Hyg
Journal de l'Alliance libérale d" y"près et de F Arrondissement.
Dimanche, 29 Janvier 191 I.
71e année. 5,
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L'interpellation de Hardi
Du Journal de Mons
Au cours de ces dernières années
l'opposition libérale a fait preuve de
la plus grande modération. Relisez les
discours prononcés par les leaders.
Qu'ont-ils annoncé, si la victoire cou
ronnait leurs elforts. La liberté pour
tous, des réformes, le respect des con
victions, la défense de la liberté de
conscience et de la liberté d'enseigne
ment, etc. Jamais ils n'ont eu un geste
de menace. Aussi, au lendemain des
élections du mois de Mai, a-t-on été
stupéfait de voir le gouvernement, qui
n'avait plus que six voix de majorité,
se lancer dans une politique de violen
ce et de défi.
Le refus d'agréation des écoles nor
males du Hainaut, par M. Descamps,
n'était justifié en rien. On voulait se
débarrasser de leur concurrence, rien
de plus, fermer leurs portes par une
manœuvre que le Roi a blâmée ouver
tement.
Le 28 Juillet, le souverain recevait
la délégation du Conseil provincial du
Hainaut et le 4 Août M. Descamps était
débarqué.
Depuis, on ignorait totalement l'atti
tude que prendrait son successeur aux
Sciences et aux Arts, M. Schoilaert.
Le débat qui s'est terminé hier la
Chambre par un coup de théâtre est
de nature faire croire qu'il désap
prouve la politique coups de poing
de M. Descamps, le muet.
Il a promis l'opposition de se
livrer sans parti-pris et avec l'unique
préoccupation de vérifier si les écoles
normales provinciales du Hainaut rem
plissaient les conditions légales et ré
glementaires auxquelles elles n'ont pas
satisfait jusqu'ici l'étude de la ques
tion.
Pas de tromperie. C'est une promesse
solennelle tenir.
Si les écoles normales n'ont pas rem
pli ses yeux, bien entendu les
conditions voulues, c'est parce qu'on a
tenté de les supprimer plutôt que de
leur demander les changements régle
mentaires par le ministre. Elles ont
tâtonné on les a volontairement laissé
marcher dans l'ombre.
Cependant, le 14 Janvier, la Députa-
tion permanente a modifié les horaires
de certains cours, mettant fin un
grief secondaire. Où sont les autres
M. Schoilaert doit, son tour, com
me le parti libéral, faire preuve de
modération, casser l'arrêté inepte de
M. Descamps et effacer jusqu'au sou
venir de ce vilain coup de parti
Sinon...
De la Flandre libérale
On a été fort agréablement surpris,
hier, par les déclarations du chef du
gouvernement, qui ont fait tourner
court le débat sur la non-agréation des
écoles normales du Haijiaut.
La réflexion immédiate et unanime
a été
Quelqu'un a passé par là.
Car personne ne croira, évidem
ment, que MM. Schoilaert et Helleput-
te soient plus tolérants et plus modé
rés que M. Descamps. C'est certaine
ment le contraire qui est exact, preu
ve la bonne volonté montrée par le
baron dirigeable dans j'affaire Ca
mille Lemonnier. A la vérité, M. Des
camps-David avait été poussé habile
ment, dans son intransigeance vis-à-
vis des écoles du Hainaut. par ceux
qui lui affirmaient que c'était le seul
moyen de salut pour lui et il y avait
parmi ceux-là, une personnalité con
sidérable, qui était depuis longtemps
au mieux avec M. Schoilaert, et l'est
toujours aujourd'hui.
Un joli inonde, vraiment... Ah, si M.
Descamps pouvait parler Et comme
il est naturel qu'il nourrisse une telle
animosité contre le gouvernement, ce
que l'on a bien vu naguère, au Sénat 1
Dans tous les cas, tout est bien qui
finit bien. Espérons que la même in
fluence modératrice se fera discrète
ment sentir chaque fois que les cléri
caux voudront profiter de leurs der
niers mois de pouvoir pour commettre
de mauvais coups...
Les Grèves en Flandre.
C'est une véritable épidémie de grè
ves qui, depuis quelque temps, sévit
travers le pays. Outre celle des mineurs
du bassin de Liège, il y a, en Wallonie,
celle des carriers de Lessines, qui dure
depuis deux mois sans qu'on en voie la
fin. Et voici qu'on nous menace d'une
grève de- la laine cardée de Verviers
pour le commencement du mois pro
chain.
Mais c'est surtout en Flandre que le
mouvement gréviste est intéressant
observer pour le moment.
