MO JRT S. A. R. LA COMTESSE OE FLANDRE. Y V S S. Journal de Y Alliance libérale cTYpres et de 1 Arrondissement. Dimanche, !r Décembre 1912 72e année. 48. l'araiHKfiiit le /Phmme/tc I» Kl X DE L'A BON M KM KNT L'iuR la ville Par an -t francs p pa province Par an -44 fr. 5() p' létranger Par an G fr 6() ANNONCES Yniioncos 15 contimes la ligne. Réclamas 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. A nos Abonnés A nos Lecteurs ,4 partir du Janvier prochain, notre format sera considérablement agrandi tout en n'augmentant pas le prix de l'abonnement. Indépendamment des nouvelles locales et régionales, nous publierons les articles politiques les plus intéressants, tant de l'intérieur que de l'extérieur. Les finances et l'agriculture feront l'objet de tous nos soins. Nous publierons aussi les mercuriales des principales localités du pays. En étendant la sphère de notre action, nous espérons que nos amis nous en sauront gré et qu'ils tiendront compte des sacrifices que nous nous imposons, en s'efforçant d'user de toute leur influence pour nous procurer un grand nombre de nouveaux abonnés. Les personnes qui pren dront un abonnement au journal LE PROGRÈS pour l'année 1913, le recevront gratuitement partir de ce jour jusqu'à la fin de l'année. A la Lliamlno. Séance du Mercredi 27 Novembre /!>/2. Une séance qui a pris peine quinze minutes. Devant l'assemblée debout, écoutant dans un grand silence, M. de Broque- ville, chef du cabinet, a annoncé la mort de la Comtesse deFlandre, fait un vif éloge de la mère, de l'épouse, de l'aïeule et a convié la Chambre s'as socier la douleur du Roi. M. Schollaert, ratifiant ces paroles, a tracé un portrait élogieux de la respec table défunte, loué l'artiste eta deman dé la législature de nommer une dé légation, chargée d'assister aux funé railles. 11 a invité ensuite la Chambre lever sa séanceen signe de deuil et ne reprendre ses délibérations qu'après les funérailles. Ces propositions ayant été acceptées, la prochaine séance a été fixée mardi. Au Sénat. Séance du Mercredi 27 Novembre. il. de Broqueville fait, de la comtesse de Flandre, le même éloge funèbre que celui qu'il vient de prononcer la Chambre. M. le Président lit alors, d'une voix émue, nn discours dans lequel il fait un vif éloge de la mère du Roi. Il vante son caractère charitable. I<e Sénat décide de prendre le deuil Four six mois. La séance est levée. H IDE Notre journal ne paraissant que le Dimanche, nous regrettons de ne pouvoir publier que tardivement le décès de la Comtesse de Flandre. Comme on le sait, Son Altesse Royale a succombé, Mardi matin, après une très courte maladie. Lundi, dans la journée, on annonça qu'Elle était atteinte d'une forte grippe; Lundi après-midi, le Roi et la Reine lui rendirent visite et le docteur Stiénon fut appelé en consultation. Le Roi resta au chevet de son Auguste Mère jusqu'à 11 heures du soir. Pourtant, bien que l'état de la digne malade lut grave, le danger ne parut pas immédiat. Dans la nuit, des complications survinrent. Le Roi fut prévenu immédiatement et la Comtesse de Flandre succomba dans les bras de son fils G h. 20 du matin. Ce nouveau deuil, si cruel, qui frappe la Famille Royale, sera vive ment ressenti par tonte la nation. Avec la mère du Roi s'éteint une femme d'une grande noblesse de caractère, un esprit cultivé, remarqua blement doué pur les arts, un cœur d'une bonté profonde, qui jamais ne s'est démentie. Marie-Louise-Alexandriue, princesse de Hohenzollern-Siginaringen, naquit le 17 Novembre 1845. Elle était bile du prince Charles-Antoine de Hoheuzollèrii, fiurgrave de Nuremberg et Comte de Sigmaringen. En Février 1807, elle fut fiancée Diisseldorf au prince Philippe, Comte de Flandre, second lils de Léopold I, et leur mariage fut célébré Berlin, le 25 Avril 18J7. Cinq enfants naquirent de ce mariage: le prince Bau douin, né le 3 Juin 1869 et décédé le 23 Janvier 1891 la princesse Hen riette, née le 39 Novembre 1870 et qui épousa en 1890, le Duc de Ven dôme la princesse Joséphine-Charlotte, née également le 30 Novembre 1870 et décédée le 18 Janvier 1871 la princesse Joséphine-Carola, née le 18 Octobre 1872 et qui épousa en 1894 le prince Charles de Hohen- zulleru enfin, le prince Albert, né le 8 Avril 1875, qui épousa le 2 Octobre 1900, la princesse Elisabeth, Duchesse de Bavière, el qui suc céda Léopold II au trône de Belgique. A son arrivée Bruxelles, la Comtesse de Flandre lut saluée par les all'ectueuses acclamations du peuple de la capitale sur lequel sa grande beauté produisit une profonde impression. Tout de suite elle sut créer autour d'elle une atmosphère de chaude sympathie. Femme du frère du Roi, appelée éventuellement prendre place, côté de son époux sur le trône de Belgique, sa situation la Cour et dans la Famille Boyale exi geait de constantes preuves de tact et de doigté. Elle tint sa place avec une dignité qui commandait tous les respects. Cette vie, si digne, si unie, Comporta line grande douleur: la mort du prince Baudouin, et, con sciente du haut devoir qui s'imposait elle, la Comtesse se voua toute préparer son second fils, le prince Albert, remplir noblement le rôle de premier plan qui lui était réservé. La Comtesse de Flandre fut en tous points une mère admirable et on sait avec quelle joie émue, elle sut être ensuite, une grand'mère