Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, Xovembre 1DI2 72'- année. 44. l'IUX I) K L'A BON N K.VI K N T p >uk la ville: Par an 4 francs, i la province Par an 4 fr. 5() p l'ëthaniiEk Par an 6 fr OO ANNONCES Annonces: 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. La renlrée parlementaire Que se passera-t-il, le mardi 12 No vembre, jour de la rentrée parlemen taire Ou uc s'imagine pas le nombre de gens qui répandent ce propos les bruits les plus alarmants et les plus slupidés. A les on croire, la grève générale, dont la préparation aurait été tenue soigneusement cachée, éclaterait ce jour-là, en coup de bombe. Il est presque superflu de faire re marquer que les organes du Parti Ou vrier n'ont cessé de déclarer que telle n'était pas l'intention du Comité de la grève générale. Celui-ci répète qui veut l'entendre qu'il choisira son heure et que cette heure ne sonneraque lorsqu'il aura été démontré que tous les moyens de faire céder lu résistance la Revision auront été vains. On prétend aussi que des désordres pourraient éclater le 12 Novembre, l'occasion do la manifestation projetée par le Parti Ouvrier. C'est si peu vrai que celui-ci déclare que, quand bien même il serait acculé la grève générale, il entend que le mouvement garde une allure pacifique cl reste dans la légalité absolue. En réalité, le jour de la rentrée ne sera marqué que par une manifestation populaire qui s'annonce imposante et digne. Lessocialistes convieront leurs adhé rents cesser le travail midi et se réunir la Maison du Peuple. Un cortège partira avec musiques, drapeaux et banderoles, vers 1 heure, traversera le centre de la ville et con duira jusqu'au Treurenberg, les 39 dé putés et les 15 sénateurs socialistes. A l'entréede la zone neutre, les man dataires du Parti Ouvrier prendront congé de leurs amis el pénétreront au Palais de la Nation. EtM. Max, bourgmestre de Bruxelles, qui a la chargede garder l'ordre public, est confiant dans la parole des leaders socialistes, lorsqu'ils lui affirment que rien ne viendra troubler la paix de la rue et compromettre la cause du Suf frage Universel. Voilà pour la rue. Pour ce qui est du Parlement, les choses sont également assez" faciles prévoir. La première séance sera blan che. En effet, après la validation des man dats de MM. t'Ivint et Goethals les suc cesseurs de M:\I. Delantsheere et Beer- naert, après l'éloge funèbre de ces derniers, le bureau provisoire, qui se- racomposé de M. Dewinter, députéca- tliolique d'Anvers el doyen d'âge, ainsi que de MM. Devèze et Pêcher, restés les juniors de la Chambre, fera procé der aux divers scrutins, pour la nomi nation du bureau définitif. (lesformalités, qui ne demandent pas moins de cinq tours de vote (un pour le président, un pour chacun des vice- présidents, un pour les secrétaires et "n pour les questeurs) dureront certes plus de deux heures. Puis viendra l'allocutionde M. Schol- rt qui reste toujours le grand favori hmr la présidence. Et s'il entre dans les inlentionsde la droite de nommer un troisième vice- résident pour diriger les travaux des "riions centrale et commissions, il y Ru sans doute une discussion préala ble. 11 se peut aussi que les gauches îé- elament une vice-présidence, un droit qui leur est reconnu au Sénat, .où ce pendant la majorité de droite est plus forte. Si l'on ajoute la formalité du tirage au sort des sections de novembre, voi là de quoi étoffer l'ordre du jour de toute une séance, sans laisser de place des incidents pathétiques. Les curieux qui, de grand matin, se bousculeront et feront queue pour trou ver place aux tribunes publiqueset ré servées, risquent donc une grosse dé ception. Le lendemain, M. de Broqueville fera sans doute la communication annon cée sur l'ordre des travaux que le gouvernement désire voir suivre. M. Hubert déposera le projet de loi sur la police du commerce qui est de venu caduc par suite de la dissolution et qu'il veut représenter immédiate ment. Il déposera ensuite le projet de loi très important sur l'arbitrage obli gatoire qui a suscité, il y a quelques mois, les défiancesdesindustriels con sultés par l'honorable ministre. Puis encore un projet de loi limitant 14 ans l'âge