Chronique de la ville.
PDIERREMBAUX
patrons sur un pied d'égalité ce sera
le seul moyen d'arriver un accord sur
les salaires.
L'orateur s est plaint du peu de satis
faction donné certaines demandes des
ou\ riers surtout en ce qui concerne les
dégâts produits par !•- travaux mi
niers. lia toutefois reconnu qu'en sub-
priumnt le travail des femmes et des
enfants les vœux des ouvriers auront
été réalisés.
Ils réclament des bains-douches
ceux-ci devraient être sans tarder ren
dus obligatoires.
Donnant son approbation au projet
M. IVoeste a argumenté contre la ré
serve des mines et la clause de rachat
des concessions. Il ne faut pas toucher
aux intérêts privés l'Etat ne peut leur
être substitué. La loi mérite d'être
adoptée telle qu'elle est présentée.
La Police.
Nous avons relaté, naguère, les
exploits d'un de nos policiers, qui fut
le burlesque héros d'un petit Fort
Chabrol Yprois.
Ce même personnage ne repose
pas sur ses lauriers, en l'occur
rence la paire de sabots d'un petiot
niché dans un noyer dégarni.
Un nouvel exploit ne manquera
pas de le signaler ses protecteurs
et maîtres.
Voici le fait
Quatre gamins se trouvaient grou
pés, Mardi soir, vers 6 heures, au
Vijfhoek&X. causaient joyeusement.
Voilà que s'amène, majestueuse
ment, d'un pied lourd d'argile, le
plus beau fleuron de notre gent
policière. Le groupe ne semble
pas avoir aperçu Sa Majesté et,
suprême irrévérence, ne s'écarte pas
devant Elle.
C'est alors qu'un formidable «Chir-
culey résonne provoquant la stu
péfaction suivie d'hilarité dans le
petit groupe. L'agent est vexé
offense la police, clame-t-il et d'un
bond il s'élance et empoigne coura
geusement le plus petit des révol
tés, le traînantbrutalementàl'amigo.
Cette arrestation, passablement
illégale, soulève l'indignation d'un
digne magistrat, homme de cœur,
qui, passant au même moment,
s'était enquis des causes de l'attrou
pement qu'avait provoqué cette scène
révoltante. Grâce sa généreuse in
tervention, le gosse n'eût le temps
de moisir dans le sombre cachot.
De grâce, Messieurs de la police,
un peu plus de... civilisation et d'hu
manité.
Nous ne réclamerons pas du tact,
ce serait demander plus que vous ne
pouvez donner.
La conférence flamande de M.
Baertsoen, contre la flamandi-
sation de l'Université de Gand.
Nous publions ci-après le compte-
rendu qui nous a été envoyé de l'inté
ressante conférence donnée Dimanche
dernier par M. Baertsoen, avocat et
ancien échevin Gand. Nous aurions
accordé la même hospitalité une re
lation de la conférence de M. Ver-
couillie, si la demande nous en avait
été faite. Nous avons du reste annoncé
les deux conférences, car nous esti
mons qu'il est bon que nos lecteurs
connaissent les deux points de vue,
bien qu'à Ypres la cause de ilamandi-'
sation intégrale de l'Université de
Gand ne paraisse pas compter beau
coup d'adhérents.
Cette conférence, comme nous Ta
rions annoncé, a eu lieu Dimanche
dernier, 3 1/2 h. de l'après-midi, la
grande salle de la Bourse, rue Carton,
Ypres. Le public était nombreux et
recruté en majeure partie parmi la
classe bourgeoise avocats, magistrats,
médecins, professeurs, négociants, etc.
Nous avons été heureux aussi de cou- j
stater la présence de diverses person- j
nalités catholiques, la conférence se
donnant d'ailleurs en dehors de tout
esprit de parti.
M. Baertsoen a débuté en se présen
tant lui-même au public et en lui faisant
connaître qu'il est Gantois, né Gand,
de parents flamands qu'il avait fait
toutes ses études Gand et que, depuis
plus de 28 ans il y exerçait les fonctions
d'avocat. Membre du conseil communal
de la ville de Gand depuis vingt-cinq
ans et échevin pendant une période de
13 ans, l'orateur s'est donc présenté
comme véritable Flamand d'origine,
d'éducation et de vie journalière,
n'ayant rien de commun avec ces Fla
mands abâtardis dont les Flamingants
parlent avec tant de mépris.
