Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 12 Dais 1911.
7 e année. 11.
l UNie!* pait la force.
Vires acquirit kundo.
Les incidents de Muysen.
Du Petit Bleu
La destruction de l'enseignement
officiel est assurément, avec la prospé
rité nationale, l'une des plus belles
besognes auxquelles notre clérical
gouvernement s'est attelé.
La prospérité nationale est chose
accomplie... les causes sont vides, les
grands travaux restent en panne faute
d'argent, les fonctionnaires de l'Etat
attendent vainement les améliorations
qui leur furent promises en période
électorale. De ce côté, donc tout est
bon
Mais en ce qui concerne renseigne
ment il reste encore pas mal de choses
faire.
Les incidents de Muysen, qui ont eu
leur écho au Parlement, montrent que
les cléricaux ne s'estiment point sa
tisfaits des résultats obtenus. Ils satis
feraient de moins difficiles cependant.
Mais on sait que la gent cléricale,
quand elle a tout obtenu, veut obtenir
davantage encore. Peu importe le
choix des moyens
A Muysen, on a assisté un boycot
tage infâme auquel une institutrice a
résisté, seule, héroïquement peut-on
dire, défendant ses droits pas pas,
luttant contre l'astuce et la perlidie des
nonnettes d'anciennes coreligion
naires, entre parenthèses et se trou
vant obligée, finalement, d'appeler
son secours les pouvoirs publics de la
commune.
Les instigateurs de cette campagne,
et ceux qui se tirent leurs valets, fu
rent condamnés en justice de paix, ils
avaient, en etfet, cru pouvoir se servir
de l'injure pour hâter leur victoire
Procédé qui leur est assezcoutumier
d'ailleurs et qui n'est pour étonner
personne. Mais il devient, croyons-
nous, d'urgente nécessité de signaler
en toute occasion, leur manière de
faire et d'éditier le pays sur la douceur
évangélique de ces serviteurs d'un
Dieu de bonté et de miséricorde...
La detle belge.
Mardi delà semaine dernière la det
te belge était cûtée 91 fr. 45 le Mardi
7 courant, elle était tombée, 90 fr. 45.
Un franc de baisse en huit jours; une
chute d'un pour cent sur la valeur no
minale, voilà quoi nous a conduit
l'admirable gestion financière des mi
nistres catholiques.
«sass-aes-as-ss-a; ,®S"®<œS'ŒS.®s a*?®!
La Chambre.
Question posée le 2 Mars par M.
NOLF M. le ministre des chemins de
fer
Les trains de voyageurs subissent de
fréquents retards sur la ligne d'Ypres
Courtrai par suite de l'encombrement
de la voie, où le trafic est des plus in
tenses. En attendant L'établissement
d'une double voie, dont la nécessité
s'impose, M. le ministre ne pourrait-il
pas autoriser des croisements de trains
dans certaines haltes, telle que celle de
Houthem, ce qui porterait partielle
ment remède la situation que je si
gnale.
La ligne d'Ypres Courtrai a eu sa
part des difficultés d'exploitation pro
voquées, cet hiver, par des causes
multiples, et principalement par les in
tempéries, mais le tratic n'y est pas par
ticulièrement intense.
Il n'est pas possible de prévoir, dès
présent, l'époque laquelle la double
voie pourra y être établie.
L'administration des chemins de fer
examinera, quand le besoin s'en fera
sentir, s'il est possible et utile d'auto
riser des croisements de trains àHout-
hem (la seule halte située entre Ypres
et Courtrai).
L'affaire de Muysen.
La discussion de l'interpellation est
reprise.
A la fin de son discours, M. Wauwer-
mans provoque de vifs incidents en
s'écriant que ceux qui quittent l'habit
religieux, c'est parce que le vœu de
chasteté leur pèse autant que la robe.
Les huissiers et les droitiers s'inter
posent.
Après les explications de M. Hubin,
M. le Président retire sa proposition.
Lorsque M. Hymans termine son
discours, le président donne lecture
d'un ordre du jour blâmant l'adminis
tration communale de Muysen.
Le chef du cabinet mis en échec.
Celle-ci est mise aux voix et rejetée
par 79 voix contre 10 (Longs applaudis
sements gauche.)
S'apercevant que la majorité n'était
pas en nombre une grande partie des
droitiers s'était retirée au moment du
vole.
Les ministres eux-mêmes avaient
quitté leur place, et M. Schollaert était
reslé seul au banc du gouvernement.
L'ordre du jour Vandervelde et Mas-
son est adopté par 75 voix contre 13 et
une abstention. (A.pplaudissements pro
longés gauche).
La gauche socialiste crie Démis
sion démission sur l'air des lam
pions.
Reprenant la motion d'ordre qu'il
n'avait pu développer la veille, M.
