Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Di m a n elie, 29 Décembre 1912. 72e iinée. 52. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an -k francs, p' la province Par an -k fr. 50 p l ÉTRANr.BR Par an (i fr 60 ANNONCES Annonces: 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 l'r. la ligue. Les finances catholiques. Dans le discours qu'il a prononcé Vendredi, la Chambre, au cours de la discussion du budget des voies et tra vaux, M. Franck a montré au moyen de quels expédients, indignes d'un pays comme la Belgique, le gouverne ment catholique masquait ses gaspil lages et sa détresse financière. Les principaux passages de cette harangue sont citer et retenir Le crédit du pays a été compromis par la politique financière du gouver nement, dont M. Mechelynck vient de signaler les résultats et les procédés La Belgique a traversé depuis des aimées une période de prospérité pres que sans pareille. (Ah ah applaudis sements droite. Exclamations gauche et l'extrême gauche). Eh bien ce pays si riche vous avez fait une situation financière compara ble celle de pays aux finances ava riées. Et pourquoi Bar intérêt politi que, parçpe*pre vous n'avez pas eu le courage fiscal d'assurer vos dépenses des ressources correspondantes. Comparez ces deux éléments 1 D'une part, vous vous êtes engagés depuis longtemps dans une politique de dé penses considérables. Vos engagements se chiffrent par des centaines de millions et vous avez en cours d'exécution des travaux pour plus d'un milliard Interruptions droite). Et, ayant ces obligations ajoutées vos dépenses courantes, au lieu défaire appel aux ressources du pays, d'une part, et de vous couvrir, d'autre part, en temps utile, par une grande opéra tion de crédil correspondant vos dé penses, vous avez vécu au jour le jour vous avez ouvert comme un robinet l'écoulement de la rente belge, la pla çant par petits paquets, gâtant le mar ché de votre rente. Puis vous avez eii recours aux émis sions de bons du Trésor jet conti nu C'est lâ ce qui vous a acculé la situation intenable où vous êtes au jourd'hui et aux impôts que vous allez faire. Vous avez dissimulé autant que vous avez pu. Aujourd'hui, vous ne le pouvez plus Vous avez, en ce qui vous concer ne, fui systématiquement devant l'im pôt et vous annoncez que vous allez y recourir le jour où, écrasés par le poids du passé, vous ne pourrez plus continuer votre politique d'emprunt Protestations droite.) Si l'on avait un doute cet égard, est-ce que les chilfres cités par M. Me chelynck ne devraient pas le dissi per De 1006 1911, pour plus de 900 millions de dépenses extraordinaires on a émis 000 millions de rente. Il y a donc un vide de300 millions. (Bruit.) Cette rétention de pièces cache, en partie, le trou qui existe dans vos res sources. M. Mechelynck a fait, cet égard, une démonstration complète. Nous avons montré comment vous payez les pensions de vieillesse. C'est lé même tour de bâton. Voici un exemple probant pour les pensions ouvrières touchées par les créanciers, je le reconnais, dépas sent aujourd'hui de plus de 16 millions les sommes que nous avons votées Les ouvriers ont été payés parce que la poste fait les paiements. Mais qui appartient l'argent de la poste Est-ce au gouvernement Non pas Cet argent, c'est l'encais se de la poste qui provient de sources multiples, des versements du public, etc. L'Etat n'a pas le droit de l'em ployer payer des charges auxquelles le budget ne sutïit pas, et moins enco re de cacher le prélèvement par un retard calculé dans la vérification des pièces comptables. Ce mode de payer rappelle le procédé des mauvais débi teurs qui creusent un trou pour en boucher un autre. J'ai ainsi démontré que vous avez commis la lourde faute de vous enga ger dans des dépenses et des engage ments énormes sans les couvrir temps par des ressources certaines en impôts et en emprunts. Vous avez vé cu au jour le jour, de ressources d'ex pédients, ou court terme. Cette situation, vous la dissimulez par des artifices de comptabilité indi gues d'un gouvernemt honnête. Et vous ébranlez ainsi profondément le erédit du pays. Vous ayez émis con stamment de la rente et îe jour où