Hygiène, S
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 15 Janvier 1911
71e année
5.
Vires acoiirit eundo.
PRIX DE ii* Ui )M .XKtflSï r
POUR la villk P tr a -4 franc*
r' la provivck Par an -4 t'r. 60
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ANNONCES:
Le libéralisme.
M. Paul Hymaus publie dans la
Revue de Belgiqueun article dans le
quel il commente une définition du
libéralisme qui a été formulée par M.
Lloyd George, au cours de la dernière
campagne électorale en Angleterre
M. Lloyd George explique pourquoi
il n'est ni conservateur ni socialiste,
il est libéral, parce que le libéralisme
est la conception politique la mieux
appropriée une transformation ration
nelle de l'organisation humaine. Le
rôle du libéralisme dans le monde, sa
raison d'être est l'évolution. Le libéra
lisme doit être agissant, sinon il n'est
pas.
L'école libérale, dit-il encore, s'ap
puie sur cette conviction que la vie
peut être meilleure, plus forte, plus
digne de l'humanité qu'elle ne l'est
présent elle repose sur cette convic
tion que de grands-et prolitables chan
gements peuvent être accomplis sans
révolution que s'il n'y a pas de pro
grès, de progrès régulier, il ne faut
attendre que deux choses, paralysie ou
mort l'anarchie menace la civilisation
de paralysie, le conservatisme de mort,
l'homme sage et hardiment modéré
déclare que les gens et les choses doi
vent évoluer, mais qu'un plongeon
l'aveuglette dans un précipice n'est
pas la voie la plus sûre de l'humanité
vers des temps meilleurs.
Le conservatisme n'est qu'une né
gation, le socialisme qu'une métaphy
sique, correspondant, l'un la satiété
et l'égoïsme, l'autre une sorte de
dérèglement de l'imagination Je n'ai
jamais vu, dit Lloyd George, un socia
liste formuler un thème entrant dans la
forme des choses praticables. L'affir
mation, sans doute, est trop iigou-
reuse. Il arrive fréquemment qu'un
socialiste développe des idées réalisa
bles, mais qui, le plus souvent alors,
sont étrangères la dogmatique du
parti et appartiennent au domaine
commun de toute politique évolution-
niste.
Le libéralisme répond, au con
traire, au besoin d'amélioration gra
duelle et continue que ressentent les
esprits équilibrés et résolus, ennemis
de l'immobilisme qui engourdit, com
me des aventures qui provoquent les
réactions. Il est expérimental et prati
que. Il concorde avec ce degré de
développement intellectuel, où l'hom
me se dégage de la mentalité de caste
ou de classe et se trouve apte, dédai
gnant la fois la satisfaction du présent
et les illusions du rêve, rechercher et
discerner le possible.
Dans l'histoire du libéralisme bel
ge, il y a une période d'activité débor
dante, d'initiatives audacieuses et mul
tipliées, dont le spectacle que donne
actuellement le parti libéral anglais
évoque le souvenir. Elle s'étend de
1847 1865.
On débute par une .réforme électo
rale, qui ne s'arrête qu'aux extrêmes
limites constitutionnelles. Puis on s'at
taque au régime fiscal. On réduit la
patente des petits commerçants, on
supprime celle des artisans on s'ef
force d'établir un droit sur les succes
sions en ligne directe et de soumettre
au serment les déclarations de succes
sion en ligne collatérale on tente de
moderniser la contribution personnel
le. On organise le crédit commercial
par la fondation de la Banque Nationa
le on cherche organiser le crédit
foncier on crée la Gaisse d'épargne et
de retraite on abolit les taxes sur le
blc on instaure, par des conventions
internationales, le régime de la liberté
des échanges on abolit les octrois,
ces douanes intérieures on rachète
les péages de l'Escaut. On se heurte
fréquemment aux résistances conser..
vatricès, dont le Sénat est la citadelle.
On ne réussit pas toujours, mais l'ef
fort est persistajit et commande l'admi
ration. Ge fut vraiment une grande et
féconde époque, dont les temps qui
suivirent n'ont plus revu l'équivalent.
Le jour où le parti libéral belge
reprendra le pouvoir, il aura d'immen
ses tâches remplir. Il devra porter
la cognée partout, se frayer des che
mins dans la forêt des préjugés et des
abus, et, du haut en bas, pénétrer la
nation d'un esprit nouveau
11 se bute en attendant contre un
obstacle qui cède lentement, mais tient
encore debout, l'obsédante, insuppor
table, exaspérante question cléricale.
