«tarer qu'après la communication que m'a faite
l'amiralCodringtondela lettre qu'il a eu l'honneur
de vous adresser tandis que j'étais retenu quel
ques lieues d'ici par un calme nous avons jugé
nécessaire de vous en faire parvenir une Seconde
copie en langue française signée par nous deux.
"Nous avons l'honneur de vous informer que par
suite d'un traité entre l'Angleterre, la France
et la Russie, signéà Londres, les puissances alliées
sont convenues de réunir leurs forcesdans le
dessein d'empêcher tout transport de troupés,
d'armes et de munitions de guerre vers une partie
quelconque du continent grec ou vers les îles.
Cette mesure a été prise autant dans l'intérêt
du grand-seigneur lui-même, que dans l'intérêt
de toutes les nations commerçantes dans l'Archipel
et les puissances alliées ont eu l'humaine précau
tion d'envoyer des forces considérables pour pré
venir toute opposition possible de la part des chefs
ottomans dont la résistance entraînerait non-seu
lement leur propre ruine, mais serait aussi préju
diciable aux intérêts du grand-seigneur. Il serait
aussi pénible pour nous que pour nos souverains
respectifs dont le grand objet est d'arrêter toute
effusion de sang que, dans cette occasion, nous
fussions obligés d'employer la violence. Nous vous
prions instamment de ne pas vous opposer un
parti pr is dont il vous sera impossible d'empêcher
l'exécution car il est de notre devoir de ne pas
vous laisser de doutes sur le fait que nonobstant
le désir de mettre fin cette cruelle guerre par la
persuasion nous avons des ordres si stricts que
nous en viendrions toute extrémité plutôt que
de renoncer au but pour lequel nos souverains se
sont réunis. Or si dans ces circonstancesun seul
coup de Canon était tiré contre nos pavillons, il
amènerait la perte de la flotte ottomane.
Les soussignés ont l'honneur d'assurer V. II.
de leur respect.
F, Codhington, vice amiral, commandant en
chef des force navales de S. M. II. dans la Médi
terranée N. de Rigny contre-amiral, comman
dant l'escadre de S. M. T. C.
FRANCE.
Paris, 10 novembre.
Les journaux mettent actuellement au jour des
articles que la censure avait supprimés. Le Jour
nal de Débats en donne un assez remarquable
c'est un rapport des primats de Spezzia ia lieute-
rance générale du gouvernement grec, au sujet de
la conduite de l'amiral autrichien Dandoloqui
sous le prétexte de reprendre quatre bricks autri
chiens de commerce capturés par deux goelettes
grecquespar ce qu'ils avaient violé le blocus de
Patrasjet de Corinthe, fit canonner le port et la ville
Spezzia, avec de la mitraille, des fusées la cou-'
grève et des boulets enchaînés; d'où est résulté la
mise hors de service de la flotte grecque la mort
de onze personnes tant sous capitaines que matelots
et celle de femmes et d'enfans tués dans la ville par
ce feu meurtrier, auquel il n'a pas été riposté par
un seul coup de fusil. Les primats en appellant
la justice de l'empereur d'Autriche pour obtenir
réparation d'un pareil acte de barbarie que le sari-
gunaire musulman disent-ils n'aurait peut-être
pas osé commettre.
Ce rapport ainsi qu'une autre pièce du secréta
riat des affaires étrangères y relative avaient été
envoyées au Journal des Débats le 18 octobre
par Mr, Eynard.
L ne lettie du capitaine Millius postérieure
de quatre jours aux nouvelles GODnees par ie mo
niteur, annonce la capitulation de Navariu. Au
moment du départ de celte lettre, les drapeaux
des nations alliées flottaient sur les forts de cette
place- Courrier Français.
Un capitaine de vaisseau qui sç trouvait l'affai
re de Navarin, annonce sa femme que la destruc
tion de la llo/te turque a été complété, et que les
navires brûlaient encore deux jours après le com
bat. Il ajoute que l'affaire a été si décisive que les
forts mêmes ont capitulé et qu l'heure où il écrit
le pavillon des puissances alliées flotte sur les rem
parts de Navarin et que la garnison defile devant
eux.
Une lettre de Zantedu 22 octobre en annon
çant la victoire des flottes alliées, dit qu'Ibrahim
Pacha, qui n'eut jamais que le courage des bour
reaux dont il est le plus parfait modèle, n'a point
assisté au combat. Occupé chasser aux chrétiens,
il se trouvait dans les montagnes de ia àiessénie
assistant au supplice de quelques prêtres qu'il fai
sait crucifier des oliviers faire des holocauste*
de paysans, et des pacotilles de filles et d'enfans,
qu'il se proposait d'envoyer en Egypte.
Un Grec écrit de Cbrfou qu'Ibrahim commet
ses ravages avec r5,ooo hommes d'infanterie et
800 cavaliers; ces barbares parcourent la presqu'île
en criant si bas les infidèles et exécutent ce
cri aussitôt qu'une malheureuse victime tombe
entre leurs mains.
Le bruit court ce soir que les ambassadeurs
Constantiuople ont été mis aux Sept-Tours.
Constitutionnel
La Gazette dément cette nouvelle.
affaires de la grèce.
Voici quelques détails particuliers de la victoire
des flottes alliées sur les tureo-égyptiens.
Ou a reçu aujourd'hui, par la voie d'Auèône
des nouvelles de l'un des plus grands combats qui
aient été livrés depuis long- temps dans les mers de
la Grèce.
L'affaire a été longue et sérieuse. Eile couvre
de gloire la flotte chrétienne: le flotte turco-égyp-
tienne a été anéantie. Toutaétédéiruit. Nous avons
le regret d'ajouter que des vaisseaux autrichiens
s'y trouvoieufranêlés et ont éprouvé le même soit.
Ibrahim poursuivait dans la Moiée le cours
d'exactions si effroyables, qu'on les supposait liées
au projet de quitter bientôt le Péloponese.
Une admirable concorde a régné entre les allies
Chacun des amiraux, daus ses rapports, rend un
loyal hommage aux deux autres. La flotte anglaisé
paraît avoir souffert. Un capitaine de vaisseau a
été tué. On apprend avec regret que le fils de
sir E. Codiington brave officier, a été blessé.
Iluousest pénible d'avoir a dire que le vaisseau
de l'amiral de Rigny a compté beaucoup de morts.
La bourse a été agitée par le biuit de ces nou
velles: La baisse a été le lésuilut des craintes
qu'inspire pour le repos du monde ce premier con
fît t. La situation difficile de l'Autriche les ressen-
tiraens du pacha d'Egypte, l'irritation religieuse
et politique de la Porte sont daus la guerre qui
éclate, des complications dont on ne peut calculer
les résultats. Dans tous les cas, qu'une grande
pensée nous console la Grèce est sauvée
Le Constitutionnel cite une lettre de Cor fou
du 24 octobre, d'apiès laquelle les vaisseaux rus
ses ont le plus souffert.
Ou affirme que le combat de Navarin, avait eie
des plus opiniâtres et des plus sanglans; que »e$