tient seul et (ait plusieurs fois le tour de l'enceinte la gr&Dde admiration des nombreux spectateurs. Suite DE LA CRISE ACTUELLE DES PAYS-BAS. Extrait de Globe de Paris. Mais le grand moyen du ministère consiste faire peur la nation, l'entretenir dans une sorte de sys tème de terreur. Il se sert pour cela de deux fables, La premièrec'est que la France a le dessein arrêté de reprendre la Belgique. Ses partisans et ses agens accu saient presque publiquement le ministère Villèle et la congrégation de ce projet de conquête. Les jésuites de France, disaient-ils, regardent cette entreprise comme louable, profitable, et facile. D'une part arra cher des peuples catholiques au sceptre d'un roi héré tique de l'autre s'ennoblir aux yeex des français et (aire une utile diversion l'esprit de liberté tout est profit pour les jésuites de France dans ce projet c'est lortifier le catholicisme en Franceet lui donner des provinces fidèles autant que riche et puissantes.» Voilà la menace dont le ministère hollandais se servait pour plâtrer toutes ses fautes avec un semblant de patriotis me et de nationalité. Aujourd'hui que la congrégation (l'est plus redoutable il ne manquera pas d'accuser les libéraux; il pourra même faire insérer dans quel ques journaux français certaines notes où ce projet de conquête sera préconisé. Une autre peur que ce ministère prétendu libéral a voulu inoculer, c'est la peur des jésuites. 11 les avait exportés, et il las craignait encore. Vainement toutes ses douanes veillent; il voudrait persuader que les jé suites se glissent partout. Si les écrivains catholiques montrent quelques verve dans le Catholique de Gand ou dans le Courrier de la Meusec'est qu'ils ont en rôlé quelques jésuites de France en robe longue ou courte. Des députés pleins de loyauté et de talent, oe peuvent éviter cette qualification. Le journal libéral de Liège est accusé de jésuitismeet il est probable qu'en faisant arrêter M. de Potier, on croyait prendre un jésuite. Si le gouvernement est entré élans une mauvaise voie l'opposition libérale de son côté a longtemps marché sans doctrine. Vivement préoccupée de ce qui se passait en Franceelle s'est passionnée aussi contre le jésuitismeet profitant de la liberté qu'on lui laissait cet égard, elle a dépensé comme oous l'avons déjà dit toutes ses forces en attaques contre le catholicisme. Aussi alors il D'y avait point, hors des états-généraDX d'opposition sérieuse que l'opposi tion catholique nous entendons dans les publications Ct dans les journaux. Où est la publicité des audiences en matières criminelles? Pourquoi l'audition des témoius huit- clos Cette garantie nous a été enlevée com me l'autre. La presse parait jouir d'une grande liberté, et elle en jouit en effet quand elle deblaè- re contre le christianisme mais il existe un arrêté loi qui peut envoyer les publicistes au carcan, et même l'ëchafand, s'il plaît aux juges de décla rer que des opinions de publicistes sont des appels la révolte. Pour suicroîtvoici ua projet du Code pénal qui ne répond nulleraeut nos besoins actuels, qui nous fait injure qui nous ferait mé priser des autres nations. Tandis que partout ou s'occupe de subslileur un système bienfaisant des sanctions purement pénales, on nous offie nous chez qui les crimes sont peut-être plus r.tTes que partout ailleurs, d'entrer dans une voie rétro grade. On avait déjà la guillotiue, la marque, i'ex- posilioe, les travaux forcés, et c'était beaucoup on y ajoute la potencele fouet, le glaive passé par dessus la tête, l'exil, le bannissement, la relé gation, et l'on croit ne pas en avoir encore assez' Sans doute le gouvernement beaucoup fait pour l'instruction, et eu cela il mérite notre reconnais- sauce mais il ne dissimule pas sa prétention s'ar roger le monopole de l'instruction notre devoir nous, c'est de défendre la liberté de l'instruction 11 y a des impôts voxatoiresodieux, nous devons en demander l'abolition. Eufin de tous côtés la liberté a des travaux: laissons donc ce leurre qu'on nous jeleet voyons nos affaires. C'est ainsi que depuis quelque tems un esprit nouveau a rapproché les philosophes sincères des catholiques éclairés. On a vu ce rapprochement dans quelques ctats-provinciaux on l'a vu dans quelques publications remarquables. Le ministère 1 a vu et il s'eu est irritéet de la ses dernières violences. TRIBUNAL DE POLICE CORRECTIONNELLE. Procès des Chansons médites de M. de Béranger M. Béranger auteur des chansons incriminéesest venu de bonne heure l'audience il était accompa gné par son avocatM. Bartheet par M, Lafitte. On remaïqoait dans l'auditoire MM. SébasiianiNey et Bérard que M. Béranger est allé saluer. Boudom éditeur, Fain imprimeur sont présen» l'audi ence. Deux autres prévenusles librairei Trucby et Bréauté n'ont pu entrer, M.Chainpahuetavocat. du roi, a soutenu l'accu sation* Le délit a-l-il dit est qualifié d'outrage la mo* raie publique et religieuse, d'outrage la religion da l'étatd'ollenses envers la personne du roid'atlaqnei la dignité royale, et d'excitation la haine ct su mépris de son gouvernement. Pour justifier les diffé- rens chefs de prévention il lit divers couplets de V Ange gardien du Sacre de Charles 111 des in finiment petits de la Gérontocratie ou Je gouver nement lies vieux. La chanson dit ce magistrateut toujours des pri vilèges en France, mats il est des choses qui sont hoif de son domaine. La malice ne doit pas être remplacée par la malveillance. Les vers de M. Béranger ne sont pas les vieux et piquans refrains qui faisaient sourire nos pères Ce sont des libelles rimes, au lieu de joyeux refrains.,.. Quel temps a-t-on choisi pour enfanter de pareils vers? Lorsque tout prospère dans notre belle France, et quand tous les coeurs volent au devant du prince. Quel mauvais génie a inspire le sieur Beranger Vous réprimerez de pareils excès. Votre justice n'épargnera pas non plus ses complices, l'éditeur, 1 imprimeur et les libraires qui l'ont vendu. M. Burtbe prend la deleose de Beranger, il com bat successivement avec toute l'énergie de son talent les divers chefs de prévention. Il termine par une briiianie péroraison dans laquelle il soi licite l'absolu tion de son clientqui s'est modestrmect qualifié de chansonnier au moment où les vers, enfans de sa lyre sont répetés par nos soldats sur les forteresses de Is Morée, et les excitent la défense de la gloire nationa le et la liberté de la Gièce. De v fs applaudissement ont suivi la plaidoirie. Après asoir entendu ensuite la spirituelle plaidoirie de M. Bei ville pour Alexandre Baudoin celle de M* Fain pour son frère I imprimeur Fain et ceiie de M Biunières pour les antres prévenus les répliques suc cessives de M. Champanbet avocat du roi, et de M*55 Barthe et Berville et en avoir délibéré pendant uue heure en chambre du conseil, le tribunal a rendu un jugement qui pot te entre-autres

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Le Propagateur (1818-1871) | 1828 | | pagina 2