d'entrée des enfants dans les établissements industriels. Enfin M. Hubert déposera le projetde loi sur les pensions des ouvriers, le projet sur les habitations bon marché eu colla boration avec M. Levie, et un projet relatif aux pensions de vieillesse. L'énumération de ces réformes aux quelles s'ajoutera le projet de réorgani sation militaire, suscitera un grand dé bat politique. Quoi qu'il en soit, ce débat se pro duira certainement après ces prélimi naires, puisqu'un tour do faveur a été réservé l'interpellation de M. Léon Troclet sur les fusillades de Liège. En sorte que l'on peut prévoir que c'est dans la troisième semaine de no vembre que commencera la discus sion de la proposition de révision con stitutionnelle. C'est M. Vandervelde qui en analyse ra les développements, lesquels sont prêts... depuis le mois de juillet et forment un document assez volumi neux. 11 s'écoulera donc pas mal de séan ces avant qu'il soit possible de savoir si on a, oui ou non, épuisé tous les moyens de faire aboutir la revision. L'hiver arrivera vite avec les vacances de Noël et il est certain que ce ne sera pas avant le printemps de 1913, qu'on examinera le question de savoir s'il faut déclarer la grève générale. La politique. La question militaire. Le général .llicliel. Bu correspondant bruxellois du Matin d'Anvers Il est maintenant tout (ait certain que la réorganisation de l'armée con stituera le premier point du program me que M. de Broqueville entend sou mettre dès la rentrée. Certes il y a encore des résistances droite, mais ces résistances tombent les unes après les autres et même les éléments ultra cléricaux qu'on était habitué enten dre proclamer leur confiance absolue dans la garantie des puissances modi fient sensiblement leur thèse et admet tent que la Belgique doit défendre sa neutralité. Il ne reste donc droite que les adversaires farouches de toute augmentation des charges militaires et c'est convaincre ceux-ci que s'em ploient activement certaines personna lités catholiques influentes ce dont. il faut les féliciter, encore qu'elles s'y prennent un peu tard pour réaliser cette œuvre patriotique. Quels sont les arguments qu'on fait valoir pour faire tomber les dernières résistances cléricales Il ne doit pas être très commode de justifier ce chan gement de politique du gouvernement catholique en matière militaire aux yeux de gens qui ont cru fermement que son caractère de puissance neutre dispensait la Belgique de se défendre. Il est vrai qu'on peut leur faire valoir un argument sans réplique les aver tissements qui, de différents côtés, ont été donnés au gouvernement belge et dont certains eurent un caractère si précis que vraiment notre gouverne ment n'a pas pu ne pas Comprendre. La question se posait dès lors de la façon la plus simple ou bien la Belgi que devait avouer qu'elle était résigifée ne pas se défendre et préciser dans quelles conditions elle ferait appel aux puissances garantes, ou bien elle de vait prendre immédiatement les mesu res donnant toute satisfaction quant l'efficacité de notre résistance éven tuelle Il faut rendre cette justice M. de Broqueville qu'il a compris tout de suite l'impérieuse nécessité de dissi per les défiances internationales éveil lées autour de nous et que son attitude contraste heureusement avec celle d'autres personnalités qui apparais sent beaucoup moins conscientes des responsabilités qui leur incombent. Les études relatives la réforme militaire se poursuivent activement et elles portent sur deux bases assez dif férentes si on obtient le service per sonnel généralisé, on pourrait réorga niser l'année de campagne sur la base de huit divisions ce qui donnerait lotîtes les garanties désirables si on n'obtient que l'extension du service militaire raison de deux lils par fa mille, on réorganiserait sur la base de six divisions. A vrai dire, c'est cette dernière combinaison qui est le plus activement poussée parce qu'on craint de se heurter des résistances trop énergiques de la part de la droite pour aller directement au service personnel généralisé mais on ne se dissimule pas que cette réorganisation, tout en améliorant considérablement notre défense, ne suffirait pas nous cou