La séance publique est levée 6
heures 15 minutes.
Contre le projet Seiioilaeii
l,a campagne contre le projet de
loi scolaire élaboré par M. Schollaert
est commencée. Dans un meeting
électoral tenu samedi soir Schaer-
beek, M. Paul Hymans en a fait la
critique, et on peut dire qu'après le
magistral discours du leader libéral, il
n'en reste rien. Voici les passages
essentiels de ce discours, qui sera lu
avec plaisir par tous les libéraux
Le parti catholique vient de se
lancer dans une entreprise audacieuse
plus audacieuse que celle de 1857
et 18(J;t, qui ont déchaîné des oura
gans. En 1857, il s'agissait de confes-
sionnaliser la charité en 1899, il
s'agissait par une loi électorale, habi
lement confectionnée, de mutiler la
volonté des grandes villes. Aujour
d'hui, il s'agit de coufessionnaliser
l'éducation nationale. Si nous ne pro
testions pas, nous renierions notre
passé, nous renoncerions toutes les
espérances de l'avenir. (Vifs appl.)
C'est pourquoi les deux gauches se
sont associées dans un mouvement
commun de protestation unanime.
Nouveaux appl.)
Notre opposition sera persistante
elle sera longue, s'il le faut nous sen
tons, en réalité, que nous luttons pour
la vie. ApplaudissementsQuand on
cherche disséquer ce projet, si adroi
tement présenté et combiné, où la
pensée inspiratrice est dissimulée si
habilement, on se rend compte sans
grande peine de sa portée réelle.
Qu'est-ce que l'on veut en réalité
Si l'on va au fond des choses, l'on voit
que l'on ne cherche même plus
réaliser l'égalité On cherche instal
ler les congrégations religieuses dans
une situation inexpugnable, et les
mettre l'abri des mauvaises fortunes
de l'avenir. (Bravos.)
Aucune pensée pédagogique n'est
la base du projet il n'y a rien qu'une
pensée politique, une pensée électora
le. L'école a, pour les cléricaux, tou
jours été considérée comme le vesti
bule du bureau de vote. Ce sont les
batailles électorales de l'avenir que l'on
veut préparer. Il y a quelques mois M.
Henri Francotte, une personnalité du
parti catholique liégeois, disait Don-
nez-nousdebonnes écoles et nous vous
ferons de bons électeurs M. Verhae-
gen a constaté, en poussant un cri
d'alarme, que les deux tiers des nou
velles couches électorales, allaient
l'opposition. C'est là qu'est l'origine de
la réforme scolaire, destinée confes-
sionnahser l'enseignement. Il y a au
fond du projet une pensée électorale
le reste n'est que subterfuge
Ou savait que l'opposition résisterait
tout système établissant l'égalité des
subsides on savait qu'une agitation
naîtrait du dépôt du projet. On savait
que nous demandons l'instruction obli
gatoire et un enseignement primaire
prolongé jusqu'à I 4 ans on a alors
imaginer de nous offrir des concessions
apparentes on a cuisiné la drogue
qu'on voulait nous faire avaler. On a
mis sur le flacon deux étiquettes et l'on
s'est imaginé que nous avalerions la
drogue de plein gré (Rires).
L'enseignement du 4e degré a fait
l'objet de débats la Chambre. Seul
M. Carton de Wiart a consenti le dé
fendre, parce que cet enseignement
existe Saint-Gilles. Le baron Des
camps ne soupçonnait pas son exis
tence 1
Lors du débat sur l'adresse en ré
ponse au discours du trône, tous nos
efforts ont été portés vers l'instruction
obligatoire. Rien n'y a fait Les évè-
ques s'opposaient cette réforme. Au
jourd'hui, on feint de nous offrir l'in
struction obligatoire
On a rêvé de recommencer ce qui
s'est passé pour la réforme militaire. Le
gouvernement nous a alors demandé
une petite rançon il fallait exempter
tous les ans 3 400 religieux nous
avons accepté nous avons pensé que
c'était payer très bon marché le prin
cipe du service personnel. Nous avons
accepté l'exemption de quelques cen
taines de moines d'ailleurs de mau
vais soldats hilarité Aujourd'hui, on
nous donne mie illusion d'obligation
scolaire, et pour cette illusion, nous
devrions livrer toute l'enfance belge
aux congrégations Cela nous ne le
voulons pas cela nous ne le tolérons
pas cela ne sera pas. Acclamations.)
