La maladie
de la Reine.
Neuve - Eglise.
Le Sénat
pas. On lui fît donner congé de la mai
sonnette qu'il habitait. Il déménagea
et continua colporter le journal. Ses
persécuteurs s'en prirent alors sa
lillette qui, l'école communale qu'elle
fréquentait, fut placée seule, comme
une pestiférée, sur le dernier banc.
Mais les manœuvres des dignes per
sonnages qui exerçaient leur vengean
ce >ur une enfant furent encore dé
jouées le directeur d'un pensionnat
libre mit la tillette au nombre de ses
pensionnaires. En désespoir de cause,
le clergé s'attacha faire renvoyer
l'ouvrier par son patron. Cela ne lui a
pas réussi non plus sa victime, avec
l'aide des libéraux de la ville voisine,
s'est assuré un gagne-pain il vend
maintenant les journaux libéraux non
plus seulement dans son village, mais
dans toute la contrée.
La politique communale.
Un coup de ihéàlre.
Du correpondant bruxellois du Ma
tin d'Anvers
La situation politiquecomtnunaleoc-
cupe assez en ce moment les milieux
bruxellois. M. Griinard, l'échevin so
cialiste des finances, est toujours déci
dé se retirer la lin de l'année et on
se demande qui va le remplacer. Les
bruits les plus contradictoires circu
lent. Les uns prétendent que M. Mues,
le second échevin socialiste, suivra M.
Grimard dans sa retraite et que libé
raux modérés et radicaux s'entendront
pour reconstituer un collège libéral
homogène. Les autres soutiennent que
M. Maes restera en fonctions et qu'on
se contentera de reprendre aux socia
listes l'échevinat vacant pour le confier
un progressiste, qui serait M. Ray
mond Bon. Enfin, d'autres encore affir
ment que M. Grimard serait remplacé
par un socialiste qui ne serait autre
que M. Max Hallet. Seulement, M. llal-
let n'étant plus conseiller communal, il
faudrait procéder une élection par
tielle pour le faire rentrer au conseil.
Je sais d'ailleurs que les socialistes font
d'instantes démarches auprès de M.
Hallet pour le faire rentrer dans la vie
politiqueet qu'il est fortement question
de lui offrir en 1912 un mandat de
sénateur socialiste.
Le but est de savoir si nous aurons
une élection communale partielle. Il se
pourrait même que cette élection par
tielle soit beaucoup plus étendue qu'on
ne le suppose, car les catholiques
bruxellois sont furieux parait-ii de
l'opposition du gouvernement l'uni-
fication des lois électorales et les con
seillers catholiques seraient disposés
démissionner en masse, ce qui aurait
pour conséquence de faire conclure
immédiatement le cartel libéral-socia
liste sur le terrain communal et de
priver ainsi les cléricaux de toute re
présentation au sein des conseils com
munaux de Bruxelles et des faubourgs.
Le moyen serait excellent pour dé
montrer au gouvernement la nécessité
d'unifier les lois électorales et d'appli
quer la R. 1'. aux élections communa
les et provinciales, seulement, de la
part des conseillers cléricaux, le
moyen serait héroïque et je doute
beaucoup qu'ils aient cet héroïsme-là.
A propos de ce coup de théâtre, le
correspondant bruxellois de la Flandre
Libérale dit
J'ai rencontré, la sortie de la réu
nion de la droite une personnalité qui
m'a fait une déclaration importante. Je
lui demandai
Eh bien, vous vous inclinez Vous
renoncez combattre, avec la gauche,
en faveur de l'unification des lois élec
torales
Nous nous inclinons en elïet, ré
pondit cette personnalité. Nousconsen
tons sauver le ministère, et nous
baissons pavillon devant M. Woeste.
Mais notre altitude aura, je crois, un
centre-coup inattendu, et il pourrait se
produire, prochainement, un petit coup
de théâtre.
Ah Et lequel
C'est que je crois savoir que les
conseillers communaux catholiques,
dans les conseils où ils sont en mino
rité, vont démissionner en masse,
commencer par l'agglomération bru
xelloise.