vrir par nos propres moyens contre tout risque et qu'il nous faudrait enco re, en cas d'invasion, faire appel aux puissances garantes et alors se po serait pour nous, au moment critique, la grave question de savoir sous quel le forme et dans quelles conditions pourrait se faire pratiquement cet ap pel aux garants. Il ne faut pas oublier qu'en 1870 l'Angleterre tut seule te nir sa parole envers la Belgique et que l'Aùl riche et la Russie n'eurent garde de bouger. Que fait dans tout cela, le général Michel, ministre de la guerre, el quel- la est sa part d'influence dans cette af faire V Les gens informés prétendent qu'elle est nulle ou peu près et ils font remarquer que depuis quel que temps on parle beaucoup Bru xelles de la fatigue du ministre de la guerre et qu'on laisse entendre, ça et là, qu'il se pourrait qu'il abandonne avant peu le portefeuille qu'il recueil lit après la retraite forcée du général Uellebaut. Le général Michel a été une déception, même pour ceux qui, au début, affirmèrent imprudemment leur confiance dans son énergie. Il est par venu perdre tout de suite les sympa thies qu'il pouvait compter dans l'ar mée avant son arrivée au ministère. C'est l'homme des petits moyens, des petites choses et des petits clans, qui subit l'influence totale de son entou rage immédiat. D'autre part, on lui prête tort ou raison, certaines con ceptions pour le moins déconcertan tes. Bref, quand on cause avec des gens informés, on a l'impression que minis- tériellemenl, le général Michel est un homme fini etque trèsprobablementce ne sera pas lui qui présidera la réor ganisation de l'armée. Ce serait M. de Broqueville en personne qui défen drait au Parlement le projet de réfor me et qui, d'autre part, amorcerait son application, une fois le projet voté. Les projets «lu Gouvernement Du correspondant bruxellois de la Meuse Le Bien Public qui passe pour connaître les intentions ministérielles, vient de confirmer les informations que nous avons données La Meu se il y a une huitaine de jours. Il parait donc certain, présent, que nous aurons, la rentrée, après la no mination du bureau, une déclaration ministérielle. Le gouvernement fera connaître ses vues sur la question de la défense nationale, sur le problè me des habitations bon marché et sur celui des pensions ouvrières. Notre confrère clérical ne nous dit pas si la Déclaration ministérielle fera allusion la question électorale et don nera son avis sur la révision constitu tionnelle. Nous croyons savoir que rien n'est encore décidé ce propos. Les Minis tres ne sont pas d'accord sur ce point. Il en est qui son! hostiles toute re vision constitutionnelle, d'autres qui se rallieraient une formule qui au rait pour conséquence l'unification do nos divers systèmes électoraux. A Droite, M. Helleputte a promis de soutenir énergiquement le projet mili taire mais il est hostile la revision constitutionnelle. M. Helleputte est du même avis eu ce qui corcerne le premier point niais, si nos renseignements sont exacts, il serait plutôt partisan d'un accord des partis sur une réforme électorale. Une réunion de la droite aura lieu an début de Novembre. M. de Broque ville fera connaître ses vues et l'on lâ chera de se mettre d'accord... .WÉllà. I icilmo n <1 es Gauches Libérales. Les gauches libérales se pro noncent contre la grève générale, pour la revision et la réorganisa tion militaire. 1 es gauches libérales de la Chambre et du Sénat sé sont réunies Mercredi et ont voté, l'unanimité, moins quel ques abstentions l'ordre du jour sui vant: Les gauches libérales de la Cham bre et du Sénat, persistant dans -leurs résolutions prises le 2 Juillet 1912, dé clarent nouveau qu'elles maintien nent dans son intégrité leur program me qui porte notamment la diffusion de l'enseignement public et l'instruc tion-obligatoire, le suffrage universel 25 ans avec représentation propor- L UNION FAIT LA FORCE S1(ii'ftiMMtntl if iïitmtticlu Vires acolirit rundo. On s'abonne au bureau du >ournal. hue uk Uixmi de, 54, Yphks. Les annonces, les faiis divers et les réclames sont ret-us pour Lut imlisse n m d'Yares r: Jeux Flandres au bureau du Progrès. 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