Hoyois s'est occupé des conséquences
du pairage et a demandé que l'on s'en
tende une bonne fois ce sujet. La
veille, M. Bôval avait pairé avec M.
Royer or M. Royer a pris part au vote
mais en s'absteuant. Sans lui, la Cham
bre n'eût pas été en nombre.
M. Hoyois a terminé en demandant
au bureau d'examiner s'il n'y avait pas
lieu de déterminer dans le règlement
les effets du pairage. M. le président a
répondu que ce n'était pas là une ques
tion réglementaire.
Le pairage est un engagement entre
deux collègues.
La motion de M. Hoyois a été com
battue par M. Giroul, qui l'a qualifiée
de manifestation de dépit, et par M.
Vandervelde.
M. Royer, a-t-ildit, afaithiercequ'on
a fait cent fois Droite aussi bien qu'à
Gauche, et M. Hoyois n'a fait que met
tre en lumière l'incroyable attitude de
la Droite la séance de Mardi.
Après les explications de MM.
Cc-oreman et Schollaert, l'accord est
absolu, a proclamé M. Ilymans. Mais,
toutefois, il est inadmissible que les
députés et les ministres désertent leur
poste pour empêcher un vote. Si cela
était admis en principe, la Gauche
pourrait recourir l'abstention pour
empêcher la Droite de délibérer. Dans
tous les cas, le vote est acquis Evi
demment, a ajouté M. Cooreman, et
l'incident a été clos.
La Chambre a abordé en suite le pro
jet de loi sur la pension des mineurs.
M. le ministre du Travail exposant le
projet, a dit pourquoi il ne s'appliquait
qu'aux seuls mineurs. Puis, ii a ana
lysé les projets qui avaient procédé le
sien, interrompu souvent par les dépu
tés socialistes. Et il a fait valoir de
nombreux arguments en faveur du
texte gouvernemental.
Il a émis l'espoir que l'extrème-gau-
che le voterait.
Le Sénal.
La loi sur les jeux.
On continue la discussion de l'inter
pellation de M. Verbeke sur l'applica
tion de la loi sur les jeux.
Nous ne voulons pas qu'on fasse
d'Ostende un tripot réglementé.
La loi ne punit que les exploitations
et la publicité du jeu. 11 y a donc lieu
de trouver des amendements.
Si nous faisions une exception pour
Ostende, nous serions bientôt amenés
montrer la même tolérance vis-à-vis
de toutes les villes qui peuvent se dire
stations balnéaires.
L'incident est clos.
Budget du Congo.
On aborde la discussion du budget
du Congo.
L'orateur développe néanmoins lon
guement la règle suivie par le ministre
pour l'établissement de son budget.
La séance est levée.
nyyicnc, |îbje et peu
coûteux d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. J.-J. D8VOS,
carrelages, Tournai.
L'IJimersilé flamande.
Nous recevons la lettre suivante que
l'impartialité, en dehors de toute ques
tion de droit de réponse, nous fait un
devoir d insérer
Paraissant te MPintanc/tc
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4 francs
p' la province Par an 4 fr. 50
p' létranger Par an G fr 60
On s'abiQiie au bureau Ju journal, hue de Ûixnuue, ai, Yphes. Las annoices, les faits
divers et les réclamas soui reçus pur l'a tu lisse-n tut I V ira. ;i s lut F m 1res 11 bureau
du Progrès. Pour la or -aliéné e i leur-, is de h Pi m 1res, .'il ;..:r exelusivem ;nt au
Comptoir de Publicité JACQUES TdtdSS UtJ, 4i, Boulevard \uspacli. Bruxelles,
téléphone 5230.
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Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames '25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Réponse du ministre.
Séance du 7 Mars 191 i.
M. Hubin, indigné, traite M. Wau-
wermans de répugnant jésui te et s'avan
ce vers lui pour le cracher au visage.
M. Woeste demande l'application de
l'art. 55.
M. le Président déclare appliquer
M. Hubin, la censure avec inscription
au procès-verbal.
M. Schollaert oppose l'ordre du
jour VauderveldeetMasson, laquestion
préalable.
Séance du Mercredi 8 Mars 1911.
M. Schollaert a reconnu que le paira
ge ne devait pas empêcher un membre
d'être présent et M. le Président et M.
Janson ont constaté que M. Royer avait
le droit d'agir comme il l'a fait.
Séance du Mercredi 8 Mars 1911.
M. de Lauier appuie les observations
présentées par M. Verbeke puis M.
Wiener établit dans un long discours
que l'application de la loi n'est pas
conforme au sens que lui a donnée M.
le ministre Van den ifeuvel et le Parle
ment.
