relire tous ses affligeans détails nous pensons
qHe c'est un ami bien maladroit on bien perfide
que celui qui s'avise de faire M. Daine un
titre de gloire d'un combat aussi affreux et de
renouveler d'aussi déplorables souvenir^.
- On lit dans le Journal du Commerce de
Lyon du 13
Des rassemblemens ont eu lieu avant hier
et hier sur la place des Terreaux mais ce
n'était plus des réunions d'ouvriers demandant
du pain, c'était les citoyens de toutes les clas
ses, s'enquérnnl les uns des autres des uouvelles
politique et de l'état de crise dans lequel nos
hommes d'état actuels ont plongé la France.
L'anéantissement delà Pologueétait le sujet de
toutes les conversations, et la guerre qui nous
menace le motif des vœux ou des craintes ma
nifestés par toute la population. Le patriotisme
n'est pas mort en Fiance, il n'est qu'étouffé,
une étincelle peut lui redonner la vie.
- Un événement déplorable vieut d'affliger la
commune de Saint-Julien, près Troyes. Ces
jours derniers une jeune femme nouvellement
enceinte, et éprouvoul une de ces envies aux
quelles les femmes dans cette situation sont
quelquefois exposées, s'avisa, en passant devant
la maison d'une de ses voisinesde descendre
dans sa cave et d'y tirer uu verre de vin au
tonneau. La maîlressede la maison s'était aper
çue qu'une femme était dans sa cave, où elle ti
rait du vin, ferma la porte en criant au valour.
On accourt bientôt ses cris, et lorsqu'on fut
pour s'assurer de la femme sigualée comme une
voleuse, on reconnut la fille d'une des plus
honnêtes famille de l'endroit. Le malbeuieuse
jeune femme avait conçu une telle boute, un tel
désespoir de cette cruelle méprise, qu'elle courut
aussitôt se précipiter dans la rivière. On la retire
de l'eau, ou la ramene chez elle des parens,
des amis l'entonrent et cherchent la consoler;
mais c'est en vain, elle échappe leur sollicitude,
passe dans une chambre voisine, prend uu fusil
qu'elle sait être chargé, ouvre le bassinet, et
comme il est sans amorce, elle met le feu uu
bouchon de paille, place la lumière au-dessus
de la flammeet dirige le canon vers sa tète. Le
conp part et fracasse une partie de la figure de
cette pauvre jeune femme, victime d'un senli-
nent d'honneur poussé malheureusement
l'extrême.
-On écrit de Rio-Janeiro,lc n janvier i83t.
a Un incendie terrible et qui menaçait de
consumer un des plus riches quartiers de Rio-
Janeiro, s'est déclaré le 3 de ce mois, 4 heures
du matindans la rue du Quintanda.
Le feu avait pris dans la pharmacie de M.
Bhideira; dès que le tocsin en eut fait connaître
l'*istence,deux pompes incendie furent ame
nées sur les lieux, mais leur mauvais état et
l'iuex périetice avec laquelle on les manœuvrait,
empêchèrent qu'on n'obtînt aucuue résultat sa
tisfaisant. Déjà l'iucendie s'était communiqué
aux deux maisons voisines; c'en était fait de tout
lè quartier, s'il n'était survenu un prompt secours
Les premièrs lueurs de l'incendie avait été
aperçues abord des bàtiraens français et anglais
stationnés en rade, et bientôt les pompes de la
frégate la Dryade et de la corvette de charge
la Seine étaient terre avec les détachemens
nécessaire pour les servir. L'enseigne de vais
seau Malmanche commandait cette expédition.
Arrivés sur les théâtres de l'évéraent, les
marins français, animés par l'exemple de leuis
officiers, et rivalisaul de zèle avec les marins de
l'escadre anglaise, accourus également pour
porter secours, commencèrent couper le feu,
et réussirent s'en rendre maîtres vers les huit
heures du matin. Pendant tout ce temps, le sort
du quartier le plus riche de Rio-Janeiro fut en
uelque sorte abandonné aux marins des esca-
res française et anglaise, dont les habitans ad
miraient la prodigieuse activité et l'impertur
bable audace.