On sait que, pour conserver leur
clientèle électorale, pour préserver les
ouvriers catholiques de la contagion
socialiste, les cléricaux ont fondé, dans
un grand nombre de localités indus
trielles, des syndicats chrétiens. Pen
dant des années, tout alla souhait,
selon les désirs des meneurs, prêtres et
politiciens, au point d'endormir les
méfiances que les industriels catholi
ques avaient manifestées tout d'abord
l'égard de ce mouvement. Les ou
vriers chrétiens ne se plaignaient pas
plus de leur sort que par le passé, et se
montraient aussi soumis leurs patrons
qu'à leurs curés.
Aujourd'hui, il semble bien ([lie les
meneurs de la démocratie chrétienne
soient sur le point d'être débordés par
leurs propres troupes dans des régions
où le cléricalisme a régné en maître de
tout temps, où les ouvriers sont restés
profondément croyants et sont enrégi
mentés dans les patronages ou les syn
dicats chrétiens.
En ce moment, il y a des grèves
Eecloo, Sweveghem, Renaix,
Tamise, Waarschoot, plus un lock-
out Ingelmunster, le tout englobant
plusieurs milliers de travailleurs, pres
que tous des tisserands. Dans la plu
part des cas, ce sont les Comités des
syndicats chrétiens qui ont dû décréter
la grève, de crainte de voir les ouvriers
catholiques les abandonner pour entrer
dans les syndicats socialistes. Ceux-ci
disputent aux organisations cléricales
la direction du mouvement ouvrier en
Flandre avec cette ténacité qui est une
des qualités de la race flamande.
Un petit journal de la Westflandre
rapportait l'autre jour un fait des plus
caractéristiques les tisserands catholi
ques d'une commune située près de la
frontière française avaient abandonné
le travail ils organisèrent une réunion
au local du Cercle clérical de l'endroit;
etsait-onàquelso^ateursilsfirentappel•,
A deux militants socialistes gantois
L'originedu lock-out d'Ingelmunster
est tout aussi curieuse. Les ouvriers
d'un patron catholique, soutenus dans
leurs revendications par un pi ètre, ré
clament une augmentation de salaire de
15 p. c. Le patron refuse et aussitôt la
grève éclate. Les quatre autres patrons
de la localité se déclarent solidaires de
leur collègue et un lock-out général est
prononcé, réduisant au chômage cinq
cents tisserands.
Et l'on voit un journal très clérical et
très conservateur, la Patrie de Bruges,
o. rii une liste de souscription en
faveur des chômeurs, tandis que l'évè-
que de Tournai et les chanoines de son
chapitre envoient de l'argent aux car
riers de Lessines.
Les industriels, (dateurs et tisserands,
pour résister ce mouvement, qui ne
l'ait que grandir, ont créé des syndicats
de défense, et la Flandre libérale an
nonçait l'autre jour que le syndicat
patronal des tisseurs gantois allait fon
der une vaste Fédération des industriels
du textile de toute la Flandre sur le
modèle de la grande Fédération textile
allemande. Dans les journauxsocialistes
on a môme parlé d'un lock-out général
qui serait dirigé contre le péril syn
dical et qui aurait pour but la des
truction des organisations ouvrières
de tisserands, tant catholiques que so
cialistes. Mais j'ignore ce qu'il y a de
fondé dans cette information.
On le voit, la Démocratie chrétienne
pourrait causer des surprises et pas
mal d'ennuis au parti clérical. C'est ce
mouvement-là, bien plus que les com
binaisons et les petites intrigues parle
mentaires, qui finira par mettre en
pièces l'« union indéfectible». M. Schoi
laert s'apercevra, dans un avenir peut-
être prochain, que la religion ne suffit
plus, de nos jours, pour concilier des
intérêts opposés.
jp/ip moyen inf ail
le IC|jj,|e et peu
Coûteux d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. J.-J. Ilevos,
carrelages, Tournai.
La Chambre.
Adjudication publique.
Question de M. NOLF M. le Minis
tre do la justice, du l:> Décembre 1910
Le27 décembre 1909,'j'ai eu l'honneur
de poser M. le ministre la question
suivante
M. le ministre ne voudrait-il pas
nous dire quelle suite il compte donner
aux nombreuses requêtes qui lui ont
été adressées par des négociants et four
nisseurs d'Ypres et de Poperinghe, qui
demandent que les fournitures faire
aux hospices et bureaux de bienfaisan
ce de ces deux villes soient mises en
adjudication publique, comme le veut
le décret du '1(3 messidor, an VII
Il m'a été répondu
Le bureau de bienfaisance de Po
peringhe a fait connaître qu'il mettrait
désormais en adjudication publique la
fourniture des pains nécessairesaux in
digents. Cette administration a été in
vitée procéder de même pour la four
niture de tous aliments et autres objets
nécessaires auxindigents.