Le système de l'égalité de l'école
devant les subsides indique pour les
communes l'obligation de partager
leurs subsides entre les écoles publi
ques et les écoles libres. Toute la polé
mique des journaux cléricaux a pour
but de faire croire que la charge qui
résulterait de la loi serait minime pour
les communes. Là n'est pas la question.
La question est de savoir ce que les
écoles des couvents vont toucher de la
commune, de la province et de l'Etat.
Il faut envisager le résultat final de la
loi il faut voir combien de millions
vont être distribués aux couvents. Dès
présent, 400.000 enfants fréquentent
les écoles libres cela représente 13
1/2 millions de francs par an en bons
scolaires. Comme la clientèle sera plus
grande après le vote de la loi, il en ré
sulterait que la somme totale des bons
scolaires atteindrait 46 1/2 millions
pour 500,000 enfants. Ajoutez cela les
subsides aux écoles normales du cler
gé, etc., on arriverait 20 millions par
an Tel est le chiffre du nouveau bud
get des cultes A côté du budget du
clergé séculier, le budget du clergé
régulier
Je demande où l'on irait chercher
l'argent! Il faudra que l'on cherche ces
millions dans l'impôt. On frappera les
contribuables pour doter les couvents.
(Vifs applaiidissements.)
Le devoir de l'Etat est d'organiser
des écoles publiques où se donne l'en
seignement qui s'adresse tous. Où
irait-on si l'Etat devait donner cha
que citoyen une école qui réponde
toutes ses préférences? A côté des éco
les publiques, il y a la liberté d'ensei
gnement qui permet tout le monde
d'ouvrir des écoles. D'un côte, l'Etat
qui donne un enseignement public,
ouvert tous de l'autre, la liberté
d'enseignement. Gela ne suffit pas aux
cléricaux Aujourd'hui, on veut desti
tuer l'Etat on dit l'Etat hors de l'éco
le I
La loi que l'on veut faire voter impli
que l'obligation aux subsides pour les
écoles congréganistes et le refus de
toute surveillance. Le bon scolaire,
c'est la guerre scolaire c'est ce qu'a
dit le journal des instituteurs chrétiens,
le Hulponderwijzer. A tout instant, nos
adversaires rappellent la guerre sco
laire, sous le ministère libéral les clé
ricaux se prétendent les hommes de la
paix scolaire.
Avec le projet qui nous est soumis,
on va faire la chasse aux bons scolai
res. En donnant le bon aux pères de
famille, on livre ceux-ci toutes les
tentatives de corruption. Ce seront le
clergé, le couvent, le seigneur qui
interviendront on fera des marchan
dages on offrira même aux pères de
famille une ristourne sur le bon sco
laire. Le bon scolaire, c'est le régime
de la terreur et de la corruption. (Ac
clamations).
Le bon scolaire va établir l'inégalité.
Il va favoriser les médiocres écoles des
campagnes il sera préjudiciable aux
belles écoles des grandes villes. Dans
les grandes villes on n'admet pas plus
de 30 élèves dans une classe, ce qui
représente un subside pour la ville de
756 francs. Cette ville donne ses
instituteurs des traitements élevés; elle
a un matériel didactique complet. Au
village tout ce luxe est inconnu la
classe comprend 50 élèves supposons
que le bon scolaire ne soit que de 32
francs, eh bien cette école touchera
1.00*4 francs. Dans les écoles où ensei
gnent des religieux, qui ont fait vœu
de pauvreté, tout le subside ira aux
couvents.
Où ira-t-on chercher les maîtres ca
pables de donner l'enseignement du
quatrième degré On ne les trouvera
pas. Le projet le reconnaît, puisqu'il
permet encore pendant plusieurs an
nées de faire appel des étrangers non
diplômés Voilà ce qu'on nous donne
comme enseignement national (Appl.)
On a parlé de l'obligation scolaire.
Elle n'existe pas. Les sanctions ne
s'appliquent qu'à ceux qui n'accepte
ront pas le bon scolaire. Pour qu'il y
ait obligation scolaire, il faut des ga
ranties de fréquentation. Il n'y a aucune
sanction proposée pour assurer la fré
quentation scolaire. On parle d'arrêtés
royaux, mais ces arrêtés royaux ne
peuvent prévoir des sanctions
On a voulu donner une illusion au
corps électoral on a recours un sub
terfuge ce projet est tout entier, du
haut en bas, un monument de fourbe
rie. Longue acclamation.
