Chronique de la ville.
Âlmanach Hachette
Le rôle
de \l. de Broqueville
La réunion
des gauches libérales.
l a construction <1 une
flèche sur In Tour
de S' Martin.
La réforme militaire.
A Bruges.
L:i question (lu f1;itii;iii(l
ILeole de la nie S1 Jean
La défense nationale
et les villes de garnison.
Du Journal de Liège
M. de Broqueville il faut le reeon-
naitre im|iartialeinent peut jouer un
rôle très important dans les circonstan
ces présentes.
S'il le veut, il écartera les deu\grands
dangers qui nous menacent, la guerre
civile et la guerre extérieure.
En ce qui regarde la réforme élec
torale, ne peut-il permettre d'aller
un accord dans un délai suffisant, que
l'on ne peut lui refuser, accord qui se
rait basé sur le double vote du père de
famille et la R. P. intégrale.
Le Peuple déclare que si la parole
de justice descend des lèvres du pre
mier ministre, 1111 grand apaisement
s'en suivrait.
Nous devons reconnaitreque c'est là
une déclaration importante.
Mais, de son côté, le parti socialiste
aura se montrer raisonnable et se
rallier une transaction que la bour
geoisie libérale accepterait.
Il est évident que M. de Broqueville,
en faisant appel aux partis, tiendra
compte du vœu des libéraux.
En ce qui regarde la réforme mili
taire, crovez-vous qu'il n'obtiendrait
pas le concours de la gauche libérale
s'il proposait pour assurer la défense
nationale, un projet réellement patrio
tique.
A ce moment de crise, peut-être M.
de Broqueville, s'il veut jouer le rôle
qu'on lui prête, trouvera-t-il un con
cours plus loyal gauche qu'à droite.
Dans tous les cas, chef du cabinet, il
a le pouvoir de proposer les solutions
désirées de la majorité du pays ou tout
au moins de les annoncer. El s'il parle
la Chambre dans ce sens, il est assu
ré d'avance d'obtenir la pacification in
térieure et, en cas de guerre, d'écarter
l'ennemi de la frontière.
Rôle que d'autres hommes d'Etat
l'étranger pourront lui envier.
-v
La gauche libérale de la Chambre
et du Sénat devait se réunir cette se
maine.
Des travaux s'etfecluant en ce mo
ment dans la salle des séances du Sé
nat, où devait se tenir l'assemblée plé-
nière, la réunion a dû être ajournée
jusqu'au début de la semaine pro
chaine.
Les bureaux ont examiné notam
ment la question de la grève générale.
Aucun communiqué n'a été fait la
presse, mais nous croyons savoir que
les membres du bureau sont résolus
faire, l'assemblée de Mercredi, une
déclaration catégorique aliif de déga
ger toute responsabilité dans la ques
tion de la grève générale. Ils affirme-
(suite et fin).
Les Archéologues proclament l'iç-
nanimitéque toute tour religieuse doit
avoir'une llèche c'est, leurs yeux,
un complément indispensable. Cette
opinion répond au sentiment public
des âges chrétiens. La flèche, surmon
tée d'une croix, symbole de la Ré
demption, montre, comme du doigt,
le chemin du paradis.
Mais, côté des archéologues il y a
les esthètes, qu'on commence appe
ler les pittoresques Pour eux le
défaut d une construction est souvent
sa principale qualité l'inachevé leur
plaît bien mieux que l'œuvre complè
te, et h ruine d'un monument est plus
grandiose, et surtout plus ravissante,
que ne l'était le monument lui-même.
Si on les suivait, il n'y aurait bientôt
pins que des ruines sur le sol de la
Belgique.
N'a-t-on pas récemment critiqué la
restauration de l'Hôtel de Ville de
Louvain où les ornements en pierres
d'Avesnes ont remplacé, il y a un
demi-siècle, les anciens tombés en
ruine
Malheureuse première restauration
sans doute, et qui est recommencer!
