Chronique de la ville.
De tous les Etats civihs--s, e !'A!-
lemague qui compte la plus taible pro-
portioD de recrues illettrées. On peut
même dire qu'il n'y a plus du tout
d'illettrés en Allemagne.
En 1907 on a encore compté en An
gleterre 100 illettrés sur 10,UO0 re
crues en France 350: en Autriche
2,200 en Italie 3,100: en Russie 0,208.
En Belgique, d'après l'Annuaire de
Statistique, il a été incorporé en 1908
un total de 1,536 recrues illettrées
(1,080 Flamands et 450 Wallons) sur
un total de 1:5,510, ce quj donne l'énor
me proportion de 1,137 recrues illet
trées sur 10,000. Cette proportion
s'élève 1,283 sur 10,000 pour les re
crues flamandes et 895 sur 10.000
pour les recrues wallonnes. Il faut
tenir compte de ce que, en outre, 605
recrues, soit 447 pour 10,000, ne
savaient que lire et étaient donc inca
pables d'écrire leur nom 3,097, soit
2,293 sur 10,000 savaient lire et écrire,
mais ne savaient pas calculer, c'est-à-
dire ne possédaient pas même une
instruction rudimentaire.
Pour nous résumer, la proportion
des illettrés parmi les recrues est 568
fois plusélevée en Belgique qu'en Alle
magne. Voilà une constatation dont
nous n'avons pas sujet d'être liers. Et
la constatation deviendrait encore plus
affligeante pour notre pays si on com
parait le degré d'instruction de ceux
qui ne sont pas classés parmi les
illettrés.
L'école de la rue 8' Jean.
Deux poids et
deux mesures.
Nous avons publié dans notre der
nier numéro la requête adressée au
Conseil communal par les parents des
élèves fréquentant l'école de la rue St
Jean, protestant unanimement et avec
raison contre la décision injustifiée
prise par nos maîtres d'augmenter le
minerval payé cette école. Comme le
dit très bien la requête, et nous l'avons
démontré dans une série d'articles, les
recettes annuelles l'école de la rue
St Jean minerval et subsides) couvrent
non seulement les dépenses habituelles
de l'établissement, mais sont largement
suffisantes, en tablant sur le produit
du minerval du dernier trimestre, soit
fr. 1,246-00, pour faire face la dé
pense supplémentaire que doit occa
sionner la nomination d'une nouvelle
institutrice 1 Malgré cela, le Conseil,
dans un but qu'il est facile de deviner,
a cru devoir majorer de 12 francs par
élève, le coût de l'écolage, ce qui pour
les cent élèves qui fréquentent l'éta
blissement, représente un supplément
de recettes pour la ville de 1200 francs
l'an. Nous le répétons ces douze cents
francs constituent 1111c charge in
justifiée que l'on impose aux pa
rents
Or, pendant que nos maîtres frap
paient ainsi, sans rime ni raison, les
familles de la ville, qui persistent
préférer les écoles communales aux
écoles congréganistes, le Conseil, su
brepticement, (car aucune explication
n'a été fournie) inscrivait au budget de
la ville un subside de 1500 francs
pour l'école de Marie. Cette école bé
néficiait en 1911 d'un subside de 750
francs. Le budget pour 1912 prévoit
outre le subside de 750 francs un nou
veau subside de 1500 francs.
On frappe donc sans nécessité les
parents qui envoient leurs enfants aux
écoles de la ville, mais on puise large
ment dans la caisse communale pour
sabsidier les écoles cléricales
C'est vraiment édifiant C'est ce
que nos cléricaux appellent le régime
de la liberté du père de famille.
sirïvwrsî» ««s «s
Gaz d Ostende
et
Gaz cTYpres.
La question du gaz, telle qu'elle y a
été étudiée et telle qu'elle vient d'y être
résolue la satisfaction générale, fait
le plus grand honneur l'édilité d'Os-
tende.
Nous reproduisons, d'après F Al
liance un exposé très clair de la
question.
Quel pitoyable contraste quand on
songe la façon préconçue et cavalière
I dont la question du gaz a été menée
Ypres
Loin de faire appel la concurrence,
c'est un entrepreneur, M. De Brouwer,
qui, ici, a tout mené. C'estlui qui a diri
gé la mémorable et ténébreuse commis
sion du gaz, dont on attend toujours
le rapport c'est l'entrepreneur De
Brouwer qui a traîné tout le Conseil
communal derrière lui c'est son pro
jet, ce sont ses contrats, secrets et au
tres, que le Conseil a purement et sim
plement entérinés
Tous les éloquents efforts de MM.
