Chronique de la ville.
Cinéma Marrecau
Il résulte donc de la communication
faite par M. Jourez, que les 8 libéraux
absents la séance du 23 avaient eu
soin de pairer, c'est-à-dire qu'ils
s'étaient assurés avant de s'absenter
que 8 droitiers en feraient autant ou
s'abstiendraient au vote.
Nos amis n'ont donc aucune respon
sabilité dans l'échec subi par la réfor
me électorale et nous nous en félici
tons.
La Baisse de la Bente.
Notre Rente continue fléchir. Elle
est tombée au-dessous de 92, la semai
ne dernière cèdera-t-elle encore au
courant de la baisse Il serait témérai
re de le prédire, mais dans les mouve
ments de hausse et de baisse, qu'elle a
subis depuis un an notamment, il faut
convenir que la chute l'emporte tou
jours sur la hausse par la durée et
l'importance.
Cette situation n'est pas inquiétante,
le crédit belge n'est assurément pas
en péril, mais elle est de nature susci
ter des embarras au Trésor. L'Etat ne
cesse d'emprunter, il le faut bien pour
réaliser des engagements pris, achever
les travaux commencés et parer tou
tes les affaires urgentes, et il y en a
beaucoup or, ses opérations devien
dront de plus en plus onéreuses. On a
travaillé sur le velours jusqu'à présent.
Depuis que les cléricaux sont au pou
voir, ils ont opéré des conversions
importantes. A deux reprises, ils ont
atteint les rentiers de l'Etat, en dimi
nuant leur rente. A présent, le rentier
est atteint dans son capital en deux
ou trois ans, le Belge qui a mis toute
sa fortune dans les fonds d'Etat (place
ment considéré jusqu'ici comme de
toute sécurité) l'a vu s'effondrer de
près de 10 C'est une perte énorme.
Les établissements publics qui ont des
réserves doivent les employer en fonds
d'Etat. Leur patrimoine est donc sé
rieusement rongé.
A quoi tient cette baisse persistante
Les cléricaux qui, quand les choses
vont bien en reportent le profit au gou
vernement, voudraient bien, quand
elles tournent mal, dégager sa respon
sabilité.
C'est bien le cas pourtant de direque
la faute est au gouvernement. On a
prédit la baisse de la Rente. On a dit
et démontré que les emprunts formi
dables, répétés chaque année, fini
raient par mettre en méfiance les capi
taux. Ils cherchent d'autres emplois,
plus rémunérateurs.
M Liebaert, le ministre des Finan
ces, a cru se tirer d'affaire en affirmant
que c'est la reprise des affaires indus
trielles qu'il faut attribuer la chute.
Les affaires n'ont pas tellement re
pris depuis les élections elles restent
ce qu'elles étaient avant, et c'est pour
tant depuis la fin de Mai que la baisse
s'est accentuée. Au surplus, la reprise
des affaires provoque la circulation des
capitaux, fait abonder l'argent sur le
marché.
La prospérité de l'industrie ne peut
donc faire aucun tort au crédit cjp l'E
tat. Il n'est pas d'exemple qu'on ait vu
baisser la Rente tandis que les valeurs
industrielles montaient.
Non, l'explication n'est pas bonne.
Mais, a ajouté M. Liebaert, la
Rente anglaise n'est pas en meilleure
posture que la nôtre.
D'accord, et pour la uièine raison.
L'Angleterre continue payer les con
séquences de la malheureuse guerre
du Transvaal, qui l'obligea contiacter
un gros emprunt et augmenter consi
dérablement la dette qu'elle était par
venue amortir pendant les dernières
années.
Mais en Allemagne, en Autriche, les
fonds publics restent stationnaires de
puis plusieurs années en France et en
Italie, en Italie surtout, ils ont monté.
Il n'y a donc pas de cause générale
sous laquelle on puisse masquer cette
déchéance il y a des circonstances
particulières bien spéciales la Belgi
que et le gouvernement doit en pren
dre la bonne part.
En voyant la baisse de la Rente s'ac
centuer dès le lendemain de l'élection,
011 s'est demandé si le gouvernement
ne l'avait pas artificiellement soutenue
auparavant. Le ministre des Finances
a certifié que non. Qu'on en prenne
acte. Il aurait d'ailleurs manqué ses
devoirs en procédant autrement.
