Hyg Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de F Arrondissement. Dimanche, 10 Septembre 1911. 71e année. A'0 37, l'union paît la porce. l'aminiffii/ te tPimanehe. Vires acquirit icnio. PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 4 francs. Par an 4 r'r. 50 Par an G r GO ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Le conflit marocain et la neutralité belge. r? Les négociations ont repris entre la France et l'Allemagne, et personne ne saurait dire ce qui sortira du débat. Tout est possible, aussi bieti un accord qu'une impossibilité d'arriver une entente. Il va sans dire que, dans ce dernier cas, on ne devrait pas pour cela redou ter des complications graves ou même un conilit. Toutefois, cette dernière éventualité est envisagée par certains publicistes, et dans Forinightly Review de Septembre, il y a un article anony me très intéressant sur Le plan de campagne allemand contre la France L'auteur déclare que les Allemands, en cas de guerre, feraient un elfort pour concentrer une puissante armée l'ouest des Vosges, de façon livrer un combat décisif du côté de Reims ou de Châlons et que cet elfort serait tenté avant môme la déclaration de guerre. Un point noter dans l'article de la Fo inightly Review est que l'auteur croit savoir que les Allemands ne sont plus d'avis que la neutralité de la Bel gique est un avantage pour eux au point de vue militaire. Cette opinion, bonne il y a vingt ans, n'a plus de raison d'être en vue des préparatifs faits par l'Allemagne pour prendre l'offensive par le territoire neutre, en tre Dulheim et Trêves. A l'appui de sa thèse, l'écrivain anglais rappelle la construction et le perfectionnement de la voie ferrée de Montjoie-Saint-Vith, où 120.000 hommes peuvent être rapi dement concentrés et envoyés travers la Belgique pour menacer la France. Etant donné le système actuel, poursuit l'auteur de l'article, et quel que soit le système que l'on puisse adopter, il n'est paspossibleaux Belges de rien faire pour arrêter ou même retarder ce mouvement. Le général Hellebaut a parlé des arrangements pris pour, dans certaines éventualités, faire sauter les ponts de chemins de fer, et il a dit aussi que les feux des forts de Liège commandaient la ligne Stavelot-Malmédy, ce qui la rendrait infranchissable aux Alle mands. Mais l'auteur anglais dit que la pre mière marche en territoire belge se ferait non par le chemin de fer, mais par les routes, et que le génie allemand aurait vite fait de rétablir les ponts et les voies ferrées. Néanmoins, il ajoute que« l'existence de Liège est un fait matériel dont les Allemands doivent tenir compte, mais que cela ne les empêchera pas de mar cher sur Libramont et d'envelopper les fortifications de Liège sur la rive droite de la Meuse. L'écrivain anglais conclut que le succès des Allemands en attaquant la frontière nord-est de la France dépen dra de Liège. Si, dans les premiers jours d'une guerre, Liège tombait au pouvoirdes Allemands, ceux-ci n'ayant aucune inquiétude du côté de leur flanc droit, formeraient leur large front de Givet Thionville. Voici un passage citer Nul ne peut prédire avec une certi tude absolue l'attitude du gouverne ment belge au début des hostilités. La défense ou la non-défense de Liège n'est qu'un côté de la question. Si Liè ge est défendue, cela voudra dire que la Belgique se rangera du côté de l'An gleterre et de la France. Si Liège n'est pas défendue, sa véritable politique demeurera encore douteuse, car les Allemands, en prenant possession de Liège ou même de quelques-uns des forts de l'est et du sud, auraient grand soin de ne pas attaquer la Belgique et de ne rien faire de nature irriter l'opi nion belge. 1-a pierre de touche des intentions du gouvernement belge sera le degré de promptitude avec laquelle il sommera l'Angleterre de remplir ses obligations en défendant la Belgique. Mais cette demande serait tout autant uu acte d'hostilité envers l'Allemagne que le serait la défense de Liège, et par conséquent, la conclusion est évi dente que si Liège n'est pas défendue, le gouvernement belge ne mettrait pas d'empressement appeler l'Angleterre son aide. Les autorités allemandes semblent être étrangement conliantes que dans les premières phases de la guerre, elles n'auront guère de diffi cultés du côté des Belges, et que, pour peu qu'ils aient du