Colaert et... Bouquet se sont résumés
en éloges dithyrambiques de M. De
Brouwer, de Bruges et en attaques in
justes contre nos concitoyens MM.
Valcke et les mémbres du Groupe
Yprois, qui avaient pris la liberté
grande de demander soumissionner
A OSTEMîE.
Les souinUëioii!! pour la
fourniture n. lu ville «lu gaz.
Voici le résultat de l'adjudication
1. Maurice Vauder lleyde, avocat
Ostende, (Compagnie d'Eclairage des
Flandres) 0.0395.
2. Compagnie générale des fours
coke 0.044.
3. Rombacher Huttenwerk 0.045.
4. Evence Coppée et T. Coppée lils
Première hypothèse (conditions ca
hier des charges) 0.0525.
Deuxième hypothèse (sans fourni li
re de l'électricité) 0.0475.
5. Société Centrale pour l'Exploita
tion Intercommunale du gaz et de
l'électricité (Adm. Jean i»e
Brouwer, il Bruges 0.055.
6. Thùringer GasgesellschaftLeip
zig O.OSo.
iVous demandons
un maïeur.
Jusqu'ici la nomination de M. Co-"
laert, en qualité de Bourgmestre de la
ville, n'a pas paru au Moniteur, bien,
que M. Colaert ait reçu officiellement
le jour de l'an et que le Moniteur ait
renouvelé les mandats des Bourgmes
tres dans toutes les localités où aucune
contestation n'était prévoir.
Pourquoi donc le Maieur d'Ypres
n'a-t-il pas été compris dans la longue
fournée des nominations faites
Mystère l Les commentaires vont
leur train.
On dit que le Maieur serait en dés
accord avec son Conseil au sujet de la
nomination du Secrétaire communal.
Il aurait son candidat et les Conseillers
tiendraient pour certains de nos con
citoyens, qu'on ne veut pas évincer.
Bref, le torchon brûle et les paris sont
ouverts.
On dit aussi que M. Fraeys ne ver
rait pas d'un m inaisœil le débarque
ment de M. Coiaert. Ote-toi de là, que
je m'y mette.
En attendant, nous sommes toujours
sans Maieur Il n'est cependant pas
possible que cela perdure que de
viendrions-nous, Seigneur
Sommes-nous liés pour
50 ans
Un groupe d'abonnés du gaz 15
centimes, ainsi que grand nombre
d'abonnés de la Kluitegaze aux
quels le gaz revient 25 centimes en
viron le mètre cube, nous demandent,
en présence de la révolution actuelle
de l'industrie gazière et considérant le
contrat avantageux obtenu par la ville
d'Ostende, s'il n'y a pas lieu d'adresser
une requête M. le Gouverneur aux
fins d'obtenir que la ville d'Ypres soit
mise en demeure d'examiner la possi
bilité de résiliation du contrat qui la
lie pour 30 ans au gazier De Brouwer
Par ces temps de cherté de la vie, il
est dur, en etfet, de voir l'ouvrier
payer 25 centimes le gaz que la ville
pourrait, comme Ostende, obtenir
4 centimes le mètre cube.
Nous sommes d'avis que la requête
est opportune et pourrait être adressée
simultanément la Ville et M. le
Gouverneur.
Nous espérons d'ailleurs que M. le
Bourgmestre, qui vient de déclarer
solennellement que nous sommes
frustrés par M. De Brouwer, voudra
mettre nous délier de la Société
d'Exploitation, la même ardeur qu'il a
mise nous lier.
Nous n'irons pas, toutefois, jusqu'à
lui demander de mettre, comme il y a
6 ans, son écharpe dans la balance
pour arracher la sanction de M. le
Gouverneur
Outre qu'un grand nombre de clau
ses du contrat, d'après les déclarations
de M. le Bourgmestre lui-même, ne
sont pas observées par le concession
naire, l'article ci-dessous, dorme am
plement matière résiliation ou tout
du moins réduction des prix du con
trat
'■S2&C?*55 r- OS TS
Chronique Théâtrale.
Les spectacles se suivent et ne se
ressemblent pas.
Après la représentation du Mariage
de M"0 Beulemans dont l'énorme
succès nécessita une reprise en notre
ville, voilà que certaine troupe, com
posée d'amateurs, vint nous gratifier,.
Mardi dernier, d'une soirée dramati
que qui a soulevé toute autre chose
que de l'enthousiasme.
Il n'y aura pas de reprise.
Ce qu'il y avait de réellement beau,
c'était la composition du programme.
