1 ^ètiemenf. de M. ChoVier la régence mais elle -ne peut «rdei arriver, et le général Belliard aura bientôt «es pouvoirs. Ce que nous venons de dire sur les inconvé- nietis de la position du cabinet français Bru xelles, ne peut au reste s'appliquer qu'au passé; car ia contérence de Londres va être supprimée. On s'est apperçu que ses décrets souverains n'étaient pour l'ordinaire que des propositions non-acceptées ou veut la retremper par une sorte de dissolution. Cette assemblée va, dit-on, être remplacée par un congres. On a peDSé que ce nom serait plus heureuxet que les souvenirs de Laybach et de Troppeau le protégeraient. Pour l'isoler, en apperence au moins, de toute influence intéressée, on n'a xoulule faire siéger ni Paris ni Londres. Une ville neutre a été choisie; c'estce qu'on as- Mire, Aix-la-Chapelle. Constitutionnel ECONOMIE POLITIQUE. Répart ion des charges de l'Etat. i*rart. Sans économie dans les dépenses point die réduction des impôts possible, disons- nous il y a quelque temps. Nous fîmes remarquer que l'administration belge semblait prendre tâche de se tramer dans l'ornière tracée par le gouvernement hollandais, et nous prouvâmes par des chiffres qu'à part les réductions, résul tats nécessaires et forcés des circonstances les dépenses proposées par le budget. Coghen n'é taient guère inférieures celles du budget van Tels van Goudriaan. - Eh! se sont écriés des optimistes: que nous importent vos chiflres; si par suite de la suppression des opcenten sur l'impôt personnelet de la réduction des ad ditionnels snr les autres impôts directs, on paie tnoins qu'auparavant!... Nous nous bornions répéter: Sans écono mie dans les dépensespoint des réductions dans les impôts-. M. le ministre des fmances est bientôt venu expliquer cela nos optimistes, en apprenant au congrès que les ressources du trésor ont été exagérées par M. Coghen,qu'elles offrent déjà un déficit, en qu'en attendant qu'on Be puisse créer de nouvelles il sera nécessaire d'anticiper sur la rentrée des impôts non encore votésdu second semestre, et depuis, la de mande d'un emprunt vient encore donner une force nouvelle ces réflexions. Voilà donc évanouies les belles espérances que M. Coghen avait fait concevoir d'autres qu'à nous maispuisqu'il ne faut ainsi point espérer de réduction dans les impôtslâchons de les rendre plus supportables par une meil leure répartitiou; car, c'est autant le mode d'assiette et de perception que la quotité qui les rendent onéreux. Le système financier qui bous a été légué par les hollandais, pêche évi demment de ce côté-là et il a besoin de subir line réforme complète. Tout citoyen doit contribuer aux charges de l'état en proportion de ses facultés.yoilà la règle fondamentale de tout bon système fi nancier. Dès qu'on s'en écarte on tombe dans l'injusticeet les nations par un instinct ad mirable ne la supportent pas long-temps. La contribution foncière, et le droit d'enre gistrement se paient sans difficultés pourquoi? parce que leurs bases sont essentiellement pro portionnelles. - La mouture au contraire était odieuse. Pourquoi Parce que dans les villes elle imposait le pauvre autant que le riche; parce qu'elle frappait surtout les familles nom breuses quipar cela même, avaient plus de besoins et moins de ressources; parce que, dans les communes où il se percevait par amodia tion, cet impôt était une véritable capitation dont les bases, très-restreinfes, ne permettaient point d'imposer le 1 iche en proportion de sa for- lune. Et en fesaieut retomber tout lç poids sur la classe moyenne. 11 eu faut dire autant de Pabattagecet autre impôt qui est venu expi rer devant le senlimeut de l'indignation popu laire. Pourquoi la contribution personnelle excite- t-elle tant de murmures, quoique son total 11e soit pas extrêmement élevé? Parce qu'elle est répartie inégalement parce que ses bases sont vicieuses; qu'elle frappe des objets qui ne sont point les signes de }q fortune ou de l'aisance qu'elle fait plus au négociant quipour son commercea besoiu de bâiimeus spacieux et avaulageûseinefrflitués, qu'au riche reutier qui consomme le produit duttavail desautres, dans une maison étroite et située l'écart. Nous ren voyons^ un prochain article l'examen plus spé cial de la contribution personnelle et des moyens de la remplacer atî moins en partie. Pour le moment nous n'ajouterons qu'une observation celle qui précèdentmais qui les confirme toutes la voici qui est-ce qui retire les plus grands avantages de la société Les riches. Ce sont leurs propriétés leurs droits leurs privilèges que toutes les institutions poli tiques tendent protéger et garantir. C'est leur profit que le gouvernement maintient les droits delà naissance, le droit de vivre du tra vail des autres et d'avoir du superflu tandis qus des millions d'hommesplus hommes qu'euxsont privés du nécessaire et trainent leur existence dans la misere. Tout le monde convient que le malaise des sociétés modernes et les crimes qui s'y commettent, soit en grande partie dûs l'extrême iuégalité des fortunes.On la conviction que l'accroissement de cette iné galité doit devenir la source des plus terribles commotions, et cependant, loin de songer di minuer ce progrès dissolvant, loin de faire sup- porterau riche une part des impôts d'autant plus forte que son superflu est plus considérable, nos hommes de finances, fermant les yeux sur l'état réel de la société, et incapables de concevoir une grande idée, se traînent péniblement sur la trace des gouvernemens déchus et n'osent dans leurs conceptious financièrespas même suivre la propension naturelle des richesses. Puissent les gouvernemens modernes, mieux éclairés et surtout plus philanthropes aban donner une voie qui les mène inévitablement leur perte, et qui ne leur permettra d'apperce- voir le précipice que lorsqu'ils y seront déjà