Chronique de la ville. f¥ i projet de prorogation des tarifs et rè glements des correspondances télégra phiques l'unanimité, et a pris en con sidération plusieurs projets de loi. Abordaut le budget des Dotations, elle s'est réunie en comité secret pour discuter son propre budget, et elle a repoussé le libre parcours par 72 voix contre 70 et 1 abstention. L'interpellation de MM. BraunetAn- seele, au ministre de la guerre, au sujet de l'évacuation de la caserne Léopold Gand, a terminé la séance. Le Snal. On continue la discussion de l'inter pellation de M. Hanrez sur la défense nationale. On se tord. Pour la liberté du père de famille. Nous n'avons pas sous la main les documents nécessaires pour apprécier les chiffres qui ont été fournis au Con seil communal pour justifier le nouvel acte d'hostilité que nos maîtres vien nent de poser l'égard d'une de nos écoles communales. Nous avons maintes reprises signalé dans nos co lonnes l'état de désorganisation dans lequel se trouve l'Ecole primaire payante pour filles de la rue St Jean, par suite de l'accroissement de la po pulation. Nous avons réclamé, nous faisant en cela l'écho des parents, la nomination d'une nouvelle institutrice et nous avons dit que l'administration ne pouvait s'y soustraire pour le bon motif que les comptes de l'école de vaient clôturer en bénéfice pour la caisse communale. D'après les chiffres produits au Con seil, les dépenses pour l'école se se raient élevées en 4910, fr. 4,005-19 et les prévisions de dépenses pour l'année 1911 comporteraient le chiffre de fr. 4,075-00. Commentdans ces conditions l'école peut-elle clôturer en déficit, puisqu'il résulte desdéclarations faites par M. Colaert que la population sco laire est de 97 élèves et que le minerval par élève est de 60 francs Les recettes devraient donc se dé composer comme suit 1° 97 élèves 60 francs fr. 5,620-00 2" Subside de la province 132-00 3" Subside de l'Etat 200-00 Soit au total fr. 5,952-00 Les recettes s'élevant francs 5,952-00 et les dépenses fr. 4,075-00 l'école loin de donner un déficit, devrait donc clôturer ses comptes avec un ex cédent de près de 2,000 francs Si, comme l'affirme M. Colaert, les rétributions scolaires ne rapportent que fr. 2,651-00 c'est donc que dans cette école payante,il va des élèves qui ne paient pas. Combien y en a-t-il Et s'il y en a, pour quels motifs sont-elles dispensées de tout minerval Nous espérons que le Journal de l'Hôtel de Ville voudra bien nous le dire, puisqu'aucun renseignement n'a été fourni ce sujet la séance du Conseil. Mais jusqu'à preuve du con traire et sous réserve d'examen, nous avons le droit de dire que des données mêmes qui ont été fournies la séance du conseil, la situation de l'école ac cuse un boni de près de 2000 francs. Malgré cela et dans un but facile deviner, le Conseil vient de majorer le minerval des élèves de 12 fr. par an: ce qui, raison des 97 élèves fréquen tant l'école, donnera un accroissement de recettes de 1164 francs par an Et c'est dans ces conditions que l'administration communale consent nommer une nouvelle institutrice aux appointements de iiOQ francs 1 Il va sans dire que cette décision de majorer le minerval, sans la moindre nécessité, constitue une nouvelle puni tion qu'au nom de la liberté du père de famille, on inflige aux parents qui, au grand dépit de nos maîtres, persis tent donner leurs préférences l'en seignement officiel. L'administration espère, qu'en augmentant sans cesse les charges qui pèsent sur les familles, elle arrivera dépeupler l'école Nous avons la conviction qu'elle n'y réussira pas et que sa décision, arbitraire entre toutes, n'aura d'autre eifet que de mettre une fois de plus au grand jour la duplicité de nos maîtres. D'autre part, nous espérons que l'Union des Anciennes Elèves saura faire tout son devoir, et qu'elle aussi fera entendre une énergique protestation Enfin que signifie l'attitude prise par M. Sobry, qui se retranche derrière une lettre du Vlaamsche arrondisse- mentsbond pour réclamer que J'ere seignement l'école de la rue S1 Jean soit donné en