(5) CONGRES NATIONAL. ^Séance du 12. Présidence de M. de Gerlache. La séance est ouverte 1 heure et demie. On lit entre autres le sommaire d'une pétition où l'on demande qù'il'soit établi auprès du tribunal e ire instance, un tribunal de censeurs des mœurs. M. P. Devaux écrit au président pour excuser son absence; la maladie de son beau-père en est tause. M. Lesaffre demande une prolongation de congé, fiotivée sur une grave indisposition de son épouse. M. le président-. J'ai reçu de Al. Surlet de hokier la lettre sui vante M. le président La députation envoyée par le congrès pour offrir u duc de Nemours la couronne qui lui a été écernée par les représentans du peuple belge, était peine arrivée Paris qu'elle est entrée en conférence avec M. le ministre des affaires étrangères, sur l'importante mission dont elle a étéchargée. Depuis lors trois conférence de plusiurs eures ont eu lieu où la questien a été examinée discutée sous tous ses rapports. Je ne vous issumelerai pas, Al. le président, que des difficultés raves, je dirai presque insurmontables paraissent élever au sujet de l'acceptation. Le plus grand bstacle est la crainte de la guerre générale que ette acceptation pourrait allumer guerre devant aquelle la France ne reculerait pas, s'il s'agissait "intérêts où son honneur sa dignitéson in- épendance se trouveraient compromis, mais qui erait ici peu populaire, si elle n'était soutenue ue pour des intérêts de famille et du dynastie. Indépendamment des conférences officielles qui nt eu lieu entrera députation et M. le ministre (des affaires étrangères, nous avons'eu l'honneur d'être admis auprès du roi et d'avoir avec 6. Al. plusieurs entretiens particuliers. Il me serait difficile Al. le président, de vous exprimer, avec quel intérêt et quelle bienveillance Louis-Philippe nous a accueillis et combien le ■'•hoix que les Belges ont fait de son jeune lils iour les gouverner l'a touché. Le roi des Français ondrait que les Belges fussent bien persuadés u'ils n'ont pas de meilleur ami que lui, que îrsonne au monde ne désire plus que lui d'assurer ur indépendance et leur bonheur. Chacun de ius dans ces différens entretiens a dû se con- ncre que le roi était surtout arrêté par la aintc d'être accusé de cette ambition égoïste qui rtait Napoléon établir les membre de su fum.lle r ltsi trônes étrangers; il ne veut pas qu'on ccuse d'avoir, pour couronner son lils, allumé )|ne guerre que tout annonce de plus en plus voir être imminente, s'il acceptait votre pro- isition. -Cependant, AI. le président, je vous prie de marquer que nous n'aVons eu jusqu'à présent e des audiences particulières de S. H. et que jusqu'au jour qui est prochain où nous aurons admis en audience solennelle et où nous au- ns par conséquent la réponse officielle du roi, us ne devons pas regarder le refus comme ose certaine et arrêtée. Du reste, ce que nous avons appris dans nos inférences avec le ministre des affaires étrangères, c'est que l'élection'du duc de Leuchtenberg n'aurait pas été reconnue par les puissances (et le congrès en aura incessamment la preuve par des commu nications officielles c'est qu'elles, s'opposeraient Jk toute tentative du prince d'Cirânse pour res- iMBsir en Belgique un pouvoir qui est échappé lui et sa famille, tentative qui ne pourrait que impromettre le repos de notre partie et des. ats voisins; enfin c'est que la France soutiendra toujours vos intérêts comme les siens propres, que dans les questions de la dette de vos Lites et de votre indépendance nous pouvons mpter sur son invariable protection. Je ne pense pas, M. le président, que la pré- tation solennelle de la députation du congrès flà roi des Français ait lieu avant les premiers urs de la semaine prochaine. Puissent les pa rles qui descendront du trône être telles qu'elles H pondent l'attente et aux vœux de tous les Hslges; puissent—elles servir consolider dans w>tre patrie la paixla concorde et la liberté Recevez, monsieur le président, l'expression des ntimens de ma plus haute considération. Signé Surlet de Cuosikr. taru, 10 février i83i. Séance du 14. La séance est ouverte t heure et demie. M. de Stassart éçtit q.u» pkesj^eut pour de mander uri congé de 10 jours. Rejeté. M. h orgeur se rendra aux séances la semaine prochaine, ses affaires et une indisposition le retiennent Liège. M de Muelenaere ne tardera pas revenir. M Roels ne peut assister aux séances, cause du mauvais étal de sa santé. On donne lecture d'une lettre par laquelle M. Era. d'Hooghvorst donne sa démission de membre du gouvernement provisoire. Elle est conçue peu près en ces termes Le seul désir d'être utile mes concitoyens dans des circonstances difficiles me fit accepter les fonctions de membres du gouvernement provisoire. Maintenant que la nomination d'un lieutenant-général doit faire jouir la Belgique des institutions dont ses représentans vieunent de la doter, j'ai l'honneur de présenter ma dé mission au congrès national, en manifestant ma résolution de ne plus accepter aucune fonction administrative, et de continuer, en qualité de généial en chef de la garde civique, faire tous mes efforts pour la conservation de l'ordre et de la tranquillité publique. M. de Potter soumet au congrès desconsidé- rations sur l'établissement delà lépublique. Dix habitans d'Anvers présentent des observations sur les distilleries et le sel Un pétitionnaire en gage le congrès établir une république. ^Ren- voi la commission.) M. le baron Coppens, io*suppléant de Gand, est admis siéger au congrès en remolacement de M. de Ryckëre M. Rouppe, bourgmestre de la ville de Bru xelles, est