Chronique de la ville. Aussi le discours ne présentant aucun intérêt et n'étant qu'un long panégyri que de celui qui le prononçait, a-t-il été débité au milieu de l'inattention géné rale. A la fin de la séance, on a procédé l'élection d'un questeur. M. Maurice Pirmez a été nommé par 03 voix contre 16 M. Terwagne et là M. Hende- rickx. Le discours de M. Monville a occupé toute la séance. Par deux fois, depuis six ans, dit l'orateur, la question maro caine a failli déchaîner la guerre en Europe. Malgré toutes les protestations du ministre de la guerre, Monville déclare que le pays n'a pas toutes ses assurances pour demain. Le ministre a déclaré, en réponse M. Wiener, au Sénat, que tout était prêt et qu'on peut être tranquille. Cependant le bruit se répand dans le pays que tout n'est pas prêt. Le bruit est d'abord vague et c'est un journal peu suspect, le XX' Siècle, qui s'en fait l'écho. M. Monville examine longuement et avec une remarquable clarté toutes les questions soulevées. Il établit qu'il manquait pour les fortifications d'An vers, 10.000 hommes. En ce qui con cerne les cartouches, contrairement ce qu'a dit le ministre, l'arsenal central ne contenait pas la grande réserve de cartouches, dont il a été question. Voilà la situation. Voilà quelle est votre responsabilité. L'orateur s'occupe ensuite longue ment de la question des chevaux et des harnais. En ce qui concerne la question des forteresses, M. le ministre a déclaré que tout était prêt. Or, si tout était prêt, dit M. Monville, pourquoi avez-vous commencé les travaux de défense au moment où vous craigniez que nos frontières allaientêtre envahies? (Longs applaudissements.) L'orateur continuera demain. Il est félicité par ses amis. Elections invalidées. Ladéputation permanente du Brabant a invalidé les élections communales d'Anderlecht sur avis conforme et unanime de la commission de vérifica tion. De graves irrégularités avaientété commises dans un bureau dépouillant. L'élection avait donné 7 sièges au cartel et 6 aux cléricaux. Le délire du Journal. Dans son nouveau bredouillage idiot en réplique nos réflexionsau sujet du plaisant articulet« Un Début \e Jour nal, s'empêtrant de plus en plus dans sa mauvaise foi et sa sottise, ose dire, après avoir balancé de nouveau l'en censoir au travers le visage du Maieur: Quand on songe ce que n'ont pas fait, en matière d'hygiène publique, en l'espace de tout un demi-siècle, les patrons du Progrès parmi lesquels plus d'un hygiéniste de profession, on mesure l'étourderie qu'il a com- mise en jasant comme une pie, quand tout lui commandait de se taire et de nous laisser pour compte sans souf- fier mot, l'articulet égaré dans nos colonnes. Mais notre confrère se fait vieux il faut lui pardonner ses amnésies et s ses radotages. Il faut vraiment être devenu fou de vanité ou avoir pris parti d'effronterie quand même, pour oser tenir pareil langage Ah les patrons du Progrès, comme il plaît au Journal d'appeler les anciens magistrats communaux, n'ont rien fait pour l'assainissement et l'hygiène de la ville Et tout ce qui touche la salubrité publique est le fait de Mons Colaert Et de qui émanent donc tous ces rè glements, juridiquement et savamment annotés par le feu Bourgmestre Van- heule,(l tdont l'administration actuelle poursuit encore tous les jours l'appli cation Règlement sur les bâtisses Idem sur la salubrité publique Idem sur la prostitution (supprimée depuis) Idem sur l'abattoir et le débit de la viande Idem sur le marché au poisson Idem sur les sépultures et les pom pes funèbres Idem sur les promenades et jardins publics Idem sur l'enlèvement des neiges Idem sur les eaux alimentaires Idem sur le bassin de natation Idem sur le marché au beurre Idem sur le débit du pain pour ne citer que ceux-là parmi bien d'autres se rapportant d'autres ser vices Qui a voûté l'Yperlée construit les jardins autour de la ville construit l'abattoir construit le bassin de nata tion établi les marchés couverts sup primé les maisons de prostitution ouvert la ville de divers côtés la libre circulation de l'air introduit le nou veau système de distribution des eaux alimentaires construit des égouts suf fisants pour l'époque; établi l'éclairage au gaz, si scandaleusement tripatouillé depuis pour ne parler encore que de ces travaux-là Ah les anciens n'ont rien fait pour la salubrité physique et morale de la ville Tout est dû Mons Colaert Après avoir expulsé ceux-là de l'Hô tel de Ville, on sait comment, on ose encore les taxer d'impéritie, d'incurie, de négligence, d'incapacité Faut-il être infatué de soi-même, se gober l'excès, pour oser proférer des jugements semblables, et ce au lende main du jour où l'on a été accusé d'in curie par ses propres amis Nous savions que la vanité est aussi égoïste que vantarde mais nous ne la supposions pas cependant injuste, aveugle et