Supplément au Progrès d'Ypres du 1er Janvier 1911.
Le Programme libéral.
La Gauche libérale de la Chambre,
lors de sa séance du 15 Décembre, a
décidé de faire réimprimer le texte de
la Déclaration des Gauches libérales du
Sénat et de la Chambre du 21 Décembre
inoo, ainsi que celui de la Déclaration
du G Avril 190G.
Le Bureau de la Gauche nous prie
de publier ces documents qui se com
plètent et qu'il y a intérêt remettre
en évidence.
Déclaration rie* Gauche* libérale*
«In I Décembre 1 ÎMiO.
Considérant qu'il est conforme an
vœu manifeste de tous les libéraux du
pays et favorable la reconstitution de
l'unité du libéralisme que les Gauches
libérales du Sénat et de la Chambre
s'entendent sur un programme parle
mentaire d'action et d'opposition en
vue de délivrer le pays de la domina
tion cléricale, funeste tous les peu
ples qui l'ont subie.
Les sénateurs et représentants libé
raux ont arrêté le programme suivant
L'enseignement public tous les de
grés doit être affranchi de toute in
fluence confessionnelle.
11 doit relever exclusivement de l'au
torité civile.
11 y a lieu de supprimer toutes me
sures tendant favoriser les écoles
confessionnelles.
Ce devoir ne doit incomber aux ci
toyens que dans la mesure strictement
nécessaire.
Le remplacement, supprimé dans
tous les autres paVs, doit disparaître
de nos lois.
La réforme de nos institutions mili
taires doit tendre l'organisation d'une
armée apte assurer la défense du
pays et recrutée, d'après un principe
unique de justice, dans toutes les clas
ses de la société.
III. Réforme électorale. Les
Gauches libérales estiment qu'il y a
lien de poursuivre simultanément la
réalisation du principe de l'égalité po
litique par la suppression du vote
plural et la réalisation du principe de
la représentation proportionnelle
tous les degrés de l'électorat, dans la
Constitution et les lois électorales.
Le privilège plural est une source
de fraudes sans nombre, qu'il est im
possible de déjouer et qui assurent au
parti clérical une prépondérance illé
gitime.
La représentation proportionnelle la
plus exacte possible doit être considé
rée, surtout sous le régime du suffrage
universel, comme une mesure d'orga
nisation équitable et juste du régime
électoral.
Pour affirmer le lien étroit entre le
suffrage universel et la représentation
proportionnelle et pour assurer la li
berté des votes des membres qui en
tendent .subordonner le'suffrage uni
versel la représentation proportion
nelle, le groupe demandera, le cas
échéant, que, lors de la discussion des
réformes électorales, le premier scru
tin porte sur la question de la repré
sentation proportionnelle.
Les Gauches, poursuivant un but
d'union et d'action commune, et dési
rant respecter les divergences de vue
que l'avenir pourra dissiper, réservent
la liberté de ceux de leurs membres
qui ne partagent pas l'avis de la majo
rité et ne croient pas pouvoir se rallier
un système électoral uniquement
basé sur le suffrage universel pur et
simple.
En cas de revision constitutionnelle,
il y a lieu de poursuivre la réorganisa
tion du Sénat de manière fortitier
l'autorité des délibérations et des dé
cisions de cette assemblée.
IV. Lutte contre la mainmorte.
L'accroissement considérable des ri
chesses mobilières et immobilières
des corporations religieuses nécessite
des mesures législatives destinées
arrêter l'extension de la mainmorte
cléricale.
V. Mesures en vue de l'amélioration
du sort des classes laborieuses. L'amé
lioration matérielle et morale du sort
des travailleurs a toujours été un des
buts essentiels de la politique libérale
et doit être, aujourd'hui plus que ja
mais, l'objet de ses efforts.
Le libéralisme poursuit, par le dé
veloppement de l'instruction et de
l'éducation sous toutes leurs formes
et par la législation la plus propre
relever la condition économique des
travailleurs, l'union des classes et l'or
ganisation d'une démocratie pacifique,
progressive et éclairée.
