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CARLISTES FRANÇAIS.
•Bruxelles, mais la fin de l'aDne'e 182g, il est
présumer que le gouvernement a reçu, l'é-
ard des provinces méridionalesdes rapports
lus ou moins alarmans, puisque S. A. R. le
rince Frédéric des Pays-Bas jugea propos
'envoyer M. le major de Ceva, soa aide-de-
amp, pour y prendre des renseignemens; dès
on arrivée Bruxelles, M. de Ceva vint me
emander de la part de Son Altesse Royale,
es renseignemeus sur l'état de cette résidence,
,__e donna quelques avis et informations, dont
je ne devais faire usage qu'avec la plus grande
circonspection et prudence, pour éviter tout ce
qui pourrait le moins du monde inquiéter les
ésprits; le secret de ces avis m'était de plus re
commandé.
Le a3 décembre 1839, jadressai La Haye
une note M. le major de Ceva, dans l'intention
qu'elle fut mise sous les yeux de Monseigneur
le prince Frédéric, j'entrai dans bien des détails
sur la situation de Bruxelles, et motivai la né-
essité indispensable de donner celle résidence
n renfort de troupes, surtout en artillerie et
avalerie dont elle manquait absolument, et
'autoriser ce qu'on pût avoir dans les caser
nes, et même la grande-garde un dépôt de
artouches balles pour le service de la garnison;
'appuiai cette demande sur l'observation, quele
agasin poudre était sur le rempart près de
la porte de INinove si éloignée des palais, qu'il
serait possible et même propable, que dans le
cas d'un attroupement séditieux et hostile on
fût empêché d'avoir accès cc magasin; j'énon-
Sfai en même temps qu'un pareil attroupement
ne me paraissait nullement craindremaintenant,
moins qu'il n'eût pour but la délivrance des
prisonniers d'état détenus daDs la prison des
Petits Carmes, attentât contre lequel le général
Wauthier, commandant delà place, avait déjà
pris secrettement des mesures répressives. J'i
gnore si cette note est parvenue sa destination,
niais je sais qu'elle est restée sans résultat, une
tranquillité apparaute ayant régné Bruxelles,
et surtout durant le temps de l'exposition de
l'industrie nationale, la révolution du aô août
vint nous surprendre, etnous trouva sans moyens
suffisans pour l'étouffer dès sa naissance. D'a
près ce que je viens d'exposer, peut-on me
reprocher d'avoir négligé de faire connaître le
manque et le besoin où nous étions de ces
moyens? Quant l'emploi de ceux qui restaient
la garnison, le malheureux étal de santé
j'étais depuis six moiset qui était empiré de
puis le milieu d'août, m'en ôte toute la respon
sabilité. - Le général d'infanterie baron de
Constant- Vilars.
La Haye, 19 février i83i.
FRANCE.
Paris y 2y février.
M. le ministre des affaires étrangères a donné
aujourd'hui des explications tardives sur les
ailaires de la Belgique. La chambre les accueil
lies avec calme et presque avec indifférence.
Quel que soit l'intérêt que s'attache la ques
tion belge, les esprits étaient préoccupés d'une
question non moins grave et plus pressante. On
pressentait d ailleurs que ces explications se
raient incomplètes, qu elles ne porteraient que
sui des faits accomplis et sur lcsquèis le minis
tère n'avait plus rien nous apprendre. C'est
précisément ce qui est arrivé. Ou nous a dit que
1 (Belgique avait fait une révolution;que, grâce,
a nous son indépendance avait été respectée
qu elle avait élu un roi que le ministère avait
refusé le trône offert au duc de Nemutus
etc.etc. toutes circonstances qui avaient
bien besoin de nous êlr«: révélées. Un aveu
pourtant est sorti de la bouche du ministre
c est que jusqu au moment où l'exelusiob de
la famille de Nassau a été prononcée par le
congrès belgeles négociateursagissant au
nom de la France ont travaillé faire préva
loir ce qu'ils appelaient les droits du prince
d'Orange. Au moment même où l'on soute
nait cette étrange candilatureon s'est bien
gardé d'en conveniret mêmesi nous ne
nous tromponson a repoussé comme calom
nieux les bruits qui s'étaient répandus sûr la
connivence du gouvernement avec les soutiens
du prince d'Orange.
