Hyg Dimanche, 5 Mars 1911. 7 I année. 10. Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de Arrondissement. L UNION FAIT LA FORCE. Vires acquikit einuo. PRIX l) K L'ABON N E M K NT pour la villb Par an -4 francs pr la provi.ncb Par an ~L fr. 50 pr lepramiBr Par an 0 fr. 60 On s'abonne au oureau du journal, «us ds Oixuuae, al, Yim-s. laaouees. les fans divers et les réelauns so it reçus pur l't rtai n mi 1 Va ;s u -s Lit F to i es tu bureau du Progrès. Pour la i»i t'iené m leatrs les Jeu P. iu Iris, .'il exelusiv.:aa it au Ouuiptoir de PablicLé Ji(JQ0 53 CJIdiSli), li, Boulevard Atispjch, Bruxelles, téléphooe 3430. Leur démocratie. De la Gazette Ah, nous venons d'avoir un bel exemple de ce qu'elle vaut, au fond, leur démocratie Combien de fois, depuis une dizaine d'années, n'a-t-on pas fait parade des fameuses lois sociales Combien de fois n'a-t-ou pas traité les libéraux comme des gens sans cœur, des gens appartenant une caste égoïste et fer mée, une caste de colfres-forts Un vote du Parlement vient de mon trer d'une façon éclatante où sont les véritables démocrates. Et c'est un vote important, sur lequel ii faut appuyer. Oh 1 il a passé bien inaperçu, et peut-être nous trouvera-t-on bien au dacieux de vouloir y revenir le sujet est si peu folâtre... Il s'agjt d'un amendement la loi sur les mines présenté par M. Hector Denis. En quoi consistait cet amendement A créer une Société nationale d'habi tations ouvrières, copiée sur le patron de la Société nationale des chemins de fer vicinaux. La Droite n'eu a pas voulu. Il y a vingt-sept ou vingt-huit ans, les libéraux, les affreux doctrinai res les gens sans cœur qui gouver naient le pays, les gens, qui n'ont ja mais rien fait pour le peuple pas même aboli les lois sur la grève, pas même créé la mutualité, la coopérative et la Caisse d'Epargne avaient imagi né, dans un but de progrès, pour com pléter utilement, sagement, l'outillage économique de la nation ce qui ne consistait pas pour eux jeter les mil lions dans des travaux superflus ou dangereux, cet organisme nouveau qui depuis, malgré les imperfections qu'y ont apportées les cléricaux, a rendu tant de services la coopération des pouvoirs publics dans la formation d'une Société. C'était très hardi, surtout pour l'épo que. iMais le grand ministre qui avait eu cette, idée-là, M. Charles Graux, n'était ni un halluciné, ni un rêveur c'était un esprit clair, aux visions net tes. Ce qu'il a fait il y a plus d'un quart de siècle peut-être copié l'étranger. C'est un monument solide du progrès. Eh bien M. Hector Denis avait pen sé, avec raison, que cette idée-là, on pouvait l'appliquer aux habitations ou vrières. Il s'était dit qu'un organisme semblable rendrait, ce point de vue, les plus grands services. C'est que, malgré toutes les vantar dises cléricales, la loi sur les habita tions ouvrières est fort insuffisante. El le est impuissante, notamment, devant le très gros problème qui se pose en Campine. Que va-t-il se passer, en effet, très brève échéance, dans la nouvelle ré gion minière C'est que des charbonnages vont être mis en exploitation. Or, il faut environ deux mille ouvriers par puits. Deux mille ouvriers, cela fait six mille personnes, en comptant les femmes, les enfants, les fournisseurs, les petits artisans, etc. C'est un gros village. Où va-t-on loger les milliers et les milliers d'ouvriers il y a quarante ou cinquante concessions! qui, d'ici dix ans, vont être amenés dans le Lim- bourg Va-t-on les encaserner dans ces sombres corons qui attristent nos contrées industrielles lions-nous les livrer aux multiples entrepreneurs qui vont construire là, sans aucun plan d'ensemble, sans observer aucune des règles si lumineusement coordonnées par la conférence des Comités de pa tronage qui se tint naguère Hasselt, qui vont construire là des centaines et des centaines de pauvres habitations où les mineurs futurs seront parqués comme on parque du bétail Une Société nationale des habita tions ouvrières aurait pu rendre, cet égard, les plus précieux services. Elle aurait pu créer, dans le Limbourg, quelques-unes de ces riantes cités-jar dins que l'Angleterre et l'Allemagne offrent notre admiration, de claires cités faites de cottages coquets séparés par des baies vives, entourées de