Dé«riara(ioii «lu 4» Avril 1ÎMML
La Gauche libérale de la Chambre,
vu la Déclaration des Gauches libéra
les parlementaires du 21 Décembre
1900,
Considérant que la question du ré
gime électoral la Province et g la
Commune est l'ordre du jour des
prochaines élections
Qu'il importe d'affirmer sur ce point
le programme du parti
Eu égard aux réserves antérieures
faites par des membres de la Gauche,
tenant compte des garanties qu'ils ont
jugées nécessaires et qui, leur de
mande, ont été acceptées dans une
pensée d'union et alin d'assurer le
prompt aboutissement de la réforme
Considérant que les résolutions sui
vantes répondentau but poursuivi sans
porter atteinte au principe de l'égalité
politique des citoyens
La Gauche libérale décide l'unani
mité qu'il y a lieu d'établir le suffrage
universel la Province et la Commune
et de ne pas admettre sou institution
d'autres conditions que les suivantes
3. U n second, suf] rgge tous le s pères
de famille, âgés de 35 ans, raison de
cette seule qualité, sans autre condition.
Dans ce système il y a lieu, outre les
garanties établies par les lois actuelles,
de rechercher les mesures prendre
pour assurer la bonne gestion des fi
nances et des affaires communales,
«sac»®»»»!»»»»;
Les Uélornics scolaires
<|ue prépare
le liouvememeiil.
Nous avons signalé l'enquête pres
crite par le Gouvernement sur l'absen
téisme dans les écoles primaires, ses
causes et ses remèdes sur l'impor
tance de la fréquentation scolaire...
Les questions posées ne donnent pas
d'indices précis sur les intentions du
Gouvernement, mais voici deux sour
ces nouvelles d'information
La correspondance bruxelloise du
Bien Public et le discours prononcé
Dimanche au Cinquantenaire de M.
Verspeyen, le directeur de ce même
journal le Bien Public.
Le correspondant du Bien Public an
nonce comme probable le règlement
de la question des cantines scolaires.
N'allez pas croire que le gouverne
ment projette d'organiser des cantine^,
ou d'en prévoir et déterminer l'organi
sation. Du tout. Il s'agit simplement dé
restreindre la liberté des communes.
Sous le régime actuel elles agissent
comme elles l'entendent. Elles peuvent
décréter la distribution de la soupe et
des vêtements dans les seules écoles
communales. La loi nouvelle aura
pour objet de les obliger procurer
les mêmes avantages aux écoles eon-
grégaoistes. En un mot, les conseils
communaux seront soumis aux mê
mes obligations que les membres du
bureau de bienfaisance, et menacés
des mêmes peines en cas d'infraction.
Une restriction de plu- l'autonomie
communale, dans l'intérêt des catholi
ques.
Le Gouvernement proposera ensuite
les dispositions nouvelles aux règle
ments d'atelier pour interdire l'accès
des établissements industriels aux en
fants âgés de inoins de i i ans.
Questions d'intérêt Secondaire, di-
rez-vous, si on se place au point de
vue politique les communes qui ont
établi les cantines scolaires sont en
très petit nombre.
Mais les préoccupations ministériel
les vont plus haut t plu- loin. Nous
revendiquons hautement, a dit M.
tschollaert Gand, nos droits et nos
libertés. Cette liberté, nous la vou-
Ions encore pour tous, mais aussi
pour nous, spécialement au point de
vue de l'éducation et de la formation
de nos enfants. L'école neutre ne
nous suffit pas. Nous voulons que nos
enfants reçoivent une éducation re-
ligieuse et ils l'auront
Il est plaisant d'entendre ces gens-là
parler de leurs libertés Ne dirait-on
pas vraiment qu'ils en sont privés? II
n'y a nul pays au monde où elle soit
plus absolue, et où les catholiques en
jouissent avec une plus grande pléni
tude. Cette faussé rhétorique sur la
liberté n'est que le manteau sous le
quel on dissimule l'objectif qu'on
poursuit. Ce n'est pas de liberté dont
les catholiques sont assoiffés, ils les
ont toutes, mais d'argent, pour leurs
écoles, .pour la propagande de leurs
doctrines
Tel est donc le programme scolaire
du gouvernement la diminution du
pouvoir des communes, et quelques
millions de plus pour les congréga
tions
Millions qui seront payés par tous
les contribuables, par les protestants,
par les incrédules, par les libres pen
seurs, pour consolider et grandir
l'édifice catholique
Mais que. devient la liberté de ces
contribuables A quelle torture sou
met-on leur conscience
Que devient la liberté d'opinion pour
celui qui ne croit pas, s'il doit payer
les frais d'éducation de ceux qui
croient
Les catholiques n'en prennent cure.