Un service aussi important rendu la ville
de Rio-Janeiro J et l'empressement avec lequel
il l'a été devait faire cesser l'éloignement que
les Brésiliens affecteut pour les étrangers, et ne
laisser d'accens qu'à la reconnaissance: aussi la
population de la ville a-t-elle devancé, dans les
témoignages de sa gratitude, le gouvernement
impérialqui de son côté a adressé des remer-
ciemens M. le chargés d'affaires de France.
MELANGES.
On lit dans le dernier numéro de la Revue
de Paris feuille dont l'opinion ne sera pas
suspecte de partialité, un article biographique
sur Grégoire XVIarticle tout-à-fait intéres
sant, qui se termine par les réflexions sui
vantes.
Grégoire XVI est jeune encore pour un
pape. Les cardinaux qui l'ont choisi ont piévu
un long règne. Cette circonstance nous donne
conuaître que le conclave avait le pressen
timent des dangers qui se sont manifestées
depuis.
Bien qu'appelé au trône par l'estime publi
que d'accord cette fois avec le vœu popu
laire.; bien qu'ayant prouvé dans ses rapports
avec les monarques prolestans et les républi
ques catholiques que l'esprit de tolérance poli
tique et religieuse ne lui était pas étrangerle
nouveau poulife pourra difficilement vaincre les
circonstances qui l'oppriment.
Les événemens marchent avec une telle ra
pidité qu'à peine a-t-on le tems de prévoir.
L'élection de Grégoire XVI a servi de signal
l'insurrection de toutes les provinces de l'é
tat ecclésiastique. Et peut-être celle heure
l'insurrection maîtresse de Rome, en a-t-elle
déjà exilé le pape.
Nous espérons néanmoins que la révolution
italienne saura ne pas méconnaître ce que l'air
de Rome enseigne quiconque le respire.
Rome est la ville des papes et n'est pas la
ville de l'Italie. Phisyquement et moralement
un désert l'entoure et la sépare du reste du
monde. Privée des pontifes qui l'ontpour
aiusi direrelevée de leurs propres mains et
qui la nourrissent encore, Rome languirait sans
parure et sans aliment elle deviendrait uu ca
davre de cité comme Venise.
Exilé de Rome, le pape n'a plus de refuge.
Il faut un refuge au prêtre qui représente en
sa personne les droits religieux de i5o millions
de catholiques il faut au chef de cette église
une existence sinon souveraine au moins in
dépendante car la grande révolution de l'Eu
rope catholique qui commencée en France
s'étend aujourd'hui en Italie, tend la sépara
tion totale de l'ordre religieux et de l'ordre
politique mais ne tend pas l'oppression
i'humillialon, la persécution de l'Eglise.L'E-
glisenedoit plus être dominante, ne doit plus
même être influante dans l'oidre politique: mais
elle doit rester eu tous lieux libre et houorée.
Si donc elle avoil souffrir momentanément,
daos la personne de son premier prêtre, l'op
pression l'humilliation, la persécution, yauroil
plus lard dans les hommes et dans les choses,
une inévitable réaction en faveur des droits
qui seroient méconnus aujourd'hui et celle
réaction pourroit son tour porter la force
dont elle disposeroit au-delà d'une jnste limite.
Tout dans les choses favorise le conseil
donné aux hommes. La révolution ne pourroit
s'opérer dans les murs de Rome qu'à l'aide
d'une armée qui s'en rendroit maîtresse et
pour prévenir ensuite la coutrerévolution il
faudroit qu'une garnison étrangère s'y rendit
permanente. Et que gagneroit l'Italie l'agréé
galion violante de Rome un système d'unité
auquel elle apporteroit moins de force que de
foiblesse Ce seroil compliquer les affaires de
la révolution que de jeter au travers de ses in
térêts dont le siège priucipal est au Vatican.
