Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 17 Novembre 1912. 72 année. i6. i'araiHttanl ie JHmamlu. Vires acquirit eundo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Far an -4 francs, p' la province Far an -4 fr. oO p' létranger Par an 6 fr. 60 ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annoue >s ju liciaires 1 fr. la ligne. A nos Abonnés A nos Lecteurs A partir du I' Janvier prochain, notre format sera considérablement agrandi tout en ri augmentant pas le prix de l'abonnement. Indépendamment des nouvelles locales et régionales, nous publierons les articles politiques les plus intéressants, tant de l'intérieur que de l'extérieur. Les finances et l'agriculture feront l'objet de tous nos soins. Nous publierons aussi les mercuriales des principales localités du pays. En étendant la sphère de notre action, nous espérons que nos' amis nous en sauront gré et qu'ils tiendront compte des sacrifices que nous nous imposons, en s'efforçant d'user de toute leur influence pour nous procurer un grand nombre de nouveaux abonnés. LE PROGRÈS. m"mm?m AVIS. Les personnes qui pren dront un abonnement au journal LE PROGRÈS pour Tannée 1913, le recevront gratuitement partir de ce jour jusqu'à la fin de Tannée. A la Chambre. Séance d'ouverture du P2 Novembre. La séance est ouverte 2 h. 1/4. M. De Winter présidé, assisté de MM. De- vèze et Pécher. .1/. De Winter annonce au Parlement le décès de MM. Beernaert et De Lants- lieere et invite leurs suppléants, MM. T'Kint et Goethals, prêter le serinent constitutionnel. On passe ensuite la nomination du bureau. M. Schollaert est élu président par 89 voix et 75 bulletins blancs. M. Nerincx est nommé premier vice-pré sident par 82 voix. M. Harmignies re cueille la seconde vice-présidence par 89 voix. MM. de Kerkhove, Borboux, Dwelshauver et Mansart sont élus se crétaires. M. Schollaert s'installe aux acclama tions de la droite. A gauche, on crie <c Vive le S. U. Le nouveau président fait appel au concours de tous les membres de la Chambre pour garderait Parlement la dignité qui convient aux travaux légis latifs. Il rend hommage son prédéces seur et remercie M. Cooreman, ami de tous les représentants et dont la haute impartialité est reconnue par tous. M. Schollaert prononce ensuite quel ques paroles émues pour déplorer la disparition de MM. De Landtsheere et Beernaert qui, l'un et l'autre, jouis- saientdela sympathie etde l'estime de tous. M. de Broqueville, M. Woeste, MNe rincx, M. Gillès, de Pelichy, M. Hector Denis, M. Huysmans, respectivement au nom de gouvernement, de la Droite, du banc de Bruxelles, de l'arrondisse- Thielt-Roulers, de la Gauche socialiste et des libéraux, prononcent l'éloge funèbre de MM. Beernaert et de Lants- heere. Déclaration ministérielle. La réforme militaire. La question scolaire. La revision. M. Vanderuelde dépose un projet de loi tendant la revision de la Constitu tion. A/, le Président annonce qu'il a reçu diverses demandes d'interpellation. V L UNION FAIT LA FORCE. On s'abonne au bureau du 'ournal. rue de Uixviide, 33, Yprbs. Les annonces, les l'a ils divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissent jo d'Ypres ei le; ,ieu\ Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusiv air ;t au Comptoir de Publicité JâCQUSS THIBESARO, 44, Boulevard Anspach, Bruxelles, téléphone 5230. M. de Broquevilleministre de la guerre (mouvement d'attention) Messieurs, fi dèle la ligne de conduite arrêtée, le gouver nement désire ouvrir la session par des com munications qui lui paraissent de nature faciliter chacun d'entre vous l'exercice de la responsabilité parlementaire. Poursuivant la réalisation du programme tracé il y a deux ans par le discours du trône, nous saisissons aujourd'hui même les mandataires de la nation de projets de loi relatifs aux objets suivants Assurances sociales se rapportant la vieillesse, la maladie et l'invalidité Assurance des pêcheurs Création d'une société nationale d'habita tions bon marché Modifications la loi du 2o décembre 1889 en vue de la fréquentation plus prolongée des écoles primaires Police du commerce Crédit des commerçants et artisans et intérêts moratoires Revision du titre I du livre I du Code ci vil Modification la composition des cham bres des cours d'appel et augmentation du personnel des cours et de certains tribu naux Police judiciaire Police rurale Loi visant le régime sanitaire Con.-titution d'une société nationale de distribution d'eau Vous venez d'être saisi du projet relatif l'organisation des chèques et virements postaux. L'importance de ces divers projets n'é chappera personne, aussi le gouvernement a-t-il l'honneur de vous demander de les exa miner promptement. 