trouble de la hollande.
PROCLAMATION.
Le matériel qu'on a trouvé dans la place se
compose de 800 pièce» de canon, tant en bronze
qu'eu fer; 80 mortiers de gros calibre, 80 mor
tiers de petit calibie 3 4ooo barils de pou-
jre1000 bombes chargées un nombie con
sidérable de boulets; enfin tout ce qui se trouve
dans l'arsenal est évalué environ 7,000,000
de florins.
G and 6 octobre.
Lundi après-dînée, de nombreux atlroupe-
n.ens parcouraient les glacis de la citadelle
des bruits couraient parmi la foule qu'il fallait
aller prendre celle-cilorsque vers cinq heu
res et demie le poste de la garde bourgeoise
]a caserne Saint-Pierre fut assailli coups de
pavés par un grand nombre d'ouvriers et eut
été désarmési un grand nombre d'autres
[gardes, tant pied qu'à cheval n'étaient accou
rus sou secours. Ou fit feu sur tes assaiilans
]5 personnes furent blessées, dont une femme
qui mourut par suite de sa blessure, et onze
lurent arrêtés. Ces désotdres se prolongèrent
très-tard dans la soirée le calme se rétablit
erifn.
1 e même soirla multitude fit aussi quel-
qu s étions pour désarmer le poste du gou-
uiuemeut mais ils furent rendus inutiles par
la conduite vigoureuse du sieur Callens.
Hier et aujourd'hui tout a été tranquille
]:S portes de la ville sont ferméespersonne
lue peut ni entrer ni sortir sans être connu
loi se rendre la citadelle sans une permission
Iécrite de la régence.
Un de nos compatriotes M. le baron Louis
ICoppens est arrivé ce uialin 2 heures
lia tête d'une batterie et de deux obusieurs,
lavec tout le matériel pour le service. Cette
lai tillerie est partie de Tournaypour se rendre
lici, le 5 a minuit.
I -Le licnteuant-général Ghignycomman-
Idaut du 3* grand commandement militaire a
■quitté la citadelle de Gaud dans la nuit du 5
liu t>pour se rendre Bruxelles.
La Haye 3 octobre.
Le prince et la priucesse Albert de Prusse
■sut pu 1 lis hier pour Berlin; la reine les ac-
Icunpagnera jusqu'à Aruhem.
La régenced'après unecirculaire du gou-
IvtriKUr de la province vient d'appeler au ser-
Pice itetifdans le plus court délai possible
■tous Us miliciens en congéqui appartiennent
là la réserve des différens corps. Le comman-
Idani militaire de cette résidence a émis aussi des
■publications tendantes recruter des volontai
res, les babitansde leur côté, souscrivent
■f ur le renforcement des gardes communales.
I Nous extrayons des Nederlandsche Ge-
Wachtenqui ont paru par extraordinaire les
■passages suivans -
I La délibération relative la séparation
■pourrait durer si longtemps qu'un tout autre
■pure de réunion de la Belgique et de la Hoi-
■Ude serait devenu possible.
I Les provinces méridionales sont perdues
celles du Nord sont en danger; les Hollan-
■ps sans piévoyanceseront peut-être bieu-
assaillis par les Belges qu'ils songent encore
'épihuer. Qu'on ne s'imagine pas pouvoir
appuyer sur les puissances étrangères: lacrain-
■e de la France et des révolutions ue les occupe
Weja que trop.
I A l'ouverture de la session, la question
bu de savoir comment la rébellion serait
oinplée la clôture comment la Hollande
*ta sauvée. - Joutai des Flandres.
gkes communications entre la Hollande et
ruxellfs sont à-peu-près interrompues nous
ïfi[,ecevons plus les journaux hollandais; An-
toutes les lettres sont interceptées; le
y^"er ^es Pays-Basy est sévèrement
)bCI K> et ce n'est que par des voies détournées
3
que nous apprêtions des nouvelles de nos ci-
devant frères.
Le 6, le bruit courait généralement Bru
xelles qu'une insurrection avait éclaté en divers
points de la Hollandeet que le roi avait dû
prendre la fuite. Les vieux républicains et les
jeunes libéraux se seraient reveillés contre la
maison d'Orange.
Ces évéuemeus n'auraient rien d'improbable.
La Hollande ne doit porter qu'avec peine le
joug monaichique d'une dynastie qu'elle a
chassée plus d'une foisqu'elle a acceptée eu
1814 pour se soustraire la France, qu'elle a
dû couserver par décret de la saiule-alliance et
comme moyen d'exploiter la Belgique. Main
tenant, la sainte-alliance est sans foi ce, l'ex
ploitation de la Belgique a cessé pourquoi la
Hollande ne profilerait- elle pas de l'occasion
pour chasser son roi hypocrite, avide et entêté,
sou prince d'Orange perdu de prodigalités, et
le jeune Néron qui nous a donné la mesure de
sa cruauté?
Ces événemens peuvent De pas éclater tout de
suite, mais leur imminence est celle que les Ne
derlandsche- Gedachten eux-mêmes prophé
tisent en termes assez clairs:
La délibération sur la séparation saurait
être d'une si longue durée, qu'une toute autre
espèce d'alliance entre la Hollande et la Belgique
serait possible.
A l'ouverture de la séance des étals-géné
raux, la première question était: Comment
peut-on étoujjer l'insurrection et la clô
ture: Comment peut-on sauver la veille
Hollandel
La révolution hollandaise, en compliquant
la situation de la maison d'Orange, simplifierait
beaucoup la nôtre. Que serait alors le petit gou
vernement établi Auvers sous la direction de
MM. Beyphens et Leclerq
Nous Guillaume, prince d'Orange-Nassau,
aux habitons des provinces méridionales
du royaume.