Mais quoique Flamand de cœur, ai
mant son pays et sa langue, l'orateur
n'est pas du tout flamingant, et il en
fait connaître les motifs. Il ne sait pas
comprendre comment il est possible
de vouloir encore maintenir sous l'é-
teignoir de sa petite langue, un petit
peuple comme le nôtre déjà enclos
dans des frontières étroites et forcé de
chercher, de toutes les manières, au
dehors, une expansion pour ses be
soins de développement, alors surtout
que ce petit peuple a, sa portée im
médiate, une grande langue mondiale,
parlée partout autour de lui, qu'il ap
prend volontiers et facilement, et qu'il
sait lui être nécessaire et indispensable
pour faire sa trouée dans le monde. line
sait pas comprendre comment il est
possible de combattre les vrais intérêts,
les aspirations, les besoins naturels du
peuple flamand sous prétexte de lui
conserver son caractère distinctif, sa
personnalité. La personnalité d'un peu
ple n'a rien voir avec une langue qui
lui serait propre la Suisse et les Etats-
Unis d'Amérique sont là pour le prou
ver.
Mais personne ne veut priver le peu
ple flamand de sa langue. On ne détruit
pas une langue. Ce qu'il importe, c'est
de procurer notre pauvre petit peuple
les moyens d'apprendre l'une des trois
grandes langues qu'il a ici sa portée,
et notamment le français qu'il peut fa
cilement s'assimiler sans renoncer
sa propre langue. En agissant ainsi, on
agit d'une façon absolument patrioti
que, car le patriotisme ne consiste pas
du tout flatter le peuple en lui disant
qu'il est le premier peuple du monde,
que sa langue est la plus belle des lan
gues et qu'il n'est pas nécessaire qu'il
en connaisse d'autres
L'orateur en vient la question de
la llamandisation de l'Université de
Gand. Il examine d'abord les motifs
pour lesquels la majorité des Gantois
et de la population flamande ne veulent
pas voir llamandiser l'Université de
Gand et fait l'historique de la question
depuis sa naissance, c'est-à-dire depuis
181)0. 11 serait trop long de nous éten
dre ici sur ce pomt.
L'université de Gand a été fondée en
1817, sous le régime Hollandais. Per
sonne, ce moment-là, n'a songé
faire donner les cours en flamand. Il y
avait pour cela une bonne raison. Le
français était depuis des siècles la lan
gue véhiculaire pour l'enseignement de
la bourgeoisie quiconque avait reçu
un peu d'instruction, parlait le français.
Nous étions ici sous l'influence d'une
civilisation exclusivement française.
Les flamingants peuvent le déplorer,
mais c'est un fait. Seulement, ils
prétendent que cela provient de la
tyrannie exercée par la domination
française. Cela n'est pas la domi
nation française de 1795 jusqu'à 1815
a duré trop peu de temps pour pro
duire une pareille situation sociale.
La vérité est que le français a été em
ployé depuis des siècles en Flandre
côté du Flamand, par tous ceux qui
possédaient un peu d'instruction, prin
cipalement par la bourgeoisie et cela
autant dans les villages que dans les
villes. Cette situation existait déjà de
puis les XIIL et XIVe siècles, inaiselle
est due principalement la maison de
Bourgogne qui a régné ici durant le
XVe siècle. Depuis lors toute notre civi
lisation est pénétrée de l'influence
française. Ceci est une vérité historique
qu'on peut déplorer mais qu'on ne peut
niei. Et cette civilisation française a
continué exister dans nos provinces
flamandes durant les XVIe, XVII* et
XVIII* siècles, c'est-à-dire sous la do
mination espagnole et sous la domina
tion autrichienne. Sous ces deux régi
mes on n'a parlé ici ni l'Espagnol, ni
l'Allemand, maison a continué parler
le français et le flamand, les deux lan
gues en même temps, car toute notre
civilisation en Flandre est bilingue. La
situation était donc ainsi quand, en
1817, on fonda l'Université de Gand.
