COUP-D'OEIL HEBDOMADAIRE.
E X E RI E U H.
Oii parle beaucoup, Bayonne, de la
prochaine arrivée de deux olliciers supérieurs
de la marine anglaise, qui puiaissenl chargés
par leur gouvernement, d'une mission spéciale,
qu'on ue désigne pas.
Chambre des députés. Séance du jg.
Tandis qu'un parti intrigue, eu France, pour
Je maintien de sept ministres impopulaires, et
pour le renversement de nos institutions, !e gé
néral BuStamenté rallie, autour de leur.jeune
constitution, les Mexicains, qui demandent
grands criset obtiennent le changement de
ministres que l'opinion publique repousse. Dans
notre vieille Europe, les gouvernemeus répon
dent de pareils vœux, par la prison et les
amendes.
Le ministère anglais propose, aux pairs et
aux communes, une économie de 3o millions,
sur les dépenses de l'état M. de Polignac, au
contraire, est, dit-on, prêt compter pareille
somme, M. Jackson, en liquidation de celte
phrase menaçante du message qui demandait
énérgiquement une indemnité des confiscations
exercées sur les propriétés américaines, la
suite «les décrets de Berlin et de Milan. Lord
Wellington diminue donc les subsides de 3o
millions, et M. de Polignac va augmenter les
nôtres d'une égale somme: n'y a-l-il pas ca
lomnie direque M. de Polignac copie l'admi
nistration Wellington?
Les armées russes et polonaises n'ont refran
chi les Balkans, qu'avec »ne obéissance sus
pecte,dont les murmureset les dépits ont éclaté
assez haut, pour obliger décimer les rangs,
par la retraite et la réforme. Le mécontente
ment peut soulever de dangereuses impatiences
parmi ces milliers de baiounelles, qui, de leurs
pointes, ont touché Constanlinople. Une telle
proie, échappée qui la tenait, laisse une pio-
ionde plaie cicatriser daus les vanités et les
espérances militaires.
Lord Aberdeen, en pleine chambre des pairs,
fait bon marché de don Miguel-, et, prêt le
reconnaître comme roi de Portugal, ou, plutôt,
comme cousul anglais, salue cette loyauté,
des acceus du mépris le plus profondei lui
imprime, au fiont, une iusulte que, jusqu'a-
lois, la dignité royale ne reçut, jamais, im
punément. Il faut que ces paroles anglaises
soient recueillies:
Don Miguel est un trompeur, un traître et
un parjure. On ue peut pas nier qu'il ne soit
«cruel, et, comme la cruauté est fille de la
lâcheté ycwardice on peut également ad-
mettre qu'il est lâchement cruel \cowardly)\,
mais que nnusimporte, si sa cruauté et sa lâ-
ohelé nous font des conditions commerciales
qui nous conviennent?
On tremble penseï que c'est sous les ban
nières d'une si honteuse politique que c'est
engagé le ministère du S août: on se demande
si quelque secret intérêt britauaique nesoufflera
pas daus les voiles qui vont emporter 4<M>oo
Français aux côtes d'Afrique? L'intérêt patrio
tique voudrait retenir les ancres prèles se
lever. Mais, tandis que la radialiou du nom de
M. de Bourmout aux listés de cette expédition,
i console de celle du général Clausel, on se
flatte que M. le comte Guilleminoi veillera au
salut et l'honneur français, plus chers encore,
au pays, que les i ou millions dont il faudra
payer ce nouvel essai de gloire.
La Grèce son roi officiel. Le Courrier
anglais, du a3 févriercontient un pompeux
éloge du uouveau prince-souverainele'est
le numéro de la veille qui coulen >it les insultes
de lord Aberdeeu à-don Miguel Vanter u,n
roi, en déshonorer un autre, ce sont jeux de la
politique anglaise, lorsqu'un vasselage assuré
est également le piix de l'insulte, ou la récom
pense de la louange.
La foi tune des évènemens jette plus d'une
distraction travers tarit de sollicitude: on
s'intéresse au soit de laily Ellenboroug, et la
disgrâce de son mari, privé, pur jugement,
mensa et thorode, la couche et de la table
1 Définitivement nommé au commandement
de l'expédition.
conjugale; on sait que le logement et la table
ne lui manqueront pas, auprès d'un prince pro
tecteur des dames innouceles, malheureuses et
peiséculees. Dans tous les cas, l'inforttine du
duc de Cumberlarid devrait un asile l'adver
sité de iady Ellenboroug: on compatit aux
maux qu'on a soufferts.
M. de Ribeaupierre, notre ambassadeur en
Orient, va voir la Contemporaine,sans crain
dre de se compromettre. M. de Ribeaupierre
est aussi une majorité de vertus, et il ne faut
lien moins que cela, pour que sa réputation
échappe aux périls d'une si téméraire visite.
L'aveuir d'un canal maritime qui ferait Paris
port de mer, l'espoir d'une route eu fer de Pa
ns Dieppe, ue sulliront point détourner
les regards attirés sur cette session les députés
partent en foule; pas une voix ne veut man
quer ce cri d'unanimité, qui demande qu'on
laisse la France jeune comme l'a faite la restau-
latiou. Otez-lui ces habits du vieux temps,
dont vous tentiez de l'envelopper les poches
et les vertugadins embarrassent sa marche. Le
déguisement date de sept mois: le carnaval n'a
point ordinairement, cette durée. Rendez-nous
nos vrais habits, ei reportez, chez fiabin, ces
vieux costumes, bardes historiques qui mar
quent les amoqjs dé Versailles, les volupés du
parc aux cerfs, et les prodigalités du livre
i ouge. Le Temps.
(If - -
FRANCE.
Parissé mars.'