appelé remplacer M. Coruel de Grez. Pi «position de M. de Robaulx: Au nom du peuple Belge, le congrès national deciète: Ai t. 1 La république est proclamée en Bel- gique. Art. 3. Le pouvoir exécutif est exercé par un président belge, élu la, majorité absolue par les deux chambres réunies. Art 3. Le président est nommé pour trois ans, il n'sl pas immédiatement rééligible. Art 4 E"1 première élection sera faite par le congrès, daus les trois jours partir du présent décret. Art 5. Tout décret ou dispositions contraires aux présentes soul rapportés. Le pouvoir exécutif est chargé de l'éxecu tion, etc. De Robaulx membres du congrès national. M. de Robaulx commence développer sa proposition. M. van Meenen appuie la question préalable. Si, dit il, M. de Robaulx avait proposé de re mettre en délibération le décret de la monar chie, je me serais dit qu'il marchait dans l'ordre, mais ici il uous lance immédiatement vers la république. Celle marche est évidemment con traire aux usages de toute assemblée délibérante. La question préalable est proposée, elle doit être mise aux voix. ÏS est possible qu'avant quelques jours nous nous occupions de la répu blique, mais il faut y réfléchir mûrement. M. de RobaulxM. van Meenen a dit que j'aurais dû demander que l'on remît eu délibé ration Iq décret qui adopte la forme monarchi que. L'article 5 de ma proposition dit que toute décision contraire nia proposition sera rap portée. Cet a< licle peut recevoii des amende- menset chacun sait que mon honorable collègue n'en mauqueia pas. On lit.) M d'il.mis a dit qu'il fallait attendre la députation de Paris. Alais comme la question que je propose est grave, il sera nécessaire qu'on la renvoie aux sections; il est certain qu'elle ne pourra être jugée avant plusieurs jours. La question préalable est mise aux voix et prononcée quant présent. M de Robaulx-. Je souhaite que vous puis siez encore la piésenler plus lard. L'ordre du jour est la continuation de la discussion de la loi électorale. Il est 4 heures et demie. La discussion esr remise demain 11 heures. La section centrale s'assemblera demain pour examiner la propo sition de M. Lebeau, relative au choix d'uo lieuteuani-géDéral de la Belgique. FRANCE. Paris/5 février. Dans la matinée du vendredi 11, M. de Fia- haut, revenu de Londres,a rapporte la réponse du ministère anglais, déclarant qu'il ne dépen dait pas de lui d'éviter la guerre, si le duc de Nemours acceptaitparce qu'il serait obligé de se retirer devant la volonté des chambreset qu'un changement de ministère opérerait uu changement de système, et l'on ajoute que le cabinet de Londtes donne au contraire tout son assentimentet garantit celui des trois autres puissances, la combinaison du mariage d'un prince de JNaples, avec une princesse française, proclamée reine par les Belges, et qu'à ce prix même, de nouveaux protocoles assureraient le désarmement de la Hollande, la réunion de Maestricht et du Luxembourg au nouveau royaume, enfin décharge complète pour les Belges de toute part dans la dette des Pays-Bas. - Le Temps contient une leitre de Londres, écrite par uu personnage très-influent, et dont voici un extrait La publication de M. Bresson Bruxelles a manqué nous donner la guerre elle eût été sur le champ générale, et rien n'est plus ridicule que le langage des journaux françaisqui veut laisser supposer que l'Angleterre est traînée la remorque de la politique de la France. Notre ministre delà guerre, le duc de Dalmatie, a fait un discours qui a blessé tous les cabinets, et s'il s'imagine qu'un homme raisonnable ail pu croiie quec'esl YdYtance seule qui puisse dicter des lois l'Europe, il est retombé dans ces insultantes provocations du temps de l'empire dont il faudrait se corriger La paix ne peut se maintenir en Europe que du.commun accord des grandes puissances; aucune ne peut préten dre l'imposer seule. L'ailaire de la Belgique est une de celles sur lesquelles cet accord doit être appelé, et, si Paris on veut sincèrement ne pas jeter le gant l'Europe et voir se soule ver toutes les haines qui ont attiré la réaction de vingt peuples sur la France, il faut traiter cette affaire comme eu famille, et la concilier dans les intérêts de tous. - A l'occasion du second budget, M. le mi nistre des finances s'est exprimé de la mauière suivante sur hs chances actuelles d'une guerre européenne Au milieu des agitations de l'Europe la France ayant sou indépendance soutenir et peut-être ses principes faire respecter a dû se préparer non provoquer la guerre, mais se défendre énergiquementsi sa sûreté et son honneur l'exigeaient. Elle s'est préparée la guerremais avec le désir sincère et pro fond de la paix. La France veut la paix parce qu'une guerre, soit de principes, ou soit seulement de terri toire, entraînerait une conflagration universelle. La France veut la paix toutefois elle ne la veut parce qu'elle l'a jugée compatible avec sa grandeur et sa dignité. Les puissances, en signant les traités de 1814» eurent le double objet de comprimer les prin cipes politiques dé la France et de la renfermer dans des limites territoriales plus étroites. Si la France était dans l'humiliation par cela seul qu'elle est encore dans les traités de 1814 'I faudrait ensortirdesuileelàlontprix Mais heu reusement la France D'enest paslà. Les traités de 1814 furent un malheur, non une humiliation. L'humiliation consisterait dans un état de dépen dance l'égard des puissances de l'Europe. Ci tte dejiendancequ'elle au été réelle ou non pendant la restaurationa cessé, il y a 0 uiois,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 3