11 ne sera pas inopportun de faire obser ver ici que, si dans la discussion des bud gets l'on ne peut songer limiter le nom bre des orateurs, la réglementation par les partis, de leur participation auxdébats, sur des projets spéciaux, apporterait l'œuvre législative un élément fécond de clarté, de compétence et de rapidité. Sur ce terrain, l'union des volontés sem ble aisément réalisable en effet, ce serait diminuer les grands partis nationaux que d'assigner leur action publique un objet étranger au plus grand bien de la Nation et, par là même, tous ont intérêt marquer la valeur de leur influence législative, quand bien même le., formules ne réaliseraient point leurs yeux l'intégralité de l'idéal. Messieurs, préoccupes de remplir con sciencieusement les devoirs que nous impo sent le soin de notre indépendance et le sou ci de nos obligations internationales, nous avons été amenés rechercher gi l'état ac tuel de notre organisation militaire permet de faire face aux néçessités qui se sont affir mées aux cours des derniers mois. Dans cette recherche, nous avons pris pour guides les rapports de nos diplomates et les travaux des techniciens les plus com pétents. Ce sont les conclusions de l'étude appro fondie laquelle nous nous sommes livrés que nous avons l'honneur de vous commu niquer. Si nous le faisons, c'est parce que le gouvernement a acquis la certitude que les transformations de la vie et de la politique internationales rendent insuffisantes les conceptions du passé en matière de défense du pays. Assurément les considérations sur la si tuation de l'Europe et sur les relations des puissances ne sont point de mise ici. Il est permis cependant de constater un fait, ob jet d'universelles préoccupations. La prépa ration la gurrese continue incessante, in tense. Loin de moi la pensée d'attribuer aucun des gouvernements étrangers des in tentions belliqueuses. Leurs efforts en vue du maintien de la paix ont droit toute no tre gratitude. Mais les conflits qui pour raient la compromettre sont envisagés plus que jamais, et partout on travaille sans re lâche y faire face. Ce qui frappe l'observateur attentif, c'est la place assignée la Belgique dans ces éven tualités. L'importance du rôle de notre pays dans une lutte des puissances de l'Occident .dt-d'Europe est mise en relief comme elle ne l'a jamais été elle ressort notamment des préparatifs que tendent organiser l'offen sive et la prévenir, dès le moment où la guerre serait déclarée. Telle est la situation que les événements des derniers mois .ont accentué avec une évidence qui provoque chez le gouverne ment de légitimes inquiétudes. Elle ne crée pas pour la Belgique de nou veaux devoirs, mais elle accroit ceux que nous avons toujours reconnus elle les rend plus stricts, plus pressants. Nous ne voulons laisser ignorer person ne que le gouvernement est décidé ne re culer devant aucun effort pour les remplir. La loi de 1909 assurait au pays une armée modèle répondant aux nécessités qui pou vaient être envisagées alors. Cette armée est fortement organisée, outillée et appro visionnée ses officiers reçoivent une forma tion de haute valeur. Grâce la loi de 1909 les effectifs met tre en ligne, dépassent de beaucoup les chiffres antérieurs et chacun défendrait le sol national avec la bravoure traditionnelle. Mais depuis 1909 les événements onj* marché et ils ont démontré que des nouvel^ les mesures s'imposent si nous voulons de meurer la hauteur de nos devoirs. Il n'est pas permis au gouvernement d'avoir un doute cet égard et, s'il vous parle avec cette netteté, c'est dans la pleine conscience de la responsabilité qui lui in combe. Sans doute, notre confiance dans les puissances garantes de notre neutralité est toujours la même les sympathies qu'el les ont pour nous sont certaines elles nous en ont donné des preuvs manifestes. Mais l'on ne peut perdre de vue que les groupe ments des puissances ont provoqué des al liances et des ententes militaires qui pour raient, dans l'hypothèse d'une guerre euro péenne, enlever la prestation de la garan tie, la valeur que la neutralité du garant peut seul assurer complètement. 11 est pré voir, en effet, que toutes les puissances ga rantes de notre neutralité seraient ou de viendraient bientôt des belligérants Notre armée doit être assez nombreuse pour rem plir les devoirs que les circonstances lqi im poseraient nos positions stratégiques do minent le pays et leur occupation assure rait au belligérant qui s'en rendrait maître un avantage peut-être décisif dans la lutte ces positions doivent donc être gardées ex clusivement par des forces nationale-, suffi santes pour enlever toute tentative de s'en emparer et d'en faire la base d'opérations militaires. Messieurs, nous n'avions pas le droit de vous dissimuler les devoirs qui découjent de l'état actuel de l'échiquier politique de l'Europe c'est pourquoi nous vous disons des situations nouvelles doivent corres pondre des sacrifices nouveaux et adéquats. Ce n'est point