Les six accusés sont la barre; leurs défen seurs au nombre de i 3 sont assis deux tables en face; ce sont MM. van Meenen Ceudebiéu et van de Wt-yer pour M. de Potier MM. (le Gamoud et Bla'rguies pour M Tiélemans, MM. Le Begire et Balliu,de Gaud, pour M. Bariels MM. Kèdemans et Bosch pour M. varider Straeten MM. Jourand et Mascait pour M. Coché-Mommeus; et M. Spiunael pour M. de ftève. M. le président interroge les accusés sur leurs noms, leur âge, leur profession, le lieu de leur naissance et de leur domicile. Sur la de mande de tous les accusésces questions et les réponses ont lieu en français. Le greffier donne lecture de l'arrêt de ren voi de la chambre des mises en accusaliou et de l'acte d'accusation. M. le président en fait le résumé en ûamand. L'interprète a été chargé de le traduire eu français aux accusés. La parole est au ministère public. M. l'avo- cat-géuéral Spruyt s'exprime en français pour déclarer que l'acte d'accusation spécifiant suffisamment les faits, il croit inutile d'entrer pour le moment dans des dévcloppemeus ulté rieurs. Le greffier donne lecture de la liste des témoins cités la requête de MM. de Potier Tiélemans, van der Straeten, etc. Le ministère public fait observer que toutes les formalités requises pour la citation de quelques-uns des témoins n'ayant pas été observées, il pourrait s'opposera leur audition; mais qu'il cousent néanmoins ce qu'ils soient entendus. M« Rèdemans s'adresse M le président pour le prier, dans l'intérêt de la défense de M. van der Straeten, de faire entendre M. Le Vae. M. l'avocal-géuéial. Je m'oppose formelle ment l'audition de cet individu comme témoin. M* Kèdemans. M. le président peut le faire entetidre eu vertu de sou pouvoir discrétion naire. AI. le président. 11 n'y a pas de difficulté. L'appel des témoins termiuéon les fait passer dans la chambre qui leur est destinée avant leur déposition; Les accusés quittent au^i la salle l'exception de M. de Potier que M. le président appelle devant lui pour procéder son interrogatoire, qui roule sur les dilf'éreris articles inciiminés et principalement »ur plusieurs passages de la correspondance; il se prolonge pendant cinq quarts d li^ure. M. de Polter a répété plusieurs fois dans le coins de son interrogatoire que ses lettres étaient confidentiellesqu'elles u'étaieni pas destinées la publication et qu'il ne croyait ÏiaS qu'elles pussent être invoquées l'appui de 'afcèùsàtion. M. Tiélemans subit son tour un interroga toire de deux heures sur le plan de conféiléia- tibn communiqué par lui M. de Potter et sur sa'correspondance avec cet accusé. M. Tiéle- mans répond avec beaucoup de précision aux demandes qui lui sont adressées. M. Gendebien s'adresse au président pour lui demander que les deux accusés MM. de Polter et riélemans, qui ont été entendus sé parément puissent désormais communiquer. M. le président répond que demain lorsque J'ièterrogàloire de tous les accusés sera achevé il leur permettra de communiquer librement •entr'eux. Il lève la séance uue heure et demie «l déclare qu'elle sera repriselélendemaiti àgh. Les prévenus avant de sortir de la prison ont prolesté contre l'obligation qu'on leur im posait de se servir de voiture. Dans la séance du tyl'audition des té moins a été terminée. Un nombre considérable de personnes remplissait leS corridors de la cour et les environs. Les débats commenceront demain ig en •éauce publique. Ou assure que le» défenseurs élèveront quelques questions préjudicielles. Les débats oui lieu eu langue française de façon que tous les défenseurs des accusés pour ront y porter la parole. On se loue beaucoup de la manière dont il a été procédé aux iuieriogatoires des prévenus par M. le président Meyuaeils, un de nos plus savuus magistrats. 1 audience de ce jour ig, a commencé neuf heures et un quart. Voici ce que nous avons pu recueillir des débats au milieu de la foule. M. Spruytavocat-général, prend immédia tement la parole; il annonce qu'il dounera un grand développement sou plaidoyer. Il parle d'abord des antécédens de M. de Boiter et apiès avoir lu un fragment de ses ouvrages, il cite uu passage de sa correspondance avec M. Tiélemans. A celle citation M. Gendebien demande qu'avant de passer outre aux débats, il plaise la cour de statuer que la correspondance des deux accusés soit écartée de la procédure at tendu qu'ils sont renvoyés devant elle non pour une piopusiti'011 de complot non agréée, mais pour excitation' uu complot, au moyeu d'é crits imprimés seulement. Ces conclusions sont en outre fondées sur l'art. 102 du code pénal, qui requiert que les écrits soient imprimés. Le ministère public y oppose l'art. 36 du code d'instruction criminelle qui permet de sai sir les papiers pour acquéiir la preuve du délit. M« Gendebien réplique par plusieurs au- lies articles du code d'instruction. M. van Meenen fait observer que le ministère public ne pourrait se servir de la coriespoudau- ce que pour autant que les aecusés y auraient puisé