Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 50 Juin 19 12 72e année. V° 26. Vires acquirit kundi. Yimilons pas l'autruche. La Clarté. La puissance financière de I;» France. Laroles Koyales. Calculateurs et psychologues. L UNION KAIT LA FORCE faraéKKftÊti iv ikituauvhr PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an -L franc-. v' la province Par an -4 fr. î50 p' létranger Par an G fr GO Dans les articles que nous avons consacrés aux résultats des élections législatives, nous nous sommes abste nus de toute espèce de récrimination, et nous sommes décidés, quoi que l'on puisse nous répondre, ne pas nous départir de cette attitude/ Nous ne mettons pas en cause les cliefsdu parti libéral, qui ont, pendant la période électorale, payé de leur per sonne avec une vaillance et une énergie auxquelles nous rendons hommage nous nous bornons considérer objec tivement les faits. Ceux-ci semblent démontrer que la tactique adoptée par nos dirigeants n'a pas été approuvée par tous les éléments électoraux sur le concours desquels le parti libéral croyait pouvoir compter. Cette constatation, non seulement nous avions le droit de la faire, mais nous en avions même le devoir. Après une défaite, ifcônvient d'en rechercher les causes, recherche qui n'est pas in compatible avec le salut que l'on ac corde aux généraux malheureux. Pour que celte recherche soit utile, il faut qu'elle soit franche et sincère. Dissimuler les fautes commises, s'ingé nier les faire passer pour des traits d'adresse, contester l'évidence et se fâcher conlre les réalités est un expé dient de mauvais plaideur, indigne d'un parti sérieux. Elle est proverbiale, la naïveté de l'autruche qui croit échapper aux chasseurs en se cachant la tête sous ses plumes mais la sagesse des nations ne va pas jusqu'à prêter l'autruche la naïveté de prétendre qu'elle n'est jamais mieux emplumée que depuis qu'on lui a enlevé des plumes. Ces réflexions nous sont inspirées par certains calculs de nos confrères, qui croient pouvoir affirmer que, si nous n'avions pas fait le cartel, nous eussions essuyé un échec encore plus grave. Leur façon de raisonner est surpre nante, paradoxale et nouvelle. Pour nous démontrer ce qui serait arrivé si nous n'avions pas fait le cartel dans certains arrondissements, ils commen cent par supposer que les chiffres élec toraux eussent été les mêmes. Cela s'appelle résoudre le problème par son énoncé. Il est évident, en effet, que les chiffres électoraux eussent été diffé rents. Nous invitons ces confrères étudier dans leur ensemble les chiffres élec toraux du parti libéral depuis l'établis sement de la H P. jusqu'aujourd'hui. Ces chiffres sont d'une éloquence.re- marquable. Nous n'en dirons pas plus long aujourd'hui. L'Etoile Belge, auquel cet article est emprunté, a raison. C'est la générali sation du cartel qui a été une des grandes causes de notre défaite nous l'avons dit dès le lendemain du scru tin, sans incriminer personne et tout en reconnaissant que contre notre scandaleux régime électoral, le cartel était un moyen de défense auquel on pouvait songer. Aujourd'hui comme hier, notre cri deralliementdoit être plus que jamais A bas la R. P. truquée Vive la R. P. intégrale, appliquée de larges circonscriptions On s'abonne au bureau du journal, hue de uixmlue, 53, Yi'kks. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour r.i<r.jndissen)6u d'ïpres et les deux Flandres au bureau du Progrès. 