J'ai fait adresser des instructions
dans le même sens aux établissements
debienfaisanced'Ypres.
Or, jusqu'ores, et contrairement la
promesse faite, les administrations
charitables de Poperinghe n'ont fait
procéder aucune espèce d'adjudica
tion publique. A Ypres, les hospices ci
vils seuls ont eu recours l'adjudica
tion publique, et encore rien que pour
deux ou trois articles.
M. le ministre ne voudrait-il pas nous
faire connaître les mesures qu'il comp
te prendre pour faire respecter la
loi
tif, t. H, v° Hôpitaux et Hospices, n°
51) qu'il peut être fait exception la
régie de l'adjudication publique, no
tamment pour des fournitures de mini
me importance.
Le bureau de bienfaisance de Pope
ringhe a fait connaître qu'il procéderait
dans les deux mois l'adjudication pu
blique de la fourniture des pains.
Les hospices civils de Poperinghe
sont dans une situation spéciale aux
termes d'une convention, conclue par
la commission des dits hospices avec
les religieuses hospitalières desservant
ces établissements, celles-ci ont pour
voir l'entretien de indigents hospita
lisés moyennant un prix déterminé.
Les hospices civils d'Ypres mettent
en adjudication publique les denrées
les plus importantes pour l'exercice
clos le 31 décembre dernier, le mon
tant des fournitures faites cette admi
nistration après adjudication dépasse
ra 71,900 francs.
Le gouvernement veillera ce que
les prescriptions légales soient obser
vées.
La Chambre abordant la discussion
générale du budget du Congo, a enten
du un discours développé de M. Renkin.
Le ministre des colonies s'est expliqué
en premier lieu sur l'organisation admi
nistrative et sur la décentralisation. Il
a soutenu que la centralisation était
loin d'être excessive et que la colonie
ne possédait que 263 fonctionnaires. Il
a parlé des pouvoirs très larges que
possédaient ceux qui se rendaient en
Afrique. Au cours de la démonstration
il a reconnu que M. le général Wahis,
sans se rendre au Congo, touchait tou
jours un traitement de gouverneur-
général.
Après avoir cité de récentes réformes,
constaté la suppression des abus, fait
l'éloge des conséquences du commer
ce librela 2e section de la colonie
serabi'entôt ouverte tous les commer
çants 11 a parlé des impôts. Les in
digènes aiment mieux l'impôt eu natu
re que l'impôt en argent. Et cependant,
celui-ci sera généralisé, car il faut arri
ver nn progrès, coûte que coûte
toutefois, la main ne sera forcée per
sonne les transactions seront libres.
Le ministre a dû constater le peu
d'efficacité du (306 contre la maladie du
sommeil. Celle-ci n'est entravée que
partiellement les médecins font défaut.
On tentera d'améliorer leur situation.
Quelle belle mission accomplir pour
les jeunesdocteurs! Ils feraient plus de
bien aux indigènes en quelque temps
que 25 annéesdegrandstravauxau pro
fit des noirs.
S'occupant des richesses minières, il
a annoncé que de l'or avait été décou
vert dans certaines régions de l'Arru-
vvimini.
Et l'agriculture? De nombreux hecta
res sont actuellement défrichés et la
culture des céréales, etc., est en bonne
voie.
Le ministre a parlé des progrès de
l'élevage, puis des écoles et il n'a pas
manqué de faire l'élogedesécolesorga-
nisées par les missionnaires.
On s'elforce de suprimer la polyga
mie.
A la dernière partie de son diseows
M. Renkin a donné des renseignements
sur le Katanga, son organisation, ses
chemins de fer, ses essais agricoles,
l'immigration dans ce district, etc.
le Dhnauche
>rs>rers
A®s?rs<®!i8SfflSfl8^«œsaHaK«K«sœs <rss
Réponse du 'ministre.
Il a toujours été admis dans la prati
que et par les auteurs (voir notamment
G irond iction nai re d e d roi t ad m i nistra-
Séance du 25 Janvier 1911.
M. Tibbaut ayant attaqué le projet
de loi sur les pouvoirs des vice-gouver
neurs, M. Renkin l'a accusé de faire de
la décentralisation centralisée.