendus devant le Parlement comme irrépro chables. Maintenant le voici en face de cet engoissant dilemme Ne pas se servir des documents dont il dispose et perdre cinquante millions pour le compte du Trésor Ou plaider et fournir la preuve que le fondateur du Congo a prélevé de ta- çon clandestine et sans droit cette énorme somme sur la fortune de la nouvelle colonie belge, alors qu'ayant déjà signé le traité de réunion, il avait assuré toute la fortune de l'Etat indé pendant au royaume. Qu'il se décide pour une alternative ou pour l'autre, le gouvernement peut être certain que les attaques et les sar casmes de l'opposition ne Uni seront pas ménagés. Le mariage de la baronne Vaughan fournit aux polémiques des épices affriolantes. Cette dame a con volé en justes noces, le 18 Août, de vant le maire et devant le curé de Ba- lincourt, avec un sous-officier de for tune, M. Antoine-Emmanuel Durrieu, auquel, dit la chronique, elle avait depuis longtemps donné son cœur et qui, désormais, jouira aussi des quel que cent cinquante millions que la favorite tenait de son royal protecteur. Elle fait ainsi foin de son titre de no blesse si laborieusement obtenu. A quelles joyeuses plaisanteries cette aventure fournitdes thèmes nombreux, nos lecteurs le pressentent sans qu'il soit utile d'insister. Le prestige de la dynastie serait veau-l'eau, si le roi Albert et la reine Elisabeth, dont la popularité va crois sant et qui jouissent, dans les milieux populaires et même socialistes, de très vives sympathies, n'étaient là pour montrer que la monarchie belge n'était, pas incarnée jamais dans la personne de Léopold II. Un troisième procès est intenté la Belgique par certaines sociétés qui avaient acheté des concessions au Congo. Elles demandent quarante mil lions de dommages-intérêts en raison de la liberté commerciale proclamée partir du lr Juillet. Elles arguent que leur monopole valait, sous la signature de Léopold II, pour quatre-vingt-dix ans. La Belgique étant désormais, comme ils disent, aux droits du défunt Etat indépendant, doit faire honneur aux engagements pris par lui si elle ne les observa pas, elle doit en payer la contre-partie. Le traité d'u nion portait d'ailleurs en termes ex près que les monopoles commerciaux concédés par le souverain de l'Etat indépendant valaient également pour le régime belge. Le cabinet de Bruxelles répond que le souverain du Congo n'avait pas le droit de rendre des privilèges contrai res la liberté du commerce. Le traité de Berlin, sur lequel reposait l'exis tence de l'Etat indépendant, le lui in terdisait. En annulant les concessions abusives, le gouvernement belge ne fait que se conformer aux stipulations internationales. Dès le début les mono poles étaient nuls, Léopold II ne pou vant légalement les octroyer et le re tour l'observation des traités ne sau rait servir de base une demande de dommages-intérêts... Cette thèse est très discutable et il parait douteux que les tribunaux l'ad mettent. Les sociétés du Congo peuvent arguer qu'elles ont traité de bonne foi. Plusieurs d'entre elles ont payé très cher les avantages dont elles enten daient bénéficier pendant quatre-vingt- dix ans. Elles ignoraient que Léopold Il traitât avec elles sans droit. C'est lui qui a commis une faute ce sont ses héritiers, ou ses représentants, qui doivent la payer. Une partie seulement deà sociétés concessionnaires sont au procès. Les autres attendent d'en savoir le résul tat. Si le gouvernement belge perd, elles interviendront leur tour. De sorte que les quarante millions au jourd'hui réclamés ne sont qu'une entrée en jeu. Jusqu'ici, On ne peut pas dire que le Congo porte bonheur la Belgique. Et, pour qui connaît les procédés monstrueux qui ont été employés pour lui faire suer rapidement le plus d'or possible, il y a là comme une mani festation de justice immanente. ALU. B. En lisant l'intéressant article du Journal de Genèveles scribes du Jour nal d'Ypres et du feu Bon Combat de vront déchanter. Notre député libéral, M. Nolf, avait mille fois raison de faire toutes ses réserves au sujet de cette troublante question du Congo. Ses électeurs lui ont du reste su gré de son attitude aussi énergique que patriotique. Le ministère. Le ministère est remanié et complé té l'opération a été longue et doulou reuse et pendant plusieurs mois l'on s'est demandé si elle aboutirait. Finale ment, l'accouchement a eu lieu, com bien laborieux. Il serait puéril de parler encore des deux nouveau-nés... au pouvoir MM. Berryer et de Broquevil- !e. On a dit de ces deqx grrrands hom mes le nécessaire et le superflu. M. YVoeste daigne-t-il les accepter sous sa protection et est-il, comme un journal le prétend, redevenu l'ami de M. Schollaert On ne sait... Mais cette amitié, dans tous les cas, ne sera pas longue. Le Soir, qui a ses petites et grandes en trées rue de la Loi et n'a jamais été hostile au ministère, écrit ce sujet La première question qui sera sou mise aux délibérations de la Chambre sera sans conteste celle de l'unification des lois électorales. M. Woeste n'en veut pas, et M Schollaert le suivra dans son hostilité. Mais il a, droite, un contingent sérieux décidé voter la réforme. Dès lors, ou bien M. Schol laert devra se séparer de M. Woeste, ou bien le chute de son ministère est inéluctable. D'autant plus que les ministres eux- mêmes sont divisés sur la question. 