Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Libéraux i
du fiasco de Louvaiu.
Dimanche, 17 Septembre 1911.
71*
annee.
58.
I U.1I0JI PAIT LA FORCE
i'araiMHftitl te Dimanche
PRIX I)E L'ABONNEMENT
poor la ville P;ir an 4 francs,
p' la province Par an 4 IV. 50
pr l étranger Par an O fr 60
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Vérifiez et réclamez vos d.*oits
A lia ire du Maroc.
A propos du différend actuel entre
l'Allemagne et la France, on ne lira
pas, sans un vif intérêt, le discours
que feu Léopold II lut aux Chambres
en séance extraordinaire du 8 Août
1870, lors de la déplorable guerre
entre les deux pa;y»*susdits, et après
que toutes les mesures que notre neu
tralité imposait eussent été prises.
Voici
Messieurs,
Au moment où les événements du
dehors exhaltent dans nos cœurs le
sentiment de la Patrie commune, il me
tardait de voir lu Représentation na
tionale réunie autour de moi.
J'ai l'espoir que le fléau de la guerre
n'ensanglantera pas notre sol que la
Belgique, inolïeusivô et bienveillante
envers tous, ne verra pas enfreindre
une neutralité qui lui a été imposée et
garantie par chacune des cinq grandes
puissances de l'Europe.
L'Empereur des Français m'a écrit
que son intention formelle, conforme
ses devoirs internationaux, était de
respecter la neutralité de la Belgique.
S. M. Impériale m'a exprimé, en même
temps, son désir d'être confirmée dans
l'opinion où elle était que la Belgique
fera elle-même respecter sa neutralité
par tous les moyens en son pouvoir.
J'ai été heureux d'affirmer dans ma
réponse que l'Empereur 11e s'était pas
mépris sur nos intentions.
Le Gouvernement de S. M. le Roi de
Prusse s'est également empressé de
me donner l'assurance écrite que la
neutralité belge sera respectée par lui
tant que l'autre partie belligérante ne
l'aura pas violée.
Parmi les témoignages bienveillants
que j'ai reçus des Puissances étrangè
res, je me plais mentionner, avec une
reconnaissance que tout le pays parta
gera, la sollicitude du gouvernement
de S. M. la Reine de la Grande-Breta
gne pour les intérêts de la nationalité
belge et le généreux appui que ces
sentiments ont rencontré dans le Par
lement comme dans l'opinion publique
de l'Angleterre.
De son côté, la Belgique, dans la
position que le droit international lui
fait, ne méconnaîtra ni ce qu'elle doit
aux autres Etats, ni ce qu'elle se doit
elle-même.
Elle saura pendant la guerre conser
ver sa consciencieuse neutralité le
caractère loyal et sincère qu'elle s'est
toujours efforcée de donner ses rela
tions pendant la paix. Conformément
aux vœux des belligérants eux-mêmes,
elle se tiendra prête se défendre avec
toute l'ardeur de son patriotisme et
toutes les ressources qu'une nation
puise dans l'énergie de sa volonté.
Déjà mon Gouvernement a pris, sous
sa responsabilité, les mesures que les
circonstances réclamaient et auxquel
les l'approbation des deux Chambres
ne fera pas défaut.
Au milieu des préoccupations qui
dominent si naturellement vos esprits,
le Gouvernement ne vous soumettra,
pendant votre session extraordinaire,
que quelques projets de loi d'une
nature urgente, dont l'adoption ne
saurait être ajournée d'autres temps.
La Belgique, Messieurs, a déjà été
soumise plus d'une épreuve périlleu
se. Aucune n'a eu la gravité de celle
qu'elle traverse aujourd'hui. Par sa
prudence, par ses loyaux sentiments,
par son ferme patriotisme, elle saura
s'y montrer digne d'elle-même, digne
de la prospérité que lui on! assurée ses
libres institutions.
Le peuple belge a la profonde con
science de son droit il connaît le prix
des biens que, depuis quarante ans, il
a si heureusement acquis, si honora
blement possédés. Il n'est pas près
d'oublier que ce qu'il a conserver
aujourd'hui, c'est le bien-être, la liberté,
l'honneur, l'existence même de la
patrie.
Devant une cause aussi sacrée, tous
les cœurs belges s'unissent. Dans
l'accomplissement de tels devoirs,
peuple et Roi n'auront jamais qu'une
âme et qu'un cri
Vive la Belgique indépendante I
Dieu veille sur elle et protège ses
droiLs.
