frabiians de Liège en convoquant les états-gé
néraux. j
Quant nos vœux ardens, relatifs l'éloi-
gin meut du ministère de l'homme qui a trop
ouvertement repoussé la responsabilité de ses
acte», pour se re<raucher derrière l'inviolabilité
royale, S. M. nous a répoudu qu'il é.ail Roi
constitutionnelqu'il devait conserver tous ses
droits constitutionnels que son serment et sa
devise, étaient de inaiotenir la loi fondamentale;
qu'il n'entendait pas qu'on lui impo àl cet
égard des lois.
Sire, avons-nous dit, loin de nous la pensée
decontesler aucun des droits constitutionnels de
V. M. Soyez persuadé que ce ne sont que des
vœux déjà plusieurs fois exprimés V. M.,
mais qne nous venons renouveler aujourd'hui,
au nom de nos commettans, et d'une manière
plus pressantes cause des circonstances giaves
et critiques où nous sommes. - Eh bien a
répliqué le Roi, je vous répondiai que je pren
drai cette demande en considération.
Liégois? l'ordre légal et le respect pour les
personnes et les propriétés que vous avez su
maintenir dans les circonstances actuelles ont
été partout en Belgique l'objet d'une sincère
admiration. Partout sur notre passagemais
surtout Matinesnous en avons eu des preu
ves oui ont rempli nos cœurs de la plus douce
satisfaction.
Fait Liège, le deux septembre i83o, neuf
heures du matin.
6'/^/je;-KxiKEMde Leeuw et Descuamps.
RAPPORT.
Messieurs, arrivés La Haye lundi une
heurenous avons demandé une audience S.
M Une demi-heure s'était peine écoulée, que
déjà nous avions reçu réponse favorable. Le
mardimidinous nous sommes rendus au
palais; S. M. nous a reçus avec bienveillance
(tous a demandé nos pouvoirs, et n'a pas décliné
le titre en vertu duquel nous nous présentions.
Après avoir entendu la lecture de notre mis
sion écrite, S. M. nous a dit qu'elle était char
mée d'avoir pu devancer nos vœuxen convo
quant lesétats-géneraux pour le i3 septembre.
Moyen légal et sur de connaître et de satisfaire
les vçeux de toutes les parties du royaume, de
faire droit aux doléances et d'établir les
moyens d'y satisfaire.
A près quelques considérations générales,nous
sommes entrés dans l'exposé, puis daus la dis
cussion des divers points dont votre réunion du
28 nous avait chargés verbalement de faire
communication S. M.
Discussion s'est établie sur les théories de la
responsabilité ministérielle et du contre-seing.
Le Roi a dit que la loi fondamentale u'avait pas
consumé nos théories; qu'elles pouvaient être
justes .et même utiles mais qu'elles ne pou
vaient être établies que par un changement
la loi fondamentale de commun accord avec les
états-généraux, convoqués en nombre double.
Qu'une session extraordinaire s'ouvrant au i3
septembre, il pourrait y avoir lieu, soit sa
demande soit sur l'invitation de la deuxième
chambre, une proposition sur ce point, com
me sur tous les autres exposés par nous et jugés
utiles ou avantageux au pays.
Sur la demande du renvoi de quelques minis
tres et particulièrement de M. van Maanen, S.
M. n'a pas dit un mol en leur faveur: elle n'a
ni témoigné de l'humeur ni articulé de contra
diction sur les plaintes que nous lui avons énu-
xnérées longuement leur charge. Elle a fait
observer que la loi fondamentale lui donne le
libre choix de ses ministres; que du reste elle
ne pouvait prendre aucune détermination aussi
long-temps qu'elle y paraîtrait contrainte; qu'
elle tenait trop l'honneur de conserver sa
dignité royale, pour paraître céder, comme
celui qui l'on demande quelque chose le pisto
let sur la gorge. Elle nous a laissé visiblement
entrevoir ainsi qu'aux députés Liégeois, qu'elle
pourrait prendre notre demande eu considéra
tion. Cette question est actuellement soumise
la commission organique créée, par ie prince
d'Orange; nous avons l'heureuse conviction
qu'avant la fin de la journée, elle aura pris une
résolution qui satisfera nos vœux.