flamand. Peut-on savoir quel est ce Vlaam sche arrondissementsbond Quels sont les membres qui le composent et combien il y en a parmi ces membres qui envoient leurs enfants l'école de la rue St Jean ou qui les y enverront le jour où les cours se donneront en fla mand Nous espérons que l'honorable M. Sobry aura la franchise de nous le dire. Aux Anciens Pompiers. Il y avait beaucoup de monde, Jeudi dernier, la Soirée-Tabagie. Gomme toujours, l'Harmonie, sous l'habile direction de son excellent chef, M. Henri Moerman, a exécuté, de mai- tresse façon, les morceaux figurant au programme. Le chanteur de genre a obtenu beaucoup de succès. Les symphonistes se sont surpassés. Une mention spéciale au jeune Gas ton Eeckhout qui, dans son concerto pour violon, a dignement rempli sa tâche. Honneur tous ces vaillants et dé voués musiciens. On nous annonce une nouvelle fôte pour le 31 courant. Gomme on le voit, les Anciens Pom piers ne chôment pas. SS9 -iïBI -iIÏ? - irf -Tel1 -îîtf -7"^ On vante énornémeni la Minerva Sans Soupapes, mais ces ap préciations si flatteuses qu'elles soient, n'ont guère, aux yeux méfiants de l'a cheteur, comme ceux, jaloux de la concurrence, le poids qu'un simple chiffre donne une affirmation les gens positifs préfèrent la dure élo quence des chiffres aux phrases les mieux tournées. Ils seront servis souhait par le ta bleau ci-dessous, qui montre d'une fa çon saisissante, le remarquable déve loppement de la grande marque an- versoise et la vogue croissante de ses voitures sans Soupapes 1902 1911 Après cela, libre la concurrence de nier le succès des Minerva Sans Sou papes. Chronique Théâtrale. Le Mariage de M'le Beulemans. Alors, vous n'y avez pas été C'est entendu vous n'avez trouver vous caser. En effet, pour une salle comble, ce fut une salle comble. Et comme vous n'auriez pu décemment vous in staller sur les genoux des spectateurs des réservées, vous avez faussé com pagnie. C'était cependant le seul en droit qui ne fut envahi par les nom breux retardataires dont les uns finirent par découvrir un petit coin encore va cant, et dont les autres, très nombreux, ne purent trouver accès la salle archi- bondée. Enfin, vous n'y avez pas été et je vous plains. Dame c'est qu'on n'a pas tous les jours l'occasion d'assister une noce comme celle de Mis Beule- mans l Que je vous conte cela Dieu m'en garde 1 Mais pour vous être agréable, je veux bien passer la plume un membre de cette intéressante famille dont notre capitale doit s'enorgueillir et grâce laquelle le Tout-Paris a pu se former sur le belge tel qu'on le parle une opinion aussi juste que flatteuse... Cousin Beûileinans n'est pas le pre mier venu. saiez-vous? Ça est un gros marchand de bière et représentant d'une grande marque anglaise. Il a pris son service Albert Delpierre, un stoulfer de parichien, garçon qu'il n'aime pas, d'ailleurs. Pourquoi il sait pas comme ça un sentiment qu'on explique pas ça vous prend et on a beau faire, on sait rien là-contre. Peut- être bien parce qu'il parle un language que nous ne comprenons pas, et que, tout en mettant des mâchons sur les becs de gaz avec dextrémité, il nous traite d'ostracites. Ne dirait-on pas Donc Delpierre écrit sur le bureau du patron, avec Beûilemans sa fille, qui est Suzanneke, et pour qui il a une boontje, quoiqu'elle soit fiancée avec Séraphin Meùilemeester, un drôle de corps qui, quand il part avec son para pluie, ou bien il revient sans, ou bien il revient avec un parapluie contraire. Pour lorss, Suzanneke apprend une fois que son futur a une bonne amie, Anna, avec qui il a un moutard, oui Monsieur, un moutard qui s'appelle aussi Séraphin et qui a .des crollekes même Quand Suzanneke a quelque chose sur le cœur, ça doit sortir dehors. Aussi dit-elle Séraphin ça est tout le même un peu trop fort. Comme ça abandonner son amie et son gosse, je sais pas là-d'ssus. Je 11e veux plus courtiser avec vous, saiez-vous Allez vous-en et n'entrez plus ici dedans Alors Séraphin son père, par ven geance, se met candidat la présidence d'honneur de la chocheté des Employés de brasserie, pour