C'est sérieux?
Tout ce qu'il y a de plus sérieux.
Et cela se produirait certaine
ment
Dans quelques jours peut-être,
dè- que le gouvernement se sera pro
noncé publiquement dans la discus
sion de l'adresse.
Alors, il y aurait des élections
communales avant peu
Sans doute.
Cela sera un joli pétard... s'il éclate.
Pensions de ieillesse.
Conformément aux dispositions de
l'article 9 de la loi du 10 Mai 1900, les
vieux travailleurs nécessiteux nés en
1843, 1844 et 1843 ne peuvent justifier
de leurs droits l'allocation de 05 fr.
partir de l'âge de 65 ans, qu'à la con
dition d'avoir, pendant une période de
3 ans au moins, effectué la Caisse de
Retraite des versements s'élevant au
moins 3 francs par an et formant un
total de 18 francs.
Beaucoup de travailleurs, ignorant
les dispositions de la loi, n'ont pas
versé la Caisse de Retraite et, par
suite, se sont vu refuser la pension de
65 francs.
Nous croyons utile de rappeler de
nouveau, aux personnes de cette caté
gorie et particulièrement aux nom
breuses sociétés mutualistes de retrai
te, que l'arrêté royal du 7 janvier 1909
permet aux prétendants la pension
de 65 francs, en retard dans leurs ver
sements, d'effectuer ceux-ci jusqu'en
1911, après l'âge de 65 ans, ils peuvent,
en elïet, opérer des versements 66,
67 et 68 ans, uniquement en vue de la
constitution du minimum de 18 francs,
et par dérogation l'article 48 de la
loi fixant 65 ans la limite d'âge pour
l'acquisition de rente différée charge
de la Caisse de Retraite.
Ajoutons que les personnes nées en
1843, 1844 et 1845 qui ne sont pas en
core affiliées cette institution peuvent
verser 18 francs en deux ans au lieu
de trois, si elles versent au cours de la
présente année une somme de 6 francs
au moins et le complément en 1911.
Dans ce cas, une partie du premier
versement, soit 3 francs, sera censée
avoir été versée enl909, en vertu d'une
décision ministérielle prise au cours
de l'année 1910.
Les dépôts de retraite sont reçus
dans tous les bureaux de poste du
royaume, dans les agences de la Ban
que Nationale et la Caisse Centrale,
48, rue du Fossé-aux-Loups, Bruxel
les.
Les travailleurs nés après 1845 n'ont
pas droit l'allocation de 65 francs. Ils
devront, sous le régime actuel, se con
tenter de la pension qu'ils auront éven
tuellement acquise la Caisse de Re
traite l'aide de leurs versements per
sonnels et des subsides des pouvoirs
publics prévus notamment par la loi du
10 Mai 1900 et celle du 20 Août 1903.
Bien que ces lois aient amené plus
d'un million d'adhérents la Caisse de
Retraite, il est de toute évidence que
beaucoup de vieux travailleurs sont
restés en dehors du mouvement mutua
liste etnebénéficierontpar conséquent
d'aucune espèce de pensions 65 ans.
D'autre part, ceux mômes qui ont
fait acte de prévoyance en s'afiiliant
la Caisse de Retraite n'ont pu, quel
ques exceptions près, acquérir l'aide
de versements de peu d'importance
une pension équivalente l'allocution
de 65 francs, d'autant plus qu'ils ont
été enrôlés dans l'année des mutualis
tes un âge très avancé.
Il apparait donc nettement que des
mesures législatives devront être prises
en faveur des vieux travailleurs nés
après 1845 et ce au plus tard en 1911.
Il convient de signaler que les per
sonnes qui se sont constitué une pen
sion la Caisse de Retraite conserve
ront toujours une sérieuse avance sur
les autres, quelle que soit la solution
intervenant dans le problème des pen
sions de vieillesse. A ce titre, l'affilia
tion cette institution de prévoyance
est hautement recommandable.