Cet obstacle, le parti libéral anglais ne
l'a jamais connu. Et sa marche, ses
méthodes, son œuvre en ont été singu
lièrement facilitées.
La lutte contre le cléricalisme don
ne aux partis libéraux du continent une
physionomie qui les distingue du libé
ralisme anglais, ils ne peuvent se bor
ner la conquête des réformes politi
ques et sociales. Ils ont la liberté de
conscience défendre et garantir. Et
cette lutte primordiale détourne cer
tains moments et consume toute leur
activité.
G'est vraiment, quand on» y -réflé
chit, un spectacle inouï que de voir,
chez un peuple comme le nôtre, si libre
de tempérament, si entreprenant» cer
tains égards et si frondeur, toute la vie
poltique subordonnée des intérêts
cultuels. Il faut que la Belgique rede
vienne chrétienne, il faut être catholi
que avant tout Voilà les devises et
les mots d'ordre auxquels obéissent les
ministres et les députés qui les
soutiennent de leurs votes. On se de
mande quelle époque nous sommes
et si nous avons faire des hommes
d'Etat ou des sacristains de village.
Que l'on compare les élections an
glaises aux nôtres. Là-bas, on consulte
la nation sur uue question positive,que
le verdict électoral résoudra, le Tarijf
Reform ou le veto des lords. Ici les prê
tres mènent la bataille et vouent l'en
fer tous ceux que la grâce n'a pas tou
chés. G'est expéditif et commode.Etes-
vous bon catholique, allez-vous la
messe Voila la critère de centaines
de milliers d'électeurs belges. A-quelle
mentalité sommes-nous doue descen
dus
Dans notre prochain numéro nous
publierons la seconde partie du remar
quable article de M. Paul llymans.
Un joli luupet.
Les cléricaux ont l'outrecuidante
audace de se poser en défenseurs de
l'instruction. Et comme ils ne man
quent pas de jésuites et de casuistes
pour rechercher leurs arguments, ils
en apportent de temps en temps au
public, avec une tranquille désinvol
ture.
Une des grandes preuves de leur
sollicitude pour l'enseignement leur
est fournie par la comparaison des
dépenses scolaires en 1884 et en 1608.
Le premier ministre lui-même n'a pas
craint de l'utiliser au Parlement.
Les dépenses générales pour l'en
semble du service de renseignement
prihïaire se chiffraient, en 1884,
moins de 32 millions. En 1008, avec
vingt-quatre aus de régime clérical,
elles s'élevaient près de 52 millions.
Donc, disent les cléricaux, nous dé
pensons 20 millions de plus pour l'en
seignement primaire que ne iefaisaient
les libéraux.
Cette façon de raisonner est pour le
moins étrange, et nous ne croyons pas
que ceux qui la donnent puissent réel
lement y croire.
Remarquons d'abord que voilà des
gens qui, d'autre part, se vantent d'a
voir mis fin aux gaspillages libé
raux en faveur de l'enseignement.
Mais, sans incriminer leurs Intentions,
examinons simplement la valeur de
leur argument, examinons si la con
statation du fait signalé peut être in
terprétée en leur faveur.
Tout d'abord, en vingt-quatre ans,
la population a augmenté considéra
blement, et la population scolaire, en
particulier, s'est élevée dans de nota
bles proportions, il n'y aurait donc
rien d'étonnant ce que les dépenses
se soient accrues également.
Mais ce qu'il importe de souligner,
c'est que les chiffres globaux cités par
le ministre comprennent les dépenses
que se sont imposées les grandes vil
les anticléricales, dont les frais scolai
res n'ont cessé de se multiplier avec
tous les progrès et améliorations in
troduits dans leur enseignement pri
maire. Gomme le rappelait récemment
M. P. Gnudde, la part des communes
dans les dépenses de l'enseignement
primaire, Frœbel et d'adultes s'est
éfjvée de dix millions depuis 1885.
M. Sehollaert pare son parti des
plumes de paon, il a l'audace de se
vanter des sacrifices que les commu
nes libérales se sont imposées pour
sauver l'enseignement primaire.
Il y aurait donc lieu, de ce tait, de
réduire l'augmentation de 20 millions
dont se targuent les cléricaux, 10
millions.
Mais ce n'est pas tout. Certaines dé
penses ont augmenté, c'est incontes
table. Ge sont les subsides en faveur
des écoles eongréganistes qui s'élè
vent aujourd'hui plus de 10 millions
par an.
Le compte y est. On voit qu'à part
les subsides aux couvents, les dépen
ses scolaires sont restées stationnai-
res. Ni l'augmentation de la popula
tion, ni les progrès de méthode, ni les
améliorations de matériel, réalisés par
tout en vingt-cinq ans, n'ont fait sentir
leur influence sur les dépenses scolai
res des gouvernements cléricaux.
