Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Hygiène, S" inf^ Dimanche, 5 Février 1911. 71e année. 6. l'union paît la force. JparaiMsanl le iJitnaitcltc. Vires acquirit eundo. Chronique de l'Enseignement. Morceau par morceau, les éléments qui constitueront le projet de loi sco laire élaboré par M. Schollaert arrivent la connaissance du public par le ca nal des journaux bien pensants. Ils annoncent, en effet, que les bureaux de bienfaisance devront payer aux écoles libres l'écolage des enfants ayant droit la gratuité. Quelle est la situation actuelle L'ar ticle 3 de la loi scolaire nous rensei gnera La commune veille ce que tous les enfants qui ont droit l'enseigne ment gratuit et qui ne fréquentent pas les écoles privées, puissent recevoir l'enseignement, soit dans une école communale, suit dans une école adop tée. Ont droit l'instruction gratuite pour leurs enfants Ceux qui paient en principal et en additionnels au prolit de l'Etat dans les communes au-dessous de 5,000 ha bitants, moins de 10 francs dans celles de plus de 5,000 20,000 habitants, moins de 15 francs; dans celles de plus de 20,000 habitants, moins de 30 francs de contribution personnelle. La députation permanente après avoir pris l'avis du bureau de bienfai sance et du conseil communal, déter mine, sauf recours au Koi, la part qui incombe au dit bureau dans les frais d'écolage des enfants ayant droit l'instruction gratuite la part assignée au bureau de bienfaisance est portée son budget et doit être répartie entre les écoles communales, les écoles adop tées et les écoles adoptables, au prorata du nombre des enfants ayant droit l'instruction gratuite qui les fréquen tent régulièrement. Il est nécessaire d'ajouter que, d'après une jurisprudence constanLe, lebureau ne peut être obligé payer une partie des frais d'écolage des élèves ayant droit la gratuité que si ses ressources sont assez abondantes pour qu'il ne doive pas demander de subside la commune. Il est aisé de comprendre que si le nouveau projet sanctionne l'obligation formelle pour les bureaux d'intervenir, dans bien des cas ce sera la caisse com munale qui paiera les droits d'écolage au prolit des écoles adoptables d'où moyen indirect d'amener les commu nes subsidier un enseignement hos tile au leur. Il est donc important de connaître ce truc du gouvernement et de le percer jour. Voilà qui est fait. Nous nous réservons de revenir sur ce sujet et de faire connaître le bénéfice que retireraient les congrégations au dé triment des vrais pauvres sacrifiés en cas d'adoption du projet Schollaert. Nous montrerons aussi qu'en 1895, ce dernier voyait d'un mauvais œil l'in tervention des bureaux de bienfaisance dans les frais de l'enseignement. Nous avons sous les yeux le premier numéro de la Documentation Scolaire, publiée par la Fédération Générale des Instituteurs Belges. Les documents in sérés font entrevoir tout le mal causé l'enseignement par les cléricauxdepuis qu'ilsqecupent le pouvoir. Le pays ne peut rester indifférent ou son niveau intellectuel est tombé bien bas, ou il ignore la situation exacte, l'immensité de la destruction de l'enseignement public et les graves dangers pour la Belgique de conserver encore sa tèle les ennemis de l'école nationale. Nous allons signaler quelques faits exposés dans cette revue et résultant d'une enquête approfondie dans la Flandre occidentale Plus de 200 communes pour tout le pays ne possèdent plus d'école com munale, Dans un grand nombre de communes de la Flandre occidentale, l'école communale unique est dirigée par des religieuses, ce qui est illégal, car ces dames ne sont pas même d'enseigner le programme complet, comme le veut la loi l'agriculture est certainement sacrifiée. Voilà pour les gardons. Mais, c'est surtout l'enseignement communal des filles qui a eu subir les attaques des destructeurs de l'école pu blique. Sur les 248 communes de la West-Flandre, il y en a seulement 23 qui possèdent encore une ou plusieurs écoles communales pour filles. Dans 145 communes, l'école communale mixte n'est plus accessible aux filles par suite de la suppression des tra vaux l'aiguille suppression illégale qui a pour effet de réduire zéro la population féminine des écoles mixtes. Un autre moyen de désorganisation de