entraînés. Emancipation. Tournayle 3 mars. Le bruit s'était répandulundi dernier que des Hollandaisprisonniers en cette ville, avaient tenté de s'évader. Voici le fait qui a donné lieu cette supposition. Des gardes ci viques conduisirent an quartier Sept-Fontai nes des Hollandais qui étaient restés l'hôpital. Des curieux accourent on se dit que l'on avait repris des prisouniers évadés, et nous avons donné cette nouvelle d'après le rapport de plusieurs témoins occulaires. Nos soldats-citoyens mettent beaucoup d'ac tivité la garde des postes. Luxembourg s mars. La misère est grande dans les campagnes les habitans des villages commencent man quer des moyens de subsistance les plus indis pensables et il y a loin d'ici la prochaine récolte. Les plus nécessitieux se réunissent en bandes qui parcoureut le payspendant la nuit, et vont frapper aux portes des maisons isolées et des fermes pour demander des secours. Les propriétaires les plus riches qui ont peine un approvisionnement suffisant pour leurs fa milles afin de ne pas s'exposer aux désagre- mens qui pourraient suivre un refusvout faire des achats extraoïdinaires de grains aux marchés des villeset les font convertir en pains destinés ces mandians nocturnes. 11 est certain aussi que des messagers ont étéanêtés en plein jour sur les routes et dévalisés de tout ce qu'ils transportaient en denrées alimen taires. Voilà sans contreditun des résultais' les plus déplorables que l'ordre actuel des choses a amené dans nos campagnes. L'admi- tralion provisoire a-t-elle les moyens d'y por ter remède Ou ne le pense pas. - La nomination de M. Surlel de Clikier, aux fonctions de régent du royaume de Belgi- que, n'a pas produit Luxembourg d'autre sensation que celle qui devait naturellement naître de l'espérance de voir bientôt terminer l'élat provisoire dont le Luxembourg souffre autant que la Belgique. On a vu un motif de plus pour désirer une prompte fin l'incerti tude et au malaise qui tourmentent sa popula tion la stagnation des affaires. Ou s'est de mandé de toutes parts si bientôt de Luxem bourg n'aurait pas la jouissance de son indivi dualité politique. PROTOCOLE DELONDRES DU 19 FÉVRIER. Présens:les plénipotentiaires d'Autriche, de Fran ce, de la Grande-Bretegne, de Prusse et de Russie. Les plénipotentiaires d'Autriche, de France, de la Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie s'étant I assemblés ont porté,toute leur attention sur les in- I terprétations diverses données au protocole de la I contérence de Londres, en date du ao décembre I i83o, et aux principaux actes dont il a été suivi. Les délibérations des plénipotentiaires les ont con- I duits reconnaître unanimement qu'ils doivent la position des cinq cours, comme la cause de la i paix générale qui est leur propre cause et celle I de la civilisation européenne, de rappeler ici U grand principe de droit public dont les actes de la conférence de Londres n'ont fait qu'offrir une applicatiou salutaire et constante. D'après ce principe d'un ordre supérieurles traités ne perdent pas leur puissance, quels que soient les changemens qui interviennent dans l'or ganisation intérieure des peuples. Pour juger de l'application que les cinq cours ont faite de ce même principe pour apprécier Us déterminations qu'elles ont prises relativement la Belgiques, il suffit de se reporter l'époque de l'année 1814. A cette époqnc les provinces belges étaient occu pées militairement par l'Autriche, la Grande-Bre tagne, la Prusse et la Russie; et les droits que ces puissances exerçoient sur elles furent complé tés par la renonciation de la France la possession de ces mêmes provinces. Mais la renonciation de la France n'eut pas lieu au profit des puissances oc cupantes. Elle tint une pensée d'un ordes plus élevé. Les puissances, et la France elle-même, désintéressées alors comme aujourd'hui, dans leurs vues sur la Belgique en gardèrent la dispo sition et non la souveraineté dans la seule intention de faire - concourir les provinces belge» l'éta blissement d'un juste équilibre en Europe, et au maintien de la paix générale. Ce fut cette intention qui présida leurs stipulations ultérieures; ce fut elle qui unit la Belgique la Hollande ce fut, elle qui qui porta les puissances assurer dès- lors aux Belges le double bienfait d'institutions libreset d'un commerce fécond pour eux en ri chesse et en développement d'industrie. L'union de la Belgique avec la Hollande se brisa. Des communications officielles ne tardèrent pas convaicre les cinq cours que les moyens primitive ment destinés la maintenir ne pourraient plus ni la rétablir pour le moment, ni la conserver par la suite; et que désormais, au lieu de con fondre les affections et le bonheur de deux peuples elle ne mettrait en présence que des passions et des haines elle ne ferait jaillir de leur choc que la guerre avec tous ses désastres. Il n'appartenait pas aux puissances de juger des causes qui venaient de rompre les liens qu'elles avaient formés. Mais quand elles voyaient ces liens rompus, il leur appartenait d'atteindre encore l'objet qu'elles s'é taient proposé en les formant. Il leur appartenait d'assurer, la faveur de combinaisons nouvelles, cette tranquillité de l'Europedont l'union de la Belgique avee la Hollande avait constitué une des bases. Les puissances y étaient impérieusement ap- fielées. Elles avaient le droit, et les événemens eur imposaient le devoird'empêcher que les pro vinces belges, devenue indépendantes, ne portassent atteinte la sécurité générale et l'équilibre européen. Un tel devoir rendait inutile tout concours étran ger. Pour agir ensemble, les puissances n'avaient qu'à consulter leur traités, qu'à mesurer l'étendue des dangers que leur inaction ou leur désaccord - aurait fait naître. Les démarches des cinq cours

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 2