Le discours de .H. Franck
Du correspondant bruxellois du
Matin d'Anvers
A la Chambre, le début sur l'adresse
en réponse au discours du trône a
pris tout de suite une très grande am
pleur. M. Louis Franck, député libéral
d'Anvers, a admirablement défini le
terrain de ce débat et il a secoué d'im
portance le gouvernement et la droite.
Son discours est un beau discours,
net, précis, énergique et il ne peut
manquer de produire le plus grand
effet. Après lui, M. Destrée a prononcé,
lui aussi, un excellent discours, mais
la note caractéristique de cette séance,
c'est M. Woeste qui l'a donnée le
chef de la droite a déclaré que les en
gagements électoraux ne comptent
pas C'est d'une moralité admirable.
On avait déjà qualifié M. Woeste pro
fesseur de fraude il mérite aussi le
titre de professeur de morale politi
que Et dire que c'est l'homme per
sonnellement le plus respecté et
personnellement le plus respectable
de la droite qui profère une telle
monstruosité
L'adresse.
Le général Hellebaut donne quelques
explications sur les pensions militaires
et dit que le projet du gouvernement
donnera satisfaction.
On a rejeté droite contre gauche tous
les amendements au projet d'adresse et
l'adresse elle-même a été votée droite
contre gauche.
La séance est levée 5 heures.
Les nouvelles de la santé de la Reine
ont été accueillies Ypres, comme
dans le reste du pays, avec une vérita
ble consternation et une commiséra
tion partagée par toutes les classes de
la société. C'est que notre jeune Sou
veraine a su gagner tous les cœurs.
Jamais émotion n'a été aussi générale
et c'est avec une véritable anxiété que
l'on attend les bulletins médicaux.
Voici dans quelles conditions la sou
veraine a contracté le mal dont elle
souffre actuellement.
Ces demiei s temps, la Reine avait
pris froid et gardait ses appartements
Laeken. Mais il y a eu Mercredi huit
jours que Sa Majesté est devenue sérieu
sement malade. A midi, la Reine avait
encore déjeuné d'assez bon appétit et
était restée longtemps avec ses enfants.
Vers la soirée, elle se trouva brusque
ment indisposée. On fit mander M. le
docteur Lebœuf, qui constata que la
Reine avait 40 degrés de fièvre. Le mé
decin engagea Sa Majesté s'aliter. La
souveraine ne s'est plus levée et, de
puis ce moment, n'a pris aucune nour
riture. De fortes poussées de fièvre
ne cessant cependant de se manifes
ter, M. le docteur Lebœuf fit part de ses
inquiétudes au Roi et exprima l'avis
qu'il y avait lieu de mander M. le doc
teur Rommelaere en consultation. Ce
dernier fut appellé d'urgence et c'est en
réalité le lendemain Jeudi, 9 heures
du soir, qu'eut lieu la première consul
tation. Ce n'était, au début, qu'une sim
ple grippe dont souffrait la Reine mal
heureusement, une complication s'est
produite depuis.
Voici, en effet, le texte du bulletin
publié Jeudi matin
Nuit un peu moins calme. Les
symptômes respiratoires s'accompa
gnent aujourd'hui de manifestations
nouvelles caractérisant une fièvre mu
queuse dont le cours parait devoir être
favorable.
Laeken, 24 Novembre.
(S) Rommelaere,
Stiénon,
D'après nos informations, ce bulletin
est en réalité moins inquiétant que son
texte ne semble l'indiquer. La fièvre
muqueuse est évidemment une sérieuse
complication, mais, outre qu'elle n'était
pas inattendue, elle constitue une évo
lution assez commune de la maladie
contractée par la Reine.
Maintenant que le mal est plus nette
ment caractérisé, les médecins pour
ront l'attaquer plus sûrement que jus
qu'alors, et en triompher plus facile
ment, sauf imprévu.
Le point pleurétique dont la Reine
souffrait est presque complètement
guéri.
