Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 14 Juillet 1912.
72e année. 28.
L UNION PAIT LA FORCE-
t'araixHftiH ie ifiitnanchr.
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pour la ville Par an -4 francs,
p' la province Par an -4 fr.
p' LÉiRANOEK Par an fr (JO
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ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Les réclamations dont
la Chambre est saisie.
La composition
des commissions.
En vertu de l'article 193 du Code
électoral, la Chambre se trouve saisie,
par les présidents des bureaux électo
raux principaux, des dossiers concer
nant les élections législatives qui ont
eu lieu le 2 Juin 1912.
Ces dossiers doivent être renvoyés
aux commissions appelées vérifier
les pouvoirs, en conformité de l'article
2 du règlement.
D'accord avec le bureau on répartit de
la manière suivante les procès-verbaux
dont il s'agit
i" commission Elections des arron
dissements d'Anvers, Malines, Turn-
hout, llasselt, Tongres-Maeseyck.
2e commission Elections des arron
dissements de Bruxelles, Couvain, Ni
velles.
.'Ie commission Elections des arron
dissements de Bruges, Furnes-Dixmu-
de-()stende, Roulers-Thielt, Gourtrai,
Ypres, Arlon-Marche-Bastogne, Neuf-
chàteau-Virton.
4° commission Elections des arron
dissements de Gand-Eecloo, Saint-Ni
colas, Terinonde, AJost, Audenarde.
.V commission Elections des arron
dissements de Mons, Soignies, Tour-
nai-Atii, Charleroi, Thuin.
0" commission Elections des arron
dissements de Liège, Huy-Waretnme,
Verviers, Namur, Dinant-Philippeville.
S'il n'y a pas d'observations, je dé
clare ces propositions adoptées.
Réclamations.
Les réclamations suivantes ont été
adressées la Chambre
I" M. Coullier, Anvers, adresse une
réclamation au sujet de ia non-accep
tation de ia liste sur laquelle il figurait
connue candidat aux élections législa
tives du 2 Juin dernier dans l'arrondis
sement d'Anvers.
2" M. P. Berckmans et consorts-,
candidats de la liste n° fi l'élection
législative du 2 Juin dernier dans l'ar
rondissement d'Anvers, signalent la
Chambre diverses irrégularités qui
entacheraient l'acte de présentation de
la liste de M. de Winter et consorts
la même élection ils prient la Cham
bre de modifier la décision du bureau
principal accueillant la dite liste et de
la déclarer irrégulière et illégale.
3° M. Vandendungen Charles, com
mis Anvers, signale que M. de Mees-
ter a été présenté la fois comme
candidat suppléant pour le Sénat et
comme candidat effectif et suppléant
pour la Chambre il demande l'invali
dation de M. de Meester connue mem
bre effectif et suppléant de la Chambre
des représentants.
4° Des électeurs de l'arrondissement
de Bruges prient la Chambre d'invali
der l'élection de .M. Florimond Fon-
tevne, proclamé élu en qualité de
membre de la Chambre des représen
tants pour cet arrondissement.
M. Octave Braux, commis, Ixel-
les, signale qu'à l'élection législative
du 2 Juin dernier, dans l'arrondisse
ment de Bruxelles, il lui aurait été
remis un bulletin déjà inarqué au béné
fice d'une des listes en présence.
fi' M. Verbeke, président de la Fédé
ration libérale démocratique de Gour
trai, demande l'annulation de l'élection
législative qui a eu lieu dans cet arron
dissement, du chef de faits de fraude,
de pression et de corruption, qui en
auraient faussé le résultat.
7° Des électeurs de l'arrondissement
de llasselt demandent l'invalidation de
l'élection législative qui a eu lieu dans
cet arrondissement, du chef d'irrégu
larités diverses, sur lesquelles ils prient
la Chambre de faire une enquête.
8" M. Félicien Toubeaux, conseiller
communal Spiennes (Hainaut),
adresse une réclamation au sujet de la
non-acceptation d'une liste de candi
dats présentée par lui dans l'arrondis
sement de Mons.
9° M. Lauwers,àLimal, prie la Cham
bre d'annuler l'élection législative qui
a eu lieu dans l'arrondissement de
Nivelles et dont le résultat aurait été
vicié par des faits de fraude commis
au bénéfice d'une des listes en pré
sence.
10° M. Patron, secrétaire de l'Union
catholique d'arrondissement, Soi
gnies, demande l'invalidation de l'élec
tion qui a eu lieu dans cet arrondisse
ment, et dont le résultat aurait été vicié
par des faits de corruption et d'autres
irrégularités.