ingrate ce point 1 Ah le Progrès se fait vieux et a des amnésies Pas tant que confrère Journal il a encore assez de mémoire pour rappe ler, la réalité et la vérité de certai nes choses, la pudeur en même temps, ceux qui, volontairement et de mauvaise foi, par sotte infatuation d'eux-mêmes et rancune politique, affectent de les oublier Et, croyez-le, il a gardé le souvenir de bien d'autres, rappeler au besoin. La question du jçaz el de l'électricité. Grand branle-bas, Samedi dernier, la séance du Conseil communal. M. le Conseiller Biebuyck interpellait le Collège échevinal au sujet de la mau vaise qualité du gaz de la Cousine et de la non-exécution du contrat. Il y a peine un mois, notre Premier, dans un discours dithyrambique, pro noncé au Volkshuis, vantait la bonne qualité du gaz de la Cousine et soute nait urbi et orbi que plus la moindre plainte ne parvenait l'administration, touchant l'éclairage public. Ne fallait-il pas soutenir et encenser l'acte scandaleux commis au détriment d'un des plus honorables concitoyens de la ville Ne fallait-il pas glorifier le pacte hon teux perpétré contre le groupe Yprois Et voilà que tout l'échafi'audage érigé par Mons Colaert se voit écroulé d'un seul coup par un des propres amis de l'Hercule de l'administration M. Biebuyck n'a pas eu de peine démontrer que le pouvoir incandescent est beaucoup trop faible que l'entre tien des lanternes de l'éclairage public laisse énormément désirer; enfin que le Collège échevinal doit exiger de la société du gaz, la stricte exécution du contrat, notamment de l'article 25. Comme conclusion son interpella tion, M. Biebuyck a demandé qu'on mette l'étude la concession de l'éclai rage par l'électricité. A voir la mine déconfite de M. Fraevs de Veubeke, lorsque M. Biebuyck dé veloppait son interpellation sur le gaz de la Cousine, les conseillers croyaient que le Président du cercle catholique allait se trouver mal le pauvre échevin ne tenait plus ensemble. Pensez un peu Le gaz de la Cousine critiqué en bien des points et avec rai son par le secrétaire de M. Fraeys N'est-ce pas l'abomination de la désolation Mais tout arrive ici bas Démission. En son comité secret du 18 courant, notre Conseil communal a accepté la démission du secrétaire, M. Vander Dorickt. Inutile d'insister sur cette démis sionne public en connaît suffisamment les motifs. Quel honneur pour l'Hercule de l'administration Un électeur de 58 voix On nous signale, au sujet des derniè res élections communales, un petit fait qui en dit long sur la difficulté qu'il y a pour nos amis remporter un suc cès électoral dans notre cité. Alors que les médecins libéraux d'Ypres, qui ont le plus de clients, n'avaient délivré ensemble qu'un seul certificat d'incapacité un électeur invalide, autorisé se faire accompa gner et remplacer dans l'isoloir, un médecin clérical distribua, lui seul, plus de 45 certificats de l'espèce 1 II est vrai, que ces certificats ne furent pas tous admis les témoins libéraux protestèrent dans tous les bureaux propos de nombreux cas où de préten dus incapables étaient parfaitement même de remplir leur devoir électoral. Il y eut tnème des présidents qui for cèrent des porteurs de certificats voter et ils y réussirent parfaitement. Mais les certificats n'en furent pas moins l'occasion d'une fraude nou velle dont profitèrent effrontément nos adversaires. C'est ainsi que dans un bureau, un électeur bien pensant, après avoir voté pour lui-même avec quatre voix, rem plaça successivement dans les isoloirs trois électeurs quatre et nu trois voix. Cet agent du K.K. émit ainsi 19 votes et comme it y avait deux séries de conseillers élire, il put noircir 38 bulletins, et cela un jour de repos do minical L'électeur 38 voix 1 C'est assuré ment un record, le record du vote plural. Et cela donne une jolie idée du système risible dont nous sommes, depuis plus de quinze ans, les victi mes, hélas "t" Slaixliuua. Le Rédacteur du Journal d'Ypres se défend d'être le triple naïf que nous lui avions fait la charité de le supposer. II nous riposte triple naïf vous-même.., empruntant aux gosses en querelle leur suprême argument. Voici, en effet, mieux dépeinte sur le vif, la mentalité du rédacteur du Journal, qui ne peut se déféndre de tout ravaler au niveau de l'éternelle querelle clérico-libérale. Il s'agit, en l'occurrence, de la question essen tiellement nationale d'éducation mili taire et de défense de la Patrie or, voici ce qu'écrit celui que nous avions charitablement traité de naïf Et notons que le besoin d'un Stand date de 1830, de l'année où la Patrie, «devenue indépendante,escompta pour son maintien la vaillance et l'habileté technique de ses défenseurs. Or, no- tre triple naïf ignore que, tout un demi-siècle durant, les libéraux, maîtres de notre Hôtel de Ville, ne firent rien, mais là absolument rien pour gratifier