Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
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Dimanche, 19 Février 1911.
71e année. 8.
Vires acquiuit eundo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville: Par au -t francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
p' LÉrRAViîER Par an 0 fr. 0O
On s'atnnue au bureau lu jaurutl. hue de Uixmuoe,
divers et les réelam s saut reçus |))ur l'irr nul sse n -ut
du Progrès. Pour la publie te eu d 1 >rs des deit Fiaulres,
Oomptoir de Publicité JAOQO1SS CHlBSSAti 14, Place
téléphone §230. Pour les annonces on traite forfait.
ai, feues. Lis iuui:es. les faits
l'Ypres et -s le us Fiail.es m bureau
i tresser exclusivement au
de Brouckèie, Bruxelles,
llouchartiise.
Depuis longtemps, on savait que le
favoritisme politique, le plus dange
reux de tous, régnait en maître dans
toutes les administrations publiques.
Aux amis cléricaux, tous les avantages
et toutes les faveurs ceux qui pro
fessent d'autres opinions, un refus
obstiné, mais non motivé.
Ce qu'on ne savait pas, c'est que le
même favoritisme, si méprisable, avait
envahi l'année, et qui, pis est, s'y
cachait honteusement, s'y produisait
par la voie honteuse des enquêtes
secrètes, confiées de simples gendar
mes.
Le ministre de la guerre en a fait
l'aveu public la Chambre des repré
sentants et le mal doit être plus grand
qu'il n'en a fait l'aveu cynique.
11 ne s'étend, il est vrai, maintenant,
qu'aux simples miliciens qui deman
dent une faveur, mais il n'y a pas de
motif pour qu'il ne remonte pas et
n'aille gangrener les officiers eux-mè-
ines. D'aucuns prétendent que c'est
déjà fait.
Parfois de simples gendarmes font
des enquêtes sur les opinions politi
ques des miliciens, ou plutôt de leurs
parents. Ils s'en vont partout, nos bra
ves gendarmes demander si le père de
toi milicien, ou son frère ou son oncle,
n'ont pas d'attaches socialistes. Pour
ce, ils s'adressent au secrétaire com
munal de la localité, au eabaretier chez
lequel ils vont prendre la goutte en
passant, un ami, des fois même une
amie, lesquels, leur fantaisie, taxent
les gens de socialistes ou de bons
quand cela donne comme résultat que
le milicien est d'une famille ou d'un
milieu socialiste, la faveur qu'il solli
cite ku est impitoyablement refusée
sinon, on la lui accorde.
Et ces enquêtes faites par des incom
pétents, chez des médisants et des po-
tiniers, restent secrètes et ne sont pas
même communiquées l'intéressé.
On voit d'ici les abus qui se commet
tent, les vengeances secrètes qui s'exer
cent, les chantages qui se produisent et
la corruption qui en résulte. Moyen
nant une reconnaissance connue, le
secrétaire communal fera en sorte que
la faveur s'obtienne si la famille ap-
partientàl'opposition du bourgmestre,
qu'on soit clérical, libéral ou socialiste,
l'enquête tourne toujours contre le mi
licien qui 11'est pas même appelé se
défendre contre des accusations qu'il
ignore.
Et puis, quel système honteux que
de refuser systématiquement ou d'ac
corder des faveurs suivanties opinions
politiques d'un solliciteur. Est-ce là le
régime de justice qui doit régner dans
l'armée et qui, seul, justifie la disci
pline
Et cependant le ministre de la guerre
a reconnu que ce mal sévissait, que
ce régime régnait.
L'opposition l'a condamné, et ce
n'est que grâce l'absentéisme qui con
tinue régner gauche que le gouver
nement a échappé 1111 blâme. Encore
pour qu'il obtint une majorité de 3
voix, il a fallu que MM. Mabille et
Théodor, adversaires en principe des
enquêtes critiquées et adhérant aux
vues exposées par M. Hymans, décla
rassent voter avec la droite en faisant
des réserves sur les idées exprimées
par leurs amis politiques.
La journée n'a pas été brillante pour
le gouvernement dont le ministre le
moins antipathique est sérieusement
atteint.
La Réforme scolaire.
M. Sehollaert travaille activement
son projet, parait-il, et celui-ci sera
déposé bref délai. Un ami du Pa
triote écrit ce journal que le projet
serait la dactylographie, ce qui
veut dire qu'on le connaîtra bientôt, et
le correspondant de l'organe catholi
que a ouï dire par des personnes aus
si expérimentées que sagement inten
tionnées que la question scolaire
pourrait se résoudre en deux temps,
aux moindres frais de discussion. H
suffirait pour cela de maintenir la loi
actuelle, avec deux ajoutes la pre
mière reconnaîtrait tout père de fa
mille indigent le droit au bon scolaire,
les dépenses de ce chef incombant la
commune en cas de déficit du bureau
de bienfaisance; par la seconde ajoute,
l'article de la loi disposant que vingt
pères de famille peuvent toujours exi
ger la création d'une école neutre si
l'école adoptée 11e leur convient pas,
serait complété de manière recon
naître la môme faculté vingt pèxœs de
famille exigeant une école adoptée si
l'école neutre ne leur convient pas.