Mais, faut-il maintenir les pierres d'A-
ront nouveau leur ferme résolution
de réclamer du Parlement une réfor
me ^de notre régime électoral dans le
sens du suffrage universel pur et sim
ple.
Les bureaux restent unanimement
fidèles La déclaration des gauches
libérales.
En attendant la réunion de la gau
che parlementaire, les chefs du parti
libéral, MM. Hyinans, Huysmans, Mas-
son, se refusent toute interview, ne
parlent pas. Ils entendent faire con
naître leur manière de voir, non la
presse, mais la gauche libérale. C'est
là qu'ils discuteront et je crois savoir
dès aujourd'hui que le parti libéral va
se reconstituer et agir seul plus de
cartel. On va délibérer sur un pro
gramme dont la réalisation sera nette
ment poursuivie. Le grève sera éner-
giquenient répudiée comme instru
ment politique, et le désir de poursui
vre dans la légalité la réalisation des
réformes libérales, non moins nette
ment affirmé. Plus d'équivoques,"(le
politique deux tranchants, de politi
que en eau trouble, mais de la loyau
té, de la sincérité. Voilà ce qui m'a été
communiqué ce matin.
Marc GREGOIRE.
jM'akù, J
La réforme militaire a été exami
née par les ministres en un Conseil de
cabinet qui s'est tenu mardi. Et les
journaux catholiques annoncent que
les ministres seraient d'accord pour
reconnaître l'urgence d'une réforme
sérieuse.
Un de ces journaux estime même
que l'on va au service général. Ce se
rait assurément plus franc et plus sim
ple que le système des deux fils par fa
mille.
La retraite de M. Alb. Thooris.
M. Alb. Thooris, ancien membre de
la Chambre des représentants, vient
de donner sa démission de président
de l'Association libérale de Bruges et
de l'arrondissement. 11 quitte la politi
que pour se consacrer entièrement
son cabinet d'avocat.
M. Thooris était Bruges un des
rares libéraux de sa génération qui se
consacrèrent corps et àme la politi
que. Il fut plusieurs fois candidat aux
élections communales, provinciales et
législatives, alors que le parti libéral
luttait pour l'honneur du drapeau, sans
aucun espoir de succès.
Jeune encore, en 1!K)G, il fut élu dé
puté suppléant.C'est alors, au moment
où l'avenir semblait s'ouvrir tout large
devant lui, que naquirent, au sein du
parti libéral, les difficultés qui ont
abouti la crise actuelle.
M. Thooris, ne voulant plus qu'on
continue se chamailler autour de
son nom, fait le sacrifice de sa per-
vesnes; sous prétexte qu'avec eux dis
paraîtront les mille confidences (pie
le temps inscrivit dans les murailles
augustes (1
Remarquons qu'à Louvain il s'agis
sait, non de murailles remplacer
celles-ci restent toutes debout mais
d'ornements usés, non par le temps,
mais par suite de la mauvaise quai i lù
de la pierre employée il y a un demi-
siècle
N'avons-nous pas subi les mêmes
critiques, il y a quelques mois, pro
pos de la restauration des Halles Il
est vrai qu'après nous avoir accusé
violemment, un des principaux orga
nes de la presse belge nous a approuvé
sans réserve. (2)
Et plus récemment encore n'ai-je
pas été accusé personnellement com
me responsable de la restauration
manquée de l'église Saint Martin
C'est ma faute si la tour, qui existe
depuis le XVe siècle, et laquelle on
n'a pas touchén'est pas dans l'axe, et
cela gâte l'ensemble de l'édifice. (3)
Vous avez entendu cent fois des cri
tiques de ce genre, et vous vous êtes
bornés hausser les épaules, convain
cus que le temps vous donnera raison.
I) Fierens-Gevaert, dans le Journal de
Bruxelles.
L'Indépendance Belge. Novembre
1910.