Nous avons remarqué encore, dans une
réplique du général Sébastiaui M. Mauguin
la prédiction formelle sentencieusede la
défaite et de là destruction des Polonais.
Averti par des murmures du mauvais effet de
ces paroles, le ministre a tâché de revenir sur
l'impression qu'elles avaient produites, en fai
sant espérer que la Russie voudrait bien laisser
survivre le nom polonais.
Le général Lamarque et M. Mauguin ont
attaqué par des faits la politique extérieure
du ministère ils ont signalé tous les démentis
donnés depuis six mois au fameux principe de
la non-intervention. L. Sébastiani avait fondé
toute l'apologie de sa conduite sur cet argu
ment que le premier devoir du gouvernement
avait été d'assurer le maintien de la paix mais
il n'a su que répondre quand on lui a demandé
où étaient présentementaprès tant'de négo
ciations et tant d'efforts les garanties de la
paix il n'en a pas d'autres offrir a la France
que les protestations de puissances étangères.
Le général Lafayelte parle encore aujourd'
Lui avec ce mélange heureux de grâce dans
l'expression et d'inflexibilité dans les sentimens
qui déconcertent ses adversaires. Il a prié le
ministre de lui expliquer pourquoi les cabi
netsqui ont reconnu le fait de la séparation
des deux états qu'on avait fondus dans le
royaume de Pays-Bas, s'obstinent regarder
comme un empire unique et indivisible la Rus
sie et la Pologne pourquoi un citoyen de
Modène, le généreux Menotli, est détenu dans
les prisons autrichiennes pourquoienfin les
envois d'argent qui sont faits des individus
polonais sont anèiés par les gouvernentens de
Prusse et d'Autriche? Le ministre n'a répondu
aucune de ces questions. Le général Lafayelte
a expliqué ensuite le caractère des derniers mou-
vemens de la capitale, et il a terminé d'une ma
nière digne de luien appelant les Français de
toutes les opinions de tous les partis, se le
ver pour le salut de la France, si jamais elle
était menacée.
- L'insurrection de Lisbonne que nous avons
annoncée, d'après les journaux anglais a été
comprimée.
- Les autorités de Milan ont officiellement
annoncé la résolution du cabinet de Vienne
d'intervenir dans les affaires de l'Italie centrale.
Le général Nugent est arrivée, marches for
cées Laybach, avec 5o,ooo hommes, et l'ar
mée de Gallicie également reçu l'ordre de
marcher sur l'Italie. Il paraît décidé que les
autrichiens vont entrer dans le Piémont.
- On écrit d'Arles, 17 février i83i
Dans ce moment nous courons tous aux
armes, le désordre est son comble. L'audace
des carlistes est telle que nous sommes forcés
de recourir la forcepour nous préserver
d'une destriction totale. Le courage ce nous
manque pas, nous nous défendrons et nous
l'emporterons, la cause du juste triomphe tou
jours. Hier, de 5 6 heures du soir une
émeute sérieuse eut lieu, les blancs furent bat
tus, et ne se retirant du côté de Crau, quelques-
uns y rencontrèrent un homme paisible qu'ils
ont assassiné coups de fusils; daus ce moment
on procède l'extractionsdes balles. Le fait est
certain. A demain la suitesi nous sortons vi-
vans de la lutte: nous y allons sérieusement.
Sémaphore.
- On donne comme certain qûe dans moins
d'un mois, le duc de Wellington se trouvera
replacé la tète du ministère anglais. Voici la
raison qu'on allégué. L'aristocratie et le roi
s'efbaient de la crise que va amener la question
de la réforme parlementaire: les cris du peuple
pour celte réforme leur font regarder comme
très - prochaine une révolution sanglante.
On a cherché un moyen de la prévenir.