L'assistance aux vieillards
EN ANGLETERRE.
Le cabinet libérala voulu donner leurs
étrennes aux malheureux. On sait
qu'aucun vieillard actuellement hospi
talisé ou ayant été hospitalisé dont les
pauvres sont astreints certains tra
vaux, en échange desquels ils sont lo
gés et nourris, n'était jusqu'à présent
admis bénéficier des pensions de re
traite pour la vieillesse instituées l'an
dernier. N'y pouvaient participer da
vantage les pauvres recevant des se
cours des municipalités.
A dater d'aujourd'hui, cette exclu
sion a cessé. Les hospitalisés peuvent,
s'ils ont plus de soixante-dix ans,quit
ter les workhouses, avoir un domicile
particulier et toucher la pension de6fr.
25 par semaine établie par la loi. Beau
coup de vieillardsqui étaient entrés dans
ces asiles parce qu'ils étaient incapables
de trouver de l'ouvrage et ne voulai
ent pas être la charge de leurs en
fants, vont pouvoir reprendre leur pla
ce au foyer familial leur petite pen
sion leur permettra dorénavant,en elfet,
d'augmenter un peu le budget hebdo
madaire.
D'autre part, le fait d'être inscrit sur
le registre des secours était considéré
comme ignominieux. La mesure libé
rale prise par le gouvernement fait-dis^
paraître cette déconsidération. On esti
me une cinquantaine de mille les mal
heureux qualifiés jusqu'à présent de
secourus qui vont devenir des pension
nés.
Ce n'est pas tout encore l'admis
sion de tous ces septuagénaires la
pension hebdomadaire va faire dans
les workhouses et sur les listes de se
cours des vides très nombreux dont
pourront profiter les vieillardsde moins
de soixante-dix ans.
Encore
notre trahison.
Nous avons, dans notre précédent
numéro, fait connaître notre senti
ment au sujet du vote émis par les
députés libéraux, qui ont cru devoir
repousser la proposition Vandervel-
de, accordant le suffrage universel
suivant la formule socialiste, tous
les Belges âgés de 21 ans et sans
distinction de sexe. Nous avons émis
l'avis que ces libéraux avaient bien
fait et nous avons ajouté que M.
Nolf, notamment, n'aurait pas pu
agir autrement sans trahir le pro
gramme de l'Association dont il est
le mandataire et sans méconnaître la
volonté de ses électeurs, qui, en
l'envoyant la Chambre, ont eu foi
dans son adhésion au programme
libéral et pas un autre.
Nous avons ajouté que M. Nolf,
par le vote qu'il avait émis, n'avait
du reste fait que se conformer l'at
titude qu'il a prise chaque fois qu'il
a eu se prononcer sur la question
du suffrage universel suivant la for
mule socialiste, et cette attitude ne
lui a jamais valu le moindre repro
che, preuve qu'elle était correcte et
l'abri de toute critique.
Il nous reste aujourd'hui rappe
ler les précédents, puisque certains
semblent les ignorer
La question s'est présentée une
j première fois la Chambre le 9 .Mai
j 1906 (voir les Annales parlementaires
I de cette date). La Chambre avait
se prononcer sur une proposition de
M. Vandervelde, décrétant le suffra
ge universel 21 ans Toute la
gauche libérale vota contre et M.
Janson motiva comme suit le vote
des députés libéraux
La question fut posée une seconde
fois la Chambre un an plus tard en
séance du 5 Juillet 1907 (voir Anna
les parlementaires de cette date). M.
Vandervelde proposait d'abaisser
l'âge électoral 21 ans. Toute la
gauche libérale vota contre, sauf
cinq membres qui s'abstinrent. Par
contre cette même séance M.
Mechelynck proposa le suffrage
universel 25 ans et toute la gauche
vota pour.