M. De Lantsheereministre de la
justice déclare que le gouvernement
tiendra la main ce que la loi soit res
pectée. Je n'ai pas dit-il, donner ici
une consultation sur la manière de
constituer des cercles de jeux. Il existe
dans les grandes villes des cercles qui
ne contreviennent pas la loi, mais ils
ne comptent pas, comme le Club d'Os-
tende, environ 6,000 membres.
M. Verbeke exprime ses regrets de
ne pas obtenir satisfaction auprès du
ministre de la justice.
M. Keesen rend hommage au minis
tre des Colonies. Il n'y a plus que deux
sénateurs dans l'hémicycle.
L_| wri jpnp moyen infail-
Gand, 7-3-11.
Monsieur le Rédacteur,
Votre compte-rendu (26 Février) de la
conférence de M. Baertsoen du 19 Février
me suggère quelques réflexions que je me
permets de vous adresser Je n'invoquerai
pas mon droit de réponse quoique je sois
mis directement en cause, mais je vous les
communique en compensation de l'absence
de compte-rendu de ma conférence du 12
Février et ainsi vos lecteurs auront une
idée du point de vue flamand.
La conférence de M. Baertsoen a été un
plaidoyer en faveur du maintien de l'Uni
versité française de Gand il ne résulte pas
de votre compte-rendu si l'orateur s'oppose
aussi la création d'une Université flaman
de soit Gand, soit ailleurs.
Sans m'avoir entendu et sans savoir
exactement ce que j'ai dit, il m'a réfuté.
C'est une méthode qu'aucune Université,
pas même une Université flamande, ne
prendra jamais sous sa protection.
11 a rappelé ses treize ans d'échevinat.
Cela me rappelle aussi un petit fait. Dans
les premières semaines de 1909, après la
chute de notre collège homogène, il a fait
en un flamand très correct dans un de nos
cercles de quartier une excellente conféren
ce sur la question échevinale. Quelle im
pression a-t-il produite Tout son audi
toire, d'une seule bouche, disait: Com
ment, cet homme sait le flamand? Pourquoi
alors s'est-iitenu pendant treize ans l'Hô
tel de Ville comme s'il ne le savait pas
Il s'est cependant vanté de n'avoir rien
de commun avec ces Flamands abâtardis
dont les flamingants parlent avec tant de
mépris. Je n'ai dans ma conférence parlé
avec mépris de personne.
L'éteignoir de la petite langue, sous le
quel les flamingants veulent maintenir
notre pauvre petit peuple, a fait les frais
d'une longue tirade. 11 est facile de triom
pher d'un contradicteur, - lorsqu'on lui
prête, permettez-moi le mot, des idioties.
Les flamingants font une différence es
sentielle entre la langue dans laquelle on
vit, qui est l'instrument de toute culture
intellectuelle et morale, la langue nationale
enfin, et les langues qui servent de moyen
de communication, les langues étrangères,
parmi lesquelles se trouvent les prétendues
secondes langues nationales. Comment les
flamingants en voulant que le Flamand
vive en flamand, veulent-ils l'empêcher de
savoir les langues étrangères et de prendre
contact avec les autres civilisations Tous
les autres peuples civilisés vivent dans leurs
langues nationales cela les empêche-t-il
desavoir les langues étrangères A l'heure
actuelle les Allemands, les Français, même
les Anglais apprennent avec ardeur les
langues étrangères, et l'on fait semblant de
croire que les flamingants voudraient em
pêcher les Flamands d'en apprendre
Un long paragraphe du compte-rendu est
employé pour nous dire que le flamand n'a
pas même été sous le régime hollandais la
langue de l'Université de Gand fondée en
1817 il donne même entendre que c'était
le français. Et plus loin il cite ironiquement
comme mesure prise par Guillaume I pour
améliorer la situation, la fondation de l'Uni
versité française de Gand.
J'ai peine croire que cela a été dit ce
serait trop énorme 11 est vrai que la Flan
dre libérale a servi différentes reprises la
même légende. A cette époque il n'était
pour aucune université de la langue natio
nale l'enseignement universitaire dans
toute l'Europe se faisait en latin donc pour
les trois universités de Guillaume I, celle de
Gand, de Louvain et de Liège, la question
de l'enseignement par le français ou le fla
mand ne se posait même pas on enseignait
en latin.
Ce n'est que plus tard que partout les
langues nationales se sont substituées au
latin et les vieilles perruques d'alors voyaient
dans ces substitutions la destruction et la
ruine du haut enseignement Ces substitu
tions l'ont au contraire renforcé et en ont
augmenté l'éclat, il en sera de même pour
la substitution <±u flamand au français
l'Université de Gand.
Je ne serais pas complet si je ne disais que
déjà du temps de Guillaume I il y avait
des exceptions a la règle universelle du
latin. Ainsi Gand, deux professeurs en-