l'école publique a été la surpopula tion d'un grand nombre de classes. Mats beaucoup de communes ont trou- véle joint en envoyant l'école adoptée des garçons âgés de fi 9 ans. C'est là une manœuvre illégale encore, car aux termes de la loi, les écoles commu nales doivent être accessibles tous les entants en âge d'école. Le curé se montre souvent le grand maître un beau Dimanche il monte en chaire et annonce que tous les enfants âgés de moins de 9 arts sont priés de se rendre le lendemain au couvent ce n'est pas plus difficile. Et dire que le Ministre a trouvé moyen de couvrir pareils agis sements puisqu'il n'y avait pas de délibération au Conseil communal Il y a bien d'autres choses encore méritant, de fixer l'attention dans les renseignements nombreux et précis figurant dans la Documentation sco laire Nuus eu détachons les conclu sions <i Le premier devoir du gouverne ment est donc a) de faire rétablir les écoles com munales supprimées c) de défendre aux institutrices- non nettes de diriger et de tenir dans des régions agricoles des écoles com munales uniques ou des écoles com munales pour garçons Mais le Gouvernement n'en fera rien et les paroles de Michel Bréal sont ici leur place La Belgique est le seul pays au monde où le Gouvernement conspire contre l'enseignement de l'Etat. Beaucoup d'instituteurs ruraux tou chent des traitements de famine ce que M. Woeste ne peut admettre. Il devra pourtant en convenir, s'il prend connaissance du tableau des traite ments payés aux instituteurs commu naux du canton scolaire de Grammont dont la plupart des communes font pârtië"de l'arrondissement d'Alost qui envoie M. Woeste la Chambre. Plu sieurs instituteurs mariés, pères de famille, touchent un traitement de 42 1400 fr. Certains ménages n'ont dé penser que fr. 0-40 par jour et par tête. D'autres se trouvent dans l'impossibi lité absolue d'instruire les enfants et de leur donner une position convenable. A tout cela, un sénateur clérical d'un arrondissement qui n'est pas au Mono- motapa répondra comme il l'a lait un sous-instituteur qui se plaignait de son triste sort dans une réunion corporative laquelle assistaient les mandataires cléricaux de l'arrondissement Vous n'aviez qu'à ne pas vous faire institu teur. Eh non, il n'en faudra plus d'instituteurs même chrétiens afin de maintenir le peuple sous le joug Ajoutons que ces dures paroles ont été sévèrement jugées par tous les institu teurs présents et que beaucoup, indi gnés, n'ont pas craint de les répéter, ce qui fait que nous en avons connais sance. C'est une vraie perle d'ailleurs qu'il faut enchâsser, avec ce cri du cœur poussé par un instituteur chré tien en plein Congrès de Bouillon Je souhaite l'avènement d'un gouver nement libéral Nous le souhaitons également pour le bonheur et la pros périté de la patrie belge et pour le re lèvement de l'enseignement officiel, détruit, ruiné par les cléricaux. Ilouchai'dise ofiicielle. Le respect des opinions l'armée n'est plus qu'un vain mot. L'armée par ticipe par ordre aux cérémonies dn culte. L'espionnage des officiers et des soldats est supérieurement organisé. Ou n'y respecte même pas la volonté des mourants. Ce sont là des faits connus, que trop d'exemples ont démontrés surabon damment en ces dernières années. Ce pendant il n'avait pas encore été possi ble d'obtenir, de la part du gouverne ment, l'aveu de ces pratiques singu lièrement répréhensibles et indéfenda bles. Une question de M. Bertrand vientde faire entrer le ministre en aveu II m'a été assuré, dit le député, que M. le ministre de la guerre deman de, confidentiellement, aux comman dants de gendarmerie, des renseigne ments sur certains miliciens. Parmi les questions auxquelles il est demandé une réponse, figure celle-ci Est-il affilié au parti socialiste ou entretient-il des relations suivies avec des membres de ce parti Cela est-il exact, et pareille attitude ne constitue-t-elle pas une violation de l'art. 14 de la Constitution, qui procla me la liberté des opinions en toute matière Le ministre sachant sans "doute que le député socialiste ne s'avançait pas sans être documenté, n'a pas nié. Avec un aplomb digne d'une meil leure cause Semblables renseigne ment, répondit-il, sont, en effet, recher chés, mais il n'y a, en