Chargé temporairement, par le roi DOtre au
guste pere, du gouvernement des provinces
méridionales, nous revenons aumilieu de vous,
avec l'espoir d'y concourir au rétablissement
de l'ordreau bonheur de la patrie.
Notre cœur saigne des maux que vous avez
soufferts. Puissions uous, secondé des efforts de
tous les bons citoyens, prévenir les calamités
qui pourraient vous menacer encore-'
En vous quittantnous avons porté aux
pieds du trône les vœux émis par beaucoup
d'entre vous pour une séparation entre les deux
parties du royaume, qui néanmoins resteront
soumises au même sepli e.Ce vœu a été accueilli.
Mais avat que le mode et les conditions de cette
grande mesure puissent être déterminées dans
les formes constitutionnelles, accompagnées
d'inévitables lenteurs, déjà S. M. accorde pro
visoire ment aux provinces méridionales une
administration distincte dont je suis le chef et
qui est toute composée de Belges. Les affaires
s'y iraiteroulavecfes administrations et les par
ticuliers dans la langue qu'ilschoisiront. Toutes
les places dépendantes dç ce gouvernement se
ront dounées aux babitaos des provinces qui le
composent. La plus grande liberté sera laissée
relativement l'instruction delà jeunesse. D'au
tres amélioratious encore répondront aux vœux
de la nation et aux besoins du teanps, Compa
triotes nous ne vous demandons pour réaliser
ces espérances que d'unir vos efforts aux nôtres,
et dès lors nous garantissons l'oubli de toutes
les fautes politiques qui auront précédé la pré
sente proclamation.
Pour mieux atteindre le but que nous nous
proposons nousinvoquerons toutes les lumières;
nous nous entourerons de plusieurs habitans
notables et distingués par leur patriotisme. Que
tous ceux qu'anime le même sentiment s'appro
chent de nous avec confiance. Belges! cYsi pur
de tels moyens que nous espérons sauver avec
vous cette belle contrée qui nous est si chere.
Donné Anvers, le 5 octobre i83o
Guillaume, prince d'Orange.
Le prince d'Orange veut sauver la Belgique;
la Belgique se sauvera sans lui. li promet l'ou
bli des fautes; nous n'avons pas de taules nous
reprocher. Les fautes, les crimes, sont du côté
de la Hollande, du côté de sa dynastie, qui nous
oppriment depuis quinze ans, en nous promet
tant la liberlé. Les journées de septembre ont
prononcé; personne ue peut revenir sur cette
discusion. Les paroles conciliatrices ne feront
plus illusion; les Belges se rappellent les pro
clamations de 1813 et la conduite du roi qui
leur a servi de commentaire.
EXTERIEl U.
FRANCE.
Paris 6 octobre.
On lit dans le Journal de Paris - 11 pa
raît que dans l'artillerie de l'année des Pays-
Bas, le gouvernement n'admettait que des Hol
landais. Par suite de cette mesure, les Belges se
trouvent presque totalement privés d'artilleurs.
On sent cependant combien cette arme leur est
nécessaire dans un pays hérissé de places for
tes.
cc On assure que les artilleurs français, sol
dats et officiers, qui se présenteraient j>our se
joindre eux seraient parfaitement reçbs. Ou
peutau reste, prendre des renseignemens plus
positifs au comité belge passage des Petits-
Pères, n° 1.
- On lit dans le Courrier français -
La Belgique, constituée eu état fedératif,
indépendantavec l'assentiment des grandes
puissances, offie l'Europe plus de garanties
de paix qu'on n'en pouvait espérer du royaume
des Pays-Bas.
Si l'on considère la question par rapport
la France, sans doute, ce n'est pas sur la force
matérielle du royaume des Pays-Bas que l'on
a pu compter pour opposer une barrière la
France; sous ce point de vue Tadjynctioji de
la Hollande la Belgique n'èst que de fort peu
d'importance.
Si l'on considère la question par rapport
la Belgique, il est manifeste que, formant
un état indépendant, elle est bien plus éloignée
d'une réunion avec la Francequ'elle ne l'était
dans son union avec la Hollande. S'il était abr
solument interdit la Belgique d'être elle-même,
s'il fallait qu'elle apparliut la Hollande qu
la France, peut-on douter vers laquelle des
deux puissances l'attireraient ses senlimeris, ses
intérêts et l'on peut même dire son amour
propre.
Humiliée, opprimée de toutes les manières
par un peuple inférieur elle en puissance'nia-
térielie, en industrie et en richesse, elles'est vue
qhargée par ce peuple d'une dette immense
privée de ses franchises condamnée même A
perdre sa langue maternelle, dénalionajisée
enfin. Croit-on que le peuple belge ne compare
point dans sa pensée le sort sous lequel il gé
missait et celui qu'il pourrait partager avec la
France, grande, puissante et libre? Au con
traire, constituée en état fedératif, la Belgique
n'appartient qu'à «lie-même, ayant un gouver
nement de son choix jouissant pleinement de
tous les avauiages particuliers aux petits étais,
la Belgique verra se fortifier chaque jour da
vantage ses sein imens d'indépendance et de na
tionalité, Plutôt que de rester hollandaise, e<ie
aurait fini par se donner la France; pour res
ter Belgique, au contraire il u'esl point de
sacrifices qu'elle ue fût piête faire.