jar dins, le long d'avenues plantées d'ar bres des cités bien orientées, pour vues d'eau, de gaz, d'égouts, pourvues surtout en abondance d'air et de lu mière. Mais cela n'eût pas fait, semble-t-il, les affaires de ceux qui ont de la poli tique la plus mesquine conception et qui ramènent tout l'idée électorale, fi ne faut pas que les ouvriers soient indé pendants. li faut, s'ils veulent avoir leur habitation, qu'ils passent par l'intermédiaire d'une société ou d'un patronage d'un cléricalisme bien ac centué. A l'honneur de quelques catholiques, il faut dire que, dans les Congrès, les conférences, quelques personnalités de ce parti ont adhéré franchement l'idée de M. Hector Denis, qu'ils y ont applaudi. Mais entre leur désintéresse ment de savants et de philanthrophes, et les préoccupations électorales des politiciens de la Droite, quel abîme N'importe, il faut retenir ce vote. Il faut en montrer la tendance et l'impor tance. Il faut le rappeler, chaque occa sion. Et si ces gens-là ont encore l'au dace de suspecter la démocratie loyale, exempte d'arrière-pensée des libéraux, qu'on leur réplique par ce vole d'indil- férents, d'égoïstes et de courtiers élec toraux craignant pour leurs influences. Leur démocratie, on l'a nettement vu une fois de plus, n'est qu'une démo cratie de façade. Tolérance cl charilé. L'interpellation de M. Vandervelde sur les incidents qui se sont passés l'école communale de Muysen nous donne d'édifiantes révélations sur l'état d'âme de ces messieurs. Le conseil communal a choisi pour institutrices deux religieuses. L'une d'elles absolument irréprochable, du reste, dans sa conduite, ayant eu souffrir mille tracasseries dans la congrégation, demandaàl'évèque d'être relevée de ses vœux. Kefus. L'évèque l'engage prier Dieu de lui donner le courage de supporter ses peines avec résignation. Elle le lit mais après une nouvelle épreuve, elle déclara que l'effort qu'on lui demandait excédait ses forces. Elle se dépouilla donc de l'habit reli gieux. Mais comme elle tenait ses pou voirs du conseil communal, elle se représenta l'école en costume laïc pour y continuer son enseignement. Le curé et le vicaire, qui avaient été avertis de son projet se postèrent au seuil de l'école pour lui barrer le pas sage Le vicaire brandissait un bail, et criait cette école est moi, vous n'y pouvez mettre les pieds sans mon autorisation. Il y eut du tapage, du scandale. Les enfants et leurs parents ameutés prenaient parti pour l'institutrice. Des injures furent proférées par les deux ecclésiastiques, et finalement le bourg mestre, quoiqueclérical, intervint pour faire respecter l'institutrice et celle-ci paLt prendre ses fonctions. Mais ce ne fut pas tout. Gette pauvre fille eut le courage de porter plainte contre ses deux iiisul- teurs. Ils furent renvoyés en simple police et condamnés... Condamnés Peut-on se servir de pareille expres sion pour qualifier un jugement qui inflige aux coupables une amende de... un franc, conditionnellement La persécution recommence de plus belle. L'institutrice fut reléguée dans un réduit malsain, trop exigu pour tenir une classe. Mais on installa dans son ancienne classe une institutrice libre (une religieuse) pour lui faire concur rence. Et alors commencèrent toutes les vexations dont l'imagination ecclésias tique est friande. On se livra une pro pagande acharnée pour lui enlever ses élèves on qualifia sa classe d'Ecole sans Dieu on interdit la fin de l'an née aux élèves de la classe inférieure de passer dans la sienne. Toute cette persécution fut organisée avec le cou- cours de l'inspecteur cantonal et des échevins... Voilà comment sont administrées les écoles communales en Flandre voilà comme ou y comprend la liberté d'en- sejgpemeut Et ce cas n'est pas isolé, il est mal heureusement plus général qu'on le pense. WS >SS <-2S Lu succès. L'opposition de la Chambre des Re présentants a obtenu Mardi un succès dont nous ne voulons pas exagérer l'importance, mais qui mérite d'être souligné en assurant l'adoption dans quatre sections sur six du projet de loi de M. Huysmans, sur le travail domi cile. Les cléricaux votèrent contre mais alors que plusieurs droitiers étaient absents, l'opposition était en nombre. Nous nous sommes déjà plaint trop souvent du