L'on savait fort bieu que tous les étu
diants qui allaient y suivre les cours
possédaient la langue française, et
comme cette langueétait en outre, dans
toute la Belgique flamande, la langue
véhiculaire de l'enseignement moyen,
qu'elle était surtout la grande langue
scientifique pour tout le pays, personne
n'a jamais songé donner les cours en
flamand. On s'en serait moqué en ce
temps-là, si quelqu'un avait fait une
proposition de ce genre. Et cependant
on était sous le régime Néerlandais
D'ailleurs, si, ce moment, on avait
voulu fonder une université flamande
on n'aurait pas trouvé de professeurs.
On a dû faire venir au début, des pro
fesseurs de France et d'Allemagne. Les
flamingants qui veulent maintenant
créer une université flamande, se figu
rent qu'ils trouveront immédiatement
les professeurs nécessaires. C'est une
profonde erreur. Il y a, il est vrai, un
certain nombre de flamingants qui se
flattent d'être même de pouvoir don
ner l'enseignement dans la nouvelle
université. Mais de la présomption
n'est pas de la capacité. La plupart
de nos chefs flamingants ne sont pas
de grands savants et il serait très diffi
cile de créer un corps professoral ca
pable et expérimenté. On a éprouvé
cette difficulté en 1817 et l'on a dû
s'adresser l'étranger. Et c'est ainsi
qu'on a trouvé des hommes comme le
grand philosophe français Huet, et le
grand jurisconsulte allemand Haus. Il
n'aurait pas été possible d'attacher ces
grands savants notre université si
l'enseignement avait dû y être donné
en flamand. Plus tard encore, tous les
professeurs dont les talents éminents
ont porté la renommée de notre uni
versité l'étranger, auraient été inca
pables de donner leur enseignement
eti flamand.
C'est par l'enseignement donné en
Français que l'université Gantoise est
devenue le pivot de l'épanouissement
scientifique en Flandre. Des centaines
et des centaines d'étudiants sont sortis
de cette université comme médecins,
comme avocats, comme ingénieurs,
comme savants dans toutes les bran
ches. Nous ne voulons pas qu'on dé
truise un pareil foyer de science, pour
le remplacer par une nouvelle univer
sité flamande dont personne ne sait ce
qu'il faut en attendre.
Il n'est pas permis, dans un pays, de
détruire les richeses d'art, les monu
ments, édifices, églises, etc. que nos
ancêtres nous ont laissés. Eh bien, s'il
n'est pas permis de détruire les riches
ses matérielles d'un pays, il ne peut
être permis davantage de détruire ses
richesses intellectuelles. L'université de
Gand est le joyau de la richesse intel
lectuelle des Flandres. Pareil joyau,
pareille richesse intellectuelle ne se
créent par en un jour. Pareil trésor
est plus difficile accumuler qu'un
trésor matériel. Le fait que le dévelop
pement des classes les plus instruites
de notre population s'est toujours fait
en français, dans notre pays, depuis le
15e siècle, ajouté cet autre fait que
le français est une des grandes langues
scientifiques du monde, doit nous en
gager conserver ce grand instrument
de civilisation que nous avons le bon
heur de posséder et qu'il serait insensé
de détruire pour le remplacer par un
autre instrument dont personne ne
connait la valeur. Ce serait de la bar
barie, de labarbarie pire que celle des
iconoclastes au 16e siècle.
L'orateur s'étend ensuite sur les mo
tifs matériels pour lesquels les gantois
veulent conserver leur université fran
çaise, dont la llamandisation aurait
pour résultat immédiat le départ des
étudiants Wallons et étrangers, etc.
Quels sont les arguments des flamin
gants M. le Professeur Vereoullie qui
est venu donner il y a 8 jours une con
férence Ypres, nous les a fait connaî
tre. M. Vereoullie a dit que dans l'his
toire anciennede Belgique il n'a jamais
été question de flamingants. Gela est
vrai, comme il est également vrai que
tous les états de Belgique étaient bilin
gues. Mais M. Vereouillie dit qu'il
n'existait pas de flaminganls parce que
tous les bourgeois du pays flamand
connaissaient le flamand et qu'il n'en
est plus de même aujourd'hui. Cela
n'est pas exact. La vérité est qu'on ne
s'occupait pas alors de ces questions.
