Dimanche. 4 Février 191 Journal de TAlliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. année. i*arai*8fiHl te iPimancite. Vires acqlurit ïuhdo PRIX DE L' ABOMN K ME\T F polr la. ville Par an -4 franc*, p' la province Par an -4 fr. 50 pr lKTRANiîBU Par an 8 fr 80 ANNONCES Annonces: 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 t'r. la ligne. La Majorité du Reichstag Il semble qu'on commence seule ment en Allemagne et l'étranger se rendre compte de l'importance de la situation nouvelle née par le résultat des élections au Reichstag. On n'y a voulu voir d'abord que la victoire socialiste, qui est par elle- même sans sanction pratique dans un pays où n'existe pas le gouvernement parlementaire et où le chancelier res ponsable envers l'empereur seul, se déclare au-dessus des partis et s'oc cupe de recruter des majorités coin- pactes pour chacune de ses lois qu'il doit faire voter. Cela était tout fait vrai du temps de Bismarck, qui dominait la lutte des partis du haut du piédestal que lui avaient érigé les victoires de 18(5(3 et de 1870 et qui avait d'ailleurs remporté les premières contre le Parlement prussien presque autant que contre l'Autriche. Mais il n'y a plus de Bismarck, et en fait, les derniers chanceliers ont eu composer avec les partis et ont eu tort d'ailleurs l'exception de M. de Bulow qui avait prévu et annoncé la catastrophe actuelle), de composer toujours avec les partis de réaction conservateurs protestants, cléricaux du centre, agrariens el antisémites. Mais aujourd'hui on esteri présence du désastre électoral auquel cette pra tique devait aboutir dans un pays de suffrage universel, malgré les avanta ges scandaleux que la loi électorale donne aux partis de réaction, notam ment par le maintien des circonscrip tions électorales d'il y a quarante-cinq ans de sorte que 000,000 Berlinois n'ont qu'un député, autant que 10' ou 50,000 paysans d'une province d'exode rural. Et le désastre est complet. Une grande victoire socialiste ne serait qu'une indication poiir les gens de bon sens et un prétexte l'exploitation du spectre rouge pour les autres. Jus qu'ici, chacune des victoires socialis tes avait surtout réussi, comme na guère en Belgique, effrayer de plus en plus la bourgeoisie et la rejeter vers la réaction. On a encore essayé de la même tac- tique quand le premier tour de scru tin eut montré plus de quatre millions de suifrages socialistes, un électeur*- sur trois. Et le ralliement gauche se fit mal pendant la première journée des ballottages. Mais la bourgeoisie s'est vite ressaisie et a compris qu'elle avait mis jusqu'ici trop de complai sance être dupés. Le spectre rouge n'est qu'un spectre. Les impôts de consommation, les droits d'entrée, la ciéricalisation des écoles, la dictature egoiste et intéressée des hobereaux, le mécontentement général, sont des réalités. Et le ralliement gauche a fini par se faire dans les journées suivantes, de fa.-on envoyer au Reichstag non seu lement 110 députés socialistes, ce qui ne serait qu'une vigoureuse manifesta tion de mécontentement général, mais une majorité de gauche. A côté des i lô socialistes, il va 88 libéraux et quel ques indépendants qui voteront avec les gauches. Pour la première fois, il y a une ma jorité d gauche au Rcich-iag et, de toute part, on demande aux libéraux de tirer profit de cette situation qui leu: donne le rôle d'arbitre Me la politique allemande joué jusqu'ici pa le centre catholique. Il y a des iridiées sérieux qui permettent de croire commen cer par le discours prou océ Saar bruckpar le chef des libéraux,modérés, M. Basserman qu'après avoir su vaincre, les gauches sauront profiter de ta victoire. On sait que cette majorité n'est pas homogène celle du bloc de droite ne l'était iras non plus elle comprenait les catholiques et les protestants, des réactionnaires avérés et de faux démo crates cléricaux. Mais, dit-oa, les