Vous voyez que c'est très simple
par la première disposition, les com
munes seraient obligées d'intervenir,
par le bonscolaire, dans l'entretien des
écoles libres faisant concurrence aux
écoles officielles par la seconde dis
position, il n'y aurait plus une com
mune eu Belgique sans école adoptée.
Gela reviendrait, en somme, assurer
le développement parallèle, aux frais
des contribuables, des écoles libres et
des écoles officielles but essentiel
auquel tendent tous les eiforts des clé
ricaux.
Le correspondant du Patriote estime
que ces deux dispositions consacre
raient le droit commun et il ne voit
aucun inconvénient, après cela, ce
que le Parlement si tel est le vœu
des diverses fractions recule l'âge
d'admission des enfants dans les ate
liers et les usines, vote un crédit impor
tant pour la soupe scolaire au profit de
toutes les écoles, au proratadu nombre
des élèves indigents, et relève immé
diatement les traitements de tout le
personnel enseignant, sans distinction
de localités.
Sont-ce là les grandes lignes du pro
jet préparé par M. Sehollaert Nous le
saurons bientôt, mais nous avons l'in
time conviction que les gauches com
battront énergiquement tout projet de
réforme scolaire qui aurait aussi pour
but le développement, aux frais de
tous les contribuables, de l'école con-
gréganiste aux dépens de l'école offi
cielle et neutre. Qu'on ne compte pas
sur la complaisance des gauches pour
permettre au gouvernement clérical de
comploter davantage encore qu'il ne l'a
fait jusqu'ici contre l'école neutre,
l'école de tous.
Le cléricalisme.
De l'Indépendance
La manifestation qui a eu lieu Diman
che Liège, l'occasion du quinzième
anniversaire de la fondation de la Fédé
ration des étudiants libéraux, a pris
une grande ampleur. Des discours
d'une réelle importance politique ont
été prononcés au meeting que prési
daient Les élus libéraux de Liège. M.
Paul Hymans, notamment, a dit des
choses qu'il est bon de méditer l'heu
re présente, car elles correspondent
exactement au sentiment de la majorité
de la nation. Il a insisté sur ce théine
du cléricalisme créant deux Belgique,
l'une qui vont toutes les faveurs,
l'autre opprimée. Le cléricalisme, a
d& l'honorable député de Bruxelles, a
empoisonné et infecté par son sectaris
me toute notre vie nationale. Il n'y a
là aucune exagération et il suffit de
constater que l'étiquette cléricale se
généralise maintenant dans tous les
domaines, qu'elle remplace partout
l'ancienne étiquette conservatrice pour
distinguer le péril qui nait de la situa
tion présente. Ah nos adversaires ont
su mettre profit le quart de siècle de
toute puissance qui leur fut réservé
pour imprégner toute la vie belge de
cet esprit clérical, odieux entre tous
les esprits sectaires, parce qu'il s'ef
force de prévenir coûte que coûte
l'éveil des sciences. Magistrature, ar
mée, administration, finances, indus
trie, le cléricalisme est partout dans
tous les domaines il s'affirme chaque
jour, insolent et dur là où sa puissance
est déjà éprouvée insinuant et douce
reux là où il lui reste beaucoup faire
pour être maître du terrain.
Et il faut bien le reconnaître 011 ne
se préoccupe pas assez du parti cléri
cal, 011 ne réagi! pas avec toute l'éner
gie désirable contre cette influence
déprimante. Vingt-six années de régi
me clérical ont amoli les consciences.
Les faibles doutent qu'on en linisse
jamais avec la puissance réactionnaire
et, résignés, se laissent entraîner dans
le mauvais courant, de crainte des
représailles gouvernementales pour
eux et les leurs d'autres, uniquement
préoccupés de satisfaire leurs appétits
et leurs convoitises, se laissent prendre
au fameux argument des vingt-cinq an
nées de prospérité et sacrifient allègre
ment leurs principes leur engraisse
ment, d'autres encore, écœurés, glis
sent l'indifférence totale et s'écartent
de plus en plus de la bataille politique.
Ainsi s'est créée peu peu dans notre
pays une atmosphère détestable qui
prédispose l'égoisine, la lâcheté,
la résignation et qui permet au clérica
lisme de commettre impunément tous
les coups de parti.
Il importe grandement de réagir con
tre cet état de choses; il importe d'édu-
quer la génération qui se lève, de ma
nière ce qu'elle fournisse des hom
mes de combat et non desimpies jouis
seurs s'accommodant au mieux de
leurs intérêts des malheurs du temps.