Et pour ce qui concerne le flamand, il
n'était pas mieux parlé ou écrit que
maintenant. Les deux langues étaient
tellement mêlées qu'on ne distinguait
presque plus la langue française de la
langue flamande. Comme preuve l'ora
teur cite des extraits d'un vieux petit
livre <c De Nederlandsche Woorden-
scluit de 1003. Ce sont tous des mots
français avec une terminaison flaman
de. Tous les bourgeois de nos jours
savent parler flamand de cette maniè
re. Les savants eux-mêmes parlaient et
écrivaient dans cette langue. Damhou-
der, en 1552, écrit sa Prakticke in crimi-
neele zaken et il y parle van de rna-
nier van proeedeeren in processen
crirnineel, hoe men de crimen aan
den juge doet kennen van
accusatien, denonciatien, exceptien,
presomptien, van precedente difl'a-
matie.... etc. Beaucoup de Wallons
pourraient écrire le flamand de cette
façon.
M. Vereoullie a dit que la situation
s'était einpirée sous la domination
française. Celle-ci a été de trop courte
durée pour avoir eu ce résultat.
En 1815, a dit M. Vereoullie, quand
notre pays fut réuni la Hollande, des
mesures furent prises pour améliorer
la situation. A ce propos, on peut citer
la fondation de l'Université française
Gand.
Après 1830, la situation a empiré, et
alors les flamingants sont arrivés.
Si les flamingants, depuis 1846, depuis
J.-Fr. Willems, avaient travaillé pour
enseigner le français au peuple, il n'y
aurait pas eu de question de langue
dans notre pays.
L'orateur rencontre et réfute tour
tour les arguments développés par M.
Vereoullie, et s'élève ensuite contre les
tendances particularistes des flamin
gants, semblablesà cellesdes Tchèques
et des Magyars, et qui ne peuvent abou
tir rien.
La conclusion de cette brillante con
férence, interrompue diverses repri
ses par les applaudissements de l'audi
toire, c'est que nous devons tous tra
vailler au développement, la prospé
rité et la grandeur de la Patrie. En
faisant apprendre le français la popu
lation flamande, nous travaillons pour
la plus grande utilité du peuple flamand,
nous travaillons pour la prospérité, la
richesse et la force de notre chère
Patrie.
Cette chaleureuse péroraison fut
accueillie par les acclamations de la
salle entière.
Immédiatement après la conférence
de M. Baertsoen, M. le Lieut-colonel
Hennequin, secrétaire général de l'As-
sociation flamande pour la vulgarisation
de la langue française, fit connaître le
but et l'utilité de cette société, érigée
Gand en dehors de tout esprit de parti
et dont font partie des notabilités catho
liques telles que Mgr. l'évèque de
Gand, M.- Steyaert, président du Tribu
nal de première instance de Gand, etc.
et engagea ses auditeurs fonder une
section Ypres.
GRfth
DURS
A
POLI
IMA1JÉI
ECAUSSINNE5
MONUMENTS
FUNÉRAIRES
«8 CVTKJ -Ï5
Académie de médecine.
L'Académie Royale de médecine de
Belgique, a nommé, au cours de sa
dernière séance, notre concitoyen, M.
le docteur P. Nolf, chargé de cours
l'Université de Liège, comme membre
correspondant.
Toutes nos félicitations.
Théâtre d'Ypres.
Nous regrettons pour M. Flori
qu'il n'y ait pas eu plus de monde
la représentation donnée sur notre
scène, Lundi dernier. Il y avait trop
de vide aux premières. Les absents
ont eu tort, car, vraiment, la troupe
de M. Flori méritaitune sallecomble.
Le programme était composé de
deux opéras comiques et de quelques
(Carrières)
PRIXÀFORFAIT
POSÉS
AU CIMETIÈRE
Catalogue
franco
gratuit
sur demande