L'interprétation, malheureusement, le
fut beaucoup moins....
Comme lever de rideau le fa
meux CHALET, d'Adolphe Adam, ce
ravissant petit opéra-comique que le
jury impose, pour ainsi dire chaque
année, aux concours des Conservatoi
res.
Ce n'est pas la première fois que
l'œuvre d'Adam fut interprétée sur
notre scène. Le fut-elle jamais de fa
çon plus pitoyable Nous en doutons.
Grâce au concours de M Dufay
concours accepté, nous semble-t-ii, un
peu la légère ce fut le fiasco le
plus complet que jamais encaisse a la
Troupe Polfhet. Un malencont-eux
accès de grippe la grippe a bon dos
est, parait-ii, cause de tout le mal.
Nous le souhaitons pour M. Dufay.
Nos lecteurs ne se rappellent sans doute
plus qu'en séance du Conseil communal
du 2o Avril dernier, fut voté le cahier de
charges pour la fourniture la régie com
munale de gaz provenant de fou's coke
et qu'en séance du Collège du a Septem
bre, furent ouvertes les diverses soumis
sions présentées pour cet objet. Ces soumis
sions seront discutées en séance du Conseil
de Mardi prochain et, comme le problème
posé est d'une importance capitale pour
tous les consommateurs de gaz et que sa
solution peut avoir une sérieuse répercussion
sur l'équilibre de notre budget, nous pen
sons faire chose utile en exposant, les don
nées principales de la question.
Vous savez tous, amis lecteurs, que,
depuis la résiliation de la concession accor
dée autre fois une société, la Ville fabrique
le gaz et l'électricité qu'elle vend ensuite,
avec bénéfices, aux consommateurs et vous
n'ignorez pas davantage que nos installa
tions actuelles sont surannées et insuffisan
tes pour satisfaire aux besoins grandissants
de la consommation.
Il était donc de toute urgence de remé
dier cette déplorable situation et la solu
tion qui paraissait s'imposer était la créa
tion d'une usine plus spacieuse et outillée
d'une façon plus moderne, lorsque vint
surgir une proposition nouvelle
Le gaz qui nous est livré actuellement
est le produit d'une distillation, dans des
cornues, de charbon qui se transforme en
coke. Le coke est d'un usage constant dans
l'industrie métallurgique, mais celui qui est
produit par les usines gaz ne convient
pas pratiquement cet effet et, pour 1 obte
nir, on utilise des fours spécialement con
struits dans ce but.
Les fours coke laissent donc échapper
des gaz et notamment du gaz d'éclairage.
D'où est née tout naturellement l'idée de le
capter pour le livrer, après épuration, la
consommation.
Cette ingénieuse conception eut immé
diatement grand succès et différentes gran
des villes ont déjà adopté ce nouveau mode
de fabrication de gaz.
C'est dans ces conditions que la Com
mission de la régie du gaz fut amenée
proposer au Conseil de faire appel la con
currence pour l'installation Ostende de
fours coke qui nous fourniraient le gaz
nécessaire notre consommation.
La Ville n'aurait plus, en conséquence,
s'occuper de la fabrication du gaz. Celui-
ci lui serait livré un prix fixé et elle n au
rait plus qu'à en assurer la distribution aux
consommateurs. Cette solution, qui est celle
adoptée déjà pour notre prochaine distribu
tion d'eau potable, aurait le double avanta
ge de supprimer les aléas du coût de la fa
brication du gaz et de faire naître des indus
tries nouvelles Ostende.
Le résultat de l'adjudication est très
satisfaisant, puisque six soumissionnaires
se sont présentés et que le concurrent qui
nous fait la meilleure offre propose de nous
livrer le mètre cube de gaz 0.0:595 fr., soit
moins de quatre centimes.
La Commission a longuement examiné
les différentes propositions'et a recherché
également quel prix approximatif la régie
pourrait fabriquer le gaz, dans 1 hypothèse
d'une reconstruction de l'usine. Dans le
rapport Qu'elle présente, elle résume ses
travaux et conclut que l'acceptation de là
soumission inférieure produirait pour la
période du contrat, soit vingt-six ans, un
boni d'environ un million.
