AVIS m Journal de F Alliance libérale d Ypres et de F Arrondissement. Dimanche. 18 Septembre 1910. 70e année. 38. l UNION fait la force. Vires acquirit eu.ndo. PRIX DE L'A BO M M K M E NT pocr la ville Par an 4 franco y' la provivce Par an 4fr 5(> p' létranger Par an fr. ôO On s'aO juue au uureau au journal, «os de Uixïuue, 53, Ypres. Las ninoaces. les faits divers et les réclamas sont reçu, piur 1*4'rindissAOuni a Yares et tes deux Flandres tu bureau du Progrès. Pour la publicaé eu demrs des deux Flandres, s'td.-esser exclusivement au Comptoir de Publicité rilijioj li j. 14, Plice de B uuekère, Bruxelles, ANNONCES: Annonces: 15 centimes la ligne. Réclames 25 Ant votes judiciaires 1 fr. la ligne. aux Électeurs libéraux. Les électeurs libéraux de l'ar- rendissement d'Ypres, qui re çoivent de la part de l'adminis tration communale notification de la radiation de leur nom de la liste électorale ou de la diminu tion des votes avec lesquels ils ont été inscrits la liste, sont priés de s'adresser, sans retard, munis de leurs pièces, au bureau de l'Association libérale, rue du Séminaire, de 5 6 heures du soir. Le procès du kassaï. J'ai exprimé ici l'opinion que MM. Renkin, Begerem et de Uemptinne, avec le brillant concours de Maîtres Bortnevie et Braun d'une part, Woeste, Wiener et Picard, de l'autre, nous jouaient une comédie dont nous Uni rions par payer tous les frais. Les loups ue se mangent pas entre eux tes congolais, spécialement les administrateurs de sociétés congolai ses, encore moins même quand le hasard les fait ministres, entre deux mandats d'administrateurs. Evidemment, le procès continue. L'Etat belge ne pouvait pas avoir l'air d'empocher tout simplement le camou flet que lui avait infligé le président de l'assemblée générale du Kassaï, ancien député clérical, en refusant de mettre aux voix la proposition du principal actionnaire, porteur du plus de la moitié des actions, cet actionnaire étant la Belgique. L'Etat a assigné le président devant le tribunal de commerce pour faire prononcer la nullité de ce petit coup d'état présidentiel. Mais la Société du Kassai s'en mo que. Ses habiles conseils qui sont par un pur hasard des mandataires de la nation et des politiciens de marque choisis dans les trois partis ont trouvé un autre truc encore plus amusant. Le Conseil d'administration de la Société du Kassaï a décidé tout simplement de faire usage d'une facul té que lui réservent les statuts et il a décidé de doubler le capital de la So ciété par l'émission d'actions nouvel les en réservant aux actionnaires ac tuels la préférence pour la souscrip tion de ces actions. Les actionnaires actuels, ce sont les quatorze Sociétés qui se faisaient con currence au Kassai et que l'Etat du Congo a réunies en un trust pour le sauver de la ruine et l'Etat du Congo lui-même, auquel l'Etat belge a succédé. L'Etat du Congo avait la moitié de l'ancien capital. Mais le Conseil d'ad ministration n'ayant pas mis de limites la souscription -par préférence des actions nouvelles, chacune des socié tés intéressées déclarera vouloir en souscrire la totalité on réduira pro portionnellement et chacun des ac tionnaires actuels ne pouvant ainsi souscrire qu'un quinzième des actions nouvelles, le tour sera joué et l'Etat perdra la majorité que Léopold II avait cru s'assurer jamais. C'est bien joué, on le voit. Et ce sont les Belges, représentés la Chambre et au Sénat par les éminents conseils des financiers du Kassai, qui seront joués. C'est bien fait, d'ailleurs, puis qu'ils ont annexé le Congo sans souci des chausse-trapes dont ils devaient savoir que Léopold II et ses associés l'avaient semé. S'ils sont dupés et dépouillés, c'est qu'ils l'ont bien voulu. Ils savaient qui ils avaient affaire. Il y a cependant quelqu'un dont on aimerait connaître l'attitude dans cette affaire. C'est M. Begerem, ancien ministre de la justice et actuellement représentant les intérêts de l'Etat belge dans la Société du Kassai, moyennant, parait-il, la légère rémunération de quarante mille francs par an. (1) Ce sont les journaux amis du gouverne ment qui nous l'apprennent. Vous vous demandez peut-être com ment il se fait que cet ancien ministre qui, en sa qualité d'ancien ministre clérical, est naturellement administra teur de multiples sociétés financières, même de certaines sociétés financiè