Voilà les précédents Or, quel est
le crime de haute trahison dont les
socialistes accusent aujourd'hui cer
tains députés libéraux Ils leur re
prochent d'avoir repoussé la propo
sition Vandervelde lors de la discus
sion de l'Adresse, comme si en le
faisant, ils avaient renié leur pro
gramme et leur passé
Il nous suffira de mettre sous
les yeux de nos lecteurs les motifs
d'abstention des chefs de la gauche
pour faire ressortir le néant des
accusations socialistes
Voici, en effet, comment furent
motivés les votes des abstentionnis
tes de gauche
Ces déclarations sont claires et
loyales; elles sont conformes en tous
points celles qui furent faites en
1906 et en 1907. A quoi rime dès lors
tout letapagequiestfait aujourd'hui?
Ajoutons pour terminer que l'As
sociation libérale d'Ypres ne s'est
ralliée au suffrage universel 25 ans
qu'à la condition formelle, qu'il soit
tempéré par la Représentation pro
portionnelle. Elle n'entend pas disjoin
dre du suffrage généralisé,de la R. P.
de même qu'un grand nombre de
socialistes ne veulent plus de la Re
présentation proportionnelle, si on
l'isole de toute modification aux con
ditions de l'électorat, (3 d'entr'eux,
en effet, ont voté contre la proposi
tion l'étendant toutes les élections
et que 20 se sont abstenus).
Pour cette raison seule M. Nolf
avait pour devoir de repousser la pro
position Vandervelde.
Après cela nous estimons que la
j cause est entendue, et nous sommes
convaincus, que ceux qui ont parlé
de trahison reconnaîtront qu ils ont
fait fausse route.
Hôtel S4 Sébastien,
Dimanche 8 Janvier, 3 heures,
Grande Matinée.
Le soir 8 h., Grande Représentation.
Jeudi 12 Janvier, Matinée 3 heures,
avec distribution gratuite de cadeaux
aux enfants.
Le soir, Grande séance.
Voir programme affiché l'Hôtel S'
Sébastien.
Encore l'École des Filles
de la rue S Jean.
Il ne se passe pas une semaine
sans que nous ne soyons saisis de
plaintes émanant des parents qui en
voient leurs enfants l'Ecole payante
de la rue S' Jean.
Quand donc l'administration se
décidera-t-elleà intervenir autrement
que pour réaliser des bénéfices sur
le minerval payé par les parents
rs -m mm -as -vs rs,
SANATORIUM "rsur'Meuse
L'article 3io.
M. Nolf, a comme tous ses collègues
libéraux du reste, repoussé la propo
sition socialiste tendant l'abrogation
de l'article 310 du code pénal. De là une
nouvelle accusation de trahison adres
sée notre député par la presse socia
liste de notre arrondissement, qui re
proche M. Nolf de manquer ses enga
gements électoraux toutcommelesamis
deM. Woeste; d'être plus réactionnaire
que le Procureur Général près la Cour
de Cassation M. Janssens, etc., etc. Les
écrits socialistes se terminent en atta
quant la décision du jury de Rouen, qui
a condamné mort Durand, le secré
taire d'un syndicat ouvrier de Rouen,
disent-ils, pour avoir prétendument
dans une réunion secrète fait décider
la mort de Dongé un ouvrier non
syndiqué, dont le seul crime avait été
de revendiquer sa liberté de travailler I
(On sait que le Président de la Républi
que vient de commuer la peine de Du
rand en sept ans de réclusion).
Notre réponse sera brève.
Pas plus en cette matière, qu'au
point de vue du droit de suffrage, M.
Nolf ne s'est engagé réaliser au Par
lement le programme socialiste et nous
mettons nos confrères socialistes au
déli de dire, où et quand M. Nolf au
rait promis de voter l'abrogation de
l'article 310 dont il n'a jamais été ques
tion au cours des diverses campagnes
électorales qui ont eu lieu dans l'arron
dissement. C'est donc très injustement
que l'on parle en l'occurrence d'enga
gements électoraux qui ne seraient pas
tenus, car quoiqu'en pensent les socia
listes, les libéraux ne sont pas d'avis
qu'en politique les engagements ne
tiennent pas. Ils laissent cette jolie
théorie aux cléricaux. Et c'est précisé
ment parce qu'ils estiment que l'hon
nêteté doit primer en politique comme
en toutes choses, qu'ils n'entendent
pas non plus que leurs députés trom
pent leurs électeurs en se faisant élire
comme libéraux pour renier la Cham
bre le programme libéral au profit du
programme socialiste.