11° Des électeurs de Tongres-Maes
eyck demandent l'invalidation de l'élec
tion législative qui a eu lieu dans cet
arrondissement, du chef d'irrégulari
tés diverses sur lesquelles ils prient la
Chambre de faire une enquête.
12° M. Théodore Homans, négociant
Meerhout, et candidat l'élection
législative qui a eu lieu dans l'arron
dissement de Turnhout, demande l'in
validation de cette élection, du chef
d'irrégularités diverses qui en auraient
vicié le résultat et sur lesquelles il prie
la Chambre de faire une enquête.
Renvoi aux commissions compé
tentes de vérification des pouvoirs.
Commissions de vérification
des pouvoirs.
11 est procédé au tirage au sorl des
six commissions do vérification îles
pouvoirs.
Le sort désigne
irccommission: MM. Dauvister,l)aens,
Àugusteyns, De Schutler, Debunne,
Pirard, de Liedekerke.
2° commission MM. Cavrot, Goet-
lials, Gaeluwaert, Anl. Delporte, Coins,
Lamborelle, Schollaert.
3e commission MM. Hamman, de
Ponthière, Goeq, L. Jourez, Fléchet,
Branquart, D'Huart.
4° commission MM. Van Gauwen-
bergh, Moyersoen, Wauwermans, Tib-
baut, D'hauwer, Nerincx, Borginon.
5* commission MM. Giroul, de Jon-
giie d'Ardoye, Royer, Bemblon, Schin-
ler, Nolf, Destrée.
0commission MM. Buisset, du Bus
de Warnaffe, Verhaegen, Ruysse, Petit,
MullendoiT, Dallemagne.
A la Chambre.
Séance du 10 Juillet 1012.
Le débat sur la vérification des pou
voirs a continué, permettant AI. Ber
trand d'achever son discours. Il a
prouvé qu'en trois mois, l'on avait'fait
plus pour les agents de l'Etat qu'en
plusieurs années et qu'il avait trouvé
en ce court laps de temps vingt-huit
arrêtés pris par le chef du cabinet,
d'où une dépense de plus de dix-huit
millions.
li a reparlé des trois numéros du
journal le Bilan de AIde Broqaeville
envoyé en franchise de port tous les
agents, ce qui inarque la corruption
officielle. Sans doute toutes les amélio
rations prises étaient légitimes et la
Gauche les avait réclamées pendant des
années. Mais le tort du ministre, c'est
de les avoir réalisées la veille des
éiéiTuons alorsque son parti les repous
sait depuis si longtemps. En terminant
M. Bertrand a dit J'ai cité des faits
qui témoignent d'un véritable système
de corruption qui a eu pour efi'et de
fausser l'élection du 2 Juin. Je voterai
donc contre tous les rapports concluant
la validation des élections. Seul un
régime électoral honnête, basé sur l'é
galité des citoyens est capable d'établir
l'ordre et latranquillité.
AI. de Broqueville, répondant MM.
Lemonnier et Bertrand, interrompu
presque constamment dans la première
partie de son discours, a prétendu qu'il
s'était borné réaliser ce qui avait été
demandé par l'opposition. 11 n'a pu cor
rompre aucun membre de son person
nel, chacun restant libre de voter dans
l'isoloir comme il l'entendait. IJuis il a
lu des extraits de journaux libéraux
pour bien démontrer que l'élection du
2 Juin était due d'autres causes qu'à
la corruption.
Sa thèse en somme a été celle-ci
Un ministre a toujours ie droit de choi
sir le moment qui lui parait le meilleur
pour réaliser des mesures eu faveur de
son personnel. Gomme le vote estsecret
en Belgique, le personnel a pu voter en
toute liberté. Et ie chef du cabinet, fort
modeste hum a conclu Quand
j'aurai réalisé tout mon plan de réfor
me, peut-être comprendrez-vous que
si le personnel me porte quelque affec
tion, c'est parce le chef de ce person
nel s'intéresse beaucoup ses fonction
naires et ses agents qui travaillent
la prospérité de la patrie
Après avoir condamné les procédés
employés par M. De Broqueville, AI.
Masson lui a reproché de repousser
toute demande faite par la gauche
propos de son administration. Il est
révoltant de voir que des gens dignes
et capables se voient refuser l'entrée au
département des chemins de fer, parce
qu'ils sont recommandés par un mem
bre de la gauche. Le député libéral a
montré ensuite que tous les actes posés
par le ministre avaient la valeur d'un
marché. En efi'et, toutes les réformes
en faveur du personnel ont été annon
cées aux intéressés par les députés
cléricaux. M. de Broqueville s'est mon
tré politicien comme l'était M. Helle-
pulte. Il a introduit de véritables pro
cédés de corruption dans les mœurs
administratives. Le gouvernement est
victorieux, soit, mais qu'il soit prévenu
que, dans les moments difficiles, il ne
pourra plus jamais compter sur le con
cours du parti libéral. Jamais les libé
raux ne pactiseront avec les élus-île la
fraude et de la corruption.
M. Masson a été acclamé après ce
beau discours, et la séance a été levée.
Les intentions
de la Droite.
I .es journaux cléricaux raillent le par
ti libéral parce que, disent-ils, son at
titude est hésitante vis-à-vis de celle du
parti ouvrier. Cependant la Droite n'est
pas beaucoup plus unie. Deux courants
s'y manifestent. L'un est celui des in
transigeants, avec M. Helleputte, l'autre
celui de la modération. On assure que
du côté de la modération sont M. de
Broqueville, M. Poullet, M. Levie, et
même MM. Carton de Wiartet Renkin.
De ce côté on voudrait faire une loi
scolaire assez différente, même dans
ses conséquences, du projet Schollaert
on voudrait faire une loi militaire élar
gissant celle de 1909, une loi sur les
pensions ouvrières et l'on hésiterait
au sujet de la revision. Du côté in tram
sigeant on voudrait une loi scolaire réa
lisant intégralement les idées de M.
Scliollaert, on serait hostile une nou
velle loi militaire, et hostile surtout,
résolument la revision.
Pour le moment, il est impossible
de savoir lequel des deux courants
l'emportera. On verra, un peu plus tard,
quand on aura pris contact, quand on
aura causé, dans les couloirs de la
Chambre. M. Woeste serait enclin, as-
sure-t-on, se ranger du côté de la mo
dération.
La crise présidentielle.
M. Gooremau a fait connaître son
intention de ne plus remonter au fau
teuil présidentiel. Ou dit cependant
qu'il présidera encore la session extra
ordinaire.
Ce renseignement est-il exact
Si M. Cooreman s'en va, par qui
sera-t-ilremplacé?... il serait tout natu
rel de nommer M. Nerincx, 1er vice-
président, mais il faut croire qu'il n'a
pu séduire la majorité puisque d'autres
noms sont prononcés, ceux de MM.
Liebaert et flelleputte, notamment.
Bref, l'heure où je vous envoie ces
lignes, on n'est pas encore fixé sur la
petite crise présidentielle et M. Coore
man resterait qu'il ne faudrait pas s'en
étonner outre mesure.
Général Michel cmntvé.
Le général Michel assistait la ren
trée parlementaire mais il paraissait
bien ennuyé. C'est qu'il doit solution
ner divers conflits... Déplus toutes les
autorités militaires insistent auprès de
lui pour qu'il dépose en Novembre ou
Décembre un projet de loi modifiant la
loi militaire de 1909. Il n'aurait qu'un
article unique le chiffre du contingent
fixerait celui de l'effectif de paix.
Ce serait logique, rationnel...
Or le ministre de la guerre, partisan
de la mesure, ne la présentera que si
on l'y autorise. Et cette autorisation il
ne l'obtiendra pas.
Ne devrait-il pas dès lors démission
ner plutôt que de laisser désorganiser
l'année
Le débat sur la corruption.
Le débat a été très bien engagé dès
Mardi, par M. Maurice Lemonnier, sur
les procédés mis ee œuvre par le parti
clérical afin de se maintenir au pou
voir. Le gouvernement s'y est appliqué
en employant des manœuvres que l'on
11e saurait trop blâmer.
La suite de la discussion démontrera
que sans la corruption, la fraude, les
actes d'intimidation, etc., le parti de
M. de Broquevile, ne serait au pouvoir
qu'avec deux ou quatre voix de ma
jorité peine, dues aux flottants, aux
hésitants, aux poltrons, etc., etc. La
corruption a apporté, au moins, dou
ze voix de majorité la droite sur
seize.
Elle a donc eu des conséquences la
mentables, désastreuses, pour nous
puisqu'avecla R. P. il est difficile de
prendre cependant sa revanche, quand
la majorité est moins forte. Le. débat
qui va se prolonger la condamnera.
Malheureusement, ses effets funestes
resteront.
Vires acquirit ecndo.
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