5 l'effet d'amener la cessation de la lutte entre la Hollande et la Belgique, et leur ferme résolution de mettre fin toute mesure, qui, de part ou d'autre, aurait eu un caractère hostile, furent les premières conséquences de l'identité de leurs opinions sur la valeur et les principes des tran sactions solennelles qui les lient. L'effusion du sang s'arrêta; la Hollande, la Bel gique, et même les états voisins, leur sont éga lement redevables de ce bienfait. La seconde application des mêmes principes eut lieu dans le protocole du 20 décembre i83o. A l'exposé des motifs qui déterminaient les cinq courscet acte associa la réserve des devoirs dont la Belgique resterait chargée envers l'Europe, tout en voyant s'accomplir ses voeux de séparation et d'indépendance.- (La suite au n° prochain.) FRANCE. Paris y 4 mars M. Aguado sera de retour aujourdthui Pa ris. Il était allé porter Ferdinand des conseils de modérationet proposer un arrangement financier qui pouvait servir de rapprochement entre la France et l'Espagne. C'est pendant son séjour Madrid qu'a paru le document officiel que notre correspondant appelle avec raison une déclaration de guerre. Il est arrivé M. Àguadola même chose qu'à M. de Morte- mart qui porta S'-Pétersboutg des assu rances de paix et auquel on répond par un ukasë ordonnant une nouvelle levée d'hommes. Les lettres de Milan en date du 21 février assurent que toutes les routes des pays insur gés sont parfaitement sûres. Les Autrichiens n'ont fait jusqu'à celte époque aucun mouve ment au-delà du royaume lombard-vénitien. - On rapporte que le consul de France Lis bonne a fart une protestation contre les con damnations mort qui pourraient frapper sur des Français impliqués dans les derniers trou bles et destinés passer devant les commis sions prévôlales. Mais il paraît ne pas compler lui-même sur l'efficacité de sa protestation. On prétend qu'il a répondu aux uëgocians de sa nation qui sont établis en Portugal et qui se sont rendus en corps chez loiqu'il avait de mandé, il y a plus de 40 jours des pouvons plus étendus que ceux qui lui sont confiés, et des forces suffisantes pour faire respecter ces pouvoirs. Il n'avait pasdit-onreçu de ré ponse et comme il n'y a dans le Tage aucune station françaiseil ne lui sera pas possible d'empêcher nos malheureux compatriotes d'être égorgés par les sicaii es de don Migpel. TROUBLES DE PARIS. Ce soir sept heuresle rappel a battu dans tous les quartiers de la capitale. Le bruit courait qu'une bande armée devait se porter sur la place de la Bourse pour y plan ter uu arbre de la liberté. Des rassemblémens formés la Grève se sont répandus dans la rue Sainl-flonoré et sur la place du Palais-Royal, en criant: Du pain.... ou la mort Un autre rassemblement composé d'hommes déguenillés a paru sur les quais avec un dra peau tricolore et aux cris de vive la républi que Ce rassemblement a été disperse. Le porte- drapeau est arrêté. A huit heuresun escadron des hussards de Chartres et de nombreux détachemeus de la garde nationale ont occupé la place et le jar din du Palais-Royal. A neuf heures la foule était considérable dans la rue Saint-Honoréet toutes les bouti ques étaient fermées. A onze heures, la garde nationale conti nuait a occuper les abords du Palais-Royal. Le calme paraissait rétabli". - Hier matin dit le temps M. le commis saire de police du quartier de l'École de-méde cine a fait une visite dans les hôtels garnis pour s'informer des noms des individus uou- vellement logés dans le quartier latin et sa voir s'ils étaient porteurs d'un permis de séjour. - Dans la nuit du 26 au 27 févrierla po lice de ronde a arrêté deux individus qui po saient des placards lithographies dans diverses ruts de Paris. Ces placards annonçaient que le 5 mars on se porterait la Force et Sainte- Pélagie pour délivrer les prisonniers. - Voici ie relevé des ministres qui se sont succédés eu France depuis 1789 Ministère de la guene, 4° (de 1701 jusqu'à présent, ce seul département a eu 60 ministres) intérieur, 35; afFaires étrangères4o; justice, 25, marine, a5,finances, 23, trésor public, a, police générale, i5, culte et instruction publi que, îo, commercea maison du roi5 tra vaux publics I. Total2 23. Parmi ces hommes d'état figurent beaucoup d'illustres inconnuset il en est plusieurs qui peine ont eu le temps d'essayer leur habit. On pourrait multiplier les exemples on se bornera citer M. Lenoir Larochequi n'est resté que vingt jours au ministère de la police, M. Mour- gues, cinq jours seulement l'intérieur, et M. Miiet-Mureau, cinq jours seulement la guerre. Dumouriez n'est également resté que quatre jours ce denier ministère. Ceux qui, au con traire, se sont maintenu le plus long-temps leur poste, sont MM. Gaudin, Mollien Dejeau et Fouché. Ce dernier a été quatre fois ministre de la police. - On écrit du département de Maine-et-Loire: M. le maire de Remigny a été désarmé chez lui par une bande de i5 hommes armés qui avaient leur tête lesieur Guérinde la Houssaie, celui que la gendarmerie avait arrêté il y a quel ques moiset que la justice avait cru devoir relâcher le même enfin que M. Arthur de La- bourdonnaye défendait il y a quelques mois la tribune avec une chaleur si entraînante. On parle d'une autre bande de brigands parcourant les campagnes, ety jetant la terreur. La gendarmerie et la troupe de ligne sont la poursuite de ces