A ce point de vue, le parti libéral n'a
peut-être pas fait tout son devoir en
vers la génération qui est aujourd'hui
dans l'action et peut-être a-t-il une part
de responsabilité dans la trop facile
victoire du cléricalisme tel que nous le
voyons se développer depuis un quart
de siècle.
MwnÎPnP moyen infail-
nyyicnc, nbje et p8U
carrelages, Tournai.
rasasses esese*e*e*eses
La Chambre.
L'interpellation au sujet du Kasaï et
du cas de M. Begerem a été ouverte
devant une assemblée extraordinaire-
ment nombreuse par un discours de
.V/. Lorand.
Après avoir cité les faits connus
concernant le conflit entre l'Etat et le
Kasoî il a rappelé comment M. Bege
rem fut désigné pour représenter l'Etat
et comment avec son approbation la
compagnie décida l'unanimité de
doubler son capital afin d'avoir une
majorité contre l'Etat.
ANNONCES:
Annonçai 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
On dit qu'un arrangement est sur
venu et que la compagnie reprendra
pour ouze millions tesaciionsde l'Etat
Cependant ces actions 11'ont-ellespas
été évaluées 36 millions
Cet accord nous coûtera gros.
Et la situation particulière de M.
Begerem Député belge, représentant
l'Etat, il est cependant administrateur
de la compagnie c'est-à-dire du comité
permanent. Or les tantièmes accordés
ce comité vont jusqu'à 225,000 fr.
La chambre a voté la loi coloniale
elle doit être respectée. Laissant
l'écart le procès entre le Kasaï et l'Etat,
M. Renkin a soutenu qu'il s'était tou
jours efforcé de défendre les droits de
l'Etat. M. Begerem, membre du comité
permanent, peut rester attaché la
Compagnie du Kasaï jusqu'en 1912,
d'après le texte même de la loi coloniale,
mais le ministre peut le révoquer. Une
telle mesure serait de nature nuire
tous les intérêts.
Dans ses explications en réponse au
discours de M. Lorand, M. Begerem a
soutenu que la question des imcompa-
tibilités ne pouvait se poser avant 1912.
Il a estimé que sa situation était abso
lument légale, et il a nié toucher 40,000
francs il reçoit d'après les bénéfices.
Quoiqu'en pense M. Renkin, il n'est
pas délégué de l'Etat. D'ailleurs, fai
sant partie du comité permanent, et
non du Conseil d'administration, il ne
s'est pas ti'ouvé en présence du gou
vernement. De plus, il n'a pas voix
délibérative. il continuera donc re
présenter ses électeurs.
C'est hautement immoral
De par cette attitude l'Etat se trouve
en état d'infériorité dans le Kasaï.
De pareilles pratiques ne peuvent
continuer, il ne faut pas que les finan
ciers soient maîtres du pays. M. Rexx-
kin devrait révoquer M. Begei'em
Si ia majorité et le gouvernement
ix'agissent pas il réalisera la prédiction
que le parti clérical doit linir par la
finance.
Après quelques mots de M. Sehol
laert attaquant l'ordre du jour Masson,
et de M. Masson le défendant il fut mis
aux voix et repoussé par 68 voix contre
66 et 2 abstentions MM. Tibbaut et
Begei'em.
Encore une fois la majorité n'a
échappé un camouflet que gi'âce
l'absentéisme de l'opposition il maix-
quait quatorze membxœs gauche.
Ville de \liiliues.
L'Adminisli'ation communale de Ma-
lines a décidé d'organiseï', pendant la
prochaine saison d'été, avec le con
cours de la société Malines-Atti'ac-
tions un grand FESTIVAL INTER
NATIONAL et permanent pour socié
tés d'harmonie, de fanfares, de sym
phonie et de chant.
5000 Fi'ancs de primes.
Ce festival aura lieu les Dimanches
11 et 25 Juin, 2, 9, 16 et 30 Juillet, 6,
13, 20 et 27 Août. (Communiqué.!
lunim pait la force.
Ë'avaituttiHl le ilHmnuche.
(Indépendance.)
«sïSiœœfâî'Siœ ASSISSES
COÛteuX d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. J.-J. De VOS,
Séance du 15 Février 1911.
M. Renkin a annoncé qu'il tiendx'ait
la Chambre au courant des négocia
tions, et que, si celles-ci échouaient,
on lœntrerait dans le pi'ocès. Il saurait
défendre les droits de l'Etat.
M. Franck, protestant contre pareil
le attitude, l'a déclarée intolérable. Ce
n'est pas un ancien xninistre de la
justice donner de pareils exemples.
M. Woeste a opposé alors l'ordre du
jour pur et simple l'ordre du jour de
la Gauche.
M. Tibbaut avait annoncé qu'il ne
voterait pas l'ordiœ du jour pur et sim
ple, le public rie devaixt pas avoir de
doutes malsains.