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Et, peut- être, dans leur obstination maintenir des modes d'application de la repré sentation proportionnelle que tout le monde reconnaît injustes, y a-t-il une arrière-pensée machiavélique la vo lonté de rendre inévitables les coali tions que, en dénaturant leur carac tère, ils peuvent dénoncer comme un péril aux électeurs timorés. On sait quel régime inique ils ont maintenu avec entêtement eu ce qui concerne les élections communales, comment en appliquant la R. P. dans les grandes villes où ils sont minorité, ils refusent de l'appliquer dans les pe tites communes où, généralement, ils ont la majorité. Ils ont ainsi eux-mê mes acculé les partis d'opposition au cartel. De même pour les élections législa tives, ils se refusent examiner Ions les systèmes proposés pour arriver l'utilisation desdéchets, faire en sorte que ces déchets, doubles pour l'oppo sition puisqu'elle compte deux grands partis, donnent droit aune part légiti me de représentation. Aussi, encore une fois, ils ont obligé libéraux et so cialistes s'enlendre afin de réduire l'importance de ces excédents, alin que l'opposition ait moins de voix per dues. 11 est vraiment inouï qu'après avoir placé l'opposition et l'avoir maintenue, délibérément, perfidement, dans cette situation qui l'oblige au cartel électo ral, les cléricaux osent blâmer ce cartel et insinuer qu'il constitue pour les li béraux line abdication dictée par le désir immodéré de conquérir le pou voir comme si, tout d'abord, la con quête du pouvoir n'était pas l'objectif obligé des hommes politiquesattachés aux idées, et comme si, vraiment, les cléricaux le dédaignaient, le pouvoir, auquel ils se cramponnent depuis vingt-huit ans. Sans doute.au Parlement, dans une semaine, au cours désdébats qui vont s'ouvrir, M. de Broqueville et ses amis vont parler encore, avec une feinte in dignation, de la coalition des partis d'opposition. Que nos amis leur répondent par une proposition de loi modifiant l'ap plication de la représentation propor tionnelle et assurent l'utilisation des excédents. Le jour où les cléricaux consentiront cette réforme loyale, nulle coalition électorale ne sera plus nécessaire. Quand cette réforme sera accomplie et quand auront été abolis le vote plural et les fraudes et les ob scurités qu'il entraine, la vie politique du pays deviendra plus claire. .Mais les cléricaux n'aiment pas la clarté. Le récent emprunt de la ville de Paris a été couvert 82 fois. La ville de Paris demandait 205 millions 16 milliards lui ont été offerts. L' Action Economique étudie ce propos la puissance financière de la France et montre qu'en dehors de sa fortunç immobilière, qui s'élè ve au chiffre formidable de 142 mil liards environ, la France possède une fortune mobilière qui atteignait 104 milliards en 1908 et que Démi nent économiste, M. Alfred Ney- marck, évaluait 110 milliards en 1911. Les revenus de ce portefeuille mobilier atteindraient environ 5 mil liards, annuellement, sur lesquels la France économise, bon an mal an, près de deux milliards. Ft il faut ajouter ces chiffres le capital et les revenus des fonds et titres ache tés" par les capitalistes français et restant déposés l'étranger, capital et revenus qu'il est possible d'éva luer. Les chiffres que nous venons de citer sont donc au minimum. T elle est la fortune de la France. Mais elle seule, elle n'explique pas la puissance financière et économi que de la nation. L'elle-ci provient, en effet, de ce que la France conti nue placer l'étranger une grande partie de son épargne, que les be soins nationaux ne suffisent plus absorber. On estime 40 milliards environ, le montant de la fortune mobilière française placée en fonîis et titre» étrangers et un milliard et demi le montant des capitaux que 1'ép.trgne française met chaqueannée la disposition des emprunteurs du dehors. Ce sont les revenus de ces placements l'étranger qui consti tuent un des facteurs les plus impor tants de la puissance financière de la France et de l'accroissement de sa fortune. Mieux encore, ces revenus payables en or pour la plupart contribuent pour une grande partie l'augmentation constante de son encaisse-métallique-or. Il y a lieu de constater, en effet, que l'exportation des capitaux fran çais n'a guère de contre-partie. La France n'est débitrice nulle part. Créancière partout, comme le fait justement