La débâcle. L'examen réfléchi des résultats du scrutin de Dimanche, confirme de plus en plus les déductions qu'on en a tirées, savoir que le gouvernement est frappé la tête, et qu une fois de plus, il est démontré qu'il n'a pas la majorité dans le pays. Remarquons tout d'abord que les députés et sénateurs cléricaux qui ont affronté le jugement du corps électoral, ont tous été éliminés. M. Cooreman, président de la Chambre, est vaincu Gand, et M. Schollaert subit un retentissant échec Louvain. M. Rosseeuw échoue Tirlemont, MM. Wauwermans et Théodor sont éliminés Bruxelles, Mélot Namur, et Petit Auvelais. Tous ces Messieurs furent parmi les députés qui acclamèrent M. Schol laert comme chef de la droite MM. Dupret et DuBost,sénateurs, mordent la poussière Bruxelles, comme M. de Montpellier Vedrin. Quant M. Mesens, sénateur, bourg mestre d'Etterbeek, il est réélu grâce la R. P., mais il devra abandonner son écharpe, le Conseil étant en ma jorité anticléricale. L'agglomération bruxelloise a fait d'adleurs une ma gnifique hécatombe elle a éliminé 27 conseillers cléricaux et a culbuté les majorités cléricales de Laeken et d'Etterbeek, les seules cjui s'étaient maintenues autour de la capitale. En vain, les cléricaux essaient, par des considérations ridicules, de dimi nuer la portée et la signification de ce scrutin clairement antiministériel. L'un d'eux, plus sincère que les au tres, ne tente pas de prendre des airs détachés, voire de célébrer une vic toire LAmi de l'Ordre écrit Il est indéniable qu'un vent anticlérical a traversé le pays. C'est indéniable en effet, et il faut la mauvaise foi cléricale pour nier cette vérité évi dente. Eh bien Il n'est pas admissible qu'un gouvernement, qui ne disposait déjà plus que de six voix parlemen taires, et ne possédait plus aucune majorité électorale dans le pays, garde encore le pouvoir après une affirmation aussi précise de l'opinion publique. L'élection de 1911 est un renouvellement de l'élection de 1857. A cette époque, dès le 31 Octobre le ministère clérical démissionnait, es timant ne plus pouvoir se maintenir contre la volonté du corps électoral. En 1911, les choses ne peuvent al ler aussi rondement. Il faut, d'abord, que les Chambres se réunissent, qu'elles votent l'augmentation du nombre des députés d'après les ré sultats du recensement. Après quoi, la dissolution doit être prononcée im médiatement, ce qui entraînera des élections au plus tard pour les dé buts de janvier, sous la présidence d'un cabinet d'affaires. Il n'est plus admissible, en effet, que le gouvernement se cramponne encore jusqu'en mai. Ce serait un véritable défi l'opinion publique qui a prononcé l'arrêt de mort du mi nistère. Depuis trop longtemps, en ce pays, l'atmosphère politique est viciée par un parti qui, minorité électorale, n'en persiste pas moins vouloir diriger et imposer ses mau vais coups la majorité des citoyens. Il faut l'empêcher de poursuivre son écœurante besogne de corruption of ficielle, dont il a donné des exemples répugnants l'avant-veille même de ce scrutin où il a été disqualifié par la souveraineté nationale. L'opposition, forte de son droit, sachant qu'elle défend les prérogati ves essentielles du pays électoral, rendue plus énergique et résolue en core par sa première victoire et la perspective de ses prochains triom phes, saura, nous n'en doutons pas, imposer la dissolution au gouverne ment clérical discrédité. Ainsi, les