orageuses: il nous semble que le genre de pou voir dont il est question trouverait eu lui un digne représentant. Sa vie passée est glorieuse; il a dès long- temps l'expérience des affaires, et l'heureux avantage de connaître comment ou administrait sous l'em pire, et d'être eu même temps un homme de la révolution. C'est un bonheur pour un pays, quand après un bouleversemeutil peut retrouver, pour le diriger et le conseiller, quelqu'une de ces ca pacités instruites d'autrefoismais qui, souples la marche de la civilisation ont su se réunir avec les évéuemens, et peuvent prêter aux affai res nouvellesaux nouveaux systèmes leur in telligence éprouvée et leur habilité mûrie. La France applaudirai ce choix du con grès; la Belgique y trouverait ce qu'elle cherche et ce qu il lui faut, un homme de bon seDS et de bjune volonté, qui ne l'aventurerait pas,dans un mouvement rapide et dangereux, ni dans des systèmes exclusifs; qui connaîtrait mieux que tout autre les besoins de son industrie, de son commerce. M. Surlet de Chokier, avec ses mœurs sim ples, et les autécédens de sa vie privée et politi que est un de ses caractères qu'on a toujours aimés en Belgique. L'imagination du peuple aussi serait loin de repousser ce marchand de laine président du congrès, et appelé a diriger l'étal. Ï1 se rappellerait le glorieux temps de son histoire où des marchands aussi devienrent égaux des princes, et où des gueux des bois prirent en main le gouvernement de la Belgique et succédèrent aux vice-rois espagnols le duc d'Albe, la princesse de Parme et Farnèse. - Une lettre de Maestrichl parvenue en ville aujourd'hui fait de cette place le tableau le pluslriste. Les habitans surveillés par l'au torité militairevivent sous une verge de fer ils sont jetés dans les prisons, sur la moindre plainte d'un soldat. La petite vérole règne dans la ville et dans la gamisou. Sept huit cents personnes atteintes de celte maladie encom brent les hôpitaux. Il en meurt un grand nom bre. Une dépùlation de citoyens les plus nota bles devait se rendre auprès de notre gouver nement pour lui exprimer les souffrances qu'ils endurent, et le conjurer d'aviser aux moyens d'y mettre un terme mais le général Dibbets s'oppose ce que personne ne sorte de la ville, sans justifier du motif. Au moment où la députation du congrès venait annoncer M. Surlet de Chokier son élection M. F. de Mérode sortait de chez lui. Sa visite a été des plus franches et des plus cordiales. M. F. de Mérode a voulu apprendre sans doute ses amis qui le portaient comme candidat la régenceque la rivalité ne devait pas survivre l'élection et qu'il fallait se ral lier franchement autour de l'élu de la nation. Ce trait de générosité fait honneur au carac tère de M. de Mérode. - Ou assure que M. F. de Merode recevra le régent mardi prochain. - Un mandat d'amener a été décerné contre le célèdre Ouvrard. Il a dit-on trempé dans une conspiration carliste. - La nouvelle que nous avons donnée hier d'après le Constitutionnelque le général Belliard était nommé par le gouvernement français ambassadeur eu Belgique est confir mée aujourd'hui par tous les journaux fran çais. - On dit que M. Surlet de Chokier a l'in tention d'aller habiter l'hôtel de l'ex-gouver- neur delà banque, non loin de la porte de Namur. Pourquoi u'irait-il pas occuper le pa lais du prince héréditaire qui contient tout l'ameublement qu'il lui faut Jamais ce bâti ment n'aurait eu un aussi digne hôte et peut- être jamais il n'en aura uu plus respectable. - Nous présentons nos lecteurs l'ensem ble des nouvelles que nous a apporté depuis deux jours notre correspondancede divers points. Voici donc d'un côté la lutte engagée entre les Polonais et les Russes. Nous ne pou vons,. faire taire l'émotion profonde avec Ja- qitfile nous suivrons jusque dans les moindres dit'iiis les efforts de cette noble et généreuse li&tiou se débattant sous le poids de l'épouvan table colosse de la Russie. 'D'un - autre côté nous appelons l'attention sur le^mouvement des troupes autrichiennes et particulièrement sur la forme dans laquelle ce mouvement est annoncé. Il semble que ce soit un manifeste préparé pour répondre l'a vance aux représentations énergiques qui au moment ou noù» écrivons sont déjà parties sans doute du cabinet du Palais-Royal. Félicitons- nous que l'élection heureusement consommée aujourd'hui en nous resserrant autour d'un centre commun nous permette d'apporter aux Français, nos alliés naturels, dans l'eL- frayant conflit qui se prépare l'appui d'un peu ple chez lequel' l'union suppléera au nombre. GOUVERNEMENT PROVISOIRE de la belgique. PROCLAMATION. En quittant le pouvoir, où nous avait appelé l'énergie révolutionnaire, et dans lequel le con gres national nous a maintenus, nous nous faisons un devoir de proclamerla face de l'Europe, que la conduite pleine de loyauté, de bon sens et de dévouement de la uatipu belge ne s'est pas démentie un seul jour pendant toute la durée de notre pouvoir. Le gouverne ment provisoire emporte la satisfaction bien chère