Faire la guerre au pape n'a jamais été une
chose bieu glorieuse le chasser de Rome au
jourd'hui seroit une chose au moins iuutile,
Neus croyons que la sagesse des patriotes tia-
lieus saura s'en abstenir.
FRANCE.
Paris t i* mars.
événemens déplorable.
On lit dans le journal les Communes L'é
vénement tragique que dous allons rapporter,
parce que tel est notre devoir, fournira une
nouvelle et bien triste preuve des dangers que
peut occasionner la manie de voir partout des
conspirateurs et des anarchistes. Hiervers
minuitune patrouille de garde nationale dé
tachée du poste du Château-d'eau boulevard
Saint-Martin entend un cabriolet qui traverse
rapidement le boulevard elle crie au conduc
teur de s'arrêter mais le chevaltrop vive
ment lancé ne ralentit pas assez-tôt sa course,
et un coup de baionnette dirigé travers le
cuir de la capotefrappe d'un coup mortel
une femme qui était assise la droite du co
cher. Cette infortunée est une jeune femme de
chambre qui courait chercher une accoucheuse
pour sa maîtresse. On nous assure que la vic
time de cet acte inouï de brutalité été trans
portée l'hôpital Saint-Louis, où elle a ex
piré ce matin. Nous savons que M. le lieute
nant-colonel Bonjour a été sommé par ses ca
marades de provoquer une enquête sévère sur
ce désastreux événementafin que l'odieux eu
retombe tour entier sur son auteur.
esprit des ouvriers de l'arsenal de toulon*
On nous écrit de Toulon le ro mars Tous
les ouvriers de l'arsenal se présentèrent hier eu
masse la porte de sortie avec un grand dra
peau tricolore ils se rangèrent avec beaucoup
d'ordre sur deux lignesetau premier coup
de clocheils entonuèrent l'hymne de la Mar
seillaise et la Parisienne et sortirent ainsi.
La garde de la porte était sous les armes et
arrêta quelques-uns des chanteurs apparem
ment parce que cette manifestation btuyante
de patriotisme que montrait la jeunesse ou
vrière eu ce moment pouvait occasionner des
rassemblemens au dehorset amener quelques
troubles.
Les ouvriers de l'arsenal commencent mur
murer de ce qu'on ne les arme pas encore ils
brûlent tous eu général de seconder la garde
nationale de la ville, dans les corvées auxquel
les elle est appelée depuis son organisation.
- Voici en déGnitive quelles seront les attri
butions de MM. Casimir Périer et d'Argout,
qui se partagent le ministère de l'intérieur. M.
Casimir Périer, quoique anuoncéspécialement
comme ministre de l'intérieur, n'aura dans ses
attributions que le personnel, la police générale
et la garde uationale. La division de l'adminis-
traliou communale et départementale, les hos
pices, les haras, les beaux-arts, le commerce,
les travaux publicsel la comptabilité,appartien
dront M. d'Argout.
- M. d'Argout, au nom du conseil, a présenté
la chambre des pairs, dans la séance du i'6, le
projet de loi sur les élections, déjà adopté par
la chambre des députés, une majorité de 290
voix coutre 6a.
- La chambre des dépotés, dans sa séance du
16, a délibéré sur la proposition de M. Baude,
tendant exclure la branche aînée des Bour
bons. Cette proposition a donné lieu de vives
discussions; elle a été combattue par MM. Ber-
ryerd'Escayrac Arthur de Labonrdonnaye,
Blin de Bourdon Je Francheville, de Brieque-
villeet appuyée par M.M. Perrier, président
du conseil, Eus. Sal verte, Cbaix-d'Estange,
Delessert et Odillon- Barrot. Le dernier orateu r
a saisi cette occasion pour se disculper de quel
ques reproches injustes qui lui avaient été'
adressés. La prise eu considération de la propo-