l'é mission de ia rente vous devenait im possible, vous avez eu recours aux émissions de bons du Trésor, dont la progression croissante atteste un em barras croissant. Interruptions et bruit). Vous en arrivez, dans votre désar roi, faire en 1911 vingt-deux émis sions I Exclamations gauche ei l'ex- trème-gatiche) Tous les deux ou trois jours donc, l'Etat belge demande qu'ou lui avance de l'argent, soit ici, soiL l'étranger. Il est allé en demander jusqu'en Rus sie; voilà le vice de votre politique Sans doute, la rente a aussi baissé dans d'autres pays, mais notre rente a baissé davantage. Le 3 p. c. allemand était de 87 1/4 le 15 mai 1906, il est aujourd'hui 77 00 il a donc baissé de 10 points, tandis que le 3 p. c. belge, qui était le 15 Mai 1906 991/2 qui est aujourd'hui 79, a baissé de 20 points. Pendant la mê me période, le 3 p. c. français n'a éga lement baissé que de 10 points. La perte est donc double pour nos ren tiers et cet écart énorme est la consé quence de votre déplorable politique. Elle inondé le marché de Rente bel ge et votre émission de bons du tré sor au lendemain des élections a défi- niiivement précipité au-dessous de 80 p. c. le'cours de nos fonds d'Etat Et qui supporte les conséquences de cette déplorable situation Ce sont les petits porteurs de la Caisse d'épargne, les mineurs, les petits laborieux qui en sont surtout les victimes. Ils ont ache té de la Rente belge 100 francs et elle ne vaut plus que 79 francs Aujourd'hui, la situation est telle que le gouvernement n'ose plus em prunter il va l'impôt. Je termine en disant que je ne crains- pas pour ma part le jugement du pays. Vous aviez annoncé que si nous arri vions au pouvoir la rente baisserait aussitôt. Vous y êtes revenus vous mêmes et le lendemain de votre vic toire vous émettiez 300 millions de bons du trésor Et vous n'obteniez même pas des banquiers qu'ils en prissent plus de 150 millions Et sur ces 150 millions, le public n'en prenait que 62 p. c. Voilà où vous avez con duit le crédit du pays On a parlé de danger militaire. Il y a aussi le danger financier il n'est pas moins grand et vous eu êtes seul responsable. (Ap plaudissements gauche et l'extrême gauche 11 y a des gens qui ont la mémoire bien courte. C'est leur intention que nous rappelons les deux images que le parti clérical répandait profusion dans tout le pays, il n'y a pas plus de six mois. Allicfies illustrées, tracts, bro chures, discours, lanternes projec tions publiaient alors urbi et orbi cette vérité incontestable, officielle que M. de Broqueville avait doté la Bel gique d'un système militaire idéal. Et autour de l'image intitulée Résultat du système catholique, six fils un sol dat, on énumérait les mérites du sys tème catholique un lils par famille, sans autrement s'occuper du tait que ce système avait été voté malgré l'op position d'une grande partie de la droite. 1. La loi nouvelle, disait-on, éta blit l'égalité des familles, riches ou pau vres, et limite la charge un homme par famille. 2. Elle assure une réduction notable du temps de service. 3. Elle n'augmente les charges ni en hommes, ni en argent elle s'oppose, en son texte même, ce que les char ges actuelles soient dépassées. 4. Elle maintient la rémunération et encourage puissamment le volontariat, etc. 5. Elle exclut l'idée du service géné ral. En face de cette caricature, on cam pait une autre intitulée Résultat du système libéral et socialiste sir fils, six soldats. L'on décrivait complaisam- ment les conséquences funestes de ce système, au point de vue militaire, au point de vue financier, au point de vue des charges personnelles. Conclusions L'électeur sensé, le bon patriote devait voter pour les clé ricaux qui ne lui prendraient qu'UN fils pour l'armée, tandis que les anti cléricaux les lui prendraient TOUS. Et au moment où ministres, dépu tés, publicistes et propagandistes clé ricaux faisaient cette belle propapan- de, le ministère connaissait déjà par faitement l'échec absolu du système du fils par famille il savait qu'une nou velle réforme était indispensable, il savait que, dès la rentrée, il devrait réunir des députés de sa majorité pour leur imposer le vote d'une