de s'être vu dans les raomens les plus difficilestoujours obéitoujours secondé. Sien retour de ses effortsil pouvait avoir quelque chose demander ses concitoyens ce serait de les voir continuer suivre sous le vénérale régent que le coogrès vient de leur donner celte admirable ligne de conduite qui leur a mérité la réputation de peuple le plus raisonnable de l'Europe après s'être montré légal des plus braves. Vive la Belgique 1 Vive le Régent! Vive la Liberté Bruxelles le s5 février i85i. Alex. Gendebieu Ch. Rogier, Sylvain vau deWeyer; Comte Félix de Mérode; F. deCop- pin; Jolly J. Vanderlinden. Bruxelles 22 février. BULLETIN. M. Surlet de Chokier vient d'être nommé régent de la Belgique par le congrès national. Il a obtenu au premier tour de scrutin 108 suffrages sur 157 voîans son concurrent, M. F. de Mérode, n'en a réuni que 43. Les acclamations de joie les applaudissemens pro longés partis des tribunes lorsqu'il a été pro clamé par le président du congrèsnous ont dit avec quel enthousiasme ce choix sera ac cueilli par le public. Citoyens et soldats monarchistes et répu blicains, libéraux et catholiques tous se ral lieront autour d'un gouvernement populaire, tous donneront leur confiance prêteront leur appuiun homme qui répond aux vœux de tousqui promet tous protection égale et liberté pour nous. Notre révolution est désormais accomplie. Nous sommes compter d'aujourd'hui en pos session de la constitution la plus libérale de l'Europe qui sera exécutée loyalement et ramènera le bonheur et la prospérité parmi nous. C'est la politique de la France qui triom phe dira-t-on. Ouisans doute parce que la politique de la France et celle de la Belgi- ue sont identiques. Si ceux qui portaient M. e Mérode la candidature, ne le sentaient pas comme nousc'eiit été pour le pays la plus affreuse des calamités. Pour combattre les pré tentions de la Sainte-Alliance pour la pacifi cation de la Belgique et de la Hollande et trancher nos différends avec ce dernier pays, il nous faut l'appui de la France. Pour imposer silence la faction orangiste dout les espérances sont sans cesse renaissan tes ils nous faut encore l'appui de la France. Enfin il nous faut l'appui et le concours de la France pour rouvrir nos produits des débouchés. Que ceux qui voient dans la protection que la France accordera notre gouvernement, danger pour leur liberté de conscience atteinte leur croyance religieuse se rassurent que le clergé ne se mêle pas dans l'etaltoujours il sera respecté en Belgiqueet bientôt dispa raîtront en France les préventions qu'ont fait naître les écarts de quelques membres de ce corps. - On assure que M. Goblet, est ministre de la guerre; .M. van de Weyer, ministre des affaires étrangères M. Tielemansde l'inté rieur; M. Charles de Brouckère, des finances; et M. ud. Gendebiende la justice. La sûreté publique ne formerait plus un déparlement par ticulier. Tous ces noms ont donné des gages la ré volution, actuellement qu'il s'agit de la régula- iiser dans sa marche, il faut espérer, qu'aucun des hommes appelés au pouvoir n'oublira, ni l'expérience du passé, ni les devoirs qui lui sont imposés par la constitution. Ils doivent en trer franchement dans les principes de la régé nération de i83o. - M. de Potier, est, dit-on, parti pour Paris. Les difficultés qu'il avait éprouvées pour l'éta blissement de la Société de l'indépendance natio nale, l'ont dégoûté tel point, qu'il a cru de voir quitter sa patrie. 11 accuse l'autorité de lui avoir suscité mille entraves; nous ne savons jusqu'à quel point il pourrait justifier ses as sertions, mais si elles sont vraies, la nouvelle administration qui nous est promis, ne peut se dispenser de rechercher les auteurs d'un atten tat la liberté d'association et d'une incousti- tutionnalité. - Les défaites successives des armées de l'ex- roi, roi, amènent parmi les officiers qui les com mandaient des explications curieuses. Voici ce que nous lisons dans le journal de M. Dnrand u4u rédacteur du Journal de La Haye. Monsieur Le mémoire justificatif que M. le général- major, comte de Byland, vient de publier, ren ferme quelques passages qui pouriaient faire croire que j'ai manqué de prévoyance dans l'e xercice de mes fonctions de gouverneur de Bruxelles, et que c'est ce motif qu'on peut attribuer la faiblesse de la garnison de cette ré sidence, et son dénuement d'artillerie et de ca valerie; pour détruire une pareille prévention ij suffit de faire connaître, que le département de la guerre, seul, déteimine la force et la composition des garnisons des places du Royau me, ainsi que celles des résidences royales. Durant les onze années que j'ai été gouver neur de Bruxelles sa garnison a éprouvé dif- férens changemens j'ai vu avec déplaisir ceux qui en diminuaient la force, uès-particulière- ment le départ du 6me régiment de hussards, départ contre lequel je ne pouvais faire aucune représentation suffisamment motivée une épo- qua où la plus parfaite tranquillité léguait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 2