res suisses dont les étrangetés sont actuellement déférées la justice, mais qui est aussi membre de la Cham bre des représentants, peut être délé gué du gouvernement belge l'admi nistration du Kassai alors que la loi Coloniale défend expressément tout membre de l'une ou de l'autre Cham bre d'être administrateur ou commis saire d'une Société coloniale dont le gouvernement est actionnaire. C'est que vous ue connaissez pas les trésors de finesse de la casuistique cléricale telle que la pratiquent MM. Renkin, Woeste, Schollaert et Bege rem, qui ont fait cette loi et qui con naissent parfaitement, quand ils l'ont faite, la situation spéciale, prépondé rante et opulente qu'occupait M. Bege rem la Compagnie du Kassaï. Il parait que M. Begerem n'est ni ad ministrateur ni commissaire, mais seulement président du Comité qui représente les intérêts de l'Etat comme actionnaire du Kassaï. Vous direz que c'est précisément ce que la loi a voulu défendre et défendre particulièrement M. Begerem. On vous répondra alors et cela explique tout que si M. Begerem représente l'Etat au Kassai, et s'y montre le plus ardent vouloir faire payer par l'Etat quarante millions aux actionnaires du Kassai, ce n'est pas l'Etat belge, mais bien l'Etat du Congo, que ce n'est pas la Belgique, mais l'Etat du Congo qui l'a nommé et ceci est le comble qu'il est ina movible et irrévocable, ce qui lui per met d'être au Kassaï le plus acharné des adversaires de la Belgique qu'il est censé y représenter. Cette explication invraisemblable est celle que donnent les gens qui se disent au courant des dessous de ces affaires coloniales, si édiliantes et qui nous réservent encore tant de jolies surprises. Si l'explication n'est pas exacte, il faut espérer que M. Begerem trouvera le moyen de faire savoir quelle est sa situation et comment il peut, en dépit de la loi coloniale, cumuler les qualités non seulement d'ancien ministre et de représentant du peuple belge avec cel les d'administrateur du Kassai, même de représentant de l'Etat belge au Kassai et du Kassaï contre la Belgique. G. L. La Minorité gouverne. De la Gazette Les cléricaux sont condamnés ne rien faire, n'accomplir, de façon effi cace, aucune réforme. Les plus fougueux d'entre eux qui comprennent la nécessité de faire quelque chose sont forcés de s'incli ner devant M. Woeste et ceux qui, comme lui, estiment qu'il suffit de conserver ceux-ci sont en majorité. Et il est entendu que la minorité de la Droite, même si elle est plus rappro chée que les conservateurs de la vo lonté de la majorité du raYs, doit abdi quer et se soumettre. Aussi l'esprit des institutions parle mentaires est faussé chez eux de façon presque permanente. Depuis vingt ans cette situation, constamment, se ré pète il y a, la Chambre, une majo rité formée d'éléments de Gauche et de Droite en faveur d'une réforme. Et cette réforme est toujours ajournée parce que la majorité de la Droite minorité dans le Parlement n'en veut pas. Au Congrès de la Ligue démocrati que Nivelles, M. Verliaegen a déclaré encore, humblement, que la Jeune Droite ne veut rien que ne veuille la Droite tout entière. ''"la signifie que l'on ne fera rien du tout, ou que l'on ne réalisera que des réformes tellement édulcorées qu'il vaudrait mieux, qu'il serait plus loyal de ne rien faire. M. Schollaert voudrait, assure-t-on, l'a-t-ou assez répété établir l'in struction obligatoire. Il a compris, avec un certain nombre de droitiers, que le pays le réclame et qu'il devient péril leux de ne pas le satisfaire. Mais com me il veut aussi l'union de la Droite, et qu'il est réconcilié avec M. Woeste, il est dès présent certain que s'il pré sente un projet de loi, celui-ci ne con sacrera qu'une réforme illusoire, en une loi qui détruira elle-même ce qu'elle aura la prétention d'édilier, en une loi qui ne répondra pas aux aspi rations de la majorité, puisqu'il fera toutes les concessions exigées par la minorité qui gouverne. Non seulement la Droite, qui est ma jorité la Chambre, ne représente pas, dans son ensemble, la majorité de la nation, mais encore elle est, elle-inème, dirigée par une fraction de la minorité qu'elle représente. Il n'y a donc plus de représentation nationale, de vrai régime parlemen taire. Le Congrès de Nivelles l'a, une fois de plus, démontré. L» krach de plusieurs millions. L'aefii