«KMSMKwsiiœsffiyœi
Nous connaissons présent la valeur
de l'enseignement libre. Il suffit d'avoir
lu les journaux de droite rendant
compte de la parade d'exécution de
Louvain. Ceux de nos pieux confrères
qui n'ont pas eu la prudence d'attendre
le mot d'ordre et particulièrement te
Journal d'Ypres, ne sont pas parvenus
compter le nombre des figurants. Il
y a des écarts formidables. Ainsi, le
XX" Siècle et le Journal de Bruxelles
annoncèrent triomphalement que 400
mille hommes ont acclamé M. Schol-
laert. Pour le Patriote et le Bien public
ces 100,000 hommes n'étaient plus que
80,000 mais, selon le Comité organi
sateur, ce chifi're lui-même doit être
réduit 61,000. Oh I ma tète
Toutefois, le prix d'honneur des
mathématiques revient incontestable
ment la Métropole qui résout le pro
blème en Cinq secs, en se mettant,
cela va sans dire, la portée de l'intel
ligence de ses lecteurs. Voici cette
lumineuse démonstration
Il y avait 80,000 manifestants
Louvain. 57 trains complets de 1,000
personnes ont été commandés l'ad
ministration au fur et mesure des
besoins. Soit 57,000 hommes.
1 4.000 manifestants appartenant
la ville de Louvain et l'arrondisse
ment se trouvaient sur les lieux ou sont
arrivés pied, par chemin de fer vici
nal, en voiture, etc. Il faut tenir comp
te aussi des voyageurs isolés arrivés
par les trains ordinaires. Tous les
trains avaient été renforcés et sont
arrivés absolumentcomblesà Louvain.
Gela fait donc (sic; 80,000 personnes.
Et voilà pourquoi votre fille est
muette...
Quant nous, qui ue sommes pas
allés Louvain, nous serons bons
princes. Nous acceptons donc le chiffre
le plus élevé de nos adversaires les
plus enthousiastes et nous disons avec
le XX' Siècle qu'il y a eu 100,000 hom
mes Louvain. Mais on voudra bien
alors, en toute justice, admettre égale
ment le chifi're le plus élevé qui est
de 500,000 hommesdonné par un
orgai.e libéral pour la grandiose mani
festation anticléricale du 15 Août.
Il y aurait donc eu Louvain la
cinquième partiede la foule accourue
Bruxelles dans un inoubliable élan de
conviction et d'enthousiasme, ce qui
est, du reste absolument conforme la
proportion reconnue par de nombreux
journaux qui publient leurs calculs
comparatifs.
Or, les catholiques sont au pouvoir
depuis 27 ans. Ils ont, en cet espace
de temps, fait d'innombrables créatu
res ils se sont attachés par les faveurs
et l'argent d'incalculables serviteurs
qui ont rendu leur liberté et qui sont
obligés de marcher quand on le leur
commande.
Ils ont enfin avec eux 4000 vicaires
et curés payés par le gouvernement
pour faire de la politique en sa faveur,
et le chifi're vient d'en être publié
48,000 petits-frères, séminaristes, jésui
tes, capucins, xavérieus, franciscains,
moines de toutes robes et de tous
poids qui ont assisté en foute la ma
nifestation parce qu'il s'agissait d'y
défendre le bon scolaire qui leur vau
drait une rente annuelle de 20 millions.
Retranchez tous ces électeurs céli
bataires trois voix et sans diplôme,
retranchez aussi tous ceux qui ont
marché parce qu'on leur a mis le cou
teau sur la gorge. Il restera quelques
milliers de manifestants réellement
dignes de ce nom et qui ne savent pas
ce qu'ils veulent, puisqu'ils sont venus
glorifier un ministre qui a conduit sou
parti dans une impasse inextricable et
dans une aventure telle que le Roi,
avec l'assentiment des Woeste, des
Be«rnaert, des Gooreman, a été obligé
de le renvoyer.
Et voilà quelle est l'importance réel
le de cette fameuse manifestation que
les cléricaux, tout puissants, ont péni
blement organisée.