succès dans leur campagne, ils n'en auront pas du tout. Enfin l'auteur estime que quelle que soit l'opinion du gouvernement belge, la masse du peuple belge, Flamands et Wallons, est favoratfle la France mais que dans certaines sphères com merciales et bureaucratiques, il y a des tendances allemandes. Telle est l'opinion de l'écrivain de la Forinightly Reviewqui il convient de laisser la responsabilité de ses affir mations. Los deux politiques. Les deux politiques en présence sont aujourd'hui clairement définies et il faut s'en féliciter. Les cris de M. Woeste ont été dé daignés et la majorité du parti clérical s'est prononcée Louvain pour l'éga lité scolaire. On sait trop ce que cette égalité si gnifie violation de l'autonomie com munale, destruction de l'enseignement public. Depuis 1884 quel pas le cléricalisme a fait en avant Au début les écoles libres n'étaient pas subsidiées par l'Etat, tant le principe d'un enseigne ment unique, officiel et neutre dominait dans la conscience nationale. C'est en 181)5 que M. Schollaert a fait voter la loi ouvrant toutes grandes aux écoles congrôganistes les portes du Trésor public. Au début la loi a été appliquée avec une réserve, puis d'année en année, les crédits ont augmenté, faisant boule de neige. Et comme ils ne suffisaient pas apaiser les appétits du cléricalisme atteint de boulimie on a voté le mil lion des congrégations. M. Woeste a reconnu Alost, que ses amis avaient obtenu là de beaux résultats et qu'ils devraient pour le moment s'en contenter. Les manifes tants de Louvain ont repoussé le con seil. Ils ont pu puiser dans le colfre-fort de l'Etat, ils entendent prendre ce qui leur convient dans les caisses des Communes et des Provinces. Voilà comment ils entendent l'égalité sco laire. En dépit de la violence de leur fana tisme ils n'atteindront pas ce but. Jamais les Communes ne permet tront qu'on les force par n'importe quel moyen, par n'importe quel truc subsidier l'enseignement qui leur est hostile. Les cléricaux veulent aller de l'avant, ils sont libres de se casser la tète con tre l'obstacle. En réalité deux politiques sont en présence, l'une qui sous prétexte d'é galité veut la mort de l'enseignement officiel, l'autre qui entend défendre les oLes, respectueuse de l'autonomie coin'Tonale et do la liberté de con science. Les scrutins d'Octobre et de Mai auront pour mission de faire triompher celle-ci. Ils n'y manqueront pas. La dégringolade de la renie. La rente belge continue baisser. Les journaux cléricaux prétendent envers et contre tous que le gouverne ment n'y est pour rien, qu'il ne se trouve pas atteint par cette chute pi toyable. On pourrait leur rappeler que, lorsque la rente française, au lende main de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, baissait de cinquante centimes, ils étaient les premiers distinguer dans ce fait une preuve du manque de confiance de la nation dans le gouver nement de la République, et ils en pro filaient pour chanter les louanges du gouvernement catholique belge, dont la politique prudente et sage permet tait de maintenir la rente presque au pair. 11 taut déchanter aujourd'hui mais le gouvernement clérical, qui voulait bien accepter tout le bénéfice du haut cours de la rente, décline toute responsabilité quant la baisse actuel le. C'est toujours grâce lui que l'é pargne nationale fait des bénéfices ce n'est pas de sa faute qu'elle subitdes pertes. La vérité est que la rente d'Etat belge baisse parce que la politique financière du gouvernement catholique n'inspire plus aucune confiance. Le couplet de la prospérité nationale ne prend plus. Ou se rend compte qu'on n'a maintenu une apparente prospérité financière que par des expédients or, il arrive toujours un moment où les expédients ne sont plus d'aucune aide, où il faut faire face la réalité. Ici, la réalité c'est l'obligation de rembourser les millions qu'on s'est procurés par l'émission de bons du Trésor et de se procurer de nouvelles ressources. Si ces nouvelles ressources avaient été créées au fur et mesure des besoins, on aurait main tenu notre situation financière un caractère normal mais le grand souci du gouvernement clérical fut de se pro curer de l'argent sans créer de nou veaux impôts, afin de ne pas mécon tenter sa clientèle politique. En fin de comi té, il faudra tout de même payer et on