m mmmwmm mm Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Pas d équivoque La débâcle et ses causes. Dimanche, lr Septembre 1912. 72e année. o»>, Vires aiiquirit elndo PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an -4 francs. r' la province Par an 4 fr. 50 r' l étranger Par an fr 60 ANNONCES: Annonces: 15 ceutima-. la ligno. Réclames 25 s Annonces judiciaires 1 t'r. la ligne. Le parti socialiste va convier le parti libéral s'associer une campagne en faveur de la revision de la Constitution. C'est très bien et on conçoit que le parti socialiste, qui a bien plus espé- rerd'une revision dans le sens dn S. U. pur et simple, que le parti libéral, cherche entraîner celui-ci faire cause commune avec lui. L'appui du parti libéral est nécessaire au parti so cialiste pour aboutir il est certain, en ell'et, que la seule chance, si chance il y a, de voir le parti clérical se ral lier la prise en considération d'une proposition révisionniste ne peut résul ter que de l'accord des partis d'oppo sition. Reste savoir, maintenant, dans quelles conditions le parti libéral peut consentir prêter son concours une campagne révisionniste Il ne peut évidemment être question pour le parti libéral de sortir de la légalité toute action violente doit être énergiquement repoussée, de même que le parti libéral n'a pas soutenir une grève générale. Mais encore con vient-il d'examiner au préalable où l'on veut aller L'idée du suffrage féminin semble gagner du terrain droite et le Peuple l'organe du parti socialiste, y semble favorable. Récemment, M. Cyrille Van Overber- ghe a publié dans le Peuple une lettre où nous lisons ce passage Je crois que le S. U. pur et simple est en marche dans ce pays. J'entends non le S. U. restreint, réservé aux hommes seuls, mais le S. U. véritable, octroyé aux femmes comme aux hommes je l'ai dit, écrit et répété des centaines de fois depuis douze mois et vous-même, vous avez publié mon opinion en avril dernier. Dans cette même lettre M Van Over- berghe prétend que les socialistes sont illogiques eu ne faisant campagne que pour le S. U. des hommes. C'est quoi le Peuple a répondu «Quant l'attitude illogique, par lui prêtée complaisam ment aux socialistes de Belgique, M. Van Overberghe a tort de s'en étonner nous sommes simple ment partisansdeladivisiondu travail, estimant que rien n'aboutira plus ra tionnellement au S. U. des femmes que le S. U. des hommes. Au surplus, le jour où M. Van Ouerberghe serait parve nu convaincre son parti qu'il y a lien de subordonner l'avènement du S. U. masculin l'instauration du suffrage fémininnous l'avons déclaré et nous n'avons pas nous dédire, notre convic tion est que le parti ouvrier fidèle son programme na tional et sa charte inter nationale, s'associera, sans réserve, au triomphe du S. U. non restreint... Ainsi donc, le jour où les cléricaux proposeraient le suffrage étendu aux femmes, les socialistes feraient cause commune avec eux Nos associations libérales feront bien de méditer ces déclarations, si elles ne veulent pas jouer un rôle de dupes. Le parti libéral tout entier est hostile au suffrage féminin, nos mandataires ne sauraient, ni directement, ni indi rectement, lui prêter leur appui et si la campagne révisionniste doit aboutir une réforme, dont aucun libéral ne veut, il ne saurait être question pour le parti libéral de s'y associer. Il s'agit donc de s'expliquer cet égard et d'obtenir des engagements. Il faut aussi que nous sachions si nous pouvons compter sur l'appui du parti socialiste pour assurer l'inscription de la Représentation proportionnelle inté Nous avions prédit la débâcle de nos fonds publics, résultat fatal de la poli tique financière des cléricaux. On a répliqué, du côté clérical, que cela tenait des causes économiques atteignant tous les Etats. Nous avions indiqué, nous-mêmes, le phénomène du relèvement du loyer de l'argent qui déprécie nécessaire ment partout les fonds revenu faible. Mais, cette cause générale est venue s'ajouter, en Belgique, l'épouvantable gestion de nos maîtres qui y a ag gravé la situation de la rente nationale dans des proportions inconnues ailleurs. Au reste, comparons A la fin de Juillet 1911, le 3 Fran çais colait 94 3/8, l'Allemand 83-80, le Busse 82-50, le Belge 90-00. Fin Juillet 4912, Te Français faisait encore 92-05, l'Allemand 80, le Russe 70-10, le Belge... 