Ceci dit nous en arrivons auvoteémis
par la Gauche libérale propos de la
proposition faite par les socialistes
d'abroger purement et simplement
l'art. 310.
La Gauche libérale a opposé la pro
position d'abrogation, une proposition
de revision de l'article 310. Cette pro
position était signée par MM. Janson
et Neujean, les deux présidents delà
Gauche libérale. Or, voici en quels ter
mes M. Janson a motivé cet amende
ment
listes, n'ayant pas assez, pour s'occuper de
leurs petites affaires, du mois de vacance
que la Chambre venait de s'octroyer, ont
cru devoir y ajouter cette dernière journée
de la session et ont de la sorte sacrifie d'un
cœur léger l'intérêt supérieur de leur parti.
C'est lamentable,c'est navrant, etc...
Présentées de la sorte, ces critiques doi
vent produire un très gros et très pénible
effet sur l'opinion libérale et c'est pourquoi
je me permets, par la présente, de remettre
les choses au point-
Parmi les seize membres de l'opposition
absents au vote rappelé par le passage ci-
dessus, il y avait huit libéraux, et ces libé
raux avaient pairé avec des membres de la
droite dans les conditions suivantes qua
tre d'entreeux sur quarante-quatre mem
bres que comporte le groupe libéral
avaient pairè pour toute la séance, et les
quatre autres ont pairé la séance même,
vers six heures et demie, le vote en ques
tion s'érant produit vers 7 heures du soir.
Si ces quatre derniers n'avaient pu trouver
des paireurs, ils eussent dû faute de
train pour leur permettre de rentrer chez
eux le jour même loger Bruxelles.
(S.) JOUREZ.
M. J anson. Le programme de la
gauche libérale est suffisamment connu
pour qu'il ne soi; pas nécessaire de le reli
re. Il est le résultat d'une entente loyale
ayant précisément pour but d'assurer le
triomphe du suffrage universel la provin
ce et la commune dans les conditions et
sous les garanties qu'il indique. Dès lors la
loyauté des membres de la gauche leur
commande de s'en tenir la formule qui a
été adoptée et la gauche libérale vient du
reste d'affirmer par le votede l'ordredu jour
son adhésion au principe de l'égalité descitoy
ens en matière électorale tous les degrés. En
conséquence tout en maintenant notre pro
gramme nous ne pouvons pas voter un texte
qui compromettrait la cause que nous dé
fendons, en lui enlevant des adhésions pré
cieuses.
M. I„. Il HVMiiiutis. Messieurs, je
me suis abstenu parce que conformément
la déclaration des gauches du mois d'Avril
1906, je suis partisan du double vote ac
corder aux pères de famille âgés de 35 ans
en matière communale. Ce système n'est
pas contraire l'égalité politique réclamée
par les amendements déposés par MM.
Janson et Neujean au nom de la gauche
libérale. D'autre part il ne peut donner lieu
aucune espèce de fraude, étant donné que
la qualité de père de famille ainsi que l'âge
sont constatés officiellement.
M. .1 uiison. Messieurs, je n'ai pas
besoin de vous dire que je suis partisan du
suffrage universel que j'ai défendu depuis
longtemps. Mais gauche est intervenu un
programme qui admet qu'en matière com
munale un vote double fut accordé aux pè
res de famille. D'un autre côté, afin d'obte
nir l'unanimité de la gauche, l'âge de 25
ans a été admis. Dès lors j'ai dû m'abstenir
pour respecter notre programme.
RUE DE LA STATIOy.
Maladie «le poitrine. Pension 10
12 francs.
Ascenseur. Chauffage central.
Eclairage électrique
■m
«M. JANSON. Notre amendement, qui
demande la revision de l'article 310 du Code
pénal a été motivé par des décisions judici
aires assez nombreuses, qui paraissent avoir
méconnu l'esprit de la loi et avoir créé une
véritable inégalité entre le patron et l'ou
vrier. Nous estimons, c'est l'opinion des
membres de la Gauche au nom desquels j'ai
l'honneur de parler, qu'il y a lieu de révisé r
cet article 310 du Code pénal et de soumet
tre cette question un examen sérieux e t
approfondi. Il nous parait désirable de re-