En résumé, malgré les apparences
les symptômes ne sont pas plus inquié
tants qu'hier. Ils ne le sont pas moins
non plus malheureusement.
A 6 heures, Vendredi soir, les méde
cins Rommelaere, Stiénon et Lebœuf
ont signé le bulletin suivant La
journée a été bonne. La maladie suit
un cours régulier.
Démission.
Le correspondant du Carillon an
nonce, comme officielle et très pro
chaine, la démission d'un député de
Bruges, qui préfère céder la place
son suppléant, plutôt que de s'astrein
dre faire quatre fois par semaine un
voyage de quatre heures en chemin de
fer (aller et retour) et il ne sera pas
le seul.
- Nous parions que ce n'est pas M.
Visait. En tous cas, M. Schramme
sourit déjà
En effet, il paraît que c'est M. Strub-
be, qui donnera sa démission la Noël.
Il sera remplacé par M. l'avocat
Schramme,qui donnerait sa démission
d'échevin de la ville de Bruges, pour
être remplacé dans ces fonctions par
l'avocat Van Hoestenberghe, le leader
du groupe des jeunes au Conseil com
munal. (Journal de Bruges).
Le Groupage.
M. de Broqueville a pris une décision
provisoire concernant le groupage.
Vu, dit le Moniteur, l'information ou
verte sur l'application de l'arrêté du F
Septembre, et cette dernière devant
être poursuivie, la mise en vigueur de
cet arrêté est ajournée jusqu'à nouvel
ordre.
Contentons-nous donc de ce provi
soire.
On nous écrit
Neuve-Eglise est en émoi. Ce qui
fait l'objet des plus vifs commentai
res, c'est la distribution de pain faite
aux enfants fréquentant les écoles
cléricales l'occasion des funérailles
de Madame Verhille. D'aucuns ont
pensé, un moment, que cette distribu
tion avait été faite d'après la volonté
de la défunte. Il n'en est rien. On
sait, en effet, que Mad. Verhille est
l'épouse de M. Verhille, instituteur
communal pensionné, mort il y a
quelques années on sait que, sa vie
durant avant comme après la mort
de son mari elle a encouragé
l'œuvre de l'instruction communale
soit par des largesses, soit par des
distributions de vêtements, l'occa
sion de la première communion aux
enfants fréquentant les écoles com
munales. Si nous n'avions d'autres
raisons, cela seul suffirait pour faire
comprendre, tous, qu'il n'est, et ne
peut être entré, dans les intentions
de la défunte, de renier ainsi ses actes
passés en méconnaissant, lors de ses
funérailles, les écoles communales.
Une chose est acquise, c'est que la
défunte n'a pris aucune disposition
cet égard.
D'autres donc ont dû ordonner le
geste. Sans doute la famille a dû
acquiescer, consciente ou inconscien
te de ce qu'elle faisait cédant d'ail
leurs, en cela, des pressions odieu
ses. Mais, côté de la famille, qui
nos yeux, ne saurait être considérée
comme responsable il y a eu d'au
tres acteurs pour jouer cette triste
comédie. Le public les connaît. Le
public connaît et le nom du coupa
ble et celui des complices il sait le
nom des personnes qui se sont com
promises dans l'accomplissement de
cette malpropre besogne. Ces per
sonnes-là savaient, sans aucun doute,
que ce geste de bienveillance l'égard
des écoles cléricales jurerait avec tout
le passé de Madame Verhille elles
savaient que ce n'était pas là un bon
moyen pour faire honorer sa mémoi
re par une population saine, qui se
Séance du 23 Novembre 1910.
M. Berger fait, un intéressant discours
pour montrer le développement de la
mainmorte. Il par le de l'unification des
lois électorales et de l'instruction obli
gatoire.
M. Liebaert défend ensuite l'adminis
tration financière du gouvernement.
Lebœuf.
Le Progrès forme les vœux les plus
ardents pour le prompt rétablissement
de notrè si sympathique souveraine.
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