so- cialisles sont les adversaires de l'Etat tout entier ils n'iront pas la Cour et voteront c >ntre tous les budgets. El après Les libéraux au contraire, vote ront les budgets et les lois d'ordre national, condition qu'on les leur prés -rite telles qu'ils puissent les voter. i)o ic l'Etat n'est nullement impérial. [1 ne s'agit pas, en efi'et, pour les so- ciali'st 'S et les libéraux de prendre le pouv où' comme ce serait le cas dans un pays de gouvernement parlementaire quan t il s'agira de cela les socialistes allemands auront examiner les nou velles responsabilités qu'ils auront assumer. Et l'on sait qu'il y a parmi eux dés a réformistes de plus en plus nombreux dont les_ idées sont peu près celles de la moyenne de nos socia listes belges et qui veulent, avant tout faire Je la besogne pratique. Leur lea der, Berstein, vient d'entrer au Reich- si g. Plus ils feront de progrès électo- ra ix désormais, plus les socialistes al- h uiumis,sentiront la nécessité de deve nir un parti de gouvernement, ou du moins un parti capable d'être l'allié d un parti degouverneinent comme Jau rès dans le ministère Combes. La né cessité tics fails parlera plus haut que les décisions des conciles œcuméni ques du socialisme international. Des présent, les socialistes étant le parti le plus nombreux au Reichstag, y ont droit la présidence. S'ils la refusent, sous prétexte de ne P< s remplir les obligations de cour que la fom lion comporte, elle sera prise par les libéraux. Le fait en iui-anème n'est pas fort im portant, mais il est symbolique. Los libéraux seuls peuvent, eu Alle magne, cause de l'atlilude d'intransi geance t. de révolutionnarisrne verbal des socialistes, essayer de réaliser ce •qu il y a d actuellement réalisable dans les aspirations communes dp tous les démocrates, sôcialistes et libéraux. Et ce n'est pas peu de chose, en Allema gne, où la réaction est depuis tant d'an nées tr iomphante et jamais repue. Il semble d'ailleurs qu'on se rende bien compte des nécessités que coin- porte celte situation et que libéraux et socialistes, en dépit des criailleries ré actionnaires, soient tout disposés fai re bloc au Reichstag, chaque fois que ce soit nécessaire non seulement con tre les entreprises de la réaction désor mais vouée un échec certain, mais aussi pour les besognes positives les plus urgentes, comme la réforme élec torale par la proportionnalité qui serait la justice même et rendrait définitive et permanente la majorité de gauche. Peut être n'y arrivera-t-on qu'au prix d'une dissolutiondont la menace est dé jà su-pendue sur le nouveau Reichstag. Mais line dissolution prochaine sur cel o question n'aboutirait sans doute qu'à renforcer la majorité actuelle. La sif nation intérieure de l'Allemagne s'e- donc considérablement améliorée e) no dericaux belges doivent se sen tir d sonnais tout-à-fait mal i'aise en voyant ainsi les trois grands Etats qui nous entourent, France, Angleterre, Allemagne, devenir tous les trois dé plus pi us libéraux, de pie ou plus démo aies. Il n'est cependant paspos- ble pie cette immense vague de pro grès -oit arrêté par les frontières ie la Belgique. Georges LORANÛ. A la Chambre. Interpellation sur la cherté de 3a vie. 72e \o lOîliWt kait LA FORCE On s'abonne au bureau du journal, hue de Ùixnudh, 33, Ypres. Les annooee^, les fans divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'il esser exclusiv au Uomptoir de Publicité JM0QU3S Fai333YRO, 44, doievard Atispaeb, Bruxelles, téléphone 3230. M. Nolf. Messieurs, d'après le comp te rendu de la séance d'hier, l'aurais, au moment où l'honorable M. Helleputte par lait des mesures sanitaires prendre la frontière pour prémunir notre bétail Contre les maladies qui peuvent sévir l'étranger, interrompu en disant c'est un discours électoral. Je n'ai rien dit de semblable et je n'ai pas eu cette pensée ce moment, bien