non moins admirable. Après la mort du Comte de Flandre, elle s'elfaça volontairement et ne parut plus guère la Cour de Belgique. Elle vivait très retirée dans ce palais de la rue de la Régence, où elle aimait inviter des artistes. Aquafortiste de talent, musicienne accomplie, elle sut de mander l'Art les jouissances qu'il procure aux êtres d'élite qui ont le sentiment sincère du Beau. Chaque année, la Comtesse de Flandre fai sait de longs séjours l'étranger, de préférence en Suisse. L'âge et les épreuves que comporte toute vie n'eurent pas de [irise sur cette âme que la bonté maintint vaillante etlière jusqu'au bout. La nation entière apportera au Roi et la Famille Royale, dans ces tristes circonstances, le réconfort de son inébranlable affection. Les funérailles de S. A. R. la Comtesse de Flandre ont eu lieu, Samedi dernier, 11 heures du matin, au milieu du concours de milliers et de milliers de personnes. Dès 7 heures du matin, des coups de canon de demi-heure en demi- heure ont été tirés dans les bas-fonds du l'arc. Le service d'honneur S" Ondule était fait par l'Ecole militaire. Les troupes et la garde civique faisaient la Iwie sur le parcours. Les coins du poêle étaient tenus par les présidents de la Chambre et du Sénat, les ministres de la Guerre et de la Justice, le lieutenant-général commandant la 4" circonscription militaire, le lieutenant-général commandant la garde civique des provinces d'Anvers et de Brabant. Le cortège était composé comme suit Un escadron de gendarmes, un escadron de garde civique avec musique, députations des gardes civiques et de l'armée, musique des guides, les généraux de l'armée et de la garde civique et leur état-major, les minis tres d'Flat et membres de la Législature, le clergé, le char lunèbre, le Roi, pied, h Famille Royale, les princes étrangers, les missions spé ciales, les maisons du Roi et de la Comtesse de Flandre, la voiture du Roi et les équipages de la Cour, deux escadrons des guides. Le cortège s'est mis en route pour Sle Gudule vers 11 heures et sur tout son parcours, une foule recueillie s'inclinait devant la dépouille mortelle de S. A. R. la Comtesse de Flandre. Les BO YVOT cléricaux foeuvre La Ligue nationale pour la défense de la langue française avait organisé Lundi soir, au Théâtre de la Bergère, Louvain, un meeting contre la lla- mandisation de l'Université de Gand. Mais les étudiants flamands, qui veil laient, organisèrent une contre-mani festation et leur cortège, fort de plus de 400-manifestants, se dirigea vers la Bergère en chantant Wij eischen eene vlaamsche lloogeschool. Ils tentèrent de prendre le théâtre d'as saut, mais la police en défendit l'entrée et dispersa ces hommes d'ordre coups de plat de sabre. Une vitrine de la salle vola en éclats. Les étudiants flamands, repoussés, se rendirent au café Helbo, fréquenté par les étudiants wallons. Ici, ce fut une môlée générale. Une vitrine de l'établissement fut brisée. De l'inté rieur, les Wallons ripostèrent aux at taques en lançant des verres et des bouteilles. La police accourut et tenta de mettre lin au combat sauvage. Pen dant ce temps, d'autres groupes se battaient un peu partout. Une dizaine d'étudiants furent arrê tés et trouvés porteurs de revolvers et de casse-têtes. Mardi, les étudiants wallons résolu rent de prendre leur revanche. Une grande affiche fut placardée sur la vi trine brisée du café Helbo on pou vait y lire ces mots Exploits d'Emile, de la bande Bonnot, Garnier et C'0. Get aveu est précieux. Les doux éliaeins de notre Aima Mater se reconnaissent donc eux-mêmes pour des émules de Bonnot et de Garnier Nous ne leur avons pas imposé cet aveu, au moins inattendu. Ge n'est donc pas dans les écoles officielles que l'on prépare les pour ceaux et les apaches Les jeunes gens de F Aima Mater sont si peu tolérants qu'en dépit de leur unanimité cléricale, ils se battent entre eux comme des brutes parce qu'ils ne sont pas d'accord sur l'op portunité de la création d'une Univer sité flamande Au lieu de s'elforcer de se convain cre par des arguments, ce qui serait l'arme naturelle d'une jeunesse stu dieuse, c'est coups de gourdin et de casse-tête qu'ils prétendent se conver tir. Et dans quelques années cette même jeunesse fournira les respecta bles magistrats chargés de faire res pecter l'ordre. Darti clérical, sois fier de ta jeu nesse Que pensent le Journal d'Y près et Hel Ypersch Volk et toute la bonne presse de ces sacro-saints Bonnot T y I nu «jrrnve mesure. Les Agents du Trésor et les Banques Nationales ont reçu une circulaire confidentielle du Gouvernement les priant de mettre immédiatement fin aux prêts consentis par la Caisse d'E pargne aux particuliers. On sait que la Gaisse d'Epargne, qui emprunte 2 et 2 1/2 p. c. et qui prête, elle, 3 et 4 p. c., fait des avan ces de fonds aux industriels et aux commerçants susceptibles de donner des titres mobiliers ou immobiliers en garantie. Bien entendu, elle ne prête que jusqu'à concurrence de 00 p. c. de la valeur des biens de sorte que ses G M I M L UNION FAIT LA FORCE Vires alqlikit ei\do. On s'abonne au bureau du 'ournal. hue ue Oixvuue, 53, Ypkes. - l.es annonces, les uns divers et les réclames sont reçus pour I'a< r uidissem -n d'Y,ires ei eaeux -KlaniTres au bureau du Progrès. 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