Ils sont gorgés de tous les avantages,
ça suffit. Ils méprisent la liberté des
antres, une seule est respectable la
leur. (Journal de Bruges).
zrs'TS'rsiTS TS
La baisse <le la ïteiile.
La discussion du budget des voies et
moyens a permis MM. Mechelynck
et Masson de prononcer d'excellents
discours, qui méritent de retenir l'at
tention du pays. M. Mechelynck, no
tamment, a très bien exposé la ma
nœuvre gouvernementale en présence
de la baisse de la rente. Il a démontré
qu'à la veille des élections du mois de
Mai, le gouvernement, craignant l'effet
produit, a maintenu le cours de la
rente fr. 94-50. La Gaisse d'épargne
a pris alors pour trente-huit millions
de rente pour les porteurs de carnets
et, comme après les élections, le gou
vernement n'ayant plus un intérêt poli
tique maintenir les cours, la rente est
tombée 93 francs et même 92 fr.
il en résulte pour les porteurs une
perte nette de 950,000 fr., perte qui
pèse surtout sur la petite épargne, car
ceux qui sont atteints par. la baisse, ce
sont la Gaisse d'épargne, la caisse des
veuves et orphelins et les mineurs.
Voilà comment le gouvernement sacri
fie les intérêts de la petite épargne
son intérêt politique voilà comment,
la veille des épreuves électorales, il
cherche jeter de la poudre aux yeux
et dissimuler les conséquences de sa
déplorable politique financière. M.
Mechelynck a fort bien démontré que
la dette de quatre milliards qui pèse
sur la Belgique doit être opposée aux
budgets du gouvernement se clôturant
en prétendus bonis qui né sont obte
nus qu'eu portant l'extraordinaire
des dépenses qu devraient être por
tées l'ordinaire.
M. Masson, de son côté, a démontré
clairement que le gouvernement cal
cule mal, que son budget, au lieu de
clôturer en excédent, clôture en défi
cit. La démonstration est bien simple
les recettes proprement dites de l'Etat
s'élèvent 315 millions les dépenses,
non comprises celles de la dette publi
que, 228 millions or, la dette publi
que représente une charge totale de
193 millions, dont 103 millions poul
ies chemins le fer, qui forment un
compte part.
lt reste donc une charge de 90 mil
lions résultant de la dette publique-à
ajouter aux 228 millions de dépenses
prévues, soit 318 millions dedépenses,
contre 315 millions de recettes.
C'est le déficit incontestablement, et
les cléricaux auront beau recourir
des expédients et des artifices plus
ou moins ingénieux p<>ur masquer ce
déficit, il faudra L s l'avouent
un moment donne et qu us recourent
au seul moyen connu pour combler
un déficit sans augmenter la dette
l'établissement de nouveaux impôts.
C'est là que nous verrons comment le
pays appréciera la politique financière
des cléricaux.
