Les soussignés se voient dans la pénible obli gation de vous déclarer aujourd'hui, qu'une pa reille conduite de votre part, une violation aussi étrange de vos engagemens, vous placent, mon sieur, hors la loi des nations et en dehors des trai tes existans entre leurs cours et la Porte ottomane Il y a p'us, les soussignés considèrent les dévasta tions qui se commettent dans ce moment même par vos ordres, commejdirectemenl contraires aux in térêts de votre souverain qui jrourrait perdre en raison de ces dévastations les avantages réels que le traite de Londres lui assure sur la Grèce. Les sous signés demandent V. A. une réponse catégorique et prompte la présente notification, et lut laissent prévoir les conséquences immédiates d'un refus ou d'une tergivcrsatiou. Eu. CoDRlNGTON, le COTYlle HElDEtf, H. DE R1GNY. Les officiers du pacha déclarèrent ce parle- mementaire que leur commandant était absent qu'ils ignoraient le lieu de son séjour et l'époque de son retour et qu'ils ne pouvaient pas se char ger de lui transmettre la lettre des amiraux. «Celte réponse aussi étrange qu'insolente, prou va davantage encore que les voies de persuasion et même les menaces devenaient désormais inutiles, et que sans une mesure vigoureuse et prompte le traité de Londres loin de remplir les vœux de l'humanité et les intentions des puissances signa taires, ne ferait que rendre plus féroce et plus des tructive la lutte qu'on voudrait arrêter. A la suite d'une mure délibération et d'une conférence protocole, tenue le 7 (19) octobre nous résolûmes d'eutrer avec tous nos vaisseaus dans le port même de Navarin, de yeter l'aucre côté de la flotte turque, et obliger Ibrahim par la présence de nos escadres et leur attitude, concen trer ses forces sur ce point et renoncer toute nouvelle expédition contre les côtes de laMoréeet les îles de la Grèce. Suit le récit de la bataille au quel se trouvent ajoutés les détails suivans: c Les témoignages les plus honorables sont dus la bravoure du capitaine dé pavillon Lazarefl 2 qui a dirigé la manœuvre de l'^/zowavec un sang froid et une habilité digne de servir jamais d'exemple. Les capitaines KhrouchtchoffBogda- novilch et Sviukiu, se sont également distingués. Ce dernier avait été grièvement blessé d'un éclat de mitraille dès le commencement de l'action, mais cet intrépide marin continua de commander durant tout le combat, en se tenant pendant près de qua tre heures uu cable et genoux, sur le pont de son vaisseau. Le capitaine Avinol! du Hangout donna aussi la preuve d'un rare présence d'esprit. Une frégate turque convertie en brûlot, parvint vers la nuit s'introduire entre ce vaisseau et le vaisseau amiral. Déjà elle s'était attachée par sou mât de beaupré au Hangoutlorsque le capitaine Avinolf la lit prendre l'abordage, et l'individu., qui allait y mettre le feu fut tué la meche la main. Un des officiers de l'Azow qui donne les plus belles espérances, le lieutenant Bouléiieff, eut le bras fraeassé par un boulet. Malgré les plus vives douleursil continuait encore sou service auprès de la batterie dont le commandement lui avait été confié, et il fallut un ordre formel pour l'engager quitter son poste. On fut obligé de lui amputer le bras l'épaule; mais au moment où il apprit que le vaisseau ottomanqui combattait a ors contre V^fzow, avait été détruit, il s'arra cha presque des bras de ceux qui le soignaient, pour «rendre nart l'allégresse "énérale. Los escadres combinées restèrent encore jusqu'au 14 26 octobre dans le poit de Navarin sans être inquiétées, et s'occupèrent réparer les dommages qu'elles avaient essuyées le 8 20 mais le lendemain de la bataille tous les prison niers qui avaient été faits durant l'actionfureut mis en libellé. Une vingtaine de corvettes et de biicks égyptiens et turcs, abandonnées dans le fond du port la meici des vainqueurs t ne furent 111 pris ni brûlés. ITALIE. Trie s te y 4 Janvier. C'est le 28 décembre que le comte Capo-d'Is- trias président du gouvernement grec s'est em barqué Ancône pour la Grece Au moment où il montait la frégate anglaise, celle-ci hissa le pa villon grec et le salua de 21 coups de canoD. On mande Corfou, en date du 20 décembre qu'lbrahim-pacha avait concentré toutes ses trou pes qui étaient dans l'intérieur de la Moréeet s'était campé entre Modon et Coron pour attendre les ordres ultérieures de son père. D'après ces avis, Fatras seule serait encore occupée par les Arabas qui aui aient évacué toutes les autres places. FRANCE. Paris14 Janvier. On nous communique la note suivante En passant par Faris, le marquis de Barba- cena ministre de l'empereur du Biésila souscrit pour cent des médailles qui vont être frappées en mémoire de Georges Canningafin d'éterniser le vœu de ce ministre pour la libel lé civile et religieu se dans les deux Mondes. Le marquis de Bar- bacena rend cet hommage la mémoire du grand ministre qui a contribué si eflicacement la recon- naissauce des gouvernemens constitutionnels du Portugal et de l'Amérique méridionale. Le roi, a décidé qu'un musée naval serait formé au Louvre et qu'il porterait le nom de sou auguste fils, M. le dauphin, amiral de France. Le musée Dauphin offrira la curiosité publique non-seule ment les modèles des bàtimens de mer de toutes espèces, ceux des machines l'usage de la marine, les plus eu relief des ports et arsenaux maritimes, ceux des forges: fonderies, usines et atteliers di vers qui concourent la construction et l'arme ment des vaisseaux il aura de plus pour princi paux ornemens, des tableaux dans lesquels seront retracés les faits d'armes les plus remarquables des marins français de toutes les époques. - Le 6 de ce mois on a distribué sur le terrain de l'arsenal Toulon et avec la plus grande solen nité, les croix d'honneur accordées aux officiers et marins des vaisseaux le Bieslaiv et le Scipion et de l.t frégate la Syréne, savoir: cinq croix par navire dont deux pour l'état major et trois pour l'équipage. PAYS-BAS- Maeslricht16 janvier. Les inconvéniens du système suivi dans la fa brication de nos monnaies se font de plus en plus sentir. Nos florins d'argent disparaissent successi vement de la eiiculaiiuuet on n'y voit que la monnaie française, couronnes et pièces de 5 francs Ceci est très-gênant pour les affaires, vu que dans les bureaux publics on ne reçoit l'argent de France qu'au dessous de sa valeur, au grand désavantage du consommateur, qui souvent a de la peine se procurer de la monnaie nationale. Pourquoi les florins s écoulent-ils? purce-que leur valeur intrin sèque est trop forte, et qu'il y a, comme l'a très— l M:-• a r,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1828 | | pagina 2