80-25. Nous avons donc déchu de 10 points quand, ailleurs, on n'en perdait que deux ou trois. Au surplus, chez nous, la dégringo lade, depuis une quinzaine d'années, est de 20 points. Situation d'autant plus grave, que la diminution du crédit de l'Etat a sa ré percussion sur celui des provinces et des communes. Jadis, notre crédit valait celui de la France. Il est tombé au niveau du crédit de la Russie et de l'Allemagne, c'est-à-dire d'un pays semi-barbare et d'un autre dévoré par les charges militaires qu'il s'impose pour avoir l'hégémonie de la force brutale dans le monde. C'est de cela que le gouvernement est responsable. Les causes sont 1° L'aventure congolaise. 2° Le fait des gouvernements cléri caux qui, ne songeant jamais l'intérêt national subordonné par eux l'intérêt électoral, demandent constamment l'empruntdequoi couvrir leurs déficits et créer même, au budget ordinaire, de faux bonis pour éblouir les naïfs. Telle est la vérité claire, complète, irréfutable et alarmante pour l'avenir de la nation. Notre pays travailleur où l'industrie crée,comparativement, plus de riches ses que n'importe quel autre, méritait mieux que cette décadence (le son crédit. Il paie durement la cécité de la frac tion des électeurs qut ont donné et conservé le pouvoir aux cléricaux. Ceux-ci, avec leur absence complète de scrupules, ont toujours spéculé sur la bêtise et sur les lias instincts. De là leur façon de concevoir les luîtes électorales, dont on eut de jolies révélations, encore, lors des derniers débats parlementaires. De là, aussi, leur politique financière néfaste. Quand on alourdit ses dépenses ordi naires, c'est dans les recettes ordinai res, c'est-à-dire dans l'impôt, que des administrateurs publics doivent, s'ils ont la moindre honnêteté, trouver de quoi rétablir l'équilibre. Mais l'impôt mécontentant l'électeur, les cléricaux ont toujours préféré la politique malhonnête qui consiste faire payer par l'emprunt un tas de choses improductives qui, dans les pays loyalement administrés, sont payées par l'impôt. Les cléricaux, eux, n'ont qu'une pré occupation garder l'assiette au beurre le plus longtemps possible, sachant bien qu'il faudra un jour s'en aller et qu'alors ce seront les libéraux qui au ront, comme dans le passé, la charge de plus en plus lourde de restaurer les finances publiques. Les libéraux sont, en effet, un parti national dont les préoccupations vont plus haut que l'électoralisme honteux. C'est pourquoi c'est au parti libéral que le pays doit les grandes réformes et les grandes œuvres qui l'ont fait pro gresser et qui l'ont enrichi telles, le rachat de l'Escaut, l'abolition des oc trois, etc. Les cléricaux sont un parti romain et ses chefs ne se sont guère intéressés qu'à deux choses maintenir le pays dans l'asservissement religieux pour lui faire accepter l'égoïsme de la politi- .qne conservatrice et, grâce l'aveugle ment de leurs mandants, trafiquer de leurs mandats dans la linance pour s'enrichir commodément. Les intérêts supérieurs du pays sont le moindre de leurs soucis et, comme ils sont arrivés escroquer un nouveau bill d'indemnité au corps électoral, il n'y a pas de raison pour croire qu'ils vont changer. Du moment que des hommes sans scrupules se sentent assurés de l'im punité, il n'y a pas lieu d'espérer qu'ils s'amendent. Ils continueront donc gruger le bon peuple belge et se goberger ses dépens. La Belgique u'aqu'às'en tirer, après, comme elle pourra, si elle le peut encore L'autonomie du parti libéral. Dans un récent discours, M. Emile Vandervelde, affirmant que le libéra lisme n'a pas été le seul souffrir des confusions résultant du cartel, adéclaré que chacun devait rester soi-même. Dans la Flandre libérale, M. Gustave Abel fait les réflexions suivantes ce sujet Si notre parti a conclu des cartels, là seulement où le résultai des dernières élections l'engageait le faire pour renverser le gouvernement, il n'a en rien aliéné son indépendance. Il est aujourd'hui ce qu'il était avant le 2 Juin. Mais