faire attraper une buse cousin Beûilemans. Et tandis que Séraphin soutient son papa, le parichien fait de la propagande pour son patron, qui l'écoute discourir du fond d'un collidor, et qui finit par aimer ce garçon. Oui monsieur, il l'aime. 11 a même acheté, pour lui adoucir la be sogne sur le bureau, une machine coller des étiquettes, une machine tdute perfectionnée un machin comme ça, avec une chose au milieu, et un bazar d'ssus. Potverdoume! ça est une fois une chique invention, saiez-vous Grâce Albert son éloquence, Beûi lemans est élu président d'honneur et Meùilemeester est blackboulé, tout ju'ste lorsque Albert son père arrive Bruxelles pour demander Suzanneke sa ma:n pour son fils. Aiorss Beùile- mansdit comme ça, Suzanneke, est- ceque tu veux du parichien?» Et Suzan neke répond ça est sur ça, que je veux. Allei, allei, dit alors son père, c'est accordei Aiorss, là d'ssus, Séraphin, qui pré fère un tiens deux tu n'auras pas, cherche tirer son plan avec Anna qui met si bien des rubans bleus dans les crollekesdu petit Séraphin. Etalorss,... et aiorss je sais plus. Och si aiorss c'est tout. Et v'ià 1 L'interprétation de cette étude de mœurs... et de langue toutes bruxel loises, est digne des plus grands élo ges. Les artistes en vrais artistes, mettant en relief la caractéristique de chaque personnage, ont fait preuve d'un talent incontestable et d'une con naissance approfondie du rôle tenir. Citons notamment que M. Bapart fait un Beulemans qui sent terriblement le parvenu M. Jos. Poot, un Meulemees- ter père l'accent le plus pur M. Ba- nier, un Séraphin la fois naïf et noceur M. Maurey, un parisien dépaysé et abasourdi Mme Arthenay, une Madame Beulemans digne de son seigneur et maître, dont elle a l'accent et la... mo destie. Enfin, M11" Adryana est une ra vissante Suzanne, dont l'éducation la Beulemans n'a pu prévaloir contre une gentillesse toute naturelle. On lui sou haiterait peut-être un peu plus d'accent, mais ce petit défaut son unique ne la rend que plus raffinée, et, partant, plus charmante et-plus sympathique. Et pour finir, une grosse nouvelle Papa Beulemans, ébloui par la splen deur et la magnificence de notre salle de spectacle, a pris l'heureuse résolu tion, en bon père de famille et pour évitep toute jalousie, de célébrer dans le même somptueux décor et avec le même éclat, le mariage ue sa seconde fillex une autre Suzanneke qui, parait-il^ n'a rien envier sa sœur. La cérémo nie, laquelle vous êtes instamment priés d'assister, Mesdames et Mes sieurs, est fixée au VENDREDI 29 c 8 1/2 h. du soir. Les amis et connaissances M. Beu lemans en compte tant! qui, par oubli, n'auraient pas reçu de lettre de faire part, sont priés de considérer le présent avis comme en tenant lieu. Thaly. Tablelles théâtrales. Séance du Mercredi 20 décembre. Mde Broqueville répond M. Wie ner. Il déclare que la question de la dé fense nationale doit être au-dessus des préoccupations de parti, ainsi que le développement de notre Colonie. Le ministre refait en quelque sorte le dis cours qu'il a prononcé la Chambre dans le débat militaire. M. Keesen fait l'habituel tableau des horreurs de la guerre, et croit qu'en cas de confit, il faut faire appel l'arbitra ge du pape. iJMk* «Mk' rf I jMt n i Ifc i i vaMb.- -Aai' I iTi - - mm l JK. «Te» Surface des ateliers m. c. 1.500 10.000 Nombre d'ouvriers 200 1.600 Salaires traitements annuels Fr. 450.OOO 2.735.OOO Nombre de châssis sortis par mois 10 125 Chiffre d'affaires 1.500.000 10.000.000 mm M «Mt i-K «gflK tf M —S Le succès de l'Exportation Beulemans. Une Langue Belge. Les Belgicismes. A Ypres comme ailleurs les feux de la rampe ont éclairé les amours de Mademoi selle Beulemans, bien gentille, ma foi, mal gré son papa vaniteux, sa maman plutôt vulgaire, un fiancé qu'elle troque contre un autre en deux temps et trois actes, bref, tout un petit monde où l'on ne s'ennuie pas dont le langage abonde d'expressions aussi savoureuses que raisins de Corinthe en gâ teau. Le public a applaudi des deux mains. Naturellement le moyen d'applaudir d'une main étant toujours