qu'elle se fût présentée plusieurs fois mon esprit au cours du discours de l'honorable membre. J'ai dit tout simplement que je désirais que les mesures sanitaires prendre la frontière fussent limitées au strict nécessai re. Mon intervention dans ce débat n'a d'ailleurs xi 'autre objet que de demander au gouvernement de bien vouloir écarter tout ce qu'il y a d'illogique et d'irrationnel, d'inutile et partant de vexatoire, dans l'ap plication du régime qui règle actuellement nos importations de bétail vivant et plus spécialement de bétail maigre. Lorsque l'honorable M. Helleputte, s'a- dressant M. Persoons, lui a reproché de de mander la libre entrée absolue du bétail, mon excellent ami lui a répondu Je pro teste Je soutiens simplement qu'il y a lieu de réduire au strict nécessaire les mesures sanitaires prendre. J'ai joint ma protes tation la sienne dans une interruption Y]ui a du reste été fidèlement recueillie, par la sténographie, si pas par le Compte rendu analytique. Comme M. Persoons, je tiens déclarer très nettement que je ne pourrais me rallier un système qui supprimerait toutes mesu res préservatrices la frontière. J'estime, en effet, que le gouvernement a le devoir de prendre des mesures sanitaires et que, s'il ne le faisait pas, il encourrait de lourdes res ponsabilités. Nous devons sauvegarder no tre cheptel national contre les maladies qui peuvent sévir l'étranger, et plus spéciale ment contre la tuberculose et la stomatite aphteuse. M. COLAERT. Quand des mesures ont été prises, on nous a traités d'affameurs du peuple, y pr>;s et dans tout l'arrondisse ment. M. Nolf Il est inutile, je pense, d'in sister sur les dangers de la tu! -rculose. Quant la stomatite aphteuse, l'exemple de ces derniers mois a suffisamment établi les conséquences désastreuses auxquelles elle peut exposer notre pays agricole. A cet égard, il me suffira de m'en rapporter tout ce qui a été dit dans cette Chambre, au cours de l'interpellation sur les ravages de la stomatit' aphteuse. Des mesures de sauvegarde sont donc né cessaires dans l'intérêt de la salubrité publi que. J'ajoute que nous avons un autre motif de refouler les bc- .es malades c'est que l'aba- tage des bêtes malades ou suspectes donne dro't des indemnités allant jusqu'à 70 p. c. de la valeur des animaux estimés comme sains au moment de l'abatage. Mais il ne faut pas que, sous prétexte de salubrité publique le gouvernement puisse prendre toute espèce de mesures qui n'ont rien de commun avec les nécessités de l'or ganisation d'une bonne police sanitaire. J'ai différentes reprises exposé et défendu dans cette enceinte les revendica- tionsdes herbagersde la Flandreoccidentale. Je m'excuse de devoir revenir sur des obser vations que j 'ai déjà présentées antérieure ment, mais n'ayant rien obtenu, je suis obli gé d'insister parce que ces revendications sont incontestablement justes et légitimes. Vous connaissez, messieurs, notre pro vince d^ \V> -Fi/indre, et vous'connaissez sans doute a; i sa vaste région d riches pâturages qu s'etend depuis le sud de l'ar rondissement 1\ près jusqu'au littoral, en globante ul'"s étendues, not in.rent da is le Veun îmbacht et 1vallee de.i'Vser. 11 faut i !ii.: et de- milliers d- têtes pour garnir c s oâturages et de l'aVis même des éleveur.- i en faut plus que notre :ays ne peut en produire. Cette'situation s'est encore aggravée par la secheresse de l'été dernier, le manque de nourriture ayant obli gé les fermiers vendre une grande partie de leur bétail. Nos herbagers sont donc obli gés chaque année, d'aller en France s'ap provisionner de bétail maigre parce que c'est en France qu'ils trouvent certaines ra ces qui s'acclimatent particulièrement bien dans notre région. Ils y visitent les départe ments de la Mayenne, de la Loire, de la Sarthe et de la Nièvre et y vont chercher la matière première indispensable leurindus- trie. Or, le