(3) L'Indépendance Belge. 8 Mai 1912.
sonne dans un but d'apaisement. C'est
un beau geste. Puisse-t-il être com
pris
Homme d'une haute droiture et
d'une grande franchise de caractère,
M Thooris laissera, dans notre his
toire politique, le souvenir d'un tra
vailleur infatigable et d'un adversaire
loyal et courageux.
Telle est la nouvelle annoncée par
la Gazette. Les libéraux Westtlamands
seront unanimes regretter la décision
prise par M Thooris, qui s'était acquis
de nombreux titres leur reconnais
sance.
M. Thooris emporte dans sa retraite,
(pie nous espérons momentanée, les
sympathiesde tousceux,et ils sont nom
breux, qui ont été littéralement écœu
rés par les dissensions politiques qui
ont divisé le parti libéral Brugeois aux
élections de 2 Juin et l'ont conduit la
défaite.
Nous espérons encore (pie la nou
velle lancée par la Gazette ne se con
firmera pas.
Le Conseil communal, et il con
vient de l'en féliciter, a fait la pro-
position saugrenue de MM. Sobry et
i Devloo le seul accueil qu'elle méri-
1 tait. Il l'a remballée par io voix
j contre 4. On sait que ces Messieurs,
qui envoient leurs enfants dans des
écoles de langue française, rêvaient
d'imposer de force la langue flaman-
1 decomme langue véhiculaireà l'école
de la rue S1 Jean, où les parents sont
unanimes réclamer le maintien du
rqgime français, qui a toujours existé.
M. Colaert a fait bonne justice des
arguments invoqués par M. Sobry,
qui s'est retranché derrière les lois
de 1884 et 1895,dont de toutes parts
on réclame la revision et qui ne s'ap
pliquent qu'à l'enseignement moyen
et non pas l'enseignement primaire.
11 ne s'est trouvé que trois conseil
lers pour suivre M. Sobry, ce sont
MM. Seys, Struye et Vanderghote.
Encore s'étonnera-t on de trouver
parmi eux M. Struye, qui, connais
sant a peine le flamand, 11e doit pas
être grand flamingant. Il est vrai
qu'il a pour lui l'excuse d'avoir chan
gé de nationalité. L'Alsace et la
Lorraine restent françaises de cœur,
ce qui n'empêche pas qu'elles subis
sent la domination étrangère.
VIENT DE PA RAITRE
r- ..ai - a-s i_zi_ ..aBr.«rarmam
Il y a des pittoresques raisonnables.
L'un d'eux, pittoresque par essence
autant que grand poète, a dit et répété
que rien ne ressemble une ruine
comme une ébauche. 1 Victor Hugo
n'était donc partisan ni de l'ébauche,
ni de la ruine dans le sens que nous
donnons plus'haut ce mot, dans le
sens de ceux qui croyaient que plutôt
que de le reconstruire, il fallait faire
du superbe cloître S1 Martin une belle
ruine
Après toutes ces considérations,
nous posons de nouveau la question
qui nous préoccupe Faut-il exécuter
le projet de llèche qui est sous vos
yeux
Nous n'hésitons pas répondre affir
mativement. La question est tranchée
au point de vue archéologique et reli
gieux. Elle l'est aussi au point de vue
du style gothique tertiaire répon
dant, de même que la tour, ce qu'on
appelle le style de la Flandre maritime
que notre architecte a relevé par une
ornementation en parfaite harmonie
avec celle de la tour.
Au point de vue architectural, nous
croyons que le projet ne laisse rien
désirer. Le sol et la tour ont été véri
fiés par M. Cooinans, qui a conscience
de sa responsabilité. Quant aux dé
tails, il nous semble que notre Ingé-
IŒuvres complètes de Victor Hugo.
Le Rhin, p. 143 propos de la Cathédrale
de Cologne.