événements vont se pré cipiter. Et les résistances du clérica lisme aux abois, n'empêcheront pas l'opposition de vaincre une fois en core La dissolution est en marche. Rien ne l'arrêtera. Et le scrutin général achèvera l'écrasement de la réaction irrémédiablement condam née. '-Sa "3^ la "3a Los Potils \iovens des Cléricaux L'opinion générale des personnes, qui ont composé les divers bureaux électoraux Dimanche, est que le coin numéroté qui doit être détaché des bulletins de vote, n'a pas donné lieu trop de difficultés. Cependant, dans divers bureaux, le coin a été détaché par le président ou par l'un des assesseurs ou par deux d'entre-eux, après que l'offre en avait été faite l'électeur. Evidemment, les opérations ont pu marcher plus rapidement et plus régu lièrement et le président ou les asses seurs arrivaient au bout de quelques minutes détacher le coin avec habile té et rapidité. C'est pour cela que le nombre de bulletins déchirés et par tant annulés par des électeurs mala droits, a été bien inférieur aux pré visions. Voilà le bon et le beau côté. Mais il est arrivé de trouver dans l'urne un bulletin dont deux coins avaient été détachés. Etait-ce l'électeur ou un assesseur qui par mégarde avait arraché les deux coins, au lieu du coin extérieur numéroté seulement. Il a été décidé que le bulletin était nul par deux voix tandis que l'autre membre objectait que l'électeur ne pouvait pas avoir eu l'intention de marquer ou d'annuler son bulletin lorsque tant d'yeux étaient fixés sur ses mains. Et d'autre part, que les deux coins pou vaient avoir été détachés par mégarde par un assesseur. Il va donc un certain danger se prêter bénévolement pour aider l'élec teur, tout comme il y a danger pour l'électeur de laisser détacher le coin par un assesseur, car ce dernier peut être un adversaire politique ayant inté rêt détacher deux coins pour annu ler un bulletin. II ne faut pas non plus être large et valider ces bulletins, car les cléricaux auraient vite fait un moyen pour faire reconnaître des bulletins provenant d'électeurs achetés. Les cléricaux ne demandent plus de voter en tète de leur liste, par ce que le contrôle est impossible. Actuelle ment ils achètent les électeurs libéraux notoirement connus de préférence des douteux et ils les obligent annu ler leur bulletin en noircissafit par exemple, le chiffre se trouvant au des sus de la case de tète, ou en mettant une marque ou un trait côté du nom de tel candidat. C'est un bulletin nul, mais ils sont certains que l'électeur n'a pas voté contre eux. Un autre truc consiste faire voter l'électeur pour tel ou tel de leurs can didats qui doivent absolument passer par votes de préférence, et de voter en outre pour 1 ou 2 autres candidats de sorte que le bulletin devient baroque et, au dépouillement, provoque parfois des rires. Le témoin de chaque bureau dé pouillant rend compte du nombre de bulletins de telle et de telle sorte qui ont été trouvés. Il est d'ailleurs pourvu d'une note qu'il consulte. Dans l'art de la fraude les cléricaux sont passés maîtres et un témoin qui veut ouvrir les yeux en voit de raides De 1' Etoile Les feuilles cléricales auront beau ergoter pour essayer de donner le chan ge sur la gravité de la blessure ministé rielle elles auront beau s'écrier que, ça et là, si leurs amis perdent des siè ges, ils gagnent des voix ces calculs laborieux, qui ne tiennent pas même compte des changements qui se pro