Leduc de Wellington voit ce moyen dans la
guerre. Son avis a été goûté, et ou s'occupe déjà
du recrutement de l'armée. Ainsitandis que
nos ministres nous endorment avec leurs assu
rances banales que la paix ne sera pas troubiee,
l'Angleterre se prépare se mettre de nouveau
la têtede la coalition des rois contre lu France.
-Le jeune princed'Eckmulil, pair de France,
avait été admise» 1829 l'Ecole Poîy(clinique.
Un accident grave, qui a exigé une année ûe
soins l'ayant empêché de profiler de cette
admiseion, il vient, pour s'ouvrir là carrière
où s'est illustré son père, d'entrer comme sim
ple soldat dans le cinquième de hussards eu
garnison Valenciennes.
Les ordres donnés .le i5 par le ministre de
l'intérieurde faire des perquisitions chez les prin
cipaux meneurs du parti carliste dans" les dépar-
teraens, ont déjà produit des résultats importans.
On écrit de Vannes, le 18 de ce mois. - Le pré
fet du Morbihan vient de saisir un plan d'insur
rection chez le colonel Louis Cadoudal. Mad. Ca—
doudal a fait les plus grands efforts pour sous
traire cette pièce l'autorité. Le général Cadoudal,
frère du colonell'ancien chouan ltohu M. d'Hu—
rouville sont gravement compromis dans cette af
faire et tous en fuite." Des mandats d'amener sont
décernés contre eux. C'est M. d'Hérouville qui de
vait porter le plan d'insurrection la duchesse
de Berri.
De Saint-Malo le iq. Des papiers importans
viennent d'être saisis chez M. Dulaz, son château
de Hatuleau. Ils ne laissent aucun doute sur le
complot des carlistes. M. Dolaz et son (ils ont pris
la fuite. Des mandats d'amener sont décernés contre
eux.
De Lyon le 17. - Diverses perquisitions ont
été faites hier chez des carlistes bien connus
i° M. Forbin des Issarts ex-pair. Il avait dans
sa chambre deux ou trois paires de pistolets char
gés il a opposé une vive résistance, et il a fallu
appeler la garde nationale.
Il a dit au commissaire de police qu'on était bien
dupe de croire qu'il conservait des papiers que
tout était dans sa tête, et qu'il ne craignait pas
de déclarer hautement qu'il était l'ennemi pro
noncé du gouvernement actuel" 2° M. de Tauriac,
exgentilhomme de la chambre du roi. 11 a opposé
aussi de la résistance l'autorité. Fendant la per
quisition il a trouvé le moyen dé jeter au feu un
paquet de papiers qu'on doit supposer importans.
3° Le cglonel Roger l'abbé Pélagaux supérieur
de la congrégation de la foi les anciens commis
saires de police Séon et Desgalleries le sieur Co-
raud ancien rédacteur de la Gazette de Lyon.
Chez plusieurs de ces individus on a trouvé un chif
fre, de quatre médailles d'argent, paraissant ser
vir des signes de railliementet des brochures
et copies d'écrits séditieux.
De Quimper, le 17. - Des perquisitions viennent
d'être faites chez M. de Trogoff, ancien aide-de-
camp de Charles X, et chez MM: de Manduit et
de Jccondulaz. On n'en connaît point encore le
résultat.
De Dieppe, le sgj - Hier, le procureur du roi
a fait un descente au chateau de Mantignihabité
par M. d'Ambray ex-pair de France. Al paraissait
s'attendre cette visite. On n'a rien trouvé de sus
pect dans ses papiers.
On assure que M. d'Ambray n'a point hésité
déclarer qu'il avait assisté Paris, le 14, au ser
vice funèbre de Saint-Germain-l'Auserrois qu'il
avait reçu deux fois Montigni le capitaine Au-
guet venant de Londres, e( arrêté Paris le i5;
qu'il avait également reçu le sieur Lambert, dé
positaire de la confiance des ex-ministres d'Ilaussez
et Capelle, ainsi que nombre d'autres personnes
qui font des "voyages a Londres et Holyrood.