n'a si bien reculé que pour mieux sauter. Faites-nous de bonnes finances, et je vous ferai de la bonne politique disait-onjadis. Le gouvernement cléri cal belge a fait de mauvaises finances et de la mauvaise politique et c'est l'épargne nationale qui en fait les frais, ce sont les masses laborieuses, les élé ments auxquels, avec raison, on n'a cessé de prêcher l'économie et la pré voyance qui se trouvent atteints par une dépréciation évaluée 400,000000. Voilà l'œuvre du gouvernement de la pros périté nationale voilà le résultat le plus certain d'une action gouverne mentale qui ne s'est soutenue pendant vingt-sept années que par les fraudes politiques et les expédients finan ciers. coûteux d'assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. J.-J. Devos, carrelages, Tournai. La vie chère. Le bon marché des denrées alimen taires est une nécessité primordiale dans les pays qui, comme le nôtre, doivent exporter, sous peine de vie ou de mort, puisque nous exportons plus des deux tiers de notre production. Les matières alimentaires ne devraient donc pas, en principe, être frappées de droits d'entrée. On s'est pourtant écarté de ce princi pe depuis que M. Malou, en 1873, fai sait abolir tous les droits d'entrée sur les denrées alimentaires. Ce régime de liberté absolue dura quatorze ans et c'est en 1887 que le premier accroc y fut donné. On fixa alors un droit d'entrée sur le bétail, et un droit plus élevé encore sur les viandes dépecées. Il s'agissait de favoriser en effet l'entrée du bétail vivant, en attendant que notre cheptel national pût suffire notre consomma tion. En 1895, autres droits, sur le beurre, la margarine, les fromages, la farine, le malt, les conserves et les poissons. La protection agraire se complétait. Depuis, on a continué tuberculination du bétail vivant la frontière, férme- ture des frontières pour cause de mala dies infectueuses, ordred'abattre le bé tail d'outre-mer dans les ports d'arri vée, dès le débarquement. Voilà donc vingt-quatre ans qu'ont été établis les droits d'entrée sur le bétail et la viande et les droits sur le beurre, les farines, etc., existent depuis plus de quinze ans. Ce sont des termes déjà bien longs. M. Lauwick étudie, dans un article très documenté de la Revue Economi que Internationale, la question de sa voir si l'industrie agricole et l'élevage belges ne sont pas dans une situation assez prospère pour pouvoir supporter des réductions de droits, réductions que réclame l'intérêt des consomma teurs. 11 est incontestable, dit-il, que la situation de nos agriculteurs et de nos éleveurs était très pénible au moment où fut votée la loi de 1887. Mais le ré gime inauguré alors ne modifia point immédiatement l'état des choses, et les prix continuèrent baisser jusqu'en 1896, la crise économique persistant. A partir de ce moment, tout monta de façon lente et continue. L'agriculture belge a retrouvé son ancienne prospérité, et la misère des campagnards n'existe pas qu'à l'état de souvenir. La terre, dont personne ne voulait il y a vingt ans, est aujour d'hui très recherchée, et des terres que l'on payait alors raison de quatre mille francs l'hectare, se disputent au jourd'hui au taux de dix et onze mille francs en certains endroits. Mais en présence de cette situation extrêmement prospère, on est en droit de se demander si notre agriculture et notre élevage ont encore besoin d'être protégés contre la concurrence du bé tail des pays neufs. On craignait l'en vahissement du bétail américain. Ce péril n'est plus redouter aujourd'hui. M. Lauwick le démontre en donnant des chiffres péremptoires sur l'impor tation du bétail américain en Angle terre, qui a diminué de moitié depuis 1897. On craignait aussi des arrivages très considérables de moutons. Mais le cheptel ovin diminue encore chaque jour, chez nous, et a presque complè tement disparu, cause de l'émiette- ment de la propriété. Les droits exis tants sont donc inutiles et, partant nuisibles. - ï§bjr-" POUR LA VILLE P' LA PROVI.VCB P' LBTRAXGBR On s'abonne au bureau du journal, rue oe Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, -'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JâCQOrJS *THI3ESAR0, 44, Boulevard Anspaclt, Bruxelles, téléphone 3230. r rf—I w- f JÀma moyen infail- ICNC, |j|,|e et peu

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