des moyeus de defeuse, M. van de Weyer dit que ce n'est pas dans une lettre éctite en 1826, telle que celle que vient Je citer le ministère public, qu'on doit puiser desargumeus pour établir le fait matériel de l'impression elde la publication dont il s'agit. Le ministère public demande que, pour n'ê tre plus interrompu dans ses plaidoiriesles défenseurs des accusés piésenient toutes leurs conclusions préjudicielles. Ils répliquent qu'ils n'en ont plus prendre. M* ce Gamond dit qu'il ne prendra pas d'au tres conclusions que celles de ses collègues moins que le miuistère public ne l'y contraigne dans le cours de ses plaidoiries; il s'en réserve eu conséquence la faculté. La cour ordonne que les conclusions préju dicielles des-accusés soient siguees. Ou y pro cédé immédiatement. Au moment de mettre sous presse la cour va se retirer pour délibérer. Un grand nombre de maréchaussées entou rent les accusés et la foule se précipite vers la salle d'audience. Tous les débats oui lieu eu fiançais. Du so. Dans l'audience d'hier, la cour a prononcé j un arrêt qui rejette la demande que la corres- pohdauce de MM. de Potter et Tiélemans soit écartée de là procédure. Ce matin, M. l'avocat-général Spruyt a continué son plaidoyer pour soutenir l'accu sation; il a divisé son discours en deux parties; dans lu première il expose les faits eu recher chant les antécedeus des accusés dans la deuxième, il examine les faits dans leurs rapports avec la loi. A midiM. Spruyt continuait encore son plaidoyer il donné lecture de plusieurs lettres de la correspondance. L'audience a été levée 1 heure. Dans l'audience-du ai, le ministère public a' terminé son plaidoyer et posé les questions. - M. Gendebien pour M. de Potter a la parole. Seahùe levée et ajournée au 22. EXTERIEIJ11. FRANCE. Pariss/ avril. - M. le dauphin doit arriver Toulon le 4 mai assister le 5 au départ dt la flotte, et le 6 revenir Merseille. (1) Gaz. -- L'enthousiasme de l'armée est au-dessus de toute expression. Le caractère militaire de notre nation se manifeste par des trans ports d'amour et de dévoûtuent pour le toi. Dans une ville, des soldats ont arrêté eux-mê mes des libéraux qui cherchaient par de mau vais propos refioidir leur élan. A Poitiers, "deux cenis jeunes gens se sont présentés au co lonel d'un régiment de la garnison pour de mander servir, et comme on n'a pu les enrôler sans avoir consulté le ministère de la guerre, ils se sont mis, eu attendant la réponse, faire l'exercice avec les soldats. Par tout les militairee dont le temps de service est expiré ont refusé de prendre leur congé, et plusieurs vétérans ont demandé rentrer. On sait que le ministre de la guerre était depuis plusieurs mois accablé de demandes, tous les officiels de l'armée ayant sollicité de partir. - Gazette. - L'état officiel des forces militaires qui se ront employées par terre contre Alger s'élève 34,i65 hommes, savoir: infanterie, açygaô; cavalerie, 55o; artillerie et mineurs, i,ô8u; autres employés, r 810; chevaux, 2,600. - Le Journal de la Meuse se plaint d'avoir reçu deux lettres de Paris doul le cachet était rompu. - On lit dans l'Echo du Nord que M. d'ilerbigny fait imprimer, Bruxelles, un Traité politique de Education publique. ANGLETERRE. Londres so avril. Un journal du matin, zélé partisan de la jeune leiue doua Mariaconsidéré la publica tion de divers docuinens Terceire plus haut comme un prélude des mesures déci sives, et en infère que le Brésil et le Portugal se trouveront bientôt en état «le guerre l'un avec l'autre. Mous lie sommes pas de son avis, err les actes en question ne sont tout au plus que des mesures ostensiblesqu'une protestation for-, melle contre les procédés de don Miguel, pu bliée dans le seul endroit du Portugal oùc'éiait possible. Wous pouvons peiue nous imaginer, comme notre journaliste le suppose, qu'une flotte traverse. l'Atlantique pouropérer uuedes- cente sur les bords du Page. Uneexpéditton exige de grandes avances pécu niaires, et l'on ne peut les obtenir que dans un pays qui jouit d'uu commerce étendu et de capi taux accumulés depuis long-teuips.-^Ux/. du C.) ITALIE. Naples, 6 avril. On a imaginé une nouvelle conspiration dans la Calabre; quelques personnes ayant été airè- lées, il a fallu leur faire subir un interrogatoi re et il a été reconnu que le foyer de l'insur rection éiait l'intendance. Voilà donc la poli ce napolitaine prise pour la seconde fois en fla grant délit; elle excite elle-même les citoyens paisibles s'unir aux mécontens. Ou a bien vite étouffé l'affairé; niais le secret a perte et a excité l'indignation généiale. Le roi de Bavière vite» simple particulier I sel lia; il n'a avec lui qu'un secrétaire et uu domestique. Tries tey avril. Un patron de navire, qui est venu de Malle (1) Conseil des ministres, le 19. M. de Bourm nt y a reçu ses, instructions définitives. Le aola prince Polignac commence l'intérim de la guer re.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1830 | | pagina 3