G'est la montagne qui accouche, avec
quels laborieux et douloureux efforts,
d'une souris
Le cartel et
II. Paul llymaus.
Un rédacteur de la Meuse a inter
viewé M. Paul Hymans sur le cartel
communal bruxellois. Le leader libé
ral a fait les intéressantes déclarations
que voici
J'ai accepté, nous dit M. Paul Hy
mans, de figurer sur la liste du cartel,
Bruxelles, sur les instancesdu bourg
mestre, qui a pensé que, dans les cir
constances politiques actuelles, ma
candidature aurait une signification
utile.
M. Schollaert affiche avec arro
gance au programme du parti catholi
que sa loi scolaire et entend la soumet
tre au corps électoral communal. Il
importe que les grandes villes, par une
manifestation imposante, la condam
nent sans merci. M. Schollaert n'a pas
voulu d'une revision de la législation
électorale communale, afin de mainte
nir la domination du clergé dans les
campagnes. Il importe que les grandes
villes lui indigent une réponse écra
sante. Les ministres d'hier, dans des
discours équivoques, annoncent l'in
tention de présenter un nouveau projet
scolaire inspiré du même esprit que
celui de M. Schollaert. Il importe que
les grandes villes du pays signifient
qu'elles n'en veulent pas. De là le
cartel.
Le cartel n'est pas une théorie po
litique. G'est une manœuvre de guerre,
commandée par la situation. Bien con
duite, elle doit nous donner une écla
tante victoire anticléricale.
La presse de droite se livre des
efforts désespérés et parfaitement vains
pour briser la coalition des gauches.
Elle cherche faire croire que le parti
libéral a aliéné sa liberté et compromis
sa dignité. Ce sont là des mensonges
puérils, inspirés par la peur. Pas un
homme clairvoyant et raisonnable n'en
sera dupe.
Chacun des partis de gauche a
gardé sa pleine indépendance. Aucune
négociation secrète n'a diminué celle-
ci, ni imposé de part ou d'autre des
engagements quelconques. Nous som
mes unis contre la loi scolaire, pour
l'instruction obligatoire, pour l'égalité
politique dont l'heure a sonné.
Nous marchons d'un unanime élan
contre l'adversaire. Trêve aux petites
controverses de scolastique politique
L'ennemi est devant nous. Il s'agit
de l'enfoncer
»Nous sommes écrasés depuis vingt-
sept ans. L'heure n'est pas aux disser
tations. Il faut agir et frapper. On se
trompe si l'on s'imagine qu'on arrêtera
notre marche en avant.
Le Salut du pays est en cause.
L'opinion publique comprend et sui
vra.
Hygiène, S" Jt"*£
Coûteux d assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. De VOS,
carrelages, Tournai.
La vie chère.
La situation économique créée par
le renchérissement de la vie préoccupe
tout le monde. Le conseil général du
parti ouvrier vient d'adresser la po
pulation une proclamation qui se ter
mine par l'énoncé d'un programme de
réformes urgentes réaliser. Voici ce
programme
La libre entrée des beurres, de la vian
de, du bétail
L'abolition du droit d'accises sur le
sucre
La réduction des tarifs de transport
pour les denrées agricoles
Des poursuites sévères contre les spécu
lateurs et les falsificateurs
L'abolition des charges fiscales qui
frappent le petit cultivateur
Des lois permettant aux locataires de
faire participer obligatoirement leurs
propriétaires aux pertes résultant des
épizooties et des intempéries.
Ou remarquera que toutes les reven
dications exprimées par le parti ou
vrier sont depuis longtemps inscrites
dans le programme agricole du parti
progressiste l'abolition des droits
d'entrée, la réduction des charges gre
vant la fortune immobilière, l'abaisse
ment des tarifs de transport, sont des
mesures qui auraient été prises depuis
longtemps si les cléricaux n'étaient pas
au pouvoir.
Quant la participation des pro
priétaires aux pertes résultant des épi
zooties et intempéries, c'est l'applica
tion du bail mobile préconisé par un
député libéral, M. Henricot, et l'inter
diction de déroger par des clauses con
tractuelles aux prescriptions des arti
cles 1769 et 1770 du code civil,
Vires acqcirit ecnd».
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Le Collègeéchevinal cl' Ypres a arrêté
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législatives, la Province et la Commune.
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au jo Avril IpiJ inclusivement.
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avant le 1 5 Octobre, les litres
de ceux qui ne sont pas inscrits sur les
listes provisoires ou ne figurent que
pour un nombre insuffisant de votes.
Pour plus amples renseignements, on
peut s'adresser au secrétariat de l'Asso
ciation libérale, rue du Séminaire, I
Vpres.
ÉGHOS