gouvernement loin d'encourager les efforts de nos herbagers, met toute espè ce d'obstacles l'exercice de leur profession en édictant la frontière toute une série de mesures qui ne sont nullement nécessitées par des raisons de police sanitaire. C'est ainsi que le gouvernement prend de vérita bles mesures prohibitives contre certaines catégories de bétail on ne peut introduire, en Belgique, que des vaches et des génisses ayant plus de quatre dents, c'est-à-dire, ayant au moins trois ans. Pourquoi cette restriction? Pourquoi ne pas permettre l'in troduction de tous les bovidés âgés de plus d'un an et pourquoi notamment exclut-on les bœufs dont l'entrée a été si souvent sol licitée Ce n'est pas la première fois que je fais cette demande au gouvernement j'ai posé, cet égard des questions, en Février 1907, en Février 1908, en Février 1909 et enfin en Juin 1909 et chaque fois il m'a été répondu que la situation sanitaire du bétail l'étran ger et notamment en France, ne permettait pas de faire droit ma demande. C'est là une plaisanterie qu'il importe de faire cesser, car qui fera-t-on accroire qu'il y a plus de danger introduire en Belgique des'génisses deux dents que des génisses quatre dents {Rires.) A qui iera-t-on ac croire qu'au point de vue sanitaire les bœufs sont plus dangereux que les vaches {nou veaux rires), alors que les bœufs sont cer tainement plus résistants, plus forts, et par tant plus rebelles aux maladies Or, quelle est la conséquence de cette in terdiction Elle a pour résultat, comme je l'ai dit déjà en I9i)9, d'apporter une entrave sérieuse l'approvisionnement et, par le fait même, elle provoque une hausse des prix. La plupart des bêtes mises en vente sur les marchés français sont des bœufs et les va ches qui s'y trouvent, étant assurées d'avan ce de la clientèle belge, vont des prix exorbi tants. D'autre part comme il y a peu de va ches et que nos herbagers ne peuvent intro duire en Belgique que des vaches, ils sont obligés de fréquenter différents marchés, souvent très distants les uns des autres ils doivent s'imposer des frais de déplacement, payer des frais de transport multiples pour rassembler le bétail acheté vers une même gare d'expédition, tous frais qui viennent s'ajouter aux prix déjà surfaits par suite de la restriction apportée au choix des ac heteurs. Voilà donc une première mesure que le gouvernement pourrait prendre, c'est de supprimerces restrictions qui ne sejustifient pas et qui devraient disparaître si le gouver nement a véritablement la préoccupation de ne pas renchérir inutilement le coût de la vie. Mais d'autres mesures,encore pourraient être prises sans compromettre en rien les nécessités de la police sanitaire. Aujourd'hui, l'entrée du bétail ne peut se faire que deux fois par mois.Pourquoi n'autoriserait- on pas l'entrée du bétail en Belgique trois fois par mois J'ai déjà posé cette question différentes reprises aussi je connais l'ob jection qu'elle soulève. Le département nous dit Si nous laissons entrer le bétail plus de deux fois par mois, nous ne pour rons pas le conserver suffisamment en ob servation et nous n'aurons pas le temps de nettoyer et de désinfecter lesétables de qua rantaine. line semble pas que cette objection puis se encore être présentée aujourd'hui, car tous nous paraissons d'accord pour recon naître qu'il est possible de réduire la qua rantaine. Ce fut l'avis de tous les orateurs qui se sont prononcés avant moi. est éga lement l'av s des vétérinaires que j'ai con sultés. Il m'i été affirmé que laquai antaine, qui est aujourd but dedix jours, est large ment comptée tour la tuberculose et peur toutes les rnala lies contagion raj ;d dont la principal-et la plus redoutable tst la sto matite aphtîuse. La période d'incubation decetto maladie est toujours inférieure huit jours, m'a-t-on

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 1