11 ressort de tout ceci que l'accord" Woeste-Schollaert, claironné par une feuille flamande d'Anvers, et qui avait fait La Pairie tressaillir d'aise, en ad mettant qu'il existe, sera dans tous les cas éphémère. Si M. Schollaert passe la vieille- droite, la jeune protestera; s'il reste ave*' la jeune, la vieille se fâchera. L'annonce que M. Woeste et M. Schollaert se sont jetés dans les bras l'un de l'autre est faite simplement pour aiguiser l'ironie des libéraux. C'est une scène digne de l'antiquité. En vérité, des difficultés de tous gen res attendent le ministère remanié et complété. Et il est probable qu'en dé pit du rapprochement Woeste-Schol- laerl, il sera culbuté dans les six mois, la chute est inéluctable! L<? Soir dit vrai. La politique épislolaire. A propos de l'échange de billets doux entre MM. Schollaert et Woeste, Marc Grégoire, le correspondant an versois de la Chronique est allé inter viewer un député catholique de mar que qui a donné en ces termes son avis sur l'incident J'ignore, dit-il, si M. Schollaert a écrit M. Woeste. Cela est du reste très vraisemblable. Car, puisque les temps de la politique de courtoisie sont passés et que la gauche annonce qu'elle va faire bloc, il appartient la droite de faire bloc aussi. Alors, bloc contre bloc Parfaitement, et c'est le désir unanime. Deux questions dominent en ce moment la politique parlementaire la question militaire et la question de l'instruction obligatoire. Elles se dé battront l'une et l'autre la rentrée du Parlement, lors de l'interpellation sur la question des écoles normales du Hainaut, qui s'étendra, par la force des choses, jusqu'à la discussion de la politique générale. La question militaire, lui dis-je, mais je croyais que c'était fini avec la réforme patriotique du fils par famille. Mais non, me dit-il. La camarilla militaire nous parle d'augmenter les effectifs pour armer et équiper les nouveaux forts du bas Escaut, et de nouvelles dépenses Or, quand nous avons voté la réfor me militaire, il a été entendu que ce serait la lin. Les déclarations du minis tre de la guerre ont été catégoriques. La création des nouveaux forts était décidée quand on a voté le fils par famille. - Mais enfin, lui dis-je, si vous avez voté les nouveaux forts, ce n'est pas pour le plaisir de jeter l'eau deux cents millions et de les laisser, faute d'armements et de personnel, sans utilisation Nous ne nous sommes fait aucune illusion, dit-il. Avec la camarilla mili taire, nous n'en aurons jamais fini. Nous avons, eu un déchet de près de 50 millions sur les forts de la Meuse, de 8 millions sur la nouvelle Ecole uiilitaiie, qui devait coûter 4 millions et qui en coûte 12. On nous conduit la ruine. Tant de travaux de première utilité ne peuvent être exécutés parce que le gouffre militaire ne se comble jamais. On affirmait l'autre jour la Chambre que les forts de la Meuse ne répondaient déjà plus aux nécessités stratégiques. Est-ce vrai, est-ce faux, je l'ignore. Mais je vous affirme que nous n'irons pas plus loin et qu'à inoins de se suicider, le parti conser vateur a le devoir de mettre un frein tous ces gaspillages. Et la question de l'instruction Nous ne voulons, dit-il, de l'in struction obligatoire ni en un acte, ni en deux, ni en trois. Même avec la liberté du père de famille La liberté du père de famille avec l'état de choses actuel, serait illusoire. Monseigneur Heylen, l'évêque de Na- mur, un congrès tenu Namur il y a quelques jours peine, a clairement et nettement exprimé la manière de voir de l'épiscopat belge. Il est probable que la majorité sera convoquée avant la rentrée, et l'on se mettra d'accord, et j'ajoute très facile ment. S'il est vrai que MM. Schollaert et Woeste, les chefs autorisés de la droi te, préparent le terrain de cette réu nion, nous ne pouvons que nous en féliciter. Voilà tout ce que j'ai pu obtenir. Bref, M. Schollaert fait appel M. Woeste pour qu'il l'aide réaliser le bloc clérical. L'entreprise, au point de vue de nos adversaires, est assurément louable mais elle risque d'être laborieuse. Le bloc peut se réaliser de trois fa çons Ou bien M. Woeste et la vieille droi te adopteront les idées du groupe démocratique, ce qui parait peu pro bable Ou bien la jeune droite adoptera les idées de M. Woeste et des vieux cléri caux, ce qui parait tout aussi impro bable Ou bien enfin jeune droite et vieille droite chercheront un terrain d'enten te, ce qui serait la seule solution pra tique du problème. Nous saurons bientôt si le terrain d'entente est trouvé, et s'il est assez solide pour qu'on y construise. In grand débat. Du correspondant bruxellois de la Oa s'abonne au bureau du journal, hue de Oixïude, 53, Yprës. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arc andissem-mt d'Y ares et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresier exclusivement au Oomptoir de Publicité JiGQtJSS TtlIiSSiSJ, 14, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. Pi ace de Bcouekère, Bruxelles, l'union paît la force. /^araitmaul le iïittiaiic/teVires acqliiiit eundo. r Les électeurs libéraux de l'ar rondissement d'Ypres, qui re çoivent de la part de l'adminis tration communale notification de la radiation de leur nom de la liste électorale ou de la diminu tion des votes avec lesquels ils ont été inscrits la liste, sont priés de s'adresser, sans retard, munis de leurs pièces, au bureau de l'Association libérale, rue du Séminaire, de 5 6 heures du soir. Le Soir lui-môme ne peut s'empê cher d'en sourire, et immédiatement il parle de l'avenir, très documenté sur tout ce qui se passe droite. Aussi, se gausse-t-il agréablement du journal clérical anversois qui annonce l'accord absolu de la droite contre l'enseigne ment obligatoire. L'Etoile, qui commente cet inter view, ajoute Gazette de Charleroi

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 1