misérables, dont la tactique jusqu'ici, consiste éviter avec soin toute es pèce de rencontre, et dont la trace est difficile suivreles habitans paraissant peu disposés la signaler tant ils en ont peur.» - On nous annonce que l'on yient de décou vrir un complot carliste qui avait objet de s'em parer de Belle-Ile en mer. Cadoudall'ancien colonel de gendarmerie d'Angersentretenait avec Holyrood une correspondance active. Un officier était sur le point de partir pour se ren dre cette destination les dépêches qui lui étaient destinées lui étaient portées par une dame, sur laquelle elles ont été saisies. Dans ces dépèches, le colonel Cadoudal pressait l'ex-roi d'envoyer sur les côtes de Bretagne le duc d'Aiigoulême pour se mettre la tête d'un mouvement contre-révolutionnaire. La prise de Belle-Ile en mer eût merveilleusement servi les projets des conspirateurs. L'officier a été arrêté; c'est sans doute celte circonstance qui a donné lieu au bruit qui s'est répandu de l'arrestation de Cadoudal lui-même. - Le bal donné hier par la y™' légion l'hôtel-de-ville, au profit des pauvres, est d'un heureux augure pour les réunions semblables que plusieurs légions se proposent de donner dans le même but. Une salle immense, éclairée par mille lustres dont l'éclat se répétait dans des glaces heureusement placées, les plus riches toilettes mêlées d'élégantes parures un trône orné de draperies d'or et de simples armures, tout concourait former uu eusemble aussi agréable qu'imposant. Le roi est la famille royale ont été accueillis leur entrée par les plus vifs applaudissemens. Le prince royal a dansé avec plusieurs dames commissaires. Le général Lafayelte, le ministre de l'intérieurle préfet de la Seine, le comte de Lebau et M. Odilon-Barrotassistaient cette fête, qui s'est prolongée jusqu'à cinq heures du matiu. - La journée d'aujourd'hui s'est passée tran quillement, bien que sur le bruit qu'a couru de nouveaux rassemblemens formés dans les quar tiers de l'Hôtel-de-Ville et du Jardin des Plan tes, le rap'.M.l ait été battu sur plusieurs points. 11 est facile de voir que ie petit mouvement du i n avait point de consistance et surtout point de caractère politique. Les nouveaux ateliers que l'on est sur le point de former pour donner du travail aux ouvriers indigens, aideront sans doute au rétablissement de la tranquillité: il suffit d'ailleurs de l'attitude de la garde natio nale et dès troupes de la garnison pour dissiper des craintes exagérées que l'on avait conçues sur la foi de vagues rumeurs dont l'origine n'est pas difficile devenir. - On annonce le prochain départ de M. de Saint-Aulaire pour Rome. On ie dit chargé d'une mission extraordinaire et relative aux événemeDs dom l'Italie est en ce moment le théâtre. - Un corps d'observation de 4 5,000 Pié- montais se forme, dit-on, autour de Nice. - Les nouvelles de L'auzanuedu 25 février annoncent que l'on se dispose sérieusement repousser toute violation de la neutralité suisse; si elle était tentée. Un convoi de 16 caissons chargés de munitions d'infanterie, a traversé cette ville se rendant Moudon pour y garnir le parc. Le général Rolten vient d'adresser aux habitans du Tessin, du quartier-général de Belliuzone, une proclamation où nous trouvons les passages suivans: Tessinois! La patrie m'appelle l'honneur de coopérer au maintien de sa neutralité et de son indépendance. La ligne importante du Tessiu est confiée ma garde malheur tout violateur de ce sol sacré!... Que le Dieu de Tell protège la Suisse son indépen dance où la mort! REVOLUTION POLONAISE. Les nouvelle de Pologne sont plus rassuran tes; les Polonais ont opposé aux masses russes une résistauce invincibleet les ODt forcés la retraite. Le corps qui devait passer la visiule au-dessous de Varsovie, n'a pas pu effectuer ce plan, et le général Geismar, qui opère sur la rive gauche de la Vistule, n'a encore fait aucuu progrès. Un journal de Berlin, prétend cependant qu'on avait entendu Varsovie une canonnade de l'ouest. frontière de poloone, s4 février. - Le dé gel rend le transport du matériel de guerre d'heure en heure plus difficile pour les Russes ce n'est qu'avec des peines infinies qu'ils par viennent faire avancer leur nombreuse artil lerie. Sur plusieurs points ils ont été obligés de laisser en arrière leur grosse artillerie ils n'ont pu emmener que les pièces de campa gneil paraît que les polonais veulent profiler de cette circonstance pour former des guéril las sur les dernières de l'armée russe et inter cepter les convois de vivres qui se font par le moyen de lourds caissons le mauvais étal des chemins rend aussi plus difficiles les mouve- mens de la cavalerie russequi ne peut plus se porter assez rapidement sur tons les poiuls pour dissiper les troupes de paysans armés qui commenceut se montrer. Une proclamation du général Diebitsch aux termes de laque'le tout paysan pris les ar mes la main sera puni de mort n'a produit jusqu'ici que peu d'effet si l'armée russe n'opère pas avec une grande céléritési elle nef parvient pas étouffer d'un seul coup l'insur rection sa position va devenir des plus criti ques, car il lui sera difficile de se procurer les subsistances nécessaires dans le pays situ- entre le Bug et la Vistuledont la débâcle et les grandes eaux rendent d'ailleursen ce moment le passage presque impossible.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 3