Au sujet de la haute-cour, S. M. a dit que ce
n'était qu'après mûre délibération que le lieu de
son établissement avait été choisi; que du reste
elle s'occupera de cette réclamation et avisera
au moyen de concilier tous les intérêts.
Sur nos demandes au sujet de l'inégale ré
partition des emplois, des grands élablissemens
et administrations publics, S. M. a paru affligée;
et sans contester la vérité des faits elle a dit
qu'il était bien difficile de diviser l'administra
tion; qu'il est bien plus difficile encore de con
tenter tout le monde qu'au reste elle s'occu
perait de cet objet aussitôt que le bon ordre
serait rétabli. Qu'il convenait, avant tout, que
les princes ses fils rentrassent dans Bruxelles
la téte de ses troupes, et fissent aiusi cesser l'é
tat apparent d'obsession laquelle elle ne pou
vait céder, sans donner un exemple pernicieux
pour toutes les autres ville du royaume.
Après de longues considérations sur les in-
couvéniens et même les désastres probables
d'une entrée de vive force par les troupes et
les avantages d'une convention et d'une pro
clamation pour cette entrée, en maintenant
l'occupation partielle des postes de la ville par
la garde bourgeoise, S. M. nous a invités voir
le ministre de l'intérieur, et uou§ présenter
aux princes lors de notre retour Biuxelles.
En terminant, S. M. a exprimé le désir que tout
se calmât au plus vite; elle nous a dit avec une
vive émotion et répété plusieurs fois combien
elle avait horreur de l'effusion du sang.
Après deux heures d'audience, nous avons
quitté S. M., et nous sommes allés chez le mi
nistre de l'intérieur, qui, devant se rendre chez
le Roinous a donné rendez-vous 8 heures
du soir.
Les mêmes discussions se sont établies sur
les divers objetssoumis par nous S. M; tout
s'est fait avec une franchise et un abandon qui
nous ont donné les plus grandes espérances. M.
de La Cosle nous a prouvé qu'il a le cœur belge
et qu'il est animé des meilleures intentions.
Sur l'invitation de plusieurs membres de l'é-
tat-major de la garde bourgoises, réunis hier
soir, et conformément aux désirs exprimés par
S. M., MM. Joseph d'Hooghvorst et Gendebien
se sont rendus chez le prince d'Orange; ils lui
ont donné communication des résultats de leur
mission La Haye et de l'état des choses Bru
xelles, qu'ils lui oui dépeint tel qu'il estsans
rien dissimuler. Il lésa assurésqu'il espérait de
la réunion de la commission laquelle a eu lieu
ce matin les résultats les plus satisfaisans et
les plus propres prouver son désir et sa réso
lution inébranlable de satisfaiie aux vœux du
pays. Il les a chargés de vous dire qu'il se con
stituait l'intermédiaire entre S. M. et les habi-
tans du Midi et qu'il appuietait nos demandes
de manière obtenir. Je succès vie plus prompt
et le plus complet.
Nous avons appris positivement ce matin,
que la commission réunie au palais du prince
s'occupe avec activité de l'objet de sa mission
et que dans la journée il vous sera transmis sur
plusieurs points de vos réclamations des réso
lutions très-satisfaisantes.
Bruxelles, le 2 septembre i83o.
«Signe:-M M. Joseph d'Hooghvorst, Alexan
dre Gendebien le comte Félix de Mérode,
baron Frédéric de Sécus (fils), Palmaert
père.
