- Nous appelons l'attention de nos lecteurs
sur les déclarations des ministres anglais au
parlement, dans la séance du 3. L'intervention
armée dans les affaires de la Belgique est soieti-
t«llem< m désavouée par le duc de Wellington,
8tr G. Murray et Sir H. Peel. Les alarmes créées
par le discours du roi ne lardeiotit se dissiper.
- La ville de Bruges, pour faire fuçe aux
dépenses éitormesde toute espèce qui pèsent sur
elle, par suite des circonstances malheureuses
où elle se uouve, vient d'ouvrir un emprunt
de cent mille florins des Pays- Bas, au moyen
<ie cinq cents actions, chacune de deux cents
florins de capital, l'intérêt de cinq pour cent
par an.
Les commissaires provinciaux ont été d'avis
d'accueiiiir favorablement la mesure prise par
la régence, conditiou néanmoins que la ré
gence ne puisse disposer des fonds lever
qu'avec leur approbation préalable, et qu'elle
soit tenue de leur fournir dans la quinzaine un
etal de ses finances el de ses besoins.
- Les compagnies de la sixième division
sous les ordres de M. le colonel Strock sont
maintenant casernées Bruges.
- Un journalde Bruxelles, PEmancipation
n patlc, sur la foi d'une lettre d'Aix-la-Cba-
pelle, d'une déclaration de guerre de la Prusse
a la Belgique. Cette nouvelle a été également
répandue Luxembourg, d'après des lettres
particulières de Verviers qui vont jusqu'à pré
ciser an 10 de ce mois, le jour où une colonne
de troupes prussienne doit venir occuper cette
dernière ville. C'est un des mille et un contes
forgés de nos jours, par M. Trente-mille-
hommes y sous l'arbre de Cracovie.
Journal de Luxembourg.
- On vient de mettre en vente, Paris, une
brochure intitulée: L'Aiit de perdre son
Royaume publiée par Charles X, revue par
le dey d'Algercorrigée par le duc de
Brunswick, et augmentée par Guillaume Ier,
le dernier de la Belgique.
- Tous les officiers belges ont quitté Maes-
triebt depuis le 3, ils sont licenciés; les derniers
arrivés le 4 assurent que les cauonniers se sont
'réusllés et qu'ils sont consignés dans leurs ca
sernes, ainsi que les hommes restant de la 14e
division (au nombre de6oo.
- On nous écrit d'Anvers, 6 de ce mois: -
Plusieurs petits navires venant d'Angleterre
étaientdit-on, chargés d'armes.
Lesévénetuensd'Anvers ont fait Rotterdam
une sensation pénible. Il était arrivé le ir de ce
mois, Rotterdam un coiilingent d'Amsterdam
fort de 3,ooo hommes.
A Amsterdam, aussitôt qu'on y eut connais
sance du bombardement d'Anvers, la régence
el le commerce oiit envoyé une députation La
Haye pour offrir au roi Guillaume de souscrire
un emprunret de lui fournir 6,ooo volon
taires.
- Un homme d'esprit disait dernièrement -
Le prince d'Orange se contenterait, faute de
mieux d'une couronne sans diaroans, mais les
Belges n'ont lui offrir qu'une couronne d'é
pines.
On dit que le dernier roidéconcerté par la
catastrophe qui lui a fait perdre en attendant
mieuxla plus belle partie de son royaume, est
atteint d'une folie caractérisée. Il passe des
journées entières sur son fauteuil, dans un état
profond de somnolence et d'atonie.
- La diète de Hongrie vient de consentir
une levée immédiate de 3o,ooo hommes et une
<le ao,ooo pour le mois de mars prochain.
- Le dey d'Alger est parti de Naples pour
Livourue, où il est arrrivé avec toute sa suite,
le a4 octobre. Il est allé s'établir la maison
de campagne d'Abraham Busnacli.
- L'aristocratie anglaise est vivement atta
quée par William Cobbelt, dans une lettre qu'il
ieot d'adresser au roi d'Angleterre. Il se plaint
fie «e que la nation devient de plus en plus né-:
cessiteuse, pendant que la classe noble absorbe
elle seule en pensions, sinécures el autres pri
vilèges la somme immense de plus de 200
millfous de francs! Cette assertion est prouvée
par des chiffres.
Le duc de Wellington figure en tête de la
liste des pensionnaires et privilégiés. S.G. a reçu
delà générosité de John Bull 17,500,000 fr,
en argent el 5 millions pour bâtir son superbe
palais de Hyde-Larck. Ouitê celale duc el sa
famille reçoivent, tant eu pensions qu'en siné
cures, la somme annuelle de i,5oo,ooo fr. Le
duc de Wellington est encore surpassé par le
marquis de Butequi avec sa famille reçoit du
trésor public plus.de 2 millions de francs. Lord
Eltioii emporte t,25o,aoo fr. Enfin Gobbett
démontre jusqu'à l'évidence que les seules fa
milles des Dundas et des Grauville ont coûté
l'Angleterre une somme d'argent beaucoup plus
lotte que toutes les dépenses du gouvernement
civil des Etats-Unis pendant 40 ans.
UN MOT SUR LES GÉNÉRAL NYPELS.
M. L. Nypels est né Maestrichtel a passé
une partie de son adolescence Raikem, où il
surveillait une ferme et d'autres propriétés que
sou pere possédait dans les environs. Raikem
était alors fréquenté par les habitans de iMaes-
Iricbtet les militaires de la garnison de celle
place. Le jeune Nypels recherchait la société
des officiers: il avait du goût pour l'état mili
taire. Quand Napoléon forma le 112e régiment
de ligue, composé de Belffes, le père de M.