Au point de vue purement financier, il
ne peut donc y voir aucun doute sur le vote
émettre. Reste examiner un autre côté
du problème le mode de fabrication pro
posé a-t-il fait ses preuves et le gaz fournir
donnera-t-il satisfaction au consommateur
Pour répondre cette question, nous ne
pensons pouvoir mieux faire qu'en repro
duisant les extraits les plus significatifs du
rapport Afin d'avoir tous ses apaisements
ce sujet, la Commission a continué l'exa-
faite
men de la question par une enq'-
aaprès des administrations de nombreuses
v lies et communes qui s >~t déjà alimentées
exclusivement en gaz de fours coke. Cette
enquête a porté sur divers points, parmi
lesquels nous citerons spécialement la date
dépuis laquelle se fait l'emploi du gaz de
fours coke, Ie^ qualités du gaz fourni, no
tamment son pouvoir calorifique, enfin ies
résultats pratiques obtenus.
Voici rta: villes alimentée- Es-
sen (246 é00 hau depuis le lr Janvier 1911;
Mulheim (99,b0o hab.) depuis le lr Janvier
1911 Bochum (118.10*1 hab.) depuis le !r
Octobre 1909 Bot trop (19,000 hab.) de
puis 1903 Borbcek (65,000 hab.) depuis
1909, etc.
Toutes ces communes n'ont pas hésité
cesser l'<.xploitation de leur propre usine
gaz. souvent très moderne, pour recourir
l'alimentation p, r Durs a coke des prix
variant d'après les circonstances locales.
Nous relevons notamment Essen 2 1/2 pf.
(3,125 c), Barmen 3.3 pf. (4.125 c.),
Bot trop 1.5 pf (L375 c.). Saarbrucken
4 pf. toc.).
D'ailleurs toutes les communes qui ont
fait parvenir des renseignements déclarent
que la fourniture de gaz de fours coke a
donné d'excellents résultats et n'a pas pro
voqué de réclamations de la part des con
sommateurs.
En ce qui concerne les conditions impo
sées pour la qualité du gaz, nous constatons
qu'en majorité les communes ont fixé le
pouvoir calorifique une moyenne annuelle
de 5200 calories 0° et 760 mra de pression.
Les conditions de pouvoir calorifique impo
sées par notre cahier des charges tiennent
un juste milieu entre les stipulations très
variables qui sont en usage dans les villes
consultées. Ces renseignements sont confir
mes notamment par une enquête faite en
1910 par la ville de Gand. Il en résulte que
la base principale pour l'appréciation du
gaz est désormais le pouvoir calorifique,
do t la moyenne est de 5000 calories. A la
suite de cette enquête, la ville de Gand a
adopté un pouvoir calorifique moyen de
5100 calories Oe 760 m/m de pression
(moyenne stipulée par notre cahier des
charges).
Non contente de tous les renseigne
ments rassurants qu'elle a pu obtenir, la
Commission a voulu faire un essai direct au
sujet du pouvoir calorifique que le gaz doit
présenter. Le 21 Octobre 1911 et les jours
suivants, on a donné au gaz distribué un
pouvoir calorifique de 8100-5070 et même
4950 "calories. Non seulement il ne s'est
produit aucune réclamation, mais les per
sonnes qui étaient au courant de l'essai
n'ont rien constaté d'anormal leur éclaira-
rage et elles déclarent avoir obtenu, de
leurs appareils, le même effet utile que les
jours précédents.
Comme cor dusion, la Commission
croit pouvoir recommander au Conseil d'ac
cepter l'offre du p us bas soumissionnaire
lit vous voila maintenant, amis lec
teurs, assez documentés pour suivre les dé
bats qui s'ouvriront au Conseil communal
et émettieensuite une opinion personnelle.
Si, par suite d'une découverte nouvelle ou
d'un perfectionnement quelconque, dans
l'un ou dans l'autre système d'éclairage, il
s'établissait, dans une ou plusieurs villes de
Belgique, de Hollande, de France, d'An
gleterre, de l'empire d'Aile nagne ou des
Etats-Unis, d'une population de 18.000 ha
bitants au moins, un éclairage aussi bon et
plus économique que celui qui fait l'objet de
la présente convention, et qu'il fut démon
tré par une expérience de trois années, que
l'économie réaliser est au moins de 1 5 °/o
pour l'éclairage public, il est expressément
stipulé que la ville d'Ypres aurait la faculté,
l'une des périodes quinquennales, qui
prendront fin le 30 Juin 1911, 1916, 1921 et
ainsi de suite, de faire cesser la présente
concession et d'adopter le nouveau système
pour le service public et pour celui des par
ticuliers.
Toutefois, elle ne pourra user de cette
faculté, si le concessionnaire ou ses ayants-
droit consentent faire jouir la ville d'Ypres
du système nouveau ou de quelque autre,
présentant les mêmes avantages et les
mêmes garanties.
Soirée du 9 Janvier.