- Le langage des journaux hollandais con
tinue être d'une violence excessive. Ils trai
tent les Belges de scélérats ingratsinvro-
gnes t imbccilles factieux brigandsas
sassins traîtresetc. Ils demandent gratnlj
cris qu'on écrase la rébellion tout prix, p,r
la force, par les armes, par le fer et le feu
U Arnhemsche- Courantne comprend pHî
pourquoi on ne fait pas tomber les têtes
coupables. Partout une foule de volontaires S!
firésenlent pour marcher contre la Belgique
)es fonds et des secours de tout genre soutof.
ferts au gouvernement.
Belges ne vous endormez pas. L'ennemi
rugit. Votre faiblesse ferait sa force.
Courrier des Pays-Bas.
- Belges, vous l'avez entendu, nous sommes
des rebellesdes traîtreset le pardon uousest
promis. Et quels sont les misérables qui osent
insulter toute une nation généreuse? Ce sout
les écrivaius stipendiés de cet homme lancé
un brandon de discorde entre le trône et la na
tion. Vous voyez qu'il conserve jusqu'au der
nier moment le caractère qui fa rendu odieux,
puisqu'il soudoie encore d'infâmes lâches quine
sont hardis que parce qu'ils sont La Haye, qui!
les tètes se calment! que l'indignation se taise.'
La Belgique est sur un volcan, et l'on continue
user d'une misérable tactique de tergiversa
tion, et les troupes se concentrent, et les jour
naux ministériels nous insultentet Lybri-
Bagnano retrouve La Haye protection et
peut-être argent! El l'on voudrait que la Bel
gique souffrît silencieusement de semblables
affronts.' -
Non, elle ne le souffrira pas et si la lutte
s'engage entre la Hollandeet nous, si le
sang belge coule par la faute de ceux qui doi
vent nous proléger au lieu de nous asservir
alors.... Il est a/freux d'être obligé de prévoir
d'aussi tristes conséquences; mais tous les bons
citoyens doivent se tenir préparés tout événe
ment. L'honneur uational nous trace une ligne
de conduite bien simple: défendre noue libelle
et mourir, et malheur et honte ceux qui vou
draient frapper des concitoyens combattant sous
une aussi belle devise.
Honneur aux braves Liégeois qui ont Com
pris la noble et généreuse conduite de murs
compatriotes de Bruxelles. C'est là si le sang
doit coulerque la bataille s'engagera. C'est
donc là que les bons citoyens et des villes el des
campagnes doiveut se tenir prêts porter (t
leurs armes et leurs courage civique. Jamais un
Belge n'abandonnera ses concitoyens aux
jours du péril, c'est seulement alors qu'il se
montre. - Courr. de la Sambre.)
- On cite des paroles énergiques prononcées
par M. le comte Félix de Mérode en sortant de
l'audiençe accordée par S. M. notre députa-
tion: -«Souvenez-vous bien, Sire, dit-il, que c'est
l'entêtement de Polignac qui a fait perdre
Charles X sa couronne.
- Le 5, au soir, Malin»,on lisait haute
voix, dans plusieurs endroits, le Courrier des
Pays-Bas qui venait d'arriver. Les sceues
énergiques et attendrissantes qui s'étaient pas
sées la veillé au palais du prince d'Orange et
au banqùet offert aux Liégeois, arrachaieul des
larmes aux auditeurs pressés autour des lec
teurs. On a vu des citoyens et des militaires
s'embrasser jurer de demeurer amis de périr
plutôt eux-mêmes que de verser le sang de leurs
concitoyens.
GRANDE QUESTION.
Il y a long-temps que nous avons perdu l'es
pérance de voir jamais une union sincère entre
la Belgique et la Hollande les derniers évé-
nemens nous ont convaincus que celte union
est absolument impossible. Mœurs opinion?»
culte, intérêts, caractère, langage habitudes,
goûts occupations, tout el différent. Ce qui
nous convient, ne couvienl pas aux Hollandais;
ce qui convient aux Hollandais ne nous con
vient point du tour. Voyez ce qui se passe dans
ce moment nous demandons le renvoi de M-