Nypels, considérant les inclinations de son fils,
parvint le faire entrer comme officier dans le
régiment qui alla rejoindre l'armée d'Italie. M.
Nypels ne cessa de se distinguer pendant celle
campagne. Il assistaen autres, la bataille de
Wagram, où, par parenthèse, il perdit une
fesse qu'un nous passe le mot, vu la rareté
du fait), qu'il dut faire remplacer par un ob
jet de même forme en argent. M. Nypels était
alors chef de bataillon el eût sans doute reçu
uu prompt avancementsi sa blessure ne l'eût
retenu l'écart, car il paraît que le vice-roi
d'Italie, digne admirateur du mérite et de la
valeur, le perdit de vue. Les deux freres de M.
Nypels, aussi braves que lui, sont, dans le
temps partis de Maestrichl comme gardes
d'honneur de Napoléon.Tous les deux sont en
core au service de France; le puîné était eu
1814, colonel de dragons, et le cadet chef
d'escadron dans les hussards.- [J. de Liège.)
Au Gouvernement provisoire de la Belgique.
Messieurs, la commission que vous avez ins
tituée l'effet de faire un projet de consti
tution vous a présenté un travail qui n'a pas
obtenu en tous points votre assentiment. La
résolution que vous avez prise de ne pas le mo
difier, malgré ses défauts, ne me paraît pas tel
lement irrévocable que je n'espère encore que
vous en reviendrez.
Le peu de temps qui nous sépare de la con
vocation du congrès, et la difficulté d'être en
tièrement d'accord entre vous sur les change-
mens que réclame le projet dont il s'agit
constituentm'a-t-il paru votre principale
objection.
Je vous offre un moyen qui la re'sout et qui
répond en même temps toutes les appréhen
sions monarchiques ou républicaines que votre
silence a répandues parmi la nation.
La quesliou principale est celle de savoir si
la forme de gouvernement sera républicaine
ou monarchique.
Laissez-la tout entière la décision du
congrès ne manifestez ni votre opinion indi
viduelle ni votre opinion collectivesur la
monarchie ou sur la république; mais, en
posant la question posez aussi la déclaration
suivante -
Art. iSi la majorité du congrès se pro
nonce en faveur de la monarchie la question
de la république sera soumise un nouveau
congrès daus trois ans.
3. Si elle se prononce en faveur de la répu-
bliqtte, la question delà monarchie sera sou
mise un nouveau congrès dans le même es
pace de temps.
3. Pendant cet intervalle, les choses tle
première nécessité pour autant qu'elles ser
vent la consommation du peuple, seront
exemptes de tout impôt.
La proposition que je vous présente est toute
d'équité.
En présentant au congrès un projet de cons
titution monarchique vous établissez en fa
veur de la monarchie un préjugé dont les ré
publicains se plaignent avec raison et qui
d'ailleurs ne s'accorde pas avec la résolution
prise par vous-mêmes de ne manifester aucune
opinion comme gouvernement. En laissant la
question indécise vous faites acte d'impartia
lité l'égard de la nation et des membres du
gouvernement provisoire qui ne seraient pas
d'accord entre eux sur la mouarebie ou la ré
publique.
Elle est essentiellement conciliatrice el li
bérale.
Conciliatrice en ce que le principe mo
narchique ou républicain qui échouera ne
sera peint irrévocablement condamné, et que
les partisans de .l'opinion vaincue subiront la
victoire de l'autre avec moins de douleur ou
de colère.
Libéraleen ce que toute condamnation
irrévocable d'un système de gouvernement est
une injustice, surtout lorsqu'il y a dans la
nation un parti qui le préfères un autre sys
tème et qui n'a besoin peut-être que d'un peu
de temps pour le faire prévaloir.
Vous le savez Messieurs la monarchie a
des adversaires en Belgiqueparce que les
Nassaus viennent de la souiller et que beau
coup d'hommes voient dans le retour de
la monarchie le retour du prince d'Orange.
De mène la république a des adversaires
pat ce que dans l'état de crise où nous som
mes bien des gens voient dans la république
tous les excès de 1793, el la légitimation de
toutes les exigences populaires.
Dans quelques années les craintes des uns
et des autres seront dissipées el alors nous
pourrons donneravec connaissance de cause
une base solide el définitive notre édifice
social.
Enfin, Messieurs dans l'état d'effervescence
où nous sommes la proposition que j'ai l'hon
neur de vous faire peut prévenir de grands
maux et c'est particulièrement sous ce rap
port que j'insiste pour une prompte décision.
Bruxelles7 novembre.
Signé - F. Tielemans,
Chef du Comité de l'Intérieur.
MM. de Brouckère el Thorn m'autorisent
déclarer qu'ils adhèrent au projet de cons
titution tel qu'il a été publié par les journaux.
Le Secrétaire de la Commission
de Constitution Nothomb.
-On trouve dans uu journal allemand l'ex
trait suivant de la Gazette de Haerlemsous
la date de La Hayele 2 novembre -
Le général Chassé a reçu l'ordre de se main
tenir dans la citadelle d'Anvers, en usant de
tous les moyens qui sont sa portée, et par con
séquent, si le cas l'exige, en bombardant de
nouveau de malheureuse cité, victime de la
trahison de quelqnes-unsde ses habitans et d'u
ne populace séditieuse. La garnison de la cita
delle étant plus nombreuse que sa défense ne
l'exige, on eu fait sortir une partie qui, sous
l'escorte de l'escadre stationnée dans l'Escaut,
a été dirigée sur Betg-op-Zoomsoit jaour y
renforcer la garnison, soit pour se réunir a
l'armée mobile sous les ordres du lieutenant-