Les chiffres de M. Sehollaert, loya
lement interprétés, sont la condamna
tion formelle de sa politique antisco
laire, politique de destruction et de
mortelle stagnation.
1*0111' le jM'lil personnel
des Chemins de 1er
et des l*ostes.
M. de Broqueville réaliserait-il les
améliorations que le sectaire Helleput-
te s'est borné promettre sans cesse
Oui, s'il faut en croire certaine infor
mation d'un journal ministériel que
nous publions, sous réserves
Voici comment le barème des trai
tements sera désormais établi
Premiers chefs-gardes 3,600, 3,600,
3,300 et 3,000 francs.
Chefs-gardes principaux (nouveau
grade) 3,000, 2,800 et 2,600 francs.
Chefs-gardes 2,400, 2,200et 2,000
francs.
Premiers chef-facteurs de station
3,900, 3,600 3,300 et 3,000 francs.
Chefs-facteurs principaux 3,000,
2,800 et 2,600 francs.
Chefs-facteurs 2,400 et 2,250 fr.
Cette décision sortira ses effets
partir du l"r Janvier 1911
Nous apprenons encore, que le mi
nistre des Chemins de fera l'intention
d'améliorer également la situation des
gardes temporaires. On avait annoncé
que le traitement initial de ces agents
serait fixé 90 francs par mois. La ré
munération de 3fr. par jour reste main
tenue, pour la bonne raison qu'elle est
légèrement supérieure au traitement
de 90 francs par mois.
Mais il est entendu que les agents
temporairesobtiendiontune indemnité
de temporiat de 10 francs, pourchaque
mois de service effectif partir du trei
zième mois.
Cette décision sortira également ses
effets partir du 1" Janvier 1911.
Il est entendu, eu outre, que les
nombreuses retenues a uxquel les le trai-
tementde ces agents est soumis au mo
ment de la régularisation, serontrépar-
ties sur uue période plus longue de fa
çon rendre leur effet moins sensi
ble.
Enfin, M. le ministre des Chemins
de fer a exprimé son intention d'accor
der aux facteurs dos chevrons d'an
cienneté avec une haute paie propor
tionnelle aux années de service variant
entre 50 et 150 francs.
Nous croyons également savoir
qn'il se propose de fournir gratuitement
l'uniforme ces agents.
Il serait question également de rele
ver les traitements des facteurs trieurs,
des facteurs locaux et des facteurs ru
raux
TvTSTN TTS-TTS de
Coûteux d assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. Oevos,
carrelages, Tournai.
TTTTTTT TTTTTTT
Quatrième manifeste du
Bureau permanent de
propagande révisionniste.
Qu'ont fait les cléricaux pour l'ensei
gnement normal et primaire.
Depuis 1884, ils ont affaibli l'ensei
gnement normal officiel. L'examen du
petit tableau ci-dessous le prouve et
établit aussi qu'ils veulent acquérir le
monopole de cet enseignement en dé
truisant celui de l'Etat.
En 1885, il existait 18 écoles norma
les de l'Etat.
En 1909, 13 subsistent.
En 1880, il existait 1 école normale
catholique agréée.
En 1910, il existait 39 écoles norma
les catholiques agréées
Or les cléricaux n'ont pas la majorité
dans notre pays, car la proportion des
voix obtenues aux deux derniers scru
tins a été de
1,213,047 voix anticlciicales 50,03
pour cent.
1,211,090 voix cléricales 49,07 pour
cent et nous avons vu plus haut qu'il
n'y avait que
La comparaison de ces deux grou-
- -h IV.-s nous permet de dire
que te nombre d'écoles c> Indiques
n'est pas en rapport direct avec le
nombre des voix cléricales.
Par suite du grand nombre d'écoles
normales supprimées depuis 1885, les
l'WION P(IT I.A FORCE.
fartrixMtftt/ te iHmwuvhe.
Ons'aDtnue au bureau lu journal, nue or Oixh or 31, V Les irinjoees. tes fuis
divers ei les réclamas sont reçus unir l'a r 11 ss>. n r IVi - et s deux F: an 1res au bureau
du Progrès. Pour la paTicG m le'i >rs s d i F. 111 .'adresser exebuiv'in Ml au
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léléplione 3230 Pour les annonces on tr aite a fofufc
Annonces: 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces ju diciaires l t'r. la ligne.
13 écoles normales de l'Etat 25 pour
cent, et 39 écoles normales catholiques
agréées 75 pour cent.