l'occurrence, aucune violation de l'article 14 de la Constitution, attendu qu'aucune attein te n'est portée la liberté des opinions personnelles de qui que ce soit. M. le ministre demande sans doute ces renseignements pour pouvoir féli citer les miliciens de leurs opinions anticléricales et de leurs belles rela tions dans le monde politique. A qui fera-t-on croire que c'est par simple curiosité que l'on recherche pareils détails personnels sur les miliciens A quoi bon savoir que tels iniliciens.sont socialistes ou libéraux, si ce n'est point pour les traiter autrement que les autres L'enquête en question peut avoir plusieurs buts. Tout d'abord de ren seigner les brebis égarées M. l'aumô nier, qui pourra, dans la suite, les écarter de son troupeau ou chercher les ramener au bercail, selon ses moyens. Le jeu des permissions et des faveurs accordées ou refusées selon les opinions de ceux qui les demandent, sont, dans les mains de l'aumônier et des cercles militaires cléricaux, un puissant moyen de pression sur la con science des soldats. Ces messieurs désirent ne travailler qu'à bon escient, et, comme le minis tre n'a rien leur refuser, il s'informe, par curiosité, sans but, des opinions politiques professées par les miliciens. On n'est pas plus jésuite COÛteuX d assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. Q&vos, carrelages, Tournai. La Ciianilb'c. L'école communale de Zs Ae au service de la propagande cléricale. Question posée par M. NOLF M. le Ministre des sciences et des arts, du 27 Janvier. N'existe-t-il pas d'instructions minis térielles qui défendent de faire servir les locaux des écoles communales l'organisation de conférences et de réunions politiques, comme cela s'est passé tout récemment Zonnebeke Une circulaire ministérielle du 30 Juin 1899 interdit l'affectation des lo caux scolaires des réunions ou des conférences politiques. Espérons que l'édilité Zonnebekoise se le tiendra pour dit. A la demande de M. Bertrand, ap puyé par MM. Vandervelde, Hubin et Franck, il a été décidé que son inter pellation sur la question des fiches dans l'armée serait discutée d'ur gence, immédiatement après celle rela tive au Kasai. La Chambre a repris la discussion du budget du Congo, et M. Vandervelde, continuant son discours, s'est occupé des anciennes concessions de i'Abiret de la société an versoise, etiladeinandé qu'on les exproprie sans phrases. Il a constaté avec joie que le travail forcé n'existait plus qu'en théorie. Qu'il disparaisse donc des documents offi ciels Passant aux missions, il a repro ché aux missionnaires de flétrir les blancs qui ont recours des ménagè res noires. Là où ce système n'existe pas, la prostitution et d'autres vices subsistent. Les missionnaires, pour moraliser les- nègres, leur rachètent leurs femmes. Mais, ils soldent 50 francs, ce qui a coûté aux noirs 500 francs et même 1000 francs. Il faut tenir compte des mœurs des indigènes. Ils ne se modi fieront que plus tard. Eu terminant, M. Vandervelde a annoncé qu'il vote rait contre le budget. On s'abonne au bureau du journal, rue de OixaeaE, ad, Yiu-:s. Les tniiouces. les fuis divers et les réclames sont reçus p>ur l'a n 1 Lsse.n tu l V ires h s lea«c Flandres au bureau du Progrès. Pour la paa'icit i :i bli >rs les deux Flandres, -.'al essor exclusivement au Oamptoir de Publicité JACQUES TaiiJSSiaJ, 14, Place de tirouckère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la. ville Par an -L francs pr la province Par an Ot t'r. 6(> p' létranger Par an G fr. 50 CD b) d'obliger les grandes communes telles que Bruges, Ypros, Boulers, Mouseron, Courtrai, etc., créer des écoles communales suffisantes pour satisfaire toutes les exigences légiti mes d) de réintégrer dans leurs fonc tions les maîtresses de couture des écoles mixtes dont l'emploi est sup primé; chaque école communale mixte doit compter parmi son personnel en seignant une maitresse spéciale char gée d'enseigner aux filles les travaux l'aiguille e) de ne pas tolérer des écoles communales programme incomplet.» ANNONCES: Annonças: 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. TU - jn,' IIl «HUI II— É-. w —I. Iih Iifci I- - Réponse du ministre. îfc Séance du F Février 1911.

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 1