Il faut donc le combattre, résolument
et jusqu'au bout, et en tout cas il faut
exiger qu'on l'ajourne jusqu'à ce que le
pays ait prononcé.
L'avenir moral du pays est engagé
dans cette atlàire. Nous lutterons, et
nuus comptons sur l'opinion publique.
Depuis quelques années, l'opinion pu
blique était endormie. Je demande que
les citoyens belges se réveillent. Sans
l'opinion publique, nous ne pouvons
rien, avec l'opinion publique nous
pouvons tout. (Longues acclamations)
L'admirable discours de M. Hymans
devrait être distribué tous les élec
teurs. Ge serait la meilleure préface
l'organisation de la résistance, car ce
serait le meilleur moyen de mettre tous
les citoyens même de juger l'attentat
qui se trame contre la liberté de con
science et contre l'autonomie commu
nale.
La Liiambie.
Nos correspondances.
Question en flamand de MDebunne
du 24 Mars
La réponse la question de M. Nolf,
relative la création d'un nouveau train
de Bruxelles Gourtrai entre 16 h. 30. m
et 47 heures, nous fait connaitre qu'un
nouveau train circulera, titre d'essai,
partir du 1er mai, entre Bruxelles,
d'où il partira 16 h. 6 m., et Gourtrai,
où il arrivera 17 h. 38 m.
11 vous suffira, M. le ministre, de
consulter le guide des voyageurs pour
vous convaincre du fait que ce train n'of
frira guère d'utilité ou n'en offrira pas
du tout pour les voyageurs des lignes
Gourtrai - Hazebrouck, Gourtrai - Rou-
lers,Gourtrai-Mouscron,en un tnotpour
tous ceux qui, depuis des années, de
mandent un nouveau train. Gela est si
vrai qu'ils peuvent prendre le train
Bruxelles-Gand 15 h. 57 m., ne par
tant donc que 9 minutes plus tôt et les
amenant Gourtrai 10 minutes seule
ment après l'arrivée du nouveau train
projeté.
Pour répondre au désir des intéres
sés, le nouveau train devrait quitter
Bruxelles 17 h. 40.
M. le ministre n'estiine-t-il pas qu'il
importe de soumettre la question un
nouvel examen, atin de donner satisfac
tion aux intéressés
Question de M. Nolf du 24 Mars
On avait espéré que la reprise des
chemins de fer de la Flandre occiden
tale aurait eu pour conséquence de
permettre l'unification des horaires
des trains, de sorte que les voya
geurs n'auraient plus subir de
longs arrêts dans les gares intermé
diaires entre les lignes de l'Etat et les
anciennes lignes concédées, comme
c'est le cas en gare de Gourtrai. Jus
qu'ici cette situation n'a guère été mo
difiée et nos pupulations s'en plaignent
amèrement, et avec raison. Il semblait
que l'administration aurait pu y porter
remède en adaptant tout au moins les
horaires des trains nouveaux créer
entre Bruxelles et Gourtrai auxanciens
horaires de la Flandre, si elle ne peut
modifier ceux-ci or, le train nouveau
dont .M. le ministre a annoncé la créa
tion partir du 1er mai prochain et qui
quittera Bruxelles une demi-heure trop
tôt, 16 h. 7 m., donnera lieu aux mê
mes protestations puisqu'il arrivera
17 h. 38 m. Gourtrai, où les voyageurs
pour Ypres attendront jusqu'à 18 h. 17
m., ceux pour Roulers jusqu'à 18 h.
8 111., ceux pour Renaix jusqu'à 18 h.
22 m., ceux pour la ligne de Gand jus
qu'à 18 h. 7 111. (direct) et 18 h. 22 m.
(banlieue).
M. le ministre ne voudrait-il pas nous
dire ce qui empêche son administra
tion de porter remède la situation que
je lui signale
M. le ministre a répondu ces
deux questions dans les termes sui
vants
Le train nouveau (Bruxelles (Nord),
départ 16 h. 7 m.), dont j'ai décidé
l'organisation, arrivera en effet 17 h.