itéindiiHlrielledes moine». Puisque le pape Pie X s'est assigné pour tâche de restaurer les anciennes traditions catholiques, il agirait sage ment en ressuscitant le décret du pape Urbain qui interdisait aux moines, et tout spécialement aux jésuites, défaire aucune espèce de commerce. Si jamais décret pontifical est tombé en désuétu de c'est bien celui-là. Il n'y a qu'à regarder autour de soi pour constater l'extraordinaire activité industrielle et commerciale des moines et nonnettes, de toute robe et de toute couleur. Ils sont distillateurs, brasseurs, impri meurs, fabricants de lingerie pour femmes, en un mot, ils font une con currence désastreuse une foule de commerçants, de petits bourgeois, d'ouvriers et d'ouvrières. C'est même le véritable, motif des violences-com mises l'an dernier contre les couvents de Barcelone. En beaucoup d'endroits, le clergé séculier a suivi l'exemple du clergé régulier. Ce catholicisme commercial n'est pourtant pas sans danger. On en a déjà eu des exemples retentissants. Il suffit de rappeler les affaires Lan- grand-Dumouceau. En voici un autre qui nous vient d'Autriche et qui touche plus directement encore le clergé, puisque c'étaient des uionseigneurs mêmes qui se trouvaient la tète des alfaires commerciales et industrielles qui menacent d'entraîner dans leur ruine des milliers de paysans. Un de ces monseigneurs est arrêté, un second s'est soustrait par la fuite l'arrestation et il pleut du papier timbré chez un archevêque. Le» entreprises île.VL Siav»er. C'est Feldkirchen, eu Carinthie, que ce scandale vient d'éclater. AT"' Kayser avait jugé nécessaire de fonder dans cette ville un orphelinat catholi que afin d'empêcher que les enfants catholiques continuassent recevoir asile dans les orphelinats protestants, d'ailleurs excellemment organisés, qui existaient déjà. AT' Kayser n'avait pas d'argent, mais il avait l'appui et les encouragements de l'archevêque Kahu de Uurk, et il escomptait les subsides de l'Etat, grâce l'influença exercée au landtag, par son ami AT' Weiss. L'ar gent ne vint pas, et le landtag refusa les subsides, ne voulant pas encoura ger une œuvre entreprise dans un but confessionnel avoué Cela n'empêcha pas M Kayser de fonder un second orphelinat Treffen. Pour se procurer de l'argent, Mgr Kayser se lança dans une foule d'en treprises industrielles. Il s'associa un homme d'affaires italien, nommé Palese. La tirnie acquit une mine de charbon, fonda une brasserie, édifia un hôtel, acheta des forêts au Caucase. Toutes ces affaires, bien que placées sous le vocable de Saint-Antoine, allè rent fort tnal. AT"' Kayser s'adressa alord AT'1 Weiss, directeur de la Cais se centrale des syndicats agricoles de Carinthie, qui groupe environ 70 cais ses Raitfeisen, auxquelles les paysans, sous l'inspiration de leur curés, ont Confié leurs éconnomies. AT' Weiss mit l'argent des caisses lui confiées la disposition de la firme Kayser-Palese. 11 lui prêta ainsi 1,000,000 couronnes (deux millions de francs en chiffres ronds) garanties par une inscription hypothécaire sur les entreprises indus trielles de la firme. A,cette somme de 1.000,000 couron nes directement prêtée par la caisse centrale des syndicats agricoles il faut encore ajouter 200,000 cou ro n n es a va n- cées par le cercle Saint-Joseph, lequel les avait reçues de la caisse centrale des syndicats. Par l'intermédiaire de AT' Weiss, d'autres personnes encore obtinrent des avances de cette caisse centrale pour un total d'un million de couronnes, notamment une fondation religieusse et diverses personnes pri vées. L'abbé qui dirige la fondation religieuse en question aurait, de son côté, fondé des entreprises industriel les très risquées it aurait notamment fait de désastreuses spéculations xie terrains Abbazia, auiait acquis des biens-fonds au Brésil et créé une fabri que de conserves. On voit que l'argent des paysans est irrémédiablement compromis. La <lébà cle.iiii<j million»(le siiI* Cependant l'argent prêté par AT' Weiss ne suffisait pas encore la firme f'artiittHaiil le ikiniuactte. téléphone 5230. Pour les annonces ou traite a forfait. (i) Ce fut un acte de lâcheté et de veu lerie que de repousser le Congo, (dixit M. Georges Begerem). C'est sans doute égale ment l'avis de son oncle. (N. d. 1. R.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 1