déplorable absentéisme qui régnait dans les rangs de l'opposi tion, pour ne pas la féliciter cette fois d'avoir surpris nos adversaires. C'est une tactique excellente qui peut réus sir dans des cas plus importants et avoir pour noire politique les meilleurs résultats. Aussi, voulons-nous espérer que libéraux et socialistes y auront constamment recours. <liroiii(jue de renseignement. Les secrétaires et receveurs commu naux viennent d'obtenir des Chambres l'amélioration de leur situation. Ce n'est que justice. Ces utiles fonction naires doivent recevoir une juste ré munération des services qu'ils rendent. Ce bon mouvement des législateurs nous permet d'augurer qu'ils examine ront avec le désir d'aboutir les légiti mes desiderata des instituteurs. 11 est temps que les salaires de famine, dont souffrent quantité de confrères ruraux et de petites villes, soient abolis. Les chefs d'écoles remplissent ac tuellement des formulaires émanant du ministère des Sciences et des Arts, relatifs la fréquentation scolaire au 31 Décembre l'JlO. Ils sont divisés en deux parties l'une se rapporte aux enfants de 6 11 ans l'autre ceux de il ii ans. Pour chaque catégorie, il ANNONCES Aanoac-îs 15 centimes la ligue. Réclames "25 Annonces judiciaires l fr. la ligne. faut distinguer les réguliers et les irré guliers. Or, chose extraordinaire, doi vent être considérés comme réguliers tous ceux qui ont fréquenté la moitié des jours de classe. Ainsi, pour une école ayant été ouverte 240 jours en 1910, il suffira qu'un enfant ait été présent 120 ]ours pour figurer parmi les réguliers C'est tout simplement absurde. Les résultats de cette enquête ne corres pondront pas la réalité. Ils mention neront comme réguliers quantité d'élè ves qui n'ont rien retenu ou pres que de leur trop court passage l'école. Le ministère veut tout prix écarter la question de l'obligation scolaire. On ne peut que dévoiler et stigmatiser les moyens qu'il emploie pour atteindre ce but. Coûteux d'assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. J.-J. Devos, carrelages, Tournai. La Chambre. La Chambre, revenant sur la déci sion qu'elle avait prise Vendredi der nier, a décidé de fixer Mardi l'inter pellation sur la Jonction, la demande de MM. Janson et de Broqueville. Puis, elle a repris la discussion du projet de loi sur les mines. A l'article 15, M. Per- soons a argumenté en faveur de son amendement relatif aux mesures prendre pour assurer la salubrité des mines, mesures qui seront assurées par le Conseil supérieur d'hygiène. Eu combattant la proposition, M. Hubert, ministre du travail, a demandé la Chambre qu'elle lui laisse la responsa bilité toute entière en matière de salu brité. Pais, M. Victor Delporle a répon du certaines allégations fausses a-t-il dit, formulées par M. Prenez, au sujet d'une société qui commettrait des abus scandaleux, l'Economie de Qua- regnon. Il a réclamé ensuite certaines mesures humanitaires prendre en cas d'accident. M. Brenez lui a répondu en maintenant ses accusations premières, au milieu de scènes assez bruyantes Des ouvriers auraient donné de l'ar gent cette société pour bâtir des mai sons et ne verraient ni habitations, ni argent. M. Delporte a riposté et démen ti, et le calme s'étant rétabli, M. Cavrot s'est occupé de l'extension donner aux moyens de combaltre les maladies qui s'abattent sur les mineurs et il a préconisé cet effet la création d'une caisse de secours. En terminant, il a réclamé la liberté du choix des méde cins pour les ouvriers. A la lin de la séance, Si. Hubert est venu annoncer la fin du lock-out de Lessines. La proposition faite par les ouvriers a été acceptée par les patrons. MM. Mabille et Mansail se sont réjouis du résultat obtenu. if iJittiattciif. jpv,p moyen infail- ICiSC, libie et peu Séance du 1' Mars 1911. M. de Ghelbjnck a parlé dans le même sens, puis il a défendu la mutualité libre pour les mineurs M. Maroille l'a attaquée. M. Brenez a appuyé ensuite la pro position de M. Cavrot relative une caisse de secours pour les malades. Ce débat a continué Jeudi M. De Lantsheereministre de la Jus tice, s'occupant nouveau de la fonda tion de Niederfùlbach, a donné de nombreux détails sur les valeurs qu'el le comporte.

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 1