38 m. Courtrai, où les voyageurs
pour les correspondances seront as
treints une assez longue attente.
Je n'ignorais pas, en prenant ma dé
cision, que cet horaire ne répond pas
entièrement aux vœux des populations
intéressées, mais je ne vois pas le
moyen de l'améliorer pour le moment.
A raison de l'intensité de la circula
tion sur la section de Bruxelles (Nord)
Denderleeuw, il n'est pas possible,
en effet, de fixer le départ de Bruxelles
(Nord) entre 16 h. 7 m. et 17 heures la
dite section est occupée successive
ment par les trains ci-après
3045 Bruxelles (Nord) départ 16 h. 14 m.
3039 16 h. 21 m
Au surplus, cause des correspon
dances assurer, des convenances spé
ciales de leur clientèle, etc., aucun de
ces trains n'est susceptible d'être dé
placé.
M. NOLF, la suite de la réponse
du Ministre, a posé une nouvelle ques
tion laquelle il sera répondu Mardi
prochain. La voici
Si, comme l'honorable ministre le
dit, le train nouveau qui sera créé au
départ de Bruxelles Nord 16 h. 7 ne
peut être retardé raison de l'encom
brement de la voie entre Bruxelles et
Denderleeuw, ne pourrait-on pas plu
tôt créer le train nouveau au départ de
Denderleeuw, en assurant une corres
pondance dans cette dernière gare au
train 3043 qui quitte Bruxelles
16 h. 30. Les dernières voitures de ce
train pourraient être détachées pour
continuer sur Gourtrai et si cette solu
tion présentait des difficultés les voya
geurs en seraient quittes pour changer
de train Denderleeuw, ce qui serait
pour eux un inconvénient bien moin
dre que celui qu'on compte leur impo
ser en les faisant attendre jusque près
de trois quarts d'heure en gare de
Gourtrai.
L'honorable ministre ne voudrait-
il pas reprendre l'examen de la ques
tion.
Une commission ayant vérifié les
pouvoirs de M. Vekemans, un rapport
de M. Rosseeuw a conclu son admis
sion.
La Chambre a repris la discussion
des Pensions des Mineurs et M. Dejar-
din, continuant son discours, a répon
du aux objections de M. Poullet contre
le projet Defuisseaux et il a affirmé que
le système de la répartition triomphe
rait de toutes les prophéties de mal
heur qui lui ont été prodiguées par ses
adversaires.
Après s'être prononcé contre le projet
Mabille, M. Pirmeza. reconnu toutefois
la nécessité pour le gouvernement de
lui faire des concessions. Une transac
tion est nécessaire.
M. de Ghellinck avait affirmé récem
ment que les socialistes étaient hostiles
aux mutualités. M. Cavrot lui a répondu
qu'il se trompait, la solidarité ouvrière
reposant sur le principe de la mutua
lité.
L'orateur a retracé ensuite la vie des
mineurs s'efforçant de démontrer qu'ils
avaient bien gagné une pension comme
celle (pie le projet Defuisseaux réclame.
«AfflTSl
DURS
ECAUSSINNES
(Carrières)
MONUMENTS
FUNÉRAIRES
PRIX FORFAIT
«ses aa»^.liaj=aaea!atffl»
if. Colaert. On doit être sévère
dans certains cas et nies agents savent
ce qu'il leur reste faire. Si des per
sonnes ont se plaindre, ils n'ont qu'à
s'adresser moi.
191 (dim. merc. vend.i 16h. 23 m.
3 )79(samedi; 16h. 23 m.
3043 16 h. 28 m.
3049 (banlieue) - 16 h 33 m.
Alost (N.)arrivéeà 17 h. 40 m.
3281 départàlTh. 13 m.
Alost (N. arrivée 17 h 44 m.
Séance du Mercredi 29 Mars 1911.
M. Hubert, ministre du Travail, a
déposé un projet sur le travail de nuit
et MMechelynclc par motion d'ordre a
demandé que le tableau des dépenses
de l'instruction primaire, qui devait
être annexé au budget des sciences et
des Arts suit immédiatement imprimé
et distribué. M. Buyl a appuyé, ce ta
bleau étant nécessaire une discussion
approfondie de la loi scolaire.
POLI
ItttlltRfia!
POSÉS
AU CIMETIERE
Catalogue
franco
gratuit
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