Nous lisons dans la Journal de Bruges
La que>li<m <11- f éclairage
Où allons-nous, grands dieux Voilà
que l'organe-chatnpion de la fausse
ueutralité, le Burgerwelzijn prend
nos édiles partie cause de la scanda
leuse couplaisance dont ils ont fait et
font encore toujours preuve vis-à-vis
de la richissime et cléricale Urine qui
exploite (le mol est joli le gaz
Bruges
Dans son n d'hier, cet organe, d'or
dinaire si timide quand il n'attaque pas
son concurrent infiniment plus sym
pathique, le Brugsch Handelsblad
ose manifester tout haut son étonne-
inent au sujet de l'attitude incompré
hensible» de nos administrateurs pour
les engagements de laCompagnie dugaz
sont lettre morte(«die van guen ééntje
gebaren
Est-ce naïveté Est-ce déjà une ma
nœuvre électorale destinée préparer le
terrain aux explications de nos aigles
municipaux
Le Burgerwelzijn ou plutôt un de
ses abonnés avec qui il semble être
dans d'excellents termes, demandeque
l'on exige l'épreuve triennale pré
vue l'art. 8 du contrat de prolonga
tion de la concession, cette épreuve vi
sant l'éclairage électrique. Et il se de
mande pourquoi les autres organes lo
caux ne se joignent pas lui et préfè
rent se taire ou tourner autour du
pot
Ah, pardon Le Réveil de Bruges
jadis, et maintenant te Journal de
Bruges n'ont jamais cessé de protester
contre les complaisances stupéfiantes
de nos édiles l'égard delà Compagnie
du Gaz. Nousavons maintes fois montré
quel énorme cadeau la ville avait fait
cette dernière en reculant anticipative-
inent et sans compensations sérieuses,
l'échéance de la concession. Nous
avons montré quels immenses avanta
ges d'autres villes gérées par des
administrations libérales retiraient
de l'exploitation de l'éclairage en régie
(voyez Bruxelles, Louvain, etc.) 011
avaient obtenu lors du renouvellement
des concessions, (témoin, le nouveau
contrat fait Mons, où 10 gaz coûte 0.11
le in3, où l'éclairage des rues se fait
gratuitement, où la caisse de la ville
reçoit une annuité, etc...).
Ah on trouve que nous nous taisons
quand il s'agit de mettre eu évidence la
complaisance de la côterie cléricale
vis-à-vis de ses amis du gaz N'avons-
nous pas jadis publié de nombreuses
correspondances d'Ypres au sujet du
scandaleux vote du Conseil communal
clérical, évidemmentaccordant
la même Goilipagnie que celle que le
parti catholique Brugeois comble de
faveurs, la concession du gaz alors
qu'un consortium se coin posai! <les_
personnes les mieux côœ.-s i pi s,
et tous Yprois, offrait dus marinions in
finiment plusayantageus s Le Bur
gerwelzijn s'est-il joinjt nous, cette
époque
Si nous n'avons plus parié de l'essai
que la \illc peut imposer par l'éclaira
ge électrique, c'est non pas om der
wille van het sineer qui l'abonné
du Burgerwelzijn fait-il allusion
encore beaucoup moins parce que ce
serait ce journal qui aurait attaché le
grelot. Mais nous savions que c'est pour
le moment, chose parfaitement inutile.
La Compagnie du Gaz ne veut pas de
l'électricité parce que la concession n'a
plus que 13 ansd'existencectqu'elle ne
serait pas suffisamment indemnisée en
ce laps de temps (on y est exigeant
des dépenses qu'occasionnerait ce nou
vel éclairage. Et quand la Compagnie
ne veut pas, nos édiles se bouchent les
oreilles t les réclamations sontdonc inu
tiles) et leurs yeux se ferment de peur
I. Réorganisation de l'enseigne
ment. L'instruction obligatoire est
une nécessité politique et sociale,
d'ailleurs indispensable au développe
ment de la production et de la richesse
nationales tous les citoyens doivent
acquérir une certaine somme de cou-
naissances que l'enseignement des
adultes a pour mission de conserver
et d'accroître.
II. Réorganisation de la défense na
tionale. Nul ne peut s'affranchir
prix d'argent du de\ oir civique de con
courir la défense nationale.
1 La représentation proportionnelle
intégrale dans toutes les communes du
pays et pour l'élection des Conseils pro
vinciaux
2, Un suffrage tous les citoyens âgés
de 25 ans et ayant un an dé domicile