l'étude au minis tère des affaires inutiles. Mais de grâce, ne partez pas du pied gauche annoncer votre cousinage qu'un quarteron de fleurs de rhé torique locales ou nationales, voire origina les, a créé, urbi et orbi, l'étourdissant suc cès de cette comédie. Certes, Monsieur Beu lemans est un digne paterfamilias brabançon fort aise de triompher sur les tréteaux lon doniens et moscovites. Mais lui, sa femme, sa fille en belge on dirait sa dame, sa demoiselle auraient disparu depuis long temps dans le trou du souffleur, si côté de quelques fantaisies linguistiques incompré hensibles aux étrangers, ils n'eussent pas présenté des scènes profondément vraies sous toutes les latitudes. Vous souvient-il de la scène du manchon Auer émietté, du bou ton de faux col qui casse, de la crotte de mouche sur un morceau de sucre Rappelez- vous les mille petites piqûres d'épingles données et reçues ces propos 1 N'est-ce pas donner envie de définir la vie conju gale un oignon qu'on épluche en pleurant? Les discussions miel et vinaigre alternant aux soliloques aigres-doux, le spectateur de Londres ou de Moscou les connaît aussi bien que le spectateur d'Ypres et Bruxelles. Aux faits et gestes, actes et paroles des acteurs nous croyons entendre épeler une petite page des annales de notre vie. Ou encore saluons- nous au passage telle péripétie de l'existence courante rééditée de chez notre ami du coin! Telle est la cause du succès de cette comédie qui n'est qu'un feuillet arraché aux éphémérides d'un ménage bourgeois. Exact, incontestablement exact, le tète tête Beule- mans-Demeulemeester où ces deux écono mistes la manque répartissent les frais de la noce. Que de psychologie dans cette ques tion d'obligation et contribution aux frais de la cérémonie nuptiale Bravo C'est observé d'oeil de maître. Voilà, je le répète, les scènes qui font le succès de la pièce plus que les belgicismes qui ne sont pas article d'expor tation: Ne vous offusquez pas, je vous prie, de ce terme belgicisme Il existe une langue belge. Elle ressemble la langue française mais elle n'est pas la langue française pas plus que le vin du Beaujolais n'est du Bourgogne, Les français raillent notre parler. Peu nous chaut Et dans les salons de la capitale com me dans les salles de rédaction on a souri de la boutade de Madame de W., une parisien ne l'esprit pétillant comme du Champagne, qui, quelques jours après son installation en Belgique, écrivait sa mère, une princesse française Le belge ne me paraît pas si difficile apprendre Hé oui nous parlons un langage différent du français, différent partiellement par l'ac cent, le vocabulaire, la lexicologie et la syn taxe. En valons-nous plus En valons-nous moins M'est avis que nous n'en valons ni plus ni moins. A nos dix premières phrases on découvre notre nationalité, surtout s'il s'agit d'un Bruxellois. Mais n'en dites rien si vous comptez un Brusseleer parmi vos amis, le Bruxellois se croyant supérieur ses compatriotes et considérant son nombril comme l'axe du monde. Ne vous plaignez pas s'il vous accorde son amitié car l'ami tié d'un Bruxellois est un bienfait des Dieux Foin des produits de la province Fi de tout ce qui n'est pas estampillé Made in Brussels Evidemment tout le monde ne sait pas que le doux parler de l'île de France fleurit aux lèvres bruxelloises. Il y a quelques années, reconduisant Paris un de mes camarades, rédacteur l'Aurore, nous eûmes la bonne fortune de faire route en compagnie de Monsieur Beu lemans, moins que ce ne fût avec Jef Kaekebroek ou Sus Vandencrommen-EIle- boog. A peine avions-nous pris place dans un compartiment du rapide de midi que notre compagnon de route fit cette remar que Ça tire ici Et aussitôt il s'acharna sans résultat sur les haussières de la fenêtre en déclarant au bout de quelques secondes C'est une fenêtre d'après quatre heu res. Aussi je ne sais pas de chemin avec. Si le garde vient je jouera sur nia patte. De commun effort l'union fait la force la fenêtre fut fermée. Mais le soleil, un pâle V t

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 2