Il parait qu'il a été question,dans le dernier
conseil des ministres, do Mémoire au Roi,et
quelques ministres se sont plaints de cette pu
blication. On ajoute que M. Guemou de Ran-
ville en a ju is chaudeineul la defense, et déclaré
que les doctrines étaient parfaitement confor
mes celles qu'il professait lui-même.
On assure, toutefois, que le Mémoire est
saisi, la requête du mmisiere public. - {Mr.)
Le Constitutionnel donne cette nouvelle
connue positive.
Ou prétend que M. d'IIr.ussez a donné des
ordres, M. le commissaire principal de la ma
rine de notre ville, pour qu'il eût fournir
MM. les ofîiciers anglais, tous les moyens d'e
xaminer notre poil, nos arsenaux, tous leséla-
blissemeus, les plans et les cartes qui s'y rap
portent.
Les lettres arrivées de St.-Pétersbourg
annoncent le rappel de M. de Ribeaupierre, de
CoDstaulinople: il est remplacé par M. Politica,
diplomate beaucoup plus habile, et qui jouit
de lacouliauce entière du gouvernement russe.
Temps.
Nous avons des nouvelles du Port-au-
Prince du 25 janviei et du 2 février.
Les premières confirment l'arrivée de la fré
gate espagnole et du plénipotentiaire, que nous
avons déjà fait connaître. Elle ne nous laissent,
de plus,aucun cloute sur le sujet de la mission
de celui-ci. C'est, tout simplement, une demande
en restitution de la pâVttôiurieiilale de la répu
blique. La réponse dugouveruetuenl d'Haïti a
été foi mellement négative. Nos lettresdu 2 fé
vrier, nous apprennent le départ, du Port-au-
Prince de la frégate la Casildaet de l'en
voyé espagnol. d. du Comm.
La plupart dis personnes dont les noms
je trouvent au bas du Mémoire au Conseil
du Roise défendent aujourd'huide toute
participation cil ouvrage. MM.de Vaublanc,
Achille de. Jouffroy et Ducancel réclameut
ce sujet, dans lu Quotidienne du i3.
La Gazette publie les réclamations de M.
FrcniUy et de M. Heurion. Le premier déclare,
d'un tou assez «mer que les lignes qu'on s'est
permis d'imprimer dans le Mémoire comme
étant de lui De sont que les lragmens d'une
lettre par laquelle il refusait formellement
l'approbation qu'on lui avait demandée.
M. Heurion proteste sans aucune réserve.
M. Benaben avait déjà adressé le i3,sa
réclamation au Constitutionnelil ne veut pas,
dit-il ravir d'autres, l'houneur qui leur
apparlient.
M. Madrolle, qui paraît avoir tenu la plume
pour la rédaction du fameux Mémoite, est le
seul qui 11'a point encore réclamé.
Uu tronc portatif, renfeimé dans la sa
cristie de l'église Sl-JeanLyoncontenait
600 fr. Cette somme était ce qu'il paraîtle
produit des permissions accordées, aux fidèles,
de manger du beurre et des œufs pendant le
carême. Des voleurs ont emporte le ttonc ils
eu ont pris le contenu et ont rapporté le con
tenant vide quelques heures apiès.
Un relevé de la chambre des députés
sous le rapport extérieur présente
Députés fixés ou habitués Paris. llyi
2° Propriétaires de terre,
3° Fonctionnaires révocables.
4° Magistrats inamovibles. 53
5° Maires de ville. 2?»
6° Militaires. 5(»
70 Négocians. 55
8° Avocats et hommes de loi. 20
9° Savans et littérateurs. 11
10" Protestans. ,£(i
11» Députés externes élus conformément h
l'article 4?- de la Charte. 32
iï° Fils de pairs, héritiers de pairies, frères
de pairs et parons de leur nom. i3
s5° Frères et pareils du même nom. 14
Depuis longtemps, nous n'avions vu la
séance de la chambre des députés attirer une
aussi grande afiluence de curieux de très-
bonne heure, tontes les issues du palais étaient
encombrées d'une foule immense, que MM.
les députés ont dû tiavetser pour arriver
la salle des séances. La garde de la grille du
pont-tournaut a été forcée il a fallu recourir
la force-armée, pour faire évacuer la pre
mière cour et la salle d'aliente.
A une heure, M. le ptésident est venu s'as
seoir au fauteuil: déjàl'assemblée était fort
nombreuse. MM. les députésformés en
groupe discutaient avec une chaleur extra
ordinaire.
A une heure et demie, la séance est ouverte,
et M. le coloDel Jacqueminotl'un des secré
taires, donne lecluie du procès-verbal de la
dernière séance.
Eu ce moment, tous les députés qui étaient
restés dans la salle des conférances entrent en
foule se mêlent aux groupes déjà foimés et
les conversations deviennent, de plus eu plus,
animées.
M. Royer-Collard lit ensuite la cham
bre, lu réponse du roi l'adresse de la cham
bre des députés. V. n° 1216.)
Son Excellence le minisrre de l'intérieur
remetM. Royer-Collard le message sui
vant, dont leciurè a été donnée la chambre.
Charles, par la grâce de Dieuroi de France
et de Navarre
A tous ceux qui ces présentes verront, salut
Nous avons ordonné elordonttons ceqoisuit:-
La sessiou de i83o, de la chambre des pairs
et de la chambre des députés des départeme'ns
esletdemeure prorogée au premier septembre.
La présente proclamation sera poi lée la
chambre des députés par notie mitiislre-
secrétaire d'état au département de l'iniérieur,
et, par notre niinislie-secrétaire d'état au dé
partement de la mariue.
Donné, eu notre château des Tuileries, le ig
mars, de l'an de grâce uni huit cent trente; n,
de notre règue, le sixième. Chaules.