JOURNAL D'YPRES, par autorisation mercredi, 7 août, d85o. u& f <^uDi cicutej eu D^Cot&tiaC. 12:53 et 1804.—xivme ANNÉE. de s. m. le roi DF.S PAYS-BAS. OUVERTURE "des portes de la ville. y-? Du i au 16 Août, 4 heure*. FERMETURE DES PORTES DE LA VILLE. Du au 16 Août9 heure*. INTERIEUR. PAYS-BAS. Yprbs, y août. t", S. G. l'évêque de Gand arrivé, dahs nos inurs, le samedi, 3i juilleten est re parti, le mardi, 3 aoûtdans la matinée. Mgr van de Velde acomme nous l'avions annoncé solennisé la procession dite de la Tuindag. Pendant son séjour, S. G. a visité les églises, couvens, fondations pieuses, hôpitaux, etc. Les rues par où Mgr l'évêque a dû passer étaient décorées et ornées d'emblèmes ana logues la circonstance. Le i" août, plu sieurs rues étaient illuminées. On s'accoide sur la bonté l'aménité et Ponction tontes pa ternelles de Mgr, qui, nous Pavons déjà fait observer, joint, aux émineutes qualités qui l'on fait exallet l'episcopat ia cons tants pratique des vertus chrétiennes que l'on puise dans la haute et viviiianle morale de l'évangile. N - Nous soumettonsci-après nos lec teurs eu nous abstenant de toutes réflexions sur la tourmente politique qui vient de chan ger la face des choses en Francele résumé aes détails que les journaux continuent don ner sur les grands et terribles évènemens qui jusqu'à ce moment, ont surgi des funestes or donnances du a5 juillet. Nous avons tâché autant que possible de réunir comme en. un faisceau et par ordre de datesles faits re connus avérés. A défaut des nouvelles officiel les nous avons alors, classé, en suivant le même ordre, mais sous la forme dubitative, les différentes Versions que nous ont fournies les journaux et les diverses Correspondan ces particulières. Nous reprenons les évèue- Œensdès leur origine. Le 37 juillet dans l'après-midi, les citoyens Ônt commencé la lutte légitime contre la viola tion des lois. Quatre cinq mille seulement étaient armés de fusils. La garnison de Palis se composait de douze mille hommes de garde royale française et suisse, et de six mille hommes de quatre régimens de l'armée, savoir le 5«, le 5o«, le 53* de ligne, et le i5e léger ces qua tre régimens sorït aujourd'hui dans leurs ca sernes prêts se battre pour la cause natio nale. Une artillerie formidable soutenait ces dix-huit mille hommes. Le 37, les citoyens firent les plus grands ef forts de courage; mais ils furent forcés de teplier sur tous les points. Cependant les troupes ne purent se mainte nir dans les rues pendant la nuit. Les chefs les firent replier vers la place Vendôme et les Tui leries La nuit du 27 au 38 fut mise profit par les citoyens. On dépava les rues, partie des pa vés fut montée dans les maisons et le reste employé faire de hautes et fortes traverses tous les débouchés importans. Le u8 au point du jour les citoyens étaient prêts soutenir l'attaque. Celte armée natio nale paraissait innombrable, mais on ne peut guère évaluer plus de dix- huit mille le nom bre de ceux qui étaient armés de bous fusils, et bien munis de cartouches. Le reste non moins déterminé, n'avait que des sabres des pistolets des baïonnettes emmanchées ou tout autre instrument propre servir d'arme. Us s'étaient emparés pendant la nuit de la poudrière situé prés le Jardin des plantes, on avait forcé les boutiques des armurierson avait assiégé les casernes fournies de troupes, et l'on avait aussi saisi toutes les armes et les cartouches de dépôt, de sorte que les ressour ces des citoyens s'augmentaient sans cesse. En même temps on perfectionnait les retrancbe- menS de toutes les rues. Le 38 10 heures du malin le maréchal duc de Raguse déboucha avec une colonne de six mille hommes et huit pièces de canon par les quais s'empara du Pont-Neuf, et ordonna de descendre vers l'hôtel de ville, alors occu pé par la garde nationale parisienne Une canonnade et une fusillade affreuse s'en gagèrent sur la place. L'hôtel de ville fut pris et repris par trois fois. Enfin la fusillade bien nourrie des citoyens força les troupes royales se retirer dans le plus grand désordre et avec une grande perle. Une pièce de canon leut fut enlevée dans celte retraite. Les volontaires nationaux fai saient la guerre de tirailleurs avec une adresse et une intrépidité extraordinaires. Tous les an ciens militaires, qui fourmillent dans la popu lation de Paris, guidaient leurs concitoyens. On cédait un moment la supériorité de l'ar tillerie et des troupes réglées, on abandonnait les places et les rues trop larges pour se réfu gier dans les encoignures derrière les relrao- chémens et dans les maisons. De là par un feu des plus vifson forçait les troupes la retraite. Des engagemens du même genre avaient lieu, sur d'autres points particulièrement au Palais- Royal, dans la rue Dauphiue, etc.: une colonne d'infanterie et de cavalerie dirigée par le gé néral Walh, commandant la place de Paris, fut mise en déroule dans la rue Montmartre la hauteur de la rue Cléry, et obligée de sç replier sur la place des Victoires. Les colonnes royales engagées dans les rups étaient assaillies d'une grêle de pavés et d'une fusillade qui les échaipnient de toutes parts. Les citoyens leur criaient de mettre la crosse en l'air et de venir fraterniser avec eux mais les chefs supérieurs forçaient les soldats et lés officiers soutenir cette lutte horrible. Les troupes étaient comme terrifiées d'une résistance aussi opiniâtre, et murmuraient de ce qu'on les envoyait une boucherie certai ne. Les gardes royaux eux-mêmes déclaraient qu'il était impossible de forcer les rues, et leurs officiers non moins effrayés n'osaient plus re prendre l'offensive, lls-se maintenaient seule ment sur le Pont-Neuf et sur les bonlevards, depuis la Madelaine jusqu'à la rue de Riche- lieu, couvrant ainsi les abords du Louvre et des Tuileries. La fusillade continua pendant presque toute la nuit du 38 au 39. Cette nuit fut encore très- avantageuse aux citoyens. Le nombre de leurs armes et de leurs munitions rte faisait que s'ac* Croître ainsi que celui des combattons taudis que les troupes royales s'affaiblissaient sans recevoir ni espérer de renfort. Ils étaient en outre sans vivres depuis deux jours, privés do toute communication avec leurs casernes avec les ressources de la ville et avec la manutention du pain située rue du Cherche-Midiet oc cupée par les gardes nationaux tandis que les citoyens qui se battaient recevaient des maisons tout ce qu'ils pouvaient désirer et tous lëS se cours possibles. Les blessés surtout étaient re cueillis et soignés par les dames avec l'effusion de cœur la plus attendrissante. Le 39troisième jour de cette lutte, 1rs troupes royales furent débusquées du Pofrt- Nenf huit heures du matin. Elles se retran chèrent dans le Louvre, qui fut emporté d'as saut dix heures. Le Comlwt fut ensuite des plus acharnés dans la rue Si-Honoré et dan* toutes les petites rues qui débouchent sur le Carrousel et la rue de Rivoliainsi que sur le quai des Tuileries. Enfin les troupes royales malgré leur* ar tillerie, malgré l'argent qu'on leur avait dis-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1830 | | pagina 1