duisent en huit années dans la compo sition du corps électoral, n'égareront pas l'opinion. Le gouvernement clérical est mis en échec pour deux motifs le premier, c'est qu'il a maintenu une loi électo rale communale et provinciale absur de et inique le second, c'est qu'il a failli compromettre la paix publique par une agression insensée contre la majorité réelle du pays. Les condamnés ont vingt-quatre heures pour maudire leurs juges après, ils feront leur examen de con science et reconnaîtront qu'ils ont péché. Un seul catholique n'est pas atteint par le vote de Dimanche, c'est M. YVoeste. Les conséquences de la journée du 15 Octobre apparaîtront demain tous les yeux. La première, et la plus im portante au point de vue immédiat, c'est qu'une dissolution des Chambres est inévitable dans le plus bref délai possible. M. de Broqueville n'est plus qu'un président du conseil intérimaire, char gé de liquider les affaires courantes. Némésis a joué son rôle. Dales intéressantes. Le 27 octobre 1857 eurent lieu des élections communales qui furent un dé saveu pour le cléricalisme tout com me celles-ci. Le 30 octobre le cabinet donna sa démission. Le 9 Novembre fut constitué un cabi net libéral. Le 10 Décembre eurent lieu des élec tions victorieuses pour notre parti. Formidables majorités. Voici quelques-unes des majorités obtenues par le cartel dans le pays Liège, 13,000; Bruxelles, 12,000; Gand, 10,200 Anvers, 10,000 Saint- Gilles, 4,409 Charleroi, 3,000 Saint- Josse, 2,500 Verviers, 2,500 Mons, 1,700; Huy, 1,700; Ath, 1,400; Louvain, 1,200; Péruwelz, 1,100 Leuze, 800 Schaerbeek, 700 Namur, 630 Arlon, 200. Ces chiffres se passent de commen taires. Le Conseil communal de notre ville s'est réuni hier soir 5 heures. Voici les objets qui figuraient son ordre du jour 4. Propriétés communales échange de terrains avec l'Etat, convention. Nous donnerons le compte-rendu de cette séance dans notre prochain numéro. ca 0 u ja o tn c$ C u «C o" k® s ro c cr. cL-g ■S Q, "S g «-g 3 w i ScQ S 2- 3 o <u c 2 - 5-c 3 °YE -c ■c s? c ht) X S g z i C/3 2 P 8^ O w o o o c <54 o o o c 3 0 r— r- o o o s-i o 5-j r- co o c: o r o o o o 0000000 o or—oo^r-oco C J O 5C o o o o o o n o o o o o o t- X W -X X g w ào 0 3 cr c u c P .55 0 c/) o m ai o O V Uà c- gi es u Voir la suiie des articles la 4"" page -M» ^--s- >i-- Gosselies. Cartel élu 800 voi* cléri caux éliminés. Callenelle. Libéraux élus, majorité cléricale renversée. Roucourt. Libéraux élus. Leuze. Triomphe anticlérical 800 voix de majorité. Bury. Les libéraux gagnent un siège. Quevaucamps. Triomphe du cartel. Péruwelz. Les libéraux remportent une victoire splendide, écrasant leurs adversaires plus de 1,000 voix de majorité. Fleur us. 800,;voix de majorité au cartel. Celles. Catholiques élus. Vaulx. Catholiques élus. Hèrinnes. Catholiques élus. Les libé raux sont mis en minorité. Willemeau. 4 libéraux élus cléricaux renversés. Esplechin. Les cinq libéraux sont élus. Jollain. Libéraux élus la majorité absolue. Froyennes. Catholiques élus. Barry. Elus 2 libéraux, 2 catholiques. Echec du bourgmestre catholique. Fontenoy. Triomphe du Cartel. Froidmont, Pattes, Estaimbourg catho liques élus. Brugelette. Libéraux élus. Gaurain-Ramecroix. Triomphe du cartel. Le bourgmestre Tonneau est par terre. Ecaussines. Ecrasement des cléricaux. Braine-le-Comte. Le cartel passe la majorité absolue. Soigniez. 