remarquer M. Neymarck, la France reçoit de tous côtés des rentrées de capitaux, sous forme d'arrérages ou de remboursements, et ces rentrées ne sont diminuées par le service d'aucune dette au dehors. C'est ce qui explique que la France supporte si aisément le poids formi dable d'une dette publique qui, au ir janvier 1911, atteignait le chiffre de 31 milliards 307 millions. A la cérémonie de Dimanche la caserne des grenadiers Bruxelles, il y avait beaucoup de monde. Ft très peu de personnes étaient placées assez près du Roi pour entendre les paro les prononcées par le souverain en réponse a l'allocution que lui avait adressée le colonel Deruette. Le discours du Roi a présenté un sérieux intérêt. En effet, après avoir rappelé son attachement l'armée, et a ce régiment des grenadiers au quel il appartint, le Roi a dit Messieurs, l'armée et la nation doivent se vouer une confiance réci proque. Préoccupé de mes devoirs de chef de l'Etat je fais un appel chaleureux nos officiers, dont je connais la haute valeur et la profonde conscience, pour qu'ils se consacrent corpset âme l'éducation des enfants que la Nation leur confie. Ft j'espère ardemment, que celle-ci comprendra de plus en plus, dans une vision nette de l'avenir, l'obligation suprême et impérieuse que lui trace sa neutralité même celle de maintenir toujours ses sacrifices la hauteur du de voir que l'armée aurait remplir si, quel que jour, des complications interna tionales, toujours craindre, forçaient la Belgique défendre l'inviolabilité de son territoire. Feu de gens ont entendu ces paro les Dimanche. Et il semble bien, hélas quelles soient destinées n'être guère entendues davantage par ceux qui elles sont destinées. Ce n'est pas la première fois que le Roi, en Belgique, tient ce langage. Léopold II, il y a vingt-cinq ans, dit Bruges, dans des circonstances solennelles, des choses presque iden tiques, adressa le même appel la prévoyance. Cet appel, il le répéta souvent. Ce fut en vain. Jamais la majorité cléricale ne voulut y répon dre. Elle préféra toujours obéir de mesquines préoccupations électo rales. Non; ne savons le rot Albert se fait illusion, et s'il espère convaincre les hommes politiques cléricaux do minés par Félectoralisme. Peut-être a-t-il eu pour but de dégager sa res ponsabilité dans une situation dont mieux que tout autre dans ce pays, il est même de mesurer le péril. Et Ton ne peut point espérer que la majorité du Parlement, cette ma jorité que n'ont pas ému le danger pressant de Tan dernier et les révé lations sur notre impuissance, s'é meuve davantage aujourd'hui qu'hier ou qu'il y a vingt-cinq ans. File ne veut pas réorganiser sérieusement nos finances, parce qu'elle veut avant tout éviter d'imposer aux électeurs d'autres charges que des charges dissimulées Et nous resterons désarmés en présence du danger. Ce danger, le Roi le montre donc ses ministres le connaissent. On sait d'ailleurs que plusieurs d'entre eux ne se le dissi mulent pas. Mais ils sont impuissants obtenir de leur majorité les mesu - res qui s'imposent. Un de nos amis d'Anvers nous écrit une lettre fort intéressante, qui s'in spire d'un esprit réaliste, et qui est méditer. Notre correspondant pense que la politique du cartel, considérée en soi, n'est ni bonne ni mauvaise, et qu'il faut l'admettre 011 la repousser selon les circonstances de temps et de lieu. Il ajoute qu'à Anvers, les libéraux ont eu tort de faire le cartel. 11 11e fallait pas, écrit-il, être grand clerc pour comprendre qu'ici nos négociants, nos g<MS d'affaires, n'auraient jamais voté pour une liste sur laquelle figuraient des noms d'hommes voués par princi pe la lutte dos classes. Absorbés par leurs occupations, les électeurs de celte catégorie vivent loin de la vie politique. Ils sont avant tout dés'reux de calme et d'ordre. Les conflits qu'ont amenés si souvent, enlre patrons et

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 9