Le Palmarès du Concours national
de Tir vient de paraître. Dans un
prochain numéro nous comptons in
sérer le succès obtenu par quelques-
uns de nos concitoyens.
Le résultat statistique du grand
concours confirme, hélas la con
clusion de notre article de lasemaine
dernière, disant que l'absence de
Stand dans une ville de garnison est,
non seulement, une lacune impardon
nable au point de vue de l'éducation
militaire, mais que sa conséquence
fatale est d emousser chez le soldat
jusqu'au goût du tir et de décourager
les meilleures volontés.
En effet, l'année dernière encore,
la garnison d'Ypres envoyait Bru
xelles le contingent, certes minime,de
10 tireurs pour participer aux joutes
pacifiques auxquelles le Gouverne
ment convie la garde civique et l'ar
mée cette année on est descendu
au chiffre dérisoire de y militaires
répondant l'appel
Et pourtant le chiffre de partici
pants pour toute la Belgique de 4060
qu'il était en 191 1, s'est élevé en
1912 5 169 tireurs.
Dans ce bel élan, voici le maigre
contingent fourni parlavilled'Ypres,
ville de garnison, ayant un millier
d'hommes armés, sans compter le
Bourgmestre etsesdeux Echevins, qui
portent, toutefois, bravement l'épée:
Garde civique 10 tireurs.
Armée 4 tireurs.
Pompiers o tireurs.
Gendarmerie o tireurs.
Voilà le résultat pitoyable obtenu
par l'administration d'une ville qui,
malgré qu'elle jongle avec l'or, ne
trouve pas quelques milliers de francs
consacrer une œuvre de défense
nationale. Et dire que les édiles ont
la sotte ambition de faire couler
leurs noms et leurs vertus dans l'ai
rain de nos cloches.
Puissent les événements ne pas
leur mettre sous les yeux ces gra
ves réalités qu'une armée sans
tireurs n'est qu'une coûteuse parade
qu'une milice citoyenne ne sachant
manierson arme n'estqu'uneridicule,
voire dangereuse parodie militaire.
Au moment de mettre sous presse,
nous apprenons, de source certaine,
qu'en vue de la réorganisation de
l'armée, le Ministre de la Guerre
vient d'adresser une circulaire au
Génie militaire des villes degarnison,
le chargeant d'établir des Stands,
l'usage exclusif de l'armée, là où il
n'existe pas de Stand communal.
Voilà un joli camouflet l'adresse
de notre édilité.
g :j-a!wawanfMi m11——f
nieur-Architecte a montré une con
naissance approfondie des effets de la
perspective, des lumières et des om
bres. La sécheresse des grandes lignes
droites disparaît sous une ornementa
tion sobre et gracieuse tourelles, pi
nacles, crochets, lucarnes, trilobés,
ajours, galeries, et, surtout ce bulbe
élégant qui donne la partie supérieu
re de la llèche une originalité sans
égale. Sur tous ces points, il y a accord
entre amateurs d'art, architectes et
archéologues.
Il en est cependant qui ne peuvent
se faire l'idée d'une flèche, alors
qu'il n'en a jamais existé. Nous répé
tons que notre tour est restée inache
vée, et que ce non-achèvement est un
défaut.
On a prétendu aussi et l'objection
nous a un instant tourmenté que la
llèche transformera le panorama de la
ville tel qu'il existe dépuis des siècles.
On a ajouté qu'il en sera ainsi d'autant
plus que déjà S' Jacques a perdu sa
silhouette d'autrefois. Mais ou oublie
que le panorama d'aujourd'hui n'est
plus celui d'autrefois. Nos murs, im
portes, plusieurs clochers ont, hélas!
disparu nos remparts avec leurs bas
tions sont transformés en jardins de?
fossés ont été comblés, sans parler de-
routes et voies de communication nou
velles. On peut dire que l'aspect de la
ville ne ressemble presque plus ce
qu'il était il y a deux siècles. Ce n'est