200 voix de majorité cartel- liste. Conseil anticlérical homogène. Chimay. Libéraux élus majorité catholique renversée. Basècles. Libéraux élus 720 voix. Bauffe. 3 libéraux, 1 catholique élus. Pipaix. 5 libéraux élus. Catholiques renversés. Pecq. 4 catholiques, 1 libéral élu. Ma jorité conquise au conseil. Popuelles. 5 libéraux élus. Kain. Elus 3 libéraux, 3 catholiques. Marcinelle. Triomphe du cartel, 3 clé ricaux éliminés. Châtelet. Triomphe du cartel, bourg mestre clérical éliminé. Châtelineau. Triomphe du cartel, 6 cléricaux éliminés. Templeuve. 4 libéraux, 3 cléricaux élus, majorité libérale. Lessines. Majorité écrasante du cartel. Flobecq. Libéraux élus. Ghoy. 4 libéraux, 1 catholique élus. Bois-de-Lessines. 2 socialistes l'empor tent sur 2 catholiques. Escanaffles. 2 libéraux, 3 catholiques élus. Ath. 1200 voix de majorité au cartel. Warchin. 4 libéraux, 2 catholiques élus. Leers-Nord. 4 catholiques, 1 libéral élus. Estaimpuis. 3 catholiques, 2 libéraux élus. Antoing. 3 catholiques, 3 libéraux élus. Les anticléraux ont ensemble 800 voix, les catholiques 550. Vaulx. Catholiques élus. Ere3 Catholiques, 1 libéral élus. Lamain. 2 catholiques, 2 libéraux élus. Rongy. Catholiques élus. Frasnes. 3 libéraux, 3 catholiques élus. Esquelmes. Libéraux élus. Mourcourt. Catholiques élus. Quartes. 2 libéraux, 2 catholiques élus. Marquain, Froidinond, Bonsecours, Ru- milliescatholiques élus. Ogy. Libéraux élus. Péronnes. 2 libéraux, 3 catholiques élus. Calonne. 2 socialistes, 2 cléricaux élus. Chièvres. Libéraux réélus. Belœil. 3 catholiques, 2 libéraux. Ceux-ci ont 100 voix de majorité. Blaton. Elus 3 cartellistes et 3 indé pendants dont 1 catholique. Ligne. Les libéraux perdent la majo rité. Marquain. Catholiques élus. Rumes. 3 catholiques, 2 libéraux élus. Ramegnies-Chin 2 catholiques élimi nés. Ainaugies. Votants 302 blancs et nuls 12. Bulletins de liste libéraux 179 sauvages 36 clérical honteux 52 Elus 4 libéraux, François, Josson, Delère, Malaise. IViers. Elus 2 libéraux, 4catholiques. LIÈGE. Liège. Le cartel l'emporte 12,000 voix. Tous les cléricaux sont éliminés. Verviers. Le cartel l'emporte 2,500 voix. Cléricaux éliminés. Waremme. Cartel élu, cléricaux élimi nés. Pepinster. Cartel élu 200 voix. Spa. Cléricaux élus, libéraux renver sés. Huy. 600 voix de majorité au cartel. Seraing. Socialistes élus la majorité NAMUR. Namur. Onze cartellistes passent 630 voix. Cléricaux renversés. Dinant. Sept cartellistes élus. Cléri caux renversés. Gembloux. Cartel élu 350 voix. Famines. Cartel élu. Cléricaux renver sés. Philippevile. Cléricaux élus. Libéraux éliminés. Jemelle. Cléricaux renversés. LIMBOURG. Hasselt, Maeseyck et Tongres. Cléri caux élus. Bourg-Léopold. Libéraux élus. LUXEMBOURG. Arlon et Virton. Libéraux élus. Laroche. 3 cléricaux. 2 libéraux élus, 2 cléricaux éliminés. Bouillon. Libéraux élus. Cléricaux ren versés. Bastogne Libéraux renversés. Marche. Les libéraux perdent la majo rité. Libramont. Libéraux renversés. Neufchâteau. 2 libéraux, 1 socialiste, 2 catholiques élus. 1. Administration communale dépôt du compte communal de 1010. 2. Administration communale dépôt du rapport de l'année 1910. 3. Propriétés communales vente d'une parcelle de terrain. 5. Propriétés communales restaura tion de la Maison de Bois 6. Bureau de Bienfaisance achat et dépôt de titres de rente belge. a r- D ■o o 00 Ï2 vu 3 «t (U u. 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HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 3