trop présumer de la dignité et du patriotisme belges que de leur con fier une fois de plus le soin de veiller sur ce qui est la fierté suprême d'un peuple. Comme corollaire de cette déclaration, le gouvernement s'apprête déposer un pro jet consacrant les mesures imposées par les circonstances que je viens de viser. La majorité gouvernementale compren dra que si le cabinet a réservé cette part de ces communications pour tout le parlement, c'o<t par respect pour les sentiments patrio- ti(jue>dr^us les membres de la législature. Nous n'avons pas voulu qu'en pareille ma tière une distinction fût faite entre les uns et les autres, parce que l'honneur des uns se confond ici avec celui des autres. Messieurs, le gouvernement vous a dit loyalement la vérité, il remplit son devoir, sans se préoccuper des questionscontingen- tes et le regard fixé sur cette Patrie qui nous est chère tous. Nous laissons votre conscience éclairée le soin d'apprécier les devoirs que lui dic tent l'honneur et la sécurité de la Belgique. Vous agirez, je le sais, en mandataires fiers et libres d'un peuple justement jaloux de son indépendance. Messieurs, la question scolaire a été l'un des principaux enjeux de la dernière ren contre électorale. Le gouvernement ne croit pas devoir formuler immédiatement des propositions précises, mais il vous en sou mettra au cours dé la présente session. Son projet tendra notamment fortement prépa rer la jeunesse, au moyen d'un enseigne ment professionnel approprié aux nécessi tés régionales. Le gouvernement estime que l'obligation scolaire ne saurait être imposée si la loi ne sauvegarde complètement la liberté des pa rents, des pauvres aussi bien que des ri ches, de choisir pour leurs enfant^ l'éduca tion qui leur convient. Lès respect des convictions d'autrui ap paraît si conforme au tempérament national qu'il répugne de penser que l'accord ne pourrait se faire sur cette base, tout au moins dans les milieux où le culte de la li berté n'est pas un vain mot. Messieurs, il a été annoncé dans des réunions et dans la presse que la Chambre serait saisie sous peu d'une proposition de revision de l'article 47 de la Constitution. Dans les mêmes conditions et, avant qu'il fut possible de formuler une vue quel conque, la législature a été avertie qu'elle est tenue d'émettre un vote approbatif, sous peine de voir suspendre l'activité ma térielle de la nation. Ceci constitue un fait sans précédent dans l'histoire politique du pays. En réalité, semblable attitude tend, d'une part, priver les élus de la nation du droit de voter librement et, d'autre part, détourner de la révision sollicitée ceux qui, conscients des responsabilités, entendent voir respecter, dans la personne de l'élu, la dignité de l'électeur. Le gouvernement ne saurait considérer comme immuables les formules qui règlent l'exercice du droit électoral les idées se mo difient par le temps l'expérience ouvre des horizons nouveaux-. Mais le devoir pri mordial du gouvernement est de ne pas laisser fausser, par la délibération sous la menace, des institutions qui n'ont pas été imposées par une simple majorité et qui sont le résultat d'une transaction entre les partis. Accepter par courtoisie la prise en consi dération comme cela a été suggéré, serait induire en erreur l'opposition elle-même, aussi longtemps que l'on n'a pas réussi arrêter les préliminaires tout au moins d'un accord quant aux formules substituer aux formules actuelles. Quel que soit son désir de déférence, un ministère qui veut faire preuve de sagesse et de loyauté ne pourrait assimiler une proposition ordinaire une instance qui vise la charte de la nation, charte intangible, tant que le texte de sa revision ne groupe pas les deux tiers des votants dans les deux Chambres. Vous le savez tous, un grand nombre des propositions, dont la prise en considération est acceptée, sont ensuite combattues par le gouvernement et repoussées par les Chambres. Au contraire, quand l'acte grave de la re vision est accueillie en sa phase première, il y a, pour qui ne veut pas leurrer le pays, un certain engagement moral de revision et cette revision doit porter sur l'ensemble des points qu'il parait utile de modifier. Mais, nous le répétons, rien ne peut être envisagé en dehors des conditions régulières de la vie nationale et parlementaire. Il n'est pas admissible qu'une revision soit entamée sous l'égide des perturbations publiques par lesquelles on prétendrait dic ter des décisions la représentation natio nale. 1-e gouvernement la conviction qu'en s'inspirant des communications qu'il a l 'honneur de vous faire, le parlement réali sera au cours de cette session une œuvre de nature honorer les partis et fecond'er le travail fourni par tous dans l'intérêt supé rieur de la nation. (Tris bien droite.)

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