réforme militaire qui serait le contrepied de toutes leurs promesses électorales. Les affiches cléricales ne sont pas encore toutes tombées des murs. Dans certains villages, les paysans se ren dant la messe ou au Boerenbond peuvent encore jeter un regard de sa tisfaction sur ces belles images qui symbolisent si bien la sollicitude du gouvernement catholique pour alléger les charges militaires Est-ce assez édifiant -spr Nqgpr Au Sénat. Le Sénat adopte sans discussion un projet de loi, approuvant la convention de commerce conclue avec la Bolivie, et un projet approuvant une conven tion entre la Belgique el l'Allemagne, concernant la réciprocité en matière de réparation des accidents de travail. On continue la discussion du budget des voies et moyens. L'article 16 sur les péages, est adop té par assis et levé. Un feuilleton de grande naturalisa tion et un feuilleton de naturalisation ordinaire sont votés. Le budget des voies et moyens est adopté par 49 voix contre 11 et 7 abs tentions. Les crédits supplémentaires, ainsi que les crédits provisoires pour 1913, sont adoptés. On passe la discussion du contin gent. Le gouvernement s'est enfin décidé déposer un nouveau projet de loi mi litaire, reconnaissant ainsi le bien fon dé des griefs émis depuis longtemps par la gauche, sur la défense nationale. Mais des incidents se sont produits et nous ont fait changer radicalement d'avis. Après quelques paroles de MM. Vinck et DeRo, l'ensemble du contingent est voté par 64 voix contre 8. La séance est levée 5 heures. I ,e Sénat s'ajourne jusqu'à convoca tion ultérieure. L'année politique Belge. - 1913 - L UNION PAIT LA FORCE. l'ai'aéKKtml le ikimattcite. Vires aiquirit eundo. On s'a bonne au bureau 411 'ournai. hue de Oixnuue, 53, Ïprks. Les annonces, les (ails divers et les réclames sont reçus pour I arrondisseraen d'Ypres et les Jeux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQUES THIBESA.SL), 44, Boulevard Anspach, Bruxelles, téléphone 5230. M. Vandervelde. La droite s'ima- gine-t-elle que c'est grâce elle Rires approbaUfs gauche et l'extrême gau che.) M. Franck. C'est grâce aux indus triels, aux commerçants et aux ou vriers, qui donnent au pays leur labeur M. Liebaert. C'est faux M. Franck. Et d'autre part, on trouve comme pièces comptables rete nues et non vérifiées 343 millions (Exclamation gauche et l'extrême gauche.) 0 0 Line comédie ui doit être si filée. Comment les cléricaux se moquent des électeurs Séance du Mardi 24 Décembre 1A12. M. Bergmann proteste contre le maintien des péages sur les canaux. M. Van Peborgh trouve, lui aussi, que les péages sont des anachronismes qui devraient disparaître dans une re fonte de notre système d'impôts. iMLevie défend les péages. Tout le monde se sert des routes et tout le inonde paie pour les routes. M. Gobletd'Alviella rappelle l'attitude de la gauche dans les discussions anté rieures du contingent. Il se serait ab stenu cette année, mais an fait nou veau s'est produit. M. de Broqueville. Avant les élec- lions, la conviction du Gouvernement n'était pas faite. Nous ne pensions pas qu'il fallait modifier la loi de 1909. M. Goblet d'Alviella. Peut-on vous demander de nous donner maintenant quelques éclaircissements M. de Broqueville. Le Gouverne ment, comme le Parlement, est tenu, là-dessus, une certaine discrétion. Janvier. La réception au Palais est contremandée, le Roi étant légèrement grippé. Visite de l'impératrice Eu génie. Rentrée des vacances parle mentaires: interpellation sur la cherté des vivres. A la Chambre, discus sion du budget du Congo. Grève dans le Borinage. Février.Réunion du Conseil de l'Union interparlementaire, Bruxel les. Visite du Roi l'Exposition d'Aviculture. MM. Cooreman, Xa vier Neujean et Louis Huvsmans, dé putés, MM. Liebaert et Helleputte, anciens ministres, sont nommés Mi nistres d'Etat. Démission sur sa de mande du Ministre de la Guerre, le général Hellebaut. Mars. La Chambre discute le budget de l'Industrie et du Travail: ensuite le budget de la Justice. Avril. Le général Michel est nom mé Ministre de la Guerre en remplace ment de M. de Broqueville, intérimai-

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 1