d'un Stand convenable les défenseurs de la Patrie. Quelle sincéiité Dans l'intérêt supérieur de la défense de son idole, de l'Hercule de l'admi nistration de ses rêves, le Journal va doncjosqu'ànier l'existenced'un Stand pendant un quart de siècle, parce que sous régime libéral. La loyauté nous oblige rétablir pareil outrage la vérité, qui assurément ne flaire plus la naïveté. Voici En l'année 1867 fut solennellement inauguré l'Esplanade, Ypres, un Stand pour armes de guerre, un des premiers du pags, et répondant parfai tement l'armement de l'époque. C'était sous le règne du Bourgmestre M. Pierre Beke, un libéral, croyons- nous. Plus tard, M. Louis Vanheule, un libéral encore, d'après nos souvenirs, voulant faire mieux, fit appel M. Li- bioulle, un spécialiste, qu'il chargea de l'étude et des projets d'un Stand plus conséquent, tout en maintenant le Stand de l'Esplanade, qui continua rendre les plus grands services l'armée et la Garde civique. En 1892, seconde année de l'avène ment de M. Surmont de Volsberghe, un catholique cette fois, le Stand de l'Es planade fut fermé sous prétexte de sécurité publique un grincheux en goguette s'étant plaint d'avoir enten du siffler une balle l'oreille. En 1900, M. Colaert, encore un ca tholique, nous assure-t-on, succéda M. Sunnont, et laissa le Stand herméti quement clos. Mais nous devons lui rendre l'hommage quedepuislejourde son avènement, il promit annuellement l'ouverture prochaine d'un nouveau Stand. Cette ouverture se fait attendre de puis 21 ans et le Journal excuse le léger retard, dont nous nous plaignons, en écrivant C'est vrai, nous n'avions pas prévu qu'une commune autre que celle ad- ministrée par M. Colaert serait venue jeter des bâtons dans les roues et retarder de quelques mois la date de l'inauguration. Mais franchement, y regarder quelques mois, surtout dans ces con- ditions là, c'est être bien regardant. C'est être bien injuste aussi que d'en inférer la standophobie de M. Co- laert et l'incommensurable naïveté de celui qui a confiance en l'honnê- teté de la parole du bourgmestre. Là-dessus, nous passons la plume au confiant rédacteur du Journal qui aime, lui, gaspiller beaucoup d'encre et de temps. Il nous expliquera, sa façon, ces retards et ces contre-vérités, tout en lançant, pour ne pas en perdre l'habitude, quelques attaques person nelles que nous dédaignerons comme ses précédentes. Théâtre d'Ypres. Les spectacles gais sont certains du succès. Rien d'étonnant donc ce que les places s'enlèvent rapidement pour la représentation de ce soir. Ainsi que nous l'avons dit déjà, c'est la Tournée Milo de Meyer de l'ancien Chat Noir de Paris qui, avec une troupe d'excellents artistes, olivettes et chan sonniers, procurera ceux qui le dési rent, un spectacle de fou rire durant plus de trois heures. Ceux qui Ypres manqueraient cette représentation, n'auront pas l'occasion de calmer leurs regrets le lendemain car, par suite d'engagements formels, la Tournée Milo de Meyer ne pourra donner qu'une représentation en notre ville. Du Patriote A I PItES. N'est-ce pas plutôt l'Hercule de notre administration que le correspon dant Yprois du Patriote aurait dû s'adresser Il est vrai que depuis que notre Maieur a traité avec M. De Brouweret que la ville a passé avec celui-ci un contrat de 30 ans pour l'éclairage pu blic, notre madré Poperinghois ne rate pas une occasion de crier sur tous les toits que sous son adminis tration le nombre des lanternes a été considérablement augmenté. Mais quoi rime cette augmentation de ré verbères Esl-ce pour l'ornementation des rues Ou bien servent-ils pour l'éclairage That is the question l Séance du Jeudi -23 Novembre. M. Hellebaut mis en demeure de répondre sur ce point, se tait. M. Monville. Nous avions le de voir d'éclairer l'opinion publique. Il est certain que les ateliers de pyrotechnie étaient dans l'impossibilité de fournir temps les cartouches commandées. m m*?*'m (i) L"n jurisconsulte distingué et un in tègre magistrat. (N.delaR.) i l» in x ttMx' Aux amateurs «le rire. A M. le Ministre des chemins de fer. On nous écrit Les voyageurs débarquant Ypres, en cette saison, après 4 heures du soir, risquent de se casser le cou cause de l'obscurité où se trouve plongée la gare. Il y a là un grand nombre de réverbères servant l'ornemen tation tant de la gare que de la place de la station, mais point d'éclairage. Et dire que la ville possède, même proxi mité de la gare, une usine gaz éclairant toutes les communes environnantes, alors que son voisinage reste dans les ténèbres de la nuit, aux risques de désorienter les étran gers. De plus, la sortie des voyageurs est constamment obstruée par le public. M. le ministre ne voudrait-il pas faire mettre de la clarté et de l'ordre la gare de la belle ville qu'est Ypres

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 2