cela n'empêche qu'il a souf fert, bien plus que le socialisme cet égard, il n'y a pas de comparaison possible de ces combinaisons élec torales. Nous savions que nous aurions subi un déchet. Nous l'avions espéré fort minime et ce sont les élections communales qui nous l'ont fait croire. Telle fut notre erreur. Il aurait fallu être aveugle et fermer les yeux aux leçons de l'expérience pour ne pas s'attendre la défection de quelques conservateurs. Chaque fois qu'il y a eu cartel, ce phénomène s'est produit. Toutefois, chaque scrutin, les pré ventions qu'il avait fait naître s'étaient affaiblies, au point que quantité de cléricaux pensaient eux-mêmes que, grâce au courant anticlérical qui avait entraîné le pays dans un violent mou vement de protestation contre le projet de loi Schollaert, nous allions mettre par terre le régime qui assujettit les consciences depuis près de trente ans. On s'est trompé. La fraude, la corruption, la peur ir raisonnée du socialisme ont renforcé le parti clérical plutôt que de lui faire perdre du terrain. Est-ce le socialisme qui en a pâti Nullement. On ne saurait évidem ment effrayer des socialistes de voir l'influence socialiste augmenter La corruption seule peut lui avoir enlevé des voix dans le monde du chemin de fer. Il ne pouvait en être de même du libéralisme qui puise surtout sa force parmi la classe moyenne. Par conséquent, il est de toute évi dence que si nous voulons reconquérir les suffrages perdus, il importe que nous affirmions de plus en pins notre autonomie. Encore noire situation financière. Sous la signature de Pax, la Semaine politique s'occupe de notre déplorable situation financière La situation est loin d'être brillante. Si l'on se reporte au Ier Août 1917, da te de remboursement des récents bons au porteur, et si on admet (pie les dé penses extraordinaires s'élèvent d'ici 1917 la moyenne de la dernière déca de, ce qui est loin d'être exagéré, vu les nombreux travaux entamés ou dont le public réclame l'exécution bref délai rectitieation de l'Escaut en aval d'Anvers, par exemple, jonction Nord- Midi, etc., il faudra qu'on trouve'pour le 1er Août 1917 340 •+- 137x4 1-137 x 7 12 -908 millions, disons neuf cent soi xante-huit millions au minimum em prunter avant cinq ans. La situation peut évidemment chan ger, mais il faudrait que le changement fût rudement favorable et l'horizon politique est suffisamment sombre pour prévoir qu'une aggravation de l'état des marchés financiers n'aurait rien d'étonnant. Le France pourrait peut-être nous sauver, mais le voudra-t-elle N'est-il pas symptomatique que les français qui ont- souscrit trente-deux fois les 600 millions du Gaz de Paris n'aient pas offert les 300 milions 4 la Bel gique Qu'y a-t-il là-dessous Les banques parisiennes préfèrent-elles prêter la petite semaine et faire de l'usure en attendant l'émission publi que future de 4 1/2 ou de 5 belge Voilàoù nous en sommes. Nousmar- ehons grands pas vers les taux d'in térêt des républiques de l'Amérique centrale. Et on n'ose penser sans fré mir ce qui arrivera avant quinze ou vingt ans quand du matériel roulant et lixe de chemin de fer, ayant coûté des centaines de millions, deviendra inuti lisable et devra être remplacé, alors (jue l'amortissement en aura peine commencé. Pour ne citer qu'un exem ple, pris au hasard, de la façon dont on agit aux chemins de fer, nous répé tons ce que nous disions dans le n0 21 du 9 Mai dernier En 1910 l'Etat, qui prétend posséder pour 750 millions de matériel de traction, achète six lo- eoinotives sur le fonds de renouvel lement et 148 sur le budget extraor- dinaire. LIMON FAIT LA FORCE £*araiMKfint le Dhmtnehc On s'atmnne au bureau du journal, rue de Dixhube, 3:5, Vprks. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissemen tl'Vpres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité eu dehors des deux Flandres, s'a tresser exclusivement au Oomptoir de Publicité JACQU3S THIBtëSARD, 44, Boulevard Anspach, Bruxelles, téléphone 5230. grale dans la Constitutioncar la H. P est la condition de notre adhésion an suffrage universel pur et simple 25 ans fch.. iX."

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 1