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Elle représente d'un côté, la France, pleurant
sur on tombeau, que la liberté couronne, et
qui porte "cette inscription -
A la mémoire des Françaismorts
pour la liberté les 27, 28 et 29 juillet
18 3 o.
Sur les revers, sont inscrits ces quatre vers de
M. Casimir de La Vigne: -
France Jis-moi leurs noms: je n'en vois point paraître
Sur ce funèbre monument
Ils ont vaincu si promptement,
Que j'étais libre, avant de les connaître!
M. Caqué, auteur de la médaille, en desline
Je produit au soulagement des blessés, des veu
ves et des orphelins.
- L'amiral Çochrane est arrivé Paris, ve
nant de Londres.
- Nous apprenons que M. de Polignac est
arrivé Londres. Le duc de Wellington a re
fusé de le recevoir. - Jdu Commerce.)
- Ouvrard est arrivé Londres, dit le Globe
and Travellerexténa de fatigue. Il avait
quitté Paris au moment du combat, craignant
que ses mauœuvres déboursé, eu connivence
avec M. de Polignac, n'attirassent sur lui la
colere du peuple.
- A la nouvelle des événemens de Paris, le
gouvernement badois a fait couper le pont de
vehl, vis vis Strasbourg.
K X T E 11 I E L
FRANCE.
Paris11 août.
L'ex-roi est arrivé Dreux mercredi, 4,
trois heures après-midi, dans un profond abat
tement, des larmes ne cessaient de couler de
ses yeux, la dauphine paraissait moias abattue;
elle était vêtue plus que simplement, sa tête
était couverte d'un chapeau de paille froissé
son col éiait sans fichu; la duchesse de Berri
était eu homme une redingote verte collet de
velours, un large pautalou, les cheveux ramas
ses sur son front, telle était sa tenue y
eiie seiubîe profondément affectée ses deux
enfans sont a ses côtés, ils rient, ils jou
ent. Le dauphin conservé sa même
allure; sa figuie n'exprime aucun sentiment.
La même voiture contient toute la famille roya
le: c'est une voilure dorée de la cour, traînée
par huit chevaux de luxe; sept huit bottes de
loin sont placées derrière. Le cortège, disons-
nous, est arrivé trois heures; 4oo hommes de
la garde nationale de Dreux, avec la cocarde
tricolore, étaient sous les armes. M. Odillon-
Barrot les a harangués. Les gardes du corps
août entrés dans la ville. Quelques régimens de
la garde, éclaircis par les combats de Paris et
la désertion, ont fait halte 5oo pas des fau-
lwurgs pour y bivouaquer. Les commissaires
doivent licencier ces troupes.
Il ne reste autour de i'ex-roi que huit ou
dix officiers-géuéraiix et Marmout. On distingue
{parmi ces premiers M. de Guiche, qui a con
servé une sorte de gaité, et une mise dont le
fcoin et la recherche étonnent au milieu des vi
sages pâles et défaits qui environnent le roi. M.
de Guiche, assure-t-on, n'a pu s'empêcher
d'admirer l'héroïque conduite des Parisiens.
11 est bien malheureuxa-t-il dit, que de si
grandes choses aient été exécutées pour une
mauvaise cause.
11 a ajouté qu'ils étaient suivis par
1.0,000 gardes nationaux de la capitale, et que,
s ds étaient joints par celte armée citoyenne il
serait possible qu il y eût une bataille Dreux;
*{'13. si on les laissait partir sans les inquiéter
ils quitteraient paisiblement'la France.
Depuis quarante-huit heures, les gardes du
&>rps et les autres troupes n'avaient pas mangé,
oux portes de la ville, le roi a demandé un
Xeue d eau et de vin, qu'on s'est empressé de
lui présenter. Il est descendu chez M. de Bar-
rey.
Le drapeau tricolore n'a pas cessé de flotter
sur les clochers et aux fenêtres des établisse—
mens publics.
Charles Ka dû coucher jeudi Verneuil
là des chevaux de poste sont commandés peur
le conduire lui et sa famille Cherbourg.
Constitut.
- On lit dans le National ces lignes qui ne
peuvent manquer de donner lieu bien des ré
flexions: -•
Hier (6) des groupes se sont formés autour
de la chambre des députés. Peut-être y en
aura-t-il demain encore. Ce serait un malheur.
La chambre est décidée en majoritéfaire ce
qui sera convenable et utile; mais si ou la me
nace; si ou la violeule, elle se devra elle-même
de résister, de déployer le courage que chaque
assemblée a toujours dès qu'elle est réunie. Et
alors quel résultat? Nous le demandous même
aux vainqueurs, quels qu'iis soient, que feront-
ils après avoir manqué ia représentation na
tionale?
Aujourd'hui l'assemblée leur a donué un
noble témoignage de confiauce. Elle a renvoyé
la discussion demainbien qu'on eût dit que
demain serait une journée moins sûre que la
soirée d'aujourd'hui: c'est la jeunesse a repon
dre celte confiance, en laissant la chambre
dans une parfaite liberté. La délibération de
demain est tellement grave, que les départemens
n'y attacheront aucuue valeur si la chambre qui
aura délibéré n'est pas vraiment libre. Ainsi
donc, ne faisons pas reculer les départemens,
ne donnons pas des armes nos ennemisn'al
térons pas la pure et belle gloire de nos trois
grandes journées.
- L'acte ci-aprèsportant sur la suscriptiou:
- A mon cousin le duc d'Orléans, lieutenanl-
général du royaume, a été déposé, par or
dre de M. le duc d'Orléans, aux archives de
la chambre des pairs -
Rambouillet2 août i83o.
Mon cousinje suis trop profondément
peiné des maux qui affligent ou qui pourraient
menacer mes peuples pour n'avoir pas cherché
un moyen de les préveuir. J'ai donc pris la ré
solution d'abdiquer la couronne en faveur de
mou petit-fils le duc de Bordeaux.
ce Le dauphin, qui partage mes senlimens
renonce aussi ses droits en faveur de son
neveu.
ce Vous aurez donc en votre qualité de lieu
tenant-général du royaume, faire proclamer
l'avènement de Henri Va la couronne, Vous
prendrez d'ailleurs toutes les mesures qui vous
concernent pour régler les formes du gouver
nement pendant la minorité du nouveau roi. Ici
je me borne faire connaître ces dispositions
c'est un moyen d'éviter encore bien des maux.
Vous communiquerez mes intentions au
corps diplomatique, et vous nie ferez connaître
le plus tôt possible la proclamation par laquelle
mon petit-fils sera reconnu roi sous !e nom de
Hénri V.
Je charge le lieutenant-général vicomte de
Foissac-La Tour de vous remettre celte lettre.Il
a ordre de s'entendre avec vous pour les arran-
gemens prendre en faveur des personnes qui
m'ont accompagné, ainsi que pour les arran-
gemens convenables pour ce qui me concerne
elle reste de ma famille.
Nous réglerons ensuite k-s autres mesures
qui seront la conséquebce du changement de
règne.
Je vous renouvelle, mon cousin l'assu
rance des sentimens avec lesquels je suis votre
affectionné cousin. Charles. Louis-
Antoine. - Moniteur. - Edition du soir.
-On parle d'une pièce conçue en cestermes:-
Le roi voulant mettre fin aux troubles qui
existent dans fa capitale et dans une partie de
la France, comptant d'ailleurs sur le sincère
attachement de son cousin le duc d'Orléans, le
nomme lieutenant-général du royaume.
ce Le roi ayant jugé convenable de retirer ses
ordonnances du 20 juilletapprouve que les
chambres se réunissent le 6 août, et il veut
espérer qu'elles rétabliront la tranquillité eu
France. e
ce Le roi attendra ici le retour de la personu
chargée de porter Paris cette déclaration.
Si l'on cherchait a attenter la vie du roi
et de sa famille, ou a leur liberté, il se défendra
jusqu'à la mort.
Fait Rambouillet, le irr août i83o.
a Charles.
Lorsque cette pièce, datée du itr de ce
mois, a été reçue par Mgr le duc d'Orléans S.
A. R.appelée par le vœu du peuple exerçait
déjà depuis deux joursles fonctions de lieu
tenant-général du royaume. - Moniteur.
- Charles X est arrivé le 7 L'Aigle 1
heure de l'après-midiavec sa famille et 1,200
hommes des gardes du corps et gendarmes
d'élite et 2 pièce de canon. Toute la population
de L'Aigle est constitutionnelle mais on a su
se modérer. Les cris d e vive la charte! nese
sont pas fait erlendre: on a respecté le malheur.
M. le marécliul Marmonl était la tète de l état-
major. Ils vont Cherbourg pour s'embarquer;
ils devaient passer par Caen, mais on leur a dit
que la vie du duc de Ragase y courait de grands
risques.
En arrivant L'Aigle et en le quittant,
Charles X pleurait on voyait les larmes rou
ler sur sa figure. Ou dit que M. de Polignac y
était. Les gardes du corps qui formaient l'eseoi -
te appartenaient aux compagnies de Croïde
Luxembourg, de Noaiilts et de Crammont.
- On annonce que M. d'Haussez a ete arrête
Baujeuci.
- Ou assure que M. de Guernon-Ranvilie a
aussi été arrêté Tours.
- Diverses ordonnances du lieutenant-géné
raldu 7 août, nomment - M. le comte de
Pjeissac, préfet de la Gironde en remplacement
de M. de Curzayplusieurs sous préfets et se
crétaires-généraux dé préfecture, préfets; et
des particuliers et adjoints de mairie, aux fonc
tions de maire.
- Le tribunal decommerce a été présenté
M. le duc d'Orléans. Le 27 juillet M. Vassal
président de ce tribunal, étant la réunion
des députe's qui rédigaient une protestation con
tre les ordonnances et l'effusion du sang d-s
citoyens, M. Ganneron, vice-président du
même tribunal, rendit plusieurs jugemens qui
ordonnaient aux imprimeurs de divers journaux
de continuer le service de leurs presses.
Le prince a complimenté M. Ganneron sur
sa noble conduiteet l'a prié d'accepter la dé
coration de la Légion d'Honneur.
- Une foule innombrable ti'a cessé, le 8, de
remplir la place et les cours du Palais-Royal.
Mgr le duc d'Orléans a paru plusieurs fois au
balcon avec sa famille. Le soirla capitale en
tière a été illuminée de nouveau. Dans ce mou
vement, pas un rassemblement, pas une pa
trouille, pas un homme "armé; l'ordre y nais
sait naturellement de l'union et de la liberté.
- Un arrêté de la commission municipale de
Paris rapporte l'arrêté du 3i juillet qui ordon
nait la créatiou de gardes nationales mobiles,
attendu que les circonstances graves qui
avaient .nécessité cetie mesure ont cessé.
- Sur l'une des faces du drapeau de la garde
nationale on lira ces mots. -
liberté. - égalité. - ordre public.
27, 28, 29 juillet l83o.
Sur l'autre face, le numéro de la légion.
Le drapeau sera orne île franges d'argent
sans aucun autre ornement ni broderies. li